16 commentaires

#Unity4J : Christine Assange lance un appel d’urgence

(traduit à partir de la transcription d’un document sonore)

Ceci n’est pas un exercice. C’est une urgence. La vie de mon fils, le journaliste Julian Assange, est en danger imminent et grave. Je vous remercie tous d’entendre l’appel d’une mère qui vous demande de l’aider à le sauver.

Bien que Julian soit un journaliste primé à maintes reprises, très aimé et respecté pour avoir courageusement dénoncé, dans l’intérêt du public, des crimes graves et la corruption à haut niveau, il est actuellement seul, malade, souffrant et réduit au silence et à l’isolement, coupé de tout contact et torturé au cœur de Londres. La prison moderne des prisonniers politiques n’est plus la Tour de Londres mais l’Ambassade de l’Equateur.

Voici les faits : Julian est détenu depuis près de huit ans sans inculpation. Vous avez bien lu : sans inculpation.

Au cours des six dernières années, le gouvernement britannique a refusé ses demandes d’accès aux soins de santé de base : air frais, exercice, soleil pour la vitamine D et accès à des soins médicaux et dentaires appropriés. En conséquence, sa santé s’est sérieusement détériorée et les médecins qui l’examinent mettent en garde contre ces conditions de détention qui mettent sa vie en danger. Un assassinat lent et cruel se déroule sous nos yeux à l’ambassade de Londres.

En 2016, après une enquête approfondie, les Nations Unies ont statué que les droits de Julian avaient été violés à plusieurs reprises, qu’il était détenu illégalement depuis 2010, et ont ordonné sa libération immédiate, un sauf-conduit et son indemnisation. Le gouvernement britannique a refusé de se conformer à la décision de l’ONU.

Le gouvernement américain a déclaré que l’arrestation de Julian était une priorité. Ils veulent contourner la protection des journalistes américains en vertu de leur Premier Amendement [de la Constitution US] en l’accusant d’espionnage. Ils ne reculeront devant rien pour le faire.

En raison de la menace que les États-Unis font peser sur l’Équateur, son droit d’asile est maintenant directement menacé. Les pressions exercées par les États-Unis sur le nouveau président équatorien ont conduit Julian à être placé en isolement cellulaire strict et sévère au cours des sept derniers mois. Privé de tout contact avec sa famille et ses amis. Seuls ses avocats peuvent lui rendre visite.

Il y a deux semaines, la situation s’est considérablement aggravée. L’ancien président de l’Équateur, Rafael Correa, qui a légitimement accordé à Julian l’asile politique devant les menaces américaines contre sa vie et sa liberté, a publiquement averti que lorsque le vice-président américain Mike Pence s’est récemment rendu en Équateur, un accord a été conclu pour livrer Julian aux États-Unis. Il a déclaré que parce que le coût politique d’une expulsion de Julian était trop élevé, le plan consiste à le briser mentalement. Un nouvel ensemble de règles et de protocoles inhumains, impossibles à mettre en œuvre, a été mis en place à l’ambassade pour le torturer au point de le faire craquer et le forcer à partir.

En même temps, un membre du gouvernement équatorien a tenté à plusieurs reprises d’annuler la citoyenneté équatorienne [de Julian] afin qu’il puisse être extradé directement vers les États-Unis.

Alors que ses avocats contestaient cette dernière violation de ses droits humains en vertu de la Constitution équatorienne, l’avocat du gouvernement a averti Julian que même son témoignage décrivant ses souffrances pourrait constituer une violation du nouveau protocole et un motif d’expulsion de l’ambassade. Ils lui ont refusé la visite de ses avocats pendant quatre jours, avant l’audience de lundi prochain, ce qui compromet la préparation de son dossier et accroît encore son isolement, son anxiété et son stress.

Ils sont en train de piéger mon fils pour avoir une excuse pour le livrer aux États-Unis, où il fera l’objet d’un simulacre de procès.

Au cours des huit dernières années, il n’a pas eu accès à un processus juridique approprié. A chaque étape, c’est l’injustice qui a prévalu, avec un énorme déni de justice. Il n’y a aucune raison de penser qu’il en sera autrement à l’avenir. Le grand jury américain qui produit le mandat d’extradition se tient en secret, a quatre procureurs mais pas de défense ni de juge.

Le traité d’extradition entre le Royaume-Uni et les États-Unis permet au Royaume-Uni d’extrader Julian vers les États-Unis sans qu’il y ait de preuve prima facie. Une fois aux États-Unis, la National Defense Authorization Act permet la détention illimitée sans procès. Julian risque d’être emprisonné à Guantánamo Bay et torturé, d’être condamné à 45 ans de prison de haute sécurité, ou la peine de mort.

Mon fils est en danger critique à cause d’une persécution brutale et politique par les tyrans au pouvoir dont il a courageusement dénoncé les crimes et la corruption quand il était rédacteur en chef de WikiLeaks. Les entités corrompues qui, au gouvernement, parlent d’intimidation, de fausses nouvelles et de droits humains sont les mêmes brutes qui poussent mon fils à la mort.

Il semblerait que le journalisme courageux, honnête et primé à plusieurs reprises soit devenu une activité dangereuse.

Les voies légales ont été subverties, et il est donc peu probable qu’elles puissent le sauver.

Parce qu’il s’agit d’une persécution politique transnationale par une superpuissance sauvage en collusion avec ses alliés, sauver Julian nécessite l’indignation des peuples du monde.

Je vous demande de faire du bruit, beaucoup de bruit, et de continuer à en faire jusqu’à ce que mon fils soit libéré. Nous devons protester contre cette brutalité assourdissante.

J’en appelle à tous les journalistes pour qu’ils se dressent, parce qu’il est votre collègue - et parce que vous serez les prochains.

J’en appelle à tous les politiciens qui disent qu’ils sont entrés au Parlement pour servir le peuple, pour qu’ils se dressent maintenant.

J’en appelle à tous les activistes qui soutiennent les droits de l’homme, les réfugiés, l’environnement, et qui sont contre la guerre, à se dresser maintenant parce que WikiLeaks a servi les causes que vous défendez, et Julian souffre maintenant pour cela, à vos côtés.

J’en appelle à tous les citoyens attachés à la liberté, à la démocratie et à la justice, à mettre de côté leurs divergences politiques et à s’unir et à se mobiliser maintenant.

La plupart d’entre nous n’ont pas le courage des lanceurs d’alerte, ni des journalistes comme Julian Assange qui les publient, afin que nous soyons informés et avertis des abus de pouvoir. Mais nous pouvons nous mobiliser en masse et les protéger.

Tout au long de l’histoire, lorsque les abus de pouvoir sont devenus insupportables pour le peuple, celui-ci s’est uni et s’est levé pour les faire cesser.

Le moment est venu de dire « ça suffit ! Nous, les gens, ne resterons pas les bras croisés et ne regarderons pas mourir ce courageux journaliste.

Traduction "gorge nouée et rage au ventre. Où sont les médias "alternatifs" ?" par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

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COMMENTAIRES  

09/11/2018 15:10 par Roger

Avez-vous entendu parler d’une campagne de Reporter sans Frontières pour soutenir le journaliste Assange...?
Sans doute le cas de Kashogi était-il plus urgent et important !

09/11/2018 16:22 par Yannis

Témoignage terrible et situation consternante. La mise à mort symbolique de Julian Assange signe celle de nos démocraties occidentales. Le peu de réaction que suscite par exemple ce message ici, ou plus généralement le non-soutien d’Assange par la profession journalistique tétanisée, les médias timorés en France comme en GB prouve que ce sujet est - faut-il le prouver encore - extrêmement sensible mais surtout extrêmement révélateur de l’abîme dans lequel l’Occident est en train de sombrer (de nouveau).

10/11/2018 13:26 par DEADMOCRACY

« Le peu de réaction que suscite par exemple ce message »

Certes, mais une extradition ou sa mort dans l’Ambassade à Londres ne serait pas sans réaction, physique, matériel et violente, voire meurtrière. Symbole du peu de transparence qui demeure encore dans nos démocraties (ces coquilles vides...), une mauvaise tournure de cette affaire ne laisserait pas indifférent de nombreuses personnes et les Nazis qui règnent à Washington le savent bien. Ne rien décider arrange beaucoup de monde. On peut briser un homme, pas ses idées. Wikileaks est lancé et sans doute pour longtemps. Tous les politiciens ont des comptes à nous rendre.

12/11/2018 10:38 par Nanita

Le monde doit se mobiliser pour la défense de celui qui nous a tous défendu contre l’occident ravageur de nos pays . C’est grâce à ses dénonciations que nous savons quels étaient les desseins funeste qui se tramaient dans notre dos. L’Equateur qui était pour nous un modèle et faisait partie des Justes est devenu un supplétif sans morale et sans esprit de justice des USA alors que l’Amérique Latine a longtemps été le terrain de jeux de ces assoiffés de pouvoir et de sang . Honte au gouvernement de L’Equateur !

14/11/2018 00:32 par alain harrison

Ha ! si la GAUCHE n’avait pas été trahis par Hamon, le PCF (?), ce serait peut-être lune coalition de gauche avec la FI et JLM au commande. La France aurait pu peser de son poids, pour peut-être accueillir Assange en sol français. Qui sait ?

14/11/2018 06:41 par depassage

Tant qu’il y a des personnes capables de commenter cet article ou appel, il y aura encore de l’espoir. Moi, je suis à me demander si le sens du mot humain reste pertinent.

14/11/2018 10:05 par Assimbonanga

Le nombre de commentaires ne signifie pas forcément quelque chose. Souvent le foisonnement vient de chicagnas entre internautes et s’éloignent du sujet de l’article commenté. Ne rien rajouter en bavardages peut signifie du respect. LGS publie ces jours-ci un regain d’articles sur Julian Assage, c’est signe qu’un mouvement s’opère. Diffusons ! Soutenons !

14/11/2018 10:20 par legrandsoir

c’est signe qu’un mouvement s’opère

Le seul signe pour le moment, c’est que LGS s’agite comme un beau diable.
Mais on sent un frémissement. Trop peu trop tard ?

14/11/2018 10:10 par Toff de Aix

C’est juste intolérable. Il faut faire quelque chose,mais que pouvons-nous faire ? Je vais écrire à mon député (JLM), il faut que cette affaire soit portée à l’Assemblée nationale, maintenant que Macron a rompu sa lune de miel avec Donald, peut être qu’il pourrait s’engager publiquement en faveur d’Assange ?

14/11/2018 11:02 par Assimbonanga

Et LGS fait bien !
L’article de Chris Hedges devrait atteindre la corporation des journalistes, normalement... Sonia Devillers ? Le téléphone sonne ? On n’est pas couché ? Les Terriens du dimanche ? Le Figaro !!!
Qui ne tente rien n’a rien. Faut envoyer.

15/11/2018 18:02 par bostephbesac

C’ est là qu’ on voit que "la liberté de la presse".............................c’ est à condition "que tu suives une certaine ligne/un certain cap" . Ce n’ est pas une vraie liberté !

15/11/2018 19:32 par alain harrison

Bonjour.

Il y a les élections UE qui s’en viennent.
Quelle position de la gauche serait déterminante pour sauver Assange ?
Et puis, il y a Avazz avec ses 40 millions potentiel.
Avazz, je n’ai pas tellement d’entré de ses lettres de pétitions, qui ont la connotation du début de son existence.
Oui, il y a des énergies qui pourraient faire la DIFFÉRENCE, si et seulement si, elles convergent à point nommé sur une problématique.
Et ici, Assange, le symbole des lanceurs d’Alerte, est primordial, pour envoyer un message claire au système politico-affairiste internationale et ses médiats à Fake News, qu’ils ont des comptes à rendre.
Vivement que la gauche ait un véritable agenda politique_ RADICALE_ versus le système p-a qui lui est extrémiste, sans compromis dont le symbole est Macron (un manipulateur de haute voltige). (Trump est un manipulateur harceleur ininterrompu __ il y a surement une meilleure description de ce phénomène).
Il va falloir que je revois mes listes politiques (députés et autres instances, représentants de minorités, groupes de la société civile.... pas tous bien sûr, mais significatif). Et selon les contenus à certains.
Bon, y a du travail pour nous tous selon nos vocations. Essayons de ne pas diviser mais de complémentarité.

17/11/2018 13:23 par bostephbesac

En suite à Alain HARISSON, je vois surtout l’ UPR d’ ASSELINEAU (qui sera présent aux Européennes), Solidarité et Progrès de CHEMINADE (pas certain qu’ il y soit), et éventuellement le PRCF (pas certain non plus) . Les Insoumis ? Pourquoi pas, surtout qu’ eux seront présent..........................mais oseront-ils parler de "frexit", d’ un vrai frexit ?

13/12/2018 19:03 par alain harrison

Il faut faire pression sur la Fi __de se clarifier__ sur les grandes questions, et c’est devenu pressant. Éviter les embrouilles des dernières élections présidentielles et...….. (PS, PCF, les élites de la gauche__ les Hamon __, et les syndicats……… ???)

Une autre appelle

Equateur : Lettre de l’ex-vice-président Jorge Glas au monde
12 Décembre 2018
« « Quelqu’un dans le monde doit faire quelque chose : le Saint Siège, l’ONU, l’OEA, la Cour Inter-américaine, la Cour de la Haye, les Juristes du monde, les Organismes de défense des Droits de l’Homme. La judiciarisation de la politique doit être considérée comme un crime contre l’humanité. Ils utilisent des délits comme l’association de malfaiteurs pour condamner sans preuves pour que des entités et des juristes du monde viennent en Equateur voir ce qui se passe, un pays avec un Inspecteur qui n’a pas été nommé, un Procureur « chargé » désigné arbitrairement, un Conseil de la Magistrature instauré arbitrairement. Je demande au monde de venir contrôler mon affaire, celle de Rafael Correa et de nos autres camarades. » »
http://bolivarinfos.over-blog.com/2018/12/equateur-lettre-de-l-ex-vice-president-jorge-glas-au-monde.html

Malheureusement ce mouvement fasciste va prendre de l’ampleur ?

La gauche n’a plus les moyens de se couper l’herbe sous le pied, avis aux militants, aux syndiqués.

16/12/2018 12:48 par CN46400

@ harrison
Existe-t-il une maladie dont le PCF ne serait pas responsable ?

22/10/2019 14:18 par monique Demare

Merci d’avoir réagi avec tous ces articles précis à propos de J. Assange. j’essayais de relancer la discussion dans une commission démocratie. Mais ça sentait l’omerta et c’était assez creux. et puis il fallait agir rapidement et efficacement car cette histoire dure depuis trop longtemps aussi !
Croisons les doigts ensemble aussi !

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