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Syrie : les grandes manœuvres de l’ONU

« Machin », ce mot de la langue populaire française utilisé par de Gaulle, un homme de « bonne éducation » et qui plus est un amoureux des mots, avait frappé l’opinion quand la France était en difficulté à l’ONU durant notre guerre de libération. Il devait être en colère le général pour se faire violence en abandonnant le langage châtié qui lui sied et en dérogeant aux us et coutumes mielleux de la diplomatie. Il faut dire qu’il avait quelque raison d’être marri.

Des diplomates-maquisards qui n’avaient pas encore une nationalité reconnue, venant de cette lointaine Algérie où flottait encore le drapeau français, avaient « retourné » l’auguste assemblée internationale contre son pays, membre SVP du Conseil de sécurité de cette ONU.

Un autre Etat, Israël s’en prend régulièrement à l’ONU quand il est régulièrement condamné pour sa conduite insensée contre le peuple palestinien. S’il est isolé devant l’Assemblée de l’ONU, cet Etat « sauve sa peau » devant le Conseil de sécurité grâce à ses parrains ayant à leur tête les Etats-Unis. Quand ce Conseil de sécurité est bloqué par ces derniers, les bonnes âmes ne disent rien, elles applaudissent même. En revanche, ces mêmes bonnes âmes fustigent l’ONU chaque fois que les autres pays et l’opinion publique ne partagent pas leurs desseins. Ils tapent alors sans aucune retenue contre ledit Conseil de sécurité qui refroidit leurs ardeurs bellicistes comme c’est le cas actuellement contre la Syrie. Drôle de conception des relations internationales de ces puissances, n’est-ce pas ?

Ce rapide rappel du comportement de ces deux Etats et de leurs amis au Conseil de sécurité éclaire leurs attitudes actuelles s’agissant du conflit en Syrie.

Avec l’ouverture de l’Assemblée annuelle de l’ONU au cours de ce mois de septembre, ils tentent de grandes manœuvres pour contourner le veto, ce mur infranchissable du Conseil de sécurité. Dans leur naïveté ou plutôt à cause de leur indécrottable arrogance, ils pensent faire oublier leurs mensonges et sauter par-dessus le rapport de force qui ne leur est plus tout à fait favorable. Ils veulent déplacer la décision du Conseil de sécurité, institution politique, vers une autre institution de contrôle des armes chimiques, un organe où ils pourraient acheter des voix de petits pays dépendant d’eux. Ils pensent ainsi rééditer leur exploit quand ils ont contourné les obstacles en allant bombarder la Serbie (1995). Ils pensent que le monde a la mémoire courte et a déjà oublié leur mensonge éhonté sur l’Irak ou bien leur interprétation abusive de la résolution sur la Libye. Pour cela, ils ont mobilisé leurs fins diplomates, ont fait appel à leurs meilleurs experts en stratégie, ont donné des ordres à leurs services secrets pour concocter quelques scénarios qui asphyxieraient d’émotions l’opinion internationale. Mais tout ce beau monde va droit à l’échec car le monde n’est nullement prêt à avaler leurs couleuvres. Pourquoi ? Parce que tous ces experts ont quelque chose en commun, ils se nourrissent d’ingrédients de la même idéologie et sont formatés par la même école. Leur aveuglement leur a fait perdre le sens de l’évaluation du rapport de force aussi bien à l’intérieur des pays en conflit que sur le plan international. J’en veux pour preuve les déclarations péremptoires de Fabius, ministre français des Affaires étrangères, suivi par la cohorte de journalistes aux ordres qui nous annonçaient régulièrement la chute de Bachar el Assad tous les 15 jours avant de se résoudre à quémander un strapontin entre Russes et Américains à Genève. Cela me rappelle le dernier quart d’heure des « fellaghas » claironné par les généraux et politiques pendant notre guerre de libération, politiques qui ont fini par se mettre à table… de négociation.

Sous-estimation du rapport de force concret mais, en revanche, surestimation des facteurs émotionnels pour faire pleurer dans les chaumières et bénéficier de l’appui de l’opinion publique. Ils oublient que l’on n’est pas dans le registre d’un certain cinéma qui fait mouiller les yeux du spectateur dans la solitude de la salle noire. Non messieurs vous pouvez étaler H24 sur tous les supports des médias les pires atrocités, personne ne vous croira. C’est du reste criminel d’en arriver là car vos mensonges répétés et grossiers vous ont décrédibilisés. Dorénavant, quand bien même vous détenez et vous dites la vérité, personne ne vous écoutera. Cela ressemble aux gamins qui crient au feu ou au loup et quand le feu ou les loups ravagent tout sur leur passage, personne ne bouge le petit doigt. Votre attitude messieurs peut donc coûter cher à d’autres peuples qui ont besoin de l’appui de la communauté internationale. Timisoara en Roumanie en 1989, les bébés arrachés dans les maternités au Koweït en 1991 par Saddam Hussein, les armes de destruction massives en Irak, etc, toutes ces inventions ont marqué la conscience des gens et toutes vos gesticulations et votre habileté rhétorique n’y pourront rien. Prenons par exemple la rhétorique sur leurs « intimes convictions » de l’utilisation par Bachar el Assad des armes chimiques. Leurs « preuves » semblent ne souffrir aucune contestation, sauf que les observateurs qui suivent au quotidien les évènements n’en sont pas convaincus. Et pour cause, leurs « preuves » mettent de côté d’autres faits vérifiables et insultent la logique du bon sens. Ces faits vérifiables sont l’arrivée des experts de l’ONU venus enquêter sur l’utilisation de gaz mortels à Alep et les environs, régions en partie contrôlées par la rébellion. Et si on ajoute la déclaration de Carla Del Ponte envoyée de l’ONU qui accusa la rébellion d’usage de gaz, il n’est pas illogique de penser que le gazage du 21 août a été commis pour détourner la mission préalablement mandatée pour Alep. En revanche, la logique du bon sens inciterait plutôt à ne pas prendre pour des débiles mentaux les autorités syriennes qui gazeraient des civils à 3 km du palais présidentiel et de l’hôtel des experts de l’ONU qui n’avaient pas encore ouvert leurs bagages. Personne pour le moment n’a de preuves irréfutables sur les véritables auteurs de ce massacre honteux et insupportable moralement et politiquement quels que soient ses auteurs. Comme est insupportable cette avalanche de « vérités » orientées et la chape de plomb sur toutes les informations qui contredisent ces « vérités » dans des pays où le droit à l’information est soi-disant élevé au statut de Bible.

La morale de l’histoire, ces puissances ne cessent d’appeler au droit international quand ça les arrangent. En revanche, leurs propagandistes, à leur tête le général en chef BHL, appellent ouvertement à piétiner ce droit quand cela contrarie leurs sombres desseins. Ce qui est rageant, c’est qu’ils prennent les citoyens pour des imbéciles incapables d’accéder à leur « intelligence ». Or, s’il y a des imbéciles sur cette terre, ce sont bien les gens qui sont dans le déni des réalités. On peut pardonner aux enfants de préférer les jeux ludiques aux antipodes de la réalité mais les adultes qui adoptent ce genre d’attitude surtout en politique pour caresser à la fois leur nombril et préserver leurs sinistres intérêts, ces gens-là, comme dirait Jacques Brel, ces gens-là sont des dangers pour tous les peuples.

Ali Akika
cinéaste

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