Auteur La Brique - Lille

Les deux du local CNT face au tribunal des flagrants délires

La Brique - Lille

Vendredi 22 avril. Des drapeaux de la CNT flottent devant le tribunal de Lille. Une centaine de personnes est venue en soutien aux deux militants qui passent en comparution immédiate suite à la manif' du mercredi 20 avril. Justice politique et justice de classe font toujours aussi bon ménage. Un petit retour sur les événements s'impose pour comprendre comment deux arrestations en soit-disant « flagrant délit » ont pu avoir lieu plus d'une heure après les faits.

Peu après 14 h, la manifestation part de République au son des pétards et des fumigènes. Quelques ballons de peintures viennent colorer les façades ternes des banques et de la gigantesque vitrine de l'Apple Store, quelques bottes noires de CRS virent au jaune. Ambiance printanière. Arrivé rue Nationale, le cortège est bloqué par un cordon de robocops et dévié vers la rue de l'Hôpital militaire. Devant une école de gestion (EGC), trois flics en civil et sans brassard, tentent d'embarquer violemment deux manifestant.es vers l'intérieur de l'école. Mais le cortège, vigilant, les en empêche. Les bad cops, bredouilles, sont rejoints par deux autres et se réfugient derrière la porte d'entrée. La manif se finit sans encombre sur la place de la République (https://lille.indymedia.org/spip.php?article29999). Probablement frustrés face à un mouvement militant soudé, la police au grand complet décide de s'en prendre, après la manif, à un petit groupe parti faire une AG à la librairie (…)

Derrière le spectacle, la dépossession - Édito

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Jeudi 6 mars, Lille-Sud, 18h30. L’équipe du journal vient refiler gratos les excédents du dernier numéro sur la culture à l’entrée du meeting de campagne d’Aubry, devant la salle du Grand Sud. Une centaine d’exemplaires du reportage qui brocardait ce « nouveau bijou culturel de la mairie » le prennent d’assaut. En pleine campagne, Aubry insulte La Brique Sur place, plusieurs dizaines de sans-papiers sont eux-aussi sur le pied de guerre. Face à eux, Martine Aubry s’abrite derrière un ton paternaliste : « Je vous donnerai la parole, mais je ne veux pas que vous criiez. On se parle autrement qu’en criant », temporise celle que les commentateurs ont pourtant l’habitude de croquer en bouledogue. « Vous nous avez trahis, s’énerve un des sans-papiers. Vous et le préfet. On veut un rendez-vous ! » Et Aubry d’esquiver, en interpellant son adjointe à l’Égalité des chances : « Un rendez-vous, oui, vous allez voir ça avec Dalila Dendouga. Dalila ! Dalila ! Prends leur un rendez-vous pour (…)

Haro sur la mixité sociale !

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Peut-être plus que toute autre chose, le logement illustre notre expérience quotidienne de la dépossession : il encadre nos conditions de vies, mais il est géré par des instances publiques et privées qui nous privent de sa maîtrise.

LILLE : Troisième ville la plus chère de France Le décor fait flipper. Alors que chômage et pauvreté ne cessent de croître, la part de logement social sur la métropole n’a pas augmenté d’un iota en dix ans [1]. Entre 2000 et 2010, les prix moyens du m2 ont plus que doublé [2]. Les logiques de ségrégation entre quartiers se sont accrues [3]. Lille est aujourd’hui la seconde grande ville de « province » la plus chère après Nice. Bienvenue au pays du socialisme intercommunal. Avec la campagne qui s’annonce, Aubry et ses sbires s’apprêtent pourtant à mugir quelques contre-vérités confondantes. La lutte contre la pauvreté sera un « souci constant », le logement une « priorité », et bla et bla et bla. Quelques formules gênées tenteront d’expliquer que tout n’est qu’une question de temps, qu’il suffit de voter tous les six ans et d’attendre sagement les bienfaits des plans d’urbanisme bureaucratique. Le projet métropolitain se décline pourtant tout autrement : rendre les pauvres (…)