auteur Charles HOAREAU

Les yeux mouillés

Charles HOAREAU
Comment écrire ce matin ? Même mes doigts ne savent plus taper... Que doit-il se passer dans sa tête ? Je l’imagine dans sa cellule où José et Daniel, les infatigables depuis tant d’années, vont le rejoindre pour me rappeler plus tard. « La décision est irrévocable. » Il a fallu que José me le confirme de vive voix. Pourtant je connais bien la procédure et ses méandres mais il a fallu que je l’entende sans pouvoir répondre, à peine bredouiller un merci... Il est libéré le 25 juillet. Il est déjà dans l’Histoire, depuis 41 ans un peu plus chaque jour. Il est tellement présent dans nos espoirs, nos craintes, nos colères et nos doutes. Cela se bouscule derrière mes yeux brouillés. On pense évidemment à Suzanne, elle qui a tant fait et a été à l’origine de la mobilisation grandissante pour sa libération. Je revois nos bulletins de vote aux dernières européennes qui ont failli être rejetés parce qu’ils portaient son nom : comme je suis heureux que nous n’ayons pas lâché au (…)
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Un homme est mort.

Charles HOAREAU
Un homme est mort. Cela n’est pas en soi un motif de réjouissance mais de là à lui rendre hommage... Que cet hommage vienne de gens comme Macron, Séguéla, Sarkozy ou Hidalgo, cela n’a rien de surprenant puisqu’il a toujours été de leur clan. Celui de l’argent et du pouvoir, du grand patronat insolent et méprisant, au point qu’il a toujours pu compter sur le soutien sans faille de son camp même quand il a été pris la main dans le sac de magouilles les plus sordides. Mais qu’il se trouve des gens qui se réclament du camp des travailleurs pour rendre hommage au truqueur à l’égo surdimensionné qu’il était, cela laisse pantois. En ce qui me concerne, j’avais bien plus que des divergences avec ce bateleur qui jouait avec la vie des travailleurs comme d’autres jouent au tiercé et ce sans aucun respect de rien. Capable de dire avec aplomb le contraire de ce qu’il avait dit la veille. Bien sûr je pense à celles et ceux de Manufrance, de la Vie Claire, de Terraillon, d’Adidas et (…)
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A propos d’une manifestation à Marseille

Charles HOAREAU
J’étais à Marseille à la manifestation du 17 juillet. J’y étais avec un badge ANC sur la chemise. J’y étais, non pas pour m’opposer aux vaccins par principe, (j’ai tous les miens et depuis longtemps !) mais pour les raisons que l’ANC et Unité CGT ont exposées. Je partage aussi les opinions émises par la CGT tant sur la vaccination que sur son analyse du discours de M. Macron et du coup je me dis que cela méritait un peu plus qu’une déclaration. Et pour en finir sur la question du vaccin, j’ai cru comprendre en lisant la presse que ceux, actuellement en cours en France, protègent des formes graves mais n’empêchent ni la maladie ni d’être contagieux... Aussi tant qu’à me faire vacciner, je préfèrerais avoir le choix du type de vaccin ce qui n’est pas le cas en ce moment. Mais revenons à la manif marseillaise. J’y suis allé en me demandant qui y serait et surtout si l’extrême droite y serait en force avec ses slogans nauséabonds ou ses allusions intolérables à l’histoire. (…)
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Bonne année….de jardinage !

Charles HOAREAU

En cette période de l’année où nous nous souhaitons une bonne année et, encore plus cette année que les autres, tous nos vœux de bonne santé, il me revient en mémoire qu’il y a exactement 20 ans, un scandale commença à s’ébruiter concernant des essais cliniques sauvages faits en 1996 au Nigéria.

Il s’agissait d’essais faits dans le dos de la population, qui servit ainsi d’échantillon de cobayes involontaires, d’une molécule le "Trovan" ou "trovafloxacine", antibiotique rapidement interdit en Europe à cause des hépatites médicamenteuses qu’il provoquait. L’histoire était particulièrement choquante car elle concernait des centaines d’enfants et de nourrissons dont certains décédèrent et d’autres gardèrent des lésions à vie. L’affaire donna lieu à plusieurs procès où finalement le laboratoire s’engagea à verser des millions de dollars dont 34 millions d’indemnités aux familles des victimes. 17 ans après, non seulement aucune famille n’avait été indemnisée, mais loin de faire amende honorable, le laboratoire s’en prit à "Médecins Sans Frontière" qui avait révélé ce scandale, en calomniant l’association ce que celle-ci dénonça à juste titre. Je n’ai jamais su quelle somme d’argent pouvait remplacer un enfant mort. Je ne sais pas non plus où en est l’indemnisation, ce (…)
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L’IHU à Marseille, un haut lieu scientifique du service public et des questions.

Charles HOAREAU
Mardi 3 novembre 2020 A titre personnel mais aussi collectivement dans le cadre de mon engagement politique et syndical je n’ai jamais voulu rentrer dans ces débats qui fleurissent sur les réseaux sociaux et qui peuvent donner l’impression que la France est un pays qui compte, depuis mars dernier, 60 millions d’infectiologues. J’ai même lu sur la toile des écrits de ces médecins autoproclamés expliquant pourquoi, s’ils habitaient Marseille, ils n’iraient surtout pas à l’IHU (Institut Hospitalo-Universitaire dirigé par Didier RAOULT) haut lieu du charlatanisme selon eux. J’avais bien des infos tout à fait contradictoires sur ce dernier point et émanant de camarades de la CGT de l’APHM (Assistance publique des hôpitaux de Marseille) mais n’étant pas médecin... 1er jour Il se trouve que le mercredi 28 octobre, alors que je me mis à ressentir toux, fièvre et fatigue, j’appris par un camarade, dernière personne que j’avais vue, hormis ma famille, qu’il était malade et atteint de (…)