Le président équatorien accuse son homologue colombien d’avoir monté un traquenard.
Le président colombien Alvaro Uribe était au courant que la guérilla des Farc allait libérer en mars un groupe de 12 otages, dont Ingrid Betancourt, a assuré le président équatorien Rafael Correa jeudi à Managua.
« Regardez la bassesse, il savait qu’en mars 12 otages allaient être libérés, parmi eux Ingrid Betancourt », a déclaré le président équatorien lors d’une conférence de presse. « Il le savait et il a utilisé ces contacts (...) pour monter ce traquenard et faire croire au monde qu’il s’agissait de contacts politiques et de soutien aux FARC, et pour lancer un écran de fumée sur son action injustifiable ».
L’ambassade de France a annoncé mardi à Quito qu’elle était au courant des contacts des autorités équatoriennes avec les FARC pour libérer l’otage Ingrid Betancourt.
Rafael Correa a demandé jeudi au Groupe de Rio, dont les présidents sont réunis jeudi en République dominicaine, de « condamner clairement l’agression colombienne ». Au cours d’une conférence de presse conjointe avec Correa, le président du Nicaragua, Daniel Ortega, a annoncé que son pays rompait ses relations diplomatiques avec la Colombie. « Nous rompons avec la politique terroriste pratiquée par le gouvernement (du président colombien) Alvaro Uribe », a déclaré Daniel Ortega.
Il s’est également fait l’écho des propos de son homologue équatorien. « Nous ne sommes pas satisfaits de la résolution de l’Organisation des Etats américains (de mercredi) et lors de la prochaine réunion, nous espérons une condamnation claire face au crime que le gouvernement colombien a commis en bafouant la souveraineté du peuple équatorien », a-t-il dit. Ortega a ajouté que son pays était aussi la cible de violations de son territoire de la part de la Colombie. « Le Nicaragua, a-t-il affirmé, est lui aussi menacé par l’arrogance de la Colombie ».
Le Nicaragua et la Colombie n’ont pas de frontière commune mais un conflit les oppose devant la Cour internationale de justice (CIJ) sur la délimitation de limites maritimes autour de l’archipel colombien de San Andrès, dans les Caraïbes.
Rafael Correa est arrivé jeudi à Managua en provenance du Venezuela. Il doit se rendre ensuite au Panama, avant de retourner en Equateur. Une attaque de l’armée colombienne, samedi, contre un camp des FARC en Equateur, près de la frontière avec la Colombie, a fait 17 morts dont le numéro deux des Farc Raul Reyes.
(AFP)