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Troisième acte de censure d’un chroniqueur en un mois dans le « quotidien de Sartre et de gauche ».

Un journaliste de Libération conteste le « Mélenchon = Le Pen » : il est censuré

« Marine Le Pen aboiera, Jean-Luc Mélenchon éructera »
« Marine Le Pen pavoisera, Jean-Luc Mélenchon s’enfiévrera »
(in : « Qui va défendre l’Europe ? », Alain Duhamel, Libération, 16 avril 2014)

Personne n’ouvre sa bouche à Libération pour protester contre la diffamation permanente faite à Mélenchon et à ses sympathisants : assimilations à Hitler, à Le Pen, Staline, etc. Personne sauf Pierre Marcelle. Les autres ne protestent pas, soit qu’ils soient des lâches, soit que pour eux aussi, Mélenchon c’est la même chose que l’extrême droite – ces grands intellectuels.

Pierre Marcelle a donc écrit un texte pour protester contre la diffamation du 16 avril. Évidemment, il a été censuré par le directeur de Libération Fabrice Rousselot. Le journaliste de Politis Sébastien Fontenelle (l’un des très rares journalistes qui n’a jamais diffamé J.-L. Mélenchon) rapporte que F. Rousselot a jugé "insultants" certains termes de la réponse de Marcelle à Duhamel, qui devait paraître le 25 avril. Évidemment, Rousselot n’a pas jugé insultante l’assimilation de Mélenchon à Le Pen. Encore une belle preuve d’objectivité, neutralité, impartialité etc. du journal Libération.

Voici la réponse de Marcelle à Duhamel (que Fontenelle publie dans son article : « Chez Libération, la censure de Marcelle continue »)

Chez “Libération“, la censure de Marcelle continue

La direction de Libération a interdit la publication de la chronique hebdomadaire de Pierre Marcelle, « No Smoking ».

À la demande de la direction de la rédaction, Marcelle avait d’abord renoncé à évoquer, dans sa chronique du 4 avril dernier, les problèmes où Libération se débat depuis des mois. Puis, une semaine plus tard, sa chronique du 11 avril a été purement et simplement supprimée – après qu’il avait refusé de l’amputer d’un post-scriptum où il répondait à un mail envoyé à l’ensemble des salariés du quotidien par leur nouveau PDG. Et ce 25 avril, de nouveau : le journal paraît sans « No Smoking ».

Marcelle réagissait là aux textes de deux collaborateurs de Libération  : Bernard Guetta et Alain Duhamel, dont les chroniques sont respectivement publiées le mercredi et le jeudi. Au second, il reprochait notamment d’avoir, dans sa chronique du 17 avril - consacrée aux prochaines élections européennes -, amalgamé dans un même opprobre, et selon un procédé devenu tristement banal, la cheffe du Front national et le coprésident du Parti de gauche, en pronostiquant : « Le Pen aboiera, Mélenchon éructera ».

Plus généralement, Marcelle déplorait que, neuf ans après l’ahurissant battage médiatique qui avait précédé le référendum de 2005 sur le Traité constitutionnel européen, les propagandistes du « oui » n’aient rien perdu de leur « morgue » de l’époque.

Ce que découvrant, Fabrice Rousselot, directeur (démissionnaire) de la rédaction de Libération, a jugé que certains des termes de cette chronique étaient « insultants » pour les intéressés : « Je ne peux pas les laisser passer », a-t-il signifié à Marcelle.

Les archives de Libération témoignent cependant de ce que des échanges assez vifs ont déjà opposé, dans les pages du journal, certains de ses chroniqueurs. Dans une tribune datée du 20 mars 2012, un certain… Alain Duhamel traitait ainsi Daniel Schneidermann - qui avait osé l’égratigner dans une chronique parue la veille – de « Tartuffe » : il lui reprochait, entre autres amabilités, d’user d’ « insinuations » et d’ « amalgames », et de préférer « l’aversion à la réflexion ». D’évidence : la direction de Libération, qui s’était donc empressée de publier cette « réponse » d’Alain Duhamel, n’avait pas considéré que les mots qu’il employait étaient « insultants » pour Schneidermann.

Mais force est de constater qu’aujourd’hui, Marcelle, curieusement, ne bénéficie pas des mêmes égards – puisqu’après qu’il a refusé hier d’« amender » son propos, sa chronique – que nous publions ci-dessous - a été censurée.

Pour la deuxième fois, en trois semaines : cela commence à faire beaucoup – et tant, même, que l’on comprendrait mal que la rédaction de Libération reste encore sans réagir…

Europe : on n’est pas là pour se faire engueuler

Dans un mois, jour pour jour, donc, les élections européennes, et, faute de mieux en matière d’argumentaire, chez les maîtres-penseurs, c’est reparti comme en 2005 : à boulets roses et au canon de marine, le retour des « ouiistes » d’alors, les mêmes exactement, sans vergogne et assez impavides pour n’avoir jamais seulement envisagé de changer un tout petit peu d’avis, ne serait-ce que dans l’expression de leurs certitudes…

Entendons-nous  : que mes voisins de chronique, respectivement en charge de Diplomatiques et de Politiques, réactualisent leur morgue avec leurs convictions, rien à dire. Nul ne répugne, dans ces pages, à s’afficher péremptoire. Parlant ici d’un point de vue européiste, j’ai, moi aussi, eu désir d’une Constitution qui n’aurait pas abdiqué tous pouvoirs aux marchés, se serait préoccupée de social et de fédéralisme, aurait construit les moyens de son émancipation et porté haut les principes démocratiques dont mensongèrement elle se réclamait. Pourtant, neuf ans après certaine campagne pour le oui à ce « traité établissant une Constitution pour l’Europe » mais qu’un référendum sanctionna en 2005 d’un non sans appel, six ans après ses cyniques réécriture et ratification constitutionnelle en « traité de Lisbonne », et deux années après que la promesse de campagne présidentielle hollandaise de le renégocier eut été ­jetée aux orties, on aurait apprécié qu’un bilan en fût tiré, et sa propagande à tout le moins reconsidérée. Au lieu de quoi, rien que l’arrogante et lancinante répétition, dans le même dogme, des mêmes injures et des mêmes oukases.

Bernard Guetta, avec sa chronique du 16 avril titrée « Coupable Occident, forcément coupable », ouvrait le bal à propos d’Ukraine et de Rwanda en enfermant ses adversaires mal identifiés dans une double caricature. Selon lui, faire doucement remarquer que la politique postcoloniale de la France, en Afrique et dans le mitan des années 90, n’avait pas l’innocence immaculée de l’agneau pascal, c’était prétendre que « la gauche et la droite françaises […] auraient, autrement dit, (sic - c’est nous qui soulignons, ndlr), voulu l’assassinat à la machette de 800000 personnes ». En vertu d’un raisonnement semblablement binaire, constater que l’illisible diplomatie de l’UE encouragea un partenariat économique avec Kiev, fournissant ainsi à l’expansionnisme poutinien un prétexte à réagir, c’était, selon Guetta, prêter à ladite UE le désir réfléchi, voire prémédité, de « s’en prendre aux Russes ». Ainsi, Mélenchon serait-il identifié comme pro-russe, donc « poutinien », aussi sûrement que Le Pen en Syrie pro-el-Assad. Contre celui-ci et celle-là, il ne s’agit que de marteler encore et toujours, envers et contre tout, que l’UE est par essence libre-échangiste vertueuse autant que les Etats-Unis, et son bilan admirable. Mais, à la question posée en préalable par le chroniqueur : « Pourquoi tant de gens qui ne sont pas analphabètes, tant de Français qui ne sont, a priori, pas ­demeurés, ont-ils pu dire ou penser tant d’inepties ? » il ne serait pas répondu

Dès le lendemain, Alain Duhamel ferait à son compère écho dans sa chronique intitulée ce jeudi 17 avril « Qui va ­défendre l’Europe ? ». Préjugeant les comportements de chaque parti face à une institution qui, si elle a, certes, du mal à exister, le doit d’abord et surtout à elle-même, l’auteur lui prédit d’abord « le supplice du pilori », de quoi évidemment « Marine Le Pen pavoisera, Jean-Luc Mélenchon s’enfiévrera ». Toujours, dans la balance rhétorique de Duhamel, l’obsession de ces deux-là unis, au mépris de toute réalité programmatique, comme un couple (tel celui, symétrique, qu’il forme en l’occurrence avec Guetta)…

Et pour qu’il soit bien entendu que cette union de « populistes » et « démagogues » est de nature diabolique, le lexique autant que la syntaxe sera plus bas appelé à la rescousse : où « le message de l’UMP sera totalement cacophonique », où « les cris des souverainistes écraseront les propos trop sages et trop lisses des pro-européens », où « le PS sera muet », « les écologistes défendront l’Europe comme des adolescents brouillons » et « les centristes […] prêcheront stoïquement dans le vide », quid des deux Fronts, national et de gauche, également innommés parce qu’également innommables, et, partant, personnalisés à l’extrême (si j’ose dire) via leurs deux leaders ? La sentence est assénée comme un trait de hache : « Marine Le Pen aboiera, Jean-Luc Mélenchon éructera. » Vous ne vous attendiez pas à ce que ceux-là s’expriment autrement que comme des animaux, non ?

A la chute de Guetta, « l’Occident est impuissant », et à celle de Duhamel, « l’Europe a disparu de notre paysage ». L’un ni l’autre n’a rien appris, mais il faut d’ores et déjà supposer que, de cela aussi, les « nonistes » avec les abstentionnistes du 25 mai devront faire repentance.

Pierre MARCELLE

(*) OPIAM : Observatoire de la propagande et des inepties anti-Mélenchon.

EN COMPLEMENT :

@libe censure son chroniqueur de gauche, Pierre Marcelle. Défendre Mélenchon contre les médiacrates = crime de lèse-vaches sacrées !
Jean-Luc Mélenchon

Dion Jack @DionJack2
Pierre Marcelle (encore) censuré à Libération - Arrêt sur imagesarretsurimages.net/articles/2014-… via @arretsurimages

Pierre Marcelle (encore) censuré à Libération - Arrêt sur images
Chaque jour arrêt sur images décrypte pour vous l’actualité des médias ...
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acrimed @acrimed_info
Chez Libération, la censure de Marcelle continue : La direction de Libération en crise a interdit une ... bit.ly/1jRusDd #acrimed

Chez Libération, la censure de Marcelle continue - Acrimed | Action Critique Médias
La direction de Libération en crise a interdit une fois de plus la publication de la chronique hebdomadaire de Pierre Marcelle, « No Smoking (...) ...
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acrimed @acrimed_info
Chez Libération, la censure de Marcelle continue : acrimed.org/article4327.ht…

Chez Libération, la censure de Marcelle continue - Acrimed | Action Critique Médias
La direction de Libération en crise a interdit une fois de plus la publication de la chronique hebdomadaire de Pierre Marcelle, « No Smoking (...) ...
www.acrimed.org

Ulyss @achabus
Qd Duhamel écrit que Melenchon éructe c’est pas injurieux mais qd Pierre Marcelle parle de la morgue de Duhamel là c’est une injure #ok #RTP

Anna Gueye @annagueye
La direction de @libe a interdit hier la publication de la chronique hebdomadaire de Pierre Marcelle bit.ly/QLjKa8 - #Obs

Chez “Libération“, la censure de Marcelle continue | Bakchich
www.bakchich.info

Rue89 @Rue89
[Vigie] Pierre Marcelle à Libé : « la censure est installée » bit.ly/1lOrEt5
Pierre Marcelle à Libé : « la censure est installée » - Le nouvel Observateur
Pierre Marcelle se voit censurer pour la troisième fois en l’espace de quelques semaines par la direction de Libération.Les lecteurs du journal ne pourront pas lire sa chronique hebdomadaire "No Smoking" ce 25 avril. Celle-ci est passée à la trappe, jugée "insultante", type "règlement de compte" à l’encontre de Bernard Guetta et Alain Duhamel. Marcelle revenait -entre autre- sur le rapprochement établi par Duhamel -dans une chronique datée du 17 avril consacrée aux prochaines élections européen... ...
rue89.nouvelobs.com

PensezBiBi @pensezbibi
Le dernier râle de #Libération : le journal censure Pierre Marcelle. Retrouvez son billet chez @Bakchich bit.ly/RRB1iU

Vogelsong @Vogelsong
Pierre Marcelle censuré deux fois à Liberation. La rédaction toujours dans le coma. #JournalDeGauche

matiu ( ツ) @mathieumatiu
#OuiisteForEver Ca commence à sentir très mauvais chez @libe Censure de Pierre Marcelle 2x en 3 semaines Lire ici : bakchich.info/medias/2014/04…

Bernard Langlois @Panouille
Si vous voulez lire la chronique de Pierre Marcelle censurée sur #Libé, c’est ici :bakchich.info/medias/2014/04…

Emmanuel Dee @Emmanueldi
La chronique de Pierre Marcelle que vous ne lirez pas dans “Libération”bakchich.info/medias/2014/04…

»» http://opiam2012.wordpress.com/2014...
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