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Syrie : L’administration US crée les conditions favorables au terrorisme !

Le Président syrien a accordé une longue entrevue d’environ 2 heures à la chaîne Al-Mayadeen dans la soirée du 21 Octobre. Il a été interrogé par son Directeur, M. Ghassan Ben Jedo. Voici la traduction des points essentiels abordés, en réponse aux questions posées.

Ce qui s’est passé en Syrie est complètement différent de ce qui a eu lieu en Tunisie ou en Égypte, ne serait-ce que par la férocité de la guerre médiatique, par l’afflux de terroristes venus des quatre coins de la planète toujours soutenus financièrement et militairement, par la coalition de pays occidentaux et régionaux pour porter atteinte à son État... La crise syrienne est passée par des étapes. La première fut celle des manifestations où des individus armés ont tiré sur des manifestants et des forces de police. Ce n’est que six mois après, et alors que ces individus n’avaient pas réussi à « renverser le régime », que s’est concrétisée l’idée de créer et de renforcer les bandes armées terroristes venues de l’étranger. Actuellement nous sommes confrontés à Al-Qaïda et à ses multiples ramifications telles que l’État islamique en Irak et au Levant [EIIL], le Front Al-Nosra, etc. Nous sommes donc en état de guerre contre des terroristes.

Il est normal que différents courants d’opposition existent en Syrie. Mais l’opposition repose sur une formation politique interne qui a une base populaire et un programme politique clair. Elle ne peut dépendre de l’étranger, ni avoir recours à des mercenaires armés, et doit refuser toutes les formes d’interventions étrangères politique ou militaire ; auquel cas elle relève de l’insurrection armée ou du terrorisme.

Il est évident que l’ingérence de l’extérieur s’appuie sur un dysfonctionnement intérieur. Si tel n’était pas le cas nous n’en serions pas là. C’est pourquoi il est essentiel que nous parlions de notre propre responsabilité en tant que Syriens, car lorsque vous ouvrez votre porte aux voleurs vous êtes quelque part responsables de ce qui vous arrive.

Nombre de propositions ont été avancées au nom de l’opposition et de la réforme, mais vous devez distinguer entre celles qui cherchent sincèrement à réformer et celles qui obéissent à d’autres objectifs inavoués.

Il est de notoriété publique que la Syrie subit des pressions et des menaces depuis des décennies, y inclus la période qualifiée d’« ouverture à l’Occident », et qu’elle est ciblée à cause de ses prises de position stratégiques - connues de tous - par des pays qui ne possèdent aucun des attributs de la démocratie.

Dire que la Syrie vit dans un environnement laïc n’implique pas que nous niions l’existence de foyers extrémistes préexistants sur le terrain, mais ces foyers ont considérablement évolué depuis les guerres contre l’Afghanistan et l’Irak. Nous nous sommes opposés à ces guerres en prévenant qu’elles mèneraient à la propagation de ces foyers - encore circonscrits - dans toute la région. La crise syrienne est venue leur servir d’incubateur de croissance.

Les guerres US ont contribué à l’expansion du terrorisme

Suite aux opérations terroristes des Frères Musulmans en Syrie - dans les années 1970 et 1980 - nous avions soulevé la question de la lutte contre le terrorisme, mais personne n’avait voulu en tenir compte. Il n’empêche que lorsque le monde a commencé à s’inquiéter du terrorisme nous n’avons pas hésité à nous allier avec tous les pays qui ont décidé de le combattre, y compris les États-Unis, sans pour autant être en parfait accord avec les moyens mis en œuvre pour ce faire. Ceci, car les États-Unis traitent la guerre contre le terrorisme comme s’il s’agissait d’un jeu vidéo sur ordinateur : vous frappez l’ennemi dès qu’il se pointe sur votre écran et dix autres apparaissent... L’approche devrait être nécessairement plus globale.

Lorsque vous soutenez le chaos, vous soutenez le terrorisme. Lorsque vous attaquez un État qui combat le terrorisme, vous créez les conditions favorables à l’épanouissement des groupes terroristes. C’est le cas de la politique des USA, de certains pays européens et aussi de certains pays arabes et régionaux. Ils ont contribué intentionnellement ou non à amener Al-Qaïda en Syrie.

Vous me demandez si nous sommes prêts à coopérer avec les États- Unis. Ce n’est pas exclu à partir du moment où nous pouvons travailler dans le cadre de nos intérêts réciproques. Mais l’administration US est fondamentalement égoïste et ne coopère avec quiconque que dans la perspective de ses propres intérêts. Une fois son but atteint, vous n’êtes plus rien. C’est l’évidence même compte tenu de ses relations avec ses ex-alliés comme, par exemple, Pervez Musharraf ou le Shah d’Iran... Par conséquent, celui qui parle de la loyauté de cette administration est dans l’illusion, et ce qui est encore plus illusoire est de penser qu’elle pourrait se soucier des intérêts des États arabes.

Certes, les États-Unis sont une superpuissance qui influe sur le cours des évènements dans le monde. Coopérer avec eux sur la base d’intérêts communs est normal, mais il est excessivement dangereux de travailler à servir leurs seuls intérêts, et c’est ce qu’ils finissent par exiger.

Nous avons clairement dit et répété que nous n’utilisons pas le terrorisme pour servir nos intérêts pour la bonne raison que nous le considérons comme une bête venimeuse qui finit par vous mordre la peau, une fois que vous l’avez mise dans votre poche. Non, nous n’avons jamais soutenu le terrorisme. Oui, nous nous sommes opposés à la guerre contre l’Irak, mais nous n’y avons pas soutenu les terroristes comme certains le prétendent. La Syrie leur servait de couloir de passage après la traversée clandestine de nos frontières. Nous avons travaillé à les en empêcher mais nous n’avons pas totalement réussi. Et c’est ainsi que le terrorisme s’est vite dirigé vers la Syrie dès le début de la crise. Nous sommes parfaitement conscients que le combat contre le terrorisme n’est pas uniquement une affaire de frontières, mais se mène à l’intérieur du pays aussi bien en Syrie qu’en Irak.

De la guerre du Koweit à la guerre de l’Irak

En Irak, la Résistance est une chose et le Terrorisme en est une autre. Nous constatons que les terroristes d’Al-Qaïda n’y ont jamais mené une seule opération contre les États-Unis et que toutes leurs opérations sont toujours de nature sectaire. C’est la Résistance irakienne qui a lutté contre l’occupation US et c’est elle que nous avons « politiquement » soutenue, sans qu’elle ne nous en demande plus.

Les États-Unis ont tenté de pousser la Syrie à être partie prenante de leur campagne contre l’Irak, usant du bâton et de la carotte. Au minimum, ils ont exigé notre silence, notre position ayant été très claire au sommet de Charm el-Cheikh en Mars 2003, sommet manifestement organisé pour créer une atmosphère propice à leur guerre programmée contre ce pays. Par la suite, la Syrie a dû payer le prix de son opposition à cette guerre.

Alors que les Arabes témoignaient de leur allégeance aux États-Unis, Colin Powell est venu nous trouver pour s’enorgueillir de la manière dont les USA étaient entrés en Irak en quelques semaines et nous exposer la « Loi » censée demander des comptes à la Syrie ; cette Syrie qui n’avait plus un seul ami en ce monde, mise à part cette visite dont il nous gratifiait ! Mais pour autant, nous devions répondre à plusieurs demandes :

La première : expulser de Syrie toutes les factions palestiniennes vers n’importe où dans le monde. Nous lui avions répondu que lorsque nous expulsons une personne c’est pour la rapatrier et que dans ce cas précis il faudrait qu’il nous dise si le rapatriement était possible.

La deuxième : cesser toute relation avec le Hezbollah et toute forme de soutien à la Résistance libanaise.

La troisième, et c’était la plus dangereuse : refuser l’entrée en Syrie à tous les talents scientifiques irakiens, ce qui explique les opérations d’assassinats qui ont visé de nombreux scientifiques en Irak, alors que la Syrie les a accueillis et leur a créé des postes dans ses universités.

Ensuite, il nous a été proposé que les États-Unis lancent le « processus de paix ». Nous avons rappelé que la Syrie avait déjà entendu ce discours lorsqu’elle a participé à la guerre de libération du Koweït et qu’ils se sont dérobés à leurs obligations. Par conséquent, nous considérons que toute promesse des États-Unis est illusoire, car ils n’ont jamais rien fait pour la réussite du processus de paix.

La politique syrienne est celle de ses institutions et reflète les intérêts du peuple syrien. En tant qu’État arabe, nous avons toujours été confrontés à un ensemble de mauvais choix, notre politique consistant à opter pour le moins mauvais. Ce faisant, nous ne nous opposions pas aux intérêts des États-Unis mais nous défendions nos propres intérêts ; notamment dans la phase de la guerre contre l’Irak, que nous avions jugé potentiellement annonciatrice de la propagation du terrorisme et de la partition du pays avec évidemment des effets néfastes sur la Syrie..

Le Président Hafez al-Assad n’a pas coopéré avec les États-Unis au Koweït pour les soutenir alors qu’ils avaient juste besoin d’une couverture arabe, mais pour la libération du Koweït. Sa position était claire, fondée sur l’idée qu’il n’est pas possible qu’un pays arabe occupe un autre pays arabe et qu’il ne fallait pas compromettre les relations futures entre eux.

La coopération avec les États-Unis

Nous avons, nous-mêmes, coopéré avec les services de renseignement des USA dans la lutte contre le terrorisme conformément à nos intérêts. Nous avons aussi coopéré au processus de paix à l’échelon ministériel. La politique syrienne est souple et le fait de défendre ses intérêts légitimes ne signifie pas entêtement.

Le Président Jacques Chirac

Après l’entrée des forces américaines à Bagdad et étant donné que le monde témoignait de son allégeance aux États-Unis, M. Jacques Chirac a estimé que le moment était venu de modifier sa politique à leur égard. Pensant disposer de la carte syrienne, il nous a rendu visite pour nous informer que le Président Bush avait dit que j’étais un « malfaisant » et qu’il fallait que la Syrie et le Président syrien pensent à se protéger de sa grande colère. Ceci dit, il nous a demandé de coopérer au processus de paix avant de nous soumettre « la feuille de route » correspondante. Nous n’avions répondu ni positivement ni négativement ; entre autre, au motif que cette feuille de route ne mettait l’accent que sur le volet palestinien alors que nous étions concernés par la libération du Golan et donc par le « volet syrien ». Suite à notre non-réponse, M. Jacques Chirac a changé radicalement la politique française et a commencé à agir contre la Syrie dès 2004. En accord avec Georges Bush, il a travaillé à faire pression sur la Syrie et à la résolution onusienne pour le retrait de la Syrie du Liban [Résolution 1559] et à tous les événements visant l’État syrien qui ont suivi.

Les débuts de la guerre ouverte

Des armes circulaient en Syrie depuis la guerre en Irak et ont été utilisées dès les premiers jours des événements. Beaucoup d’innocents sont tombés pendant les six premiers mois, mais ce n’est qu’une fois que les images d’individus armés ont commencé à être publiées que la guerre est devenue ouverte. Les Frères Musulmans ont fini par reconnaître que tout ceci était arrivé avec la coopération de l’étranger. Pendant deux années, le Qatar a soutenu et financé les « bandes armées », tandis que la Turquie s’est chargée de leur logistique. Depuis, c’est l’Arabie saoudite qui est entrée en ligne et tout dernièrement la Jordanie.

Les Frères Musulmans

L’une des causes de ce à quoi nous assistons aujourd’hui vient du dérèglement de la relation entre l’arabité et l’Islam. Les premiers à avoir créé cette brèche, dans les années cinquante, sont les Frères Musulmans. Le travail pour la propagation de la foi est important, mais doit être séparé des concepts de l’État et de la politique.

En Syrie existe une opposition syrienne qui s’exprime publiquement sans être poursuivie. Les poursuites concernent essentiellement certains éléments des Frères Musulmans, lesquels sont considérés par la Loi syrienne et l’État syrien comme une organisation terroriste devenue encore plus terroriste que jamais. Nous avons déjà dialogué avec eux suite aux événements des années quatre-vingt, ils ont prouvé qu’ils ne sont pas honnêtes. Malgré cela, nous avons poursuivi le dialogue avec certains d’entre eux, qui sont maintenant délivrés de leur emprise politique. Par conséquent, nous n’avons aucun problème pour dialoguer avec n’importe quelle organisation qui dépose les armes, qui cesse d’acheminer des éléments armés vers notre territoire, et qui arrête de conspirer avec l’étranger.

Depuis les années cinquante, notre expérience des Frères musulmans est une succession interminable de terrorisme. Elle est à ajouter à un autre aspect purement juridique qui interdit les partis fondés sur des bases religieuses ou ethniques, ceci pour des raisons liées à la diversité du peuple syrien. Une vision comparable à celle des Frères Musulmans pourrait tout simplement mener à la dislocation de la Syrie.

Les prétendues désertions de masse

Parler de « désertion » suppose que les désertions aient concerné des institutions, ce qui n’est pas le cas. Il s’agit plutôt d’individus qui ont pris la fuite. Nous pensons que beaucoup ont fui en situation de peur ou à cause des menaces. D’ailleurs, un grand nombre d’entre eux ont décidé de revenir et nous les avons accueillis favorablement. Certains ont repris leur travail au sein des institutions étatiques, d’autres ont rejoint l’Armée nationale, d’autres se sont contentés de l’aider sans s’engager sur le terrain, et d’autres sont tombés sur le champ d’honneur. Tous ceux-là n’ont donc plus eu peur pour leur propre vie.

L’Initiative russe

Concernant « l’Initiative russe pour le désarmement chimique » et la prétendue « panique » qui nous aurait poussé à l’accepter avec « précipitation », le délai entre la déclaration de John Kerry et celle du ministre syrien des Affaires étrangères était d’une heure au grand maximum ; ce qui signifie que l’initiative avait été préparée à l’avance. Il n’y a donc pas de quoi broder sur notre précipitation. Comment aurais-je pu prendre la décision d’accepter les termes d’une telle initiative sur un sujet aussi important et aussi stratégique en si peu de temps et alors qu’un grand nombre de diplomates syriens étaient à l’étranger ? Ce, d’autant plus que John Kerry nous a offert une semaine de délai et que nous aurions pu nous accorder quelques jours de réflexion... C’est plutôt la manière dont John Kerry a abordé le problème qui suggère qu’il ne s’attendait pas à ce que la Syrie accepte l’Initiative russe et qu’il était loin d’imaginer que nous l’avions étudiée et qu’elle avait été préparée bien avant la date de son annonce.

Dire que c’est la solution chimique qui a fait que les États-Unis ont annulé leur guerre dénote une naïveté ou une étroitesse de vue, parce que les États-Unis sont un État agressif qui peut tous les jours inventer n’importe quel prétexte pour justifier la guerre ; comme cela s’est passé pour l’Irak avec Colin Powell et son gros mensonge sur les armes de destruction massive. Autrement dit, si jamais vous pensiez sauver votre peau en acceptant cette initiative, sachez que rien n’empêche les États-Unis de vous inventer un autre prétexte pour relancer les préparatifs de guerre à un quelconque moment plus tard.

Par ailleurs, moins d’une quinzaine de jours avant l’Initiative russe, des amis nous avaient informés de la date et de l’heure précise d’une attaque qui devait avoir lieu le lendemain matin. Nous nous sommes préparés, mais elle n’a pas eu lieu ! Preuve supplémentaire, s’il en fallait, que si nous devions paniquer c’est avant l’annonce de cette initiative plutôt qu’après.

Enfin, la Syrie a interrompu la production d’armes chimiques en 1997. Depuis, elle était prête à abandonner ce type d’armement, mais a gardé cette carte pour le moment opportun. Ce moment est arrivé !

La Conférence de Genève 2

À l’heure actuelle, nous n’avons pas de date officielle de l’éventuelle tenue de cette conférence et il n’y a pas de facteurs qui pourraient aider à sa réussite, si nous voulons qu’elle réussisse ! Beaucoup de questions restent en suspens. Quelles seront les forces en présence ? Quelle est leur relation avec le peuple syrien pour que nous puissions discuter ensemble ? Représentent-elles le peuple syrien, une partie du peuple syrien, ou bien la force qui les a fabriquées ? Ont-elles des bases électorales claires en Syrie ? Comment se peut-il que certaines forces prétendent représenter le peuple syrien alors qu’elles vivent à l’étranger et disent contrôler 70 % du territoire syrien sans oser se rendre en Syrie ? La solution doit être une solution syrienne et non la solution étrangère d’une question syrienne. Il nous faut donc connaître les composantes de cette conférence avant d’émettre des réserves sur sa réussite ou son échec.

La solution devra être syrienne et être acceptée par le peuple syrien, que l’étranger l’accepte ou la refuse. De même, la reconnaissance des représentants du peuple syrien, à cette conférence, revient au peuple lui-même. Autrement dit, toute reconnaissance venue de l’étranger ne nous concerne pas. La question ne revient pas à se demander si la conférence aura ou n’aura pas lieu. La question fondamentale est de savoir si cette conférence peut réussir au cas où elle aurait lieu. La Syrie y participera sans conditions lorsqu’elle se tiendra.

Par ailleurs, si cette conférence comporte des décisions débouchant sur l’arrêt du financement des terroristes, le problème syrien sera résolu. À partir du moment où les terroristes ne seront plus fournis en armes et en argent et ne seront plus aidés pour rejoindre le territoire syrien, il n’y aura plus de problème pour résoudre la question syrienne qui n’est pas aussi compliquée qu’on le prétend. Les complications viennent de l’extérieur de la Syrie, non de l’intérieur. Les complications viennent d’une ingérence étrangère qui nourrit le feu de l’incendie.

M. Lakhdar Brahimi

Ce que nous attendons de M. Brahimi est qu’il se contente de rester dans le cadre de sa mission de médiateur, nécessairement neutre, dans une situation de dialogue entre différentes forces qui se battent sur le terrain sans se charger de missions dictées par d’autres États. Ses deux premières visites en Syrie n’ont pas dépassé le cadre du dialogue et non, il ne m’a fait aucune offre. En revanche, lors de sa troisième visite fin 2012, il a tenté de me convaincre qu’il était nécessaire que je ne me présente pas aux élections présidentielles de 2014. Ma réponse fut très claire : c’est une question qui concerne les Syriens et qui n’admet aucune discussion avec un non-Syrien ! Maintenant puisque vous me demandez si son initiative était dictée de l’étranger, je vous réponds que c’est à lui qu’il faudrait poser cette question.

Ceci dit, votre supposition n’est pas improbable étant donné que les États-Unis et d’autres États ennemis de la Syrie formulent toujours l’idée qui veut que je ne sois pas candidat aux prochaines élections. C’est en effet une étonnante coïncidence que M. Brahimi avance les mêmes propositions mises en avant par ces États... Nous espérons que lors de sa prochaine visite que vous venez d’évoquer, il ne dépassera pas les limites de sa mission.

La Ligue des États arabes

Dire ce que signifie l’exclusion de la Syrie de la Ligue des États arabes dépend de la façon dont vous considérez cette Ligue. Est-ce le lieu qui délivre le baptême de l’arabité ? Ce n’est certes pas le cas. Alors que cette Ligue a été constituée pour représenter et unir les efforts du monde arabe, elle s’est progressivement transformée - au moins depuis les « Accords de Camp David » - en Ligue au service des politiques occidentales et de leurs guerres contre les États arabes. C’est ce que nous avons constaté avant la guerre contre l’Irak. C’est aussi ce que nous avons vu quand Israël a répondu à l’Initiative arabe de 2002 par les massacres de Jénine, et à maintes autres occasions où ses réunions au sommet ne visaient qu’à couvrir les massacres contre des populations arabes. Ses dernières performances ont frappé la Libye et, aujourd’hui, là voilà qui sert de couverture à la guerre contre la Syrie.

Oui, nous disons que cette Ligue couvre les menaces et la guerre contre la Syrie, abstraction faite de certains États arabes qui ne souhaitaient pas suivre cette tendance mais qui n’ont pas osé dire « le mot de vérité ». En pratique, les États dominants au sein de cette Ligue sont responsables de l’assassinat de citoyens arabes. C’est cela la vérité. Oui, nous disons que la ligue des États arabes a servi tout récemment de couverture à ce qui aurait pu être une frappe guerrière US contre la Syrie.

Maintenant, vous pouvez me demander pourquoi avions-nous accepté de continuer à participer aux réunions ordinaires et extraordinaires de cette ligue ? En toute franchise, bien que nous n’ayons jamais espéré qu’elle serve les peuples arabes en quoi que ce soit, notre action politique a toujours eu pour but de diminuer les pertes. Toutes ses réunions et à n’importe quel niveau étaient minées par avance, des mines fabriquées par des pays étrangers et confiées à certains de ses États membres traditionnellement experts en la matière. Par conséquent, il fallait que nous restions présents pour tenter de déminer et ainsi minimiser les pertes subies dans un contexte qui allait de pire en pire.

Vous voulez savoir si nous pensons réintégrer cette instance au cas où elle nous inviterait à le faire. Je pense que le mieux serait d’écarter le côté émotionnel de la question et de consulter le peuple syrien par un référendum ou équivalent, car une telle décision doit, de préférence, être nationale et populaire. Que la Syrie soit intégrée ou non à la Ligue arabe ne témoigne en rien de son arabité. Le sujet est tout autre, pour la simple raison que la Ligue arabe ne s’est jamais exprimée en faveur de l’arabité sauf peut-être à l’époque de Gamal Abdel Nasser. Mais depuis les années soixante-dix et, plus précisément, depuis la Guerre de 1973 et l’intégration de l’Égypte au chapitre de Camp David, la Ligue arabe n’est plus sur cette ligne.

L’Arabie saoudite

Vous évoquez la période où existait un axe tripartite « Arabie saoudite-Égypte-Syrie » au sein de la Ligue arabe, oubliant que deux de ces États étaient soumis au bon vouloir des USA et que la formation de cet axe était, elle-même, soumise à l’approbation de l’administration US ; celle de Bush [père] puis celle de Bill Clinton. Je suis persuadé que votre étonnement n’est pas sérieux, car tout citoyen arabe est parfaitement au courant de cette réalité !

Oui, les relations entre les pays arabes sont absolument soumises aux caprices de l’Occident et des USA en particulier. Lorsque l’administration US n’est pas d’accord avec l’une de nos politiques, certains États sont invités à s’écarter de nous, à moins qu’ils ne soient chargés de leur servir d’intermédiaires dans un but très précis. Tous les États de la ligue ne sont pas également obéissants, mais nous ne pouvons pas dire que l’un quelconque d’entre eux soit totalement indépendant.

Ainsi lorsqu’en 2003, l’administration Bush [fils] est entrée en « colère » contre la Syrie, nos relations avec la ligue ont commencé à décliner. Elles se sont plus clairement détériorées après la guerre contre l’Irak, puis l’ « Affaire Hariri » montée de toutes pièces pour servir de prétexte à notre rupture avec l’Arabie saoudite et à notre mise à l’index.

Certes, nos relations se sont rétablies mais uniquement en périodes d’ouverture à l’Occident. Plus généralement, si vous examinez la courbe de nos relations avec ce pays, vous constaterez qu’elle est parfaitement superposable à celle des relations syro-occidentales. Y-a-il quelqu’un qui oserait affirmer que l’Arabie saoudite est un État indépendant ? C’est un État qui exécute consciencieusement les directives de la politique US.

Il est évident qu’ici j’ai parlé de l’Égypte d’après les années 1990. L’Égypte d’aujourd’hui est en pleine mutation. Nous devons attendre avant d’en juger. Quant à l’Arabie saoudite, je ne vous apprends rien. Son Histoire est connue de tous, depuis son alliance avec les administrations US successives datant de plus de six décennies.

Oui, j’affirme qu’aujourd’hui l’Arabie saoudite soutient médiatiquement, politiquement, militairement et financièrement les terroristes en Syrie, et qu’elle mène une guerre contre la Syrie. Dire que Bandar bin Sultan se tient tout seul derrière tout cela, revient à exagérer son rôle d’un point de vue médiatique. Il est l’un des éléments de tout un système international soumis aux ordres des USA, et ce système travaille actuellement contre la Syrie.

Vous vous interrogez sur l’éventuelle pérennité de notre rupture avec l’Arabie saoudite qui serait un axe de force essentiel dans la région arabe. Concernant la force, je réponds qu’une telle force est censée travailler à construire et non à détruire ; une telle force est censée travailler à la stabilité et non à semer l’extrémisme, le terrorisme, et l’ingérence dans les affaires intérieures des pays voisins. Quant à la rupture, je rappelle que la finalité des relations entre États réside dans l’intérêt de leurs peuples et ne dépend pas de l’humeur de leurs dirigeants. Ce n’est pas une affaire entre personnes mais une affaire d’institutions étatiques et d’intérêts réciproques. Personnaliser une telle relation est un discours inacceptable et hypocrite.

De plus, parler de pérennité des comportements de l’Arabie saoudite suppose que ses donneurs d’ordre ne modifient pas les leurs. Elle est obligée de s’incliner devant le système auquel elle appartient, au risque de se retrouver écartée et isolée. Par conséquent, si vous devez négocier, autant négocier avec le commandant de l’opération qu’avec l’exécutant.

Vous citez tous les griefs de l’Arabie saoudite contre la Syrie : nous réprimerions notre peuple, nous soutenons l’Iran qui chercherait à dominer notre région, nous sommes coupables d’ingérence au Liban et nous serions impliqués dans certaines opérations préjudiciables à leurs alliés, nous soutenons le Hezbollah qui serait une organisation terroriste, nous aurions une position critiquable à l’égard de l’Irak... L’État saoudien et ses semblables n’ont franchement pas le droit d’aborder l’un quelconque de ces sujets et notamment l’Arabie saoudite, où la répression et l’asservissement ne manquent pas. Ils ne connaissent rien de la démocratie, des constitutions, des élections... Quant à nos relations avec l’Iran, comment se fait-il qu’ils se sont empressés de tenir la main de son Président et sont allés jusqu’à l’inviter au pèlerinage de la Mecque ? Tout cela ne pèse pas lourd et reste pure hypocrisie.

Le Liban

Le fait est que le Liban ne s’est pas « maintenu à distance » et a contribué directement à allumer l’incendie en Syrie, en laissant faire les provocateurs et en permettant aux terroristes et aux armes de passer par son territoire et de traverser notre frontière commune. Même en admettant qu’il s’est maintenu à distance, qu’a-il-fait quand l’incendie s’est propagée pour le toucher à son tour ?

Quant au Hezbollah, la Résistance ne consiste pas uniquement à se battre sur le terrain de l’ennemi, mais aussi à se défendre. Or l’agression contre la Syrie, est une agression contre le concept même de la politique de résistance de ce pays. Autrement, il n’a aucun intérêt à venir combattre en Syrie. Il n’est pas le seul intéressé par cette démarche, l’Iran aussi. Chacune de ces parties est tenue de défendre les autres parties. C’est dans ce cadre que vous pouvez comprendre le rôle assumé par le Hezbollah ainsi que le soutien de l’Iran, en Syrie.

Ceci dit, lorsque le Général Michel Aoun était en désaccord avec la Syrie, c’était par conviction personnelle et non pour satisfaire un État étranger qui l’aurait sollicité. Et lorsqu’il s’est trouvé en accord avec la Syrie une fois les causes du désaccord réglées, c’était aussi par conviction ! C’est un comportement d’une sincérité permanente que nous respectons au plus haut degré. Ses prises de position actuelles, en faveur de la Syrie, démarrent de l’intérêt qu’il porte à sa patrie et de sa conscience que le Liban pourrait subir les retombées négatives de ce que qui s’y passe...

Vous dites que le Président Michel Sleimane attend un appel de notre part depuis environ une année et plus particulièrement depuis l’« Affaire Michel Smaha ». Nous, nous attendons toujours les preuves de l’implication syrienne dans cette affaire, où la Syrie a été injustement accusée.

Oui, nos relations avec le Hezbollah sont toujours aussi solides qu’en 2006. Notre position à l’égard de la Résistance à Israël est connue de tous. Tout soutien dont la Résistance aurait besoin sera accordé par la Syrie, hier comme aujourd’hui et demain.

Le Golan et la Résistance

Certains disent que l’État syrien soutient la Résistance au Liban et en Palestine alors qu’il néglige le Golan. Partout dans le monde, les résistances ne se déclarent ni ne se décident par décret, mais naissent de la volonté du peuple. Or, la résistance a besoin de raisons objectives pour émerger comme, par exemple, un État qui se désintéresse de ses territoires occupés ou une armée non concernée par leur libération. Ce n’est pas le cas de la Syrie et c’est ce qui explique qu’une résistance populaire pour libérer le Golan n’ait pas émergé jusqu’ici, contrairement à ce qui s’est passé en Palestine et au Liban devant les agressions répétées d’Israël.

Mais maintenant que l’Armée nationale syrienne doit se battre contre les terroristes et vu les récentes agressions d’Israël, le ressentiment populaire fait que les conditions sont réunies pour l’émergence d’une résistance syrienne sur le front du Golan, que nous l’approuvions ou pas.

Le Hamas

Concernant le Hamas, nous ne pouvons parler que de notre propre relation avec ce mouvement. Une relation qui s’est muée en méfiance dès le début de la crise, quand le Cheikh Qaradawi a comparé ce qui se passait à Daraa au siège de Gaza, et que le Hamas a opté pour le silence. Il s’est tu et a été avare vis-à-vis de la Syrie qui a beaucoup sacrifié pour la cause palestinienne. Ce mouvement nous a démontré que sa fidélité vis-à-vis de la Confrérie des Frères Musulmans primait sur sa fidélité à la Résistance pour sa terre.

Les circonstances ont fait que le Hamas a dû trouver refuge hors de son territoire alors que la logique voudrait l’inverse, puisque toute résistance suppose que l’on se batte sur la terre à défendre. Aujourd’hui, ce n’est pas à moi qu’il faut demander s’il pourrait être de nouveau accueilli en Syrie. Cette question est à poser au peuple syrien qui lui a accordé un soutien nettement plus important que l’État syrien lui-même

Le Qatar

Suite à ce qui s’est passé en Tunisie et en Égypte, le Qatar s’est imaginé être en mesure de reconcevoir les États arabes à sa guise pour, en cas de réussite, devenir le garant des intérêts US dans le monde arabe. C’est ce qui lui a fait croire que la Syrie était le meilleur gage à offrir aux USA pour s’assurer leur bénédiction.

Une étrange réunion a eu lieu entre l’ex-Émir du Qatar, Erdogan et moi-même. Ils avaient sollicité séparément cette rencontre prétendument fortuite, mais ont tous les deux commencé par demander à ce que la Syrie intervienne auprès de ses alliés pour plaider en faveur du retour de Saad Hariri au Liban. Nous avons évidemment répondu que nous n’allions pas nous ingérer dans cette affaire qui relevait des affaires intérieures de ce pays et que ce n’était pas dans notre intérêt. Ensuite, et c’est beaucoup plus important, ils ont demandé à ce que nous laissions faire en Libye étant donné que la Syrie a été le seul pays à s’opposer catégoriquement contre la guerre en Libye au sommet de la Ligue arabe. Notre refus d’obtempérer fut considéré par le Qatar comme un défi destiné à entraver ses projets. Vous connaissez la suite... Le Qatar est intervenu directement en Syrie, ne serait-ce qu’en finançant les achats d’armes introduites en Syrie. Nous en avons les preuves !

Que nous puissions rétablir nos relations avec le Qatar, comme d’ailleurs avec l’Arabie saoudite ou la Turquie, n’est pas chose facile. Ces trois États ont contribué à faire couler le sang syrien et, par conséquent, une reprise des relations nécessitera l’assentiment du peuple syrien. Pour cela, le minimum requis est qu’ils arrêtent de soutenir et de financer les terroristes et qu’ils cessent toute forme d’ingérence en Syrie. Nous ne savons pas encore dans quelle mesure le Qatar a vraiment été remplacé par l’Arabie saoudite. La réponse viendra de l’expérience sur le terrain.

M. Erdogan

Le secret de l’inimitié d’Erdogan envers la Syrie réside dans son idéologie doctrinaire. Il est inféodé à sa Confrérie qu’il fait passer avant même l’intérêt du peuple turc. La preuve en est qu’il n’a en rien modifié sa politique malgré les répercussions négatives, morales et matérielles, de ce qui se passe en Syrie sur la Turquie. Son désir de voir les Frères Musulmans prendre le pouvoir en Syrie dépasse toute autre considération.

Vous dites qu’Erdogan est une personne « souple » et vous vous interrogez sur ce que je viens d’avancer. Dire de quelqu’un qu’il est souple ne prouve rien. Le sincère et l’opportuniste peuvent démontrer de la souplesse, et Erdogan incarne la mentalité opportuniste des Frères Musulmans qui utilisent la religion pour arriver à leurs fins. Il a modifié la constitution pour satisfaire sa soif de pouvoir, non les intérêts de son peuple. Sa vision est que les Frères Musulmans renforceraient son pouvoir aussi bien en Turquie que dans tout le monde islamique, et lui permettraient de subtiliser le rôle essentiel de l’Égypte en tant que grande nation islamique au profit d’un nouvel État ottoman dont il restaurerait la gloire passée sous la bannière de l’Islam.

Au début des événements il nous a envoyé son ministre des Affaires étrangères, David Oglu, pour un laïus de trois heures sur la démocratie en Turquie et les réformes qu’il nous conseillait de mettre en route, réformes toujours axées sur la modification de notre propre vision en faveur des Frères Musulmans. Depuis, nous avons pu observer sa démocratie en Turquie qui est devenue l’une des plus grandes prisons pour journalistes. Nous avons pu voir comment elle traitait les manifestants place Taksim, et surtout comment elle continue à traiter les Kurdes en les réprimant et en les assassinant par centaines ; alors que lorsque nous avons décrété l’amnistie, la seule chose qui intéressait Erdogan était de s’enquérir de la libération des seuls Frères Musulmans.

C’est cela la réalité. Les faits disent que la Turquie a installé sur son territoire des camps pour les terroristes, qu’elle leur a grand ouvert ses aéroports et ses frontières, qu’elle leur a assuré toute la logistique nécessaire à leur mobilité et leurs opérations...

L’Irak

Les déclarations de l’Irak concernant la Syrie sont objectives et honnêtes, car tous les courants politiques au pouvoir considèrent que le danger qui guette la Syrie est aussi dangereux pour l’Irak. Par conséquent, soutenir la Syrie revient à soutenir l’Irak. C’est ce qui explique la fermeté du soutien constant et déclaré du Président Maliki à la Syrie.

Al-Assad sûr de sa victoire ?

Chacun pense selon sa propre logique. Il y a ceux qui pensent que les projets nourris contre la Syrie ont échoué momentanément et il y a ceux qui pensent que cet échec est une victoire en soi ; ces projets ayant indifféremment consisté à nous disloquer, à nous plonger dans une guerre civile, à renverser l’État syrien... Je pense que nous faisons des progrès sur le terrain, notamment contre les terroristes qui ont perdu leur environnement incubateur. C’est donc une avancée non négligeable au niveau intérieur.

Une autre avancée concerne le monde extérieur trompé par les mensonges de certains médias et de certains États. Les citoyens des pays étrangers sont désormais mieux informés sur ce qui se passe en Syrie et sur la situation sur le terrain. Est-ce une victoire ? Je dis que peu importe les annonces, le terrain est la seule chose qui compte.

Quant à l’Iran ; oui, je pense que le rapprochement iranien avec n’importe quel pays du monde est une chose positive pour la région, à condition que l’autre côté soit sincère.

Les élections présidentielles de 2014

Ma candidature aux élections présidentielles de 2014 repose sur deux points. Le premier est ma propre motivation, or personnellement je ne vois aucune objection à cela. Le deuxième dépend de la volonté populaire, et il est trop tôt pour en parler. Ce ne sera possible qu’à partir du moment où la date de ces élections sera fixée.

Le regard porté sur la région

Nous vivons une période de grands changements qui ne sont pas nécessairement nés du dit « Printemps arabe », termes que nous n’approuvons évidemment pas car le printemps ne véhicule pas la mort. Ces changements ont commencé depuis quelques générations. Les plus dangereux sont ceux qui touchent à l’appartenance et à l’identité pour la partager entre arabité et Islam, entre patriotisme et nationalisme, entre arabes et Kurdes, etc. C’est un grand danger pour notre région, car c’est le meilleur moyen de détruire notre civilisation de coexistence depuis des siècles, et donc le meilleur moyen de faire exploser la société arabe de l’intérieur. L’arme de destruction massive est, en l’occurrence, l’extrémisme religieux. Nous devons donc absolument régler ce problème.

Ce n’est qu’ensuite que nous pourrons travailler au développement social et politique devant mener à la participation des citoyens aux décisions et à l’édification de la patrie, de l’État et de la nation. La vraie démocratie n’est pas uniquement affaire d’intellect, elle est l’affaire de toute la société. Nous ne pouvons pas avancer si les courants obscurantistes continuent à nous faire reculer.

Ce qui me préoccupe est la notion d’arabité dont la relation avec l’Islam avait réussi à créer un équilibre entre toutes les composantes ethniques et religieuses de nos sociétés arabes, et qui maintenant se trouve menacée d’un schisme destructeur initié par les Frères Musulmans. Ce n’est que lorsque nous aurons compris l’essence de cette relation que nous pourrons offrir aux générations futures l’avenir de progrès et de stabilité que nous leur souhaitons.

Dr Bachar al-Assad
Président de la République arabe syrienne
21/10/2013

Transcription e traduction : Mouna Alno-Nakhal

Source : vidéo 1ère partie / Présidence de la République arabe syrienne
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=OZJrJruufVk
Source : vidéo 2ème partie / Présidence de la République arabe syrienne
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=tgZzdP24Mz0

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Sir Josiah Stamp,
Directeur de la Banque d’Angleterre 1928-1941,
2ème fortune d’Angleterre.

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