auteur Capitaine Martin

La guerre est devenue un moyen de gouverner

Capitaine Martin
Les gouvernements actuels suivent à la lettre la leçon de Bush. C’est comme chefs de guerre que les gouvernants créent le mieux l’adhésion. Face au chômage, il faut inventer des solutions et affronter la logique du profit. Quand on prend l’uniforme du chef de guerre, c’est tout de suite beaucoup plus facile, surtout dans un pays dont l’armée reste malgré tout l’une des mieux entraînées du monde. Le lendemain des attentats coordonnés, perpétrés dans Paris le 13 novembre 2015, le gouvernement français a naturellement déclaré l’état d’urgence. Sous cet état d’exception, la police et d’autres institutions, notamment le ministère de l’Intérieur et les préfets (représentants locaux de l’État) se sont vues conférer un large éventail de pouvoirs, dont celui de perquisitionner des logements de jour comme de nuit et d’émettre des arrêtés d’assignation à résidence sans que l’autorisation d’un juge soit nécessaire. L’état d’urgence a été prolongé de trois mois, une première fois le 26 (…)

2016 : une année parmi les plus meurtrières pour les jeunes Palestiniens des territoires occupés

Capitaine Martin

L’année 2016 restera comme l’année au cours de laquelle Israël a tué le plus de mineurs au cours de la dernière décennie en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

C’est ce que nous apprend le rapport de l’organisation non gouvernementale « Defence for Children International-Palestine » (DCIP) publié la semaine dernière. Selon ce dernier, ce ne sont pas moins de trente-et-un jeunes Palestiniens qui ont été tués par l’armée israélienne cette année. Le dernier en date, Farid Ziyad Atta al-Bayed, était à peine âgé de quinze ans. Il est décédé le 23 décembre après 69 jours de coma. Faris avait été blessé le 15 octobre dernier lors d’affrontements avec l’armée survenus dans le camp de réfugiés de Jalazoun, non loin de Ramallah. L’ONG s’est ému dans son rapport qu’aucun soldat n’ait été inquiété par les autorités israéliennes pour les morts qu’ils ont commises. Ce n’est malheureusement pas une surprise... Au cours des trois dernières années, un seul militaire a fait l’objet d’une enquête en bonne et due forme. « Les forces israéliennes font depuis 2014 davantage usage de répression pour contenir les manifestations », accuse Ayed Abu Eqtaish, un (…)

La libération de la femme ne passe pas par la minijupe

Capitaine Martin

Il nous est arrivé au moins mille fois, en marchant dans la rue ou en feuilletant une revue, de tomber sur une publicité mettant en scène de jeunes garçons ou de jeunes filles. On pourrait presque dire qu’il n’y a plus lieu de s’indigner, tant le phénomène est répandu.

Il convient pourtant d’analyser ce dernier très attentivement, surtout lorsqu’il s’agit de faire de la publicité en mettant en scène des femmes nues ou légèrement vêtues, car cette façon de concevoir la femme est tout simplement dégradant pour les deux sexes, masculin et féminin. Le but est bien évidemment de provoquer pour choquer et pouvoir ainsi mieux vendre le produit. La femme, objet sexuel, doit attirer le regard du public sur la publicité, bien que n’ayant aucun rapport avec le produit ou le service (imprimante, voiture...). Elle est de plus en plus souvent représentée de façon provocante, dans des postures suggestives, à demi dénudée ou totalement nue, la demi-nudité n’étant pas toujours la plus licencieuse. Les poses sont souvent dégradantes ou indécentes : lascivité exagérée, impudeur, geste équivoque, pornographie... Ces derniers mois, la nudité de la femme apparaît de plus en plus fréquemment et souvent dans des situations provocantes et équivoques. La publicité (…)

Il nous faudrait plus d’Europe ? Sans blague !

Capitaine Martin

Problèmes de démocratie ? « Il faut plus d’Europe ». Problèmes d’intégration ? « Il faut plus d’Europe ». Problèmes économiques ? « Il faut plus d’Europe ». Problèmes sociaux ? « Il faut plus d’Europe ».

Le mot Europe est devenu un vrai joker. Lorsqu’on manque de quelque chose, il suffit d’ajouter le mot Europe et le discours devient subitement cohérent. Chacun d’entre nous peut donner le sens qu’il souhaite au mot Europe. De toute manière, aucun dictionnaire ne peut en donner une signification exacte si ce n’est la définition géographique. Qu’est-ce que l’Europe ? Évitons, faute de temps, de retracer les derniers millénaires d’histoire et limitons-nous uniquement au XXème siècle et aux premières années de ce XXIème siècle. Dans la seule première moitié du XXème siècle, l’Europe du capital a déclenché les deux pires guerres que notre planète n’ait jamais connues : la Première et la Seconde Guerre mondiale. Au cours des années suivantes, sans nous arrêter sur les politiques coloniales menées et encore appliquées par certains pays européens, l’Europe a été le terrain d’affrontements entre deux pays non européens, les États-Unis et l’Union soviétique. Les États-Unis ont lancé le (…)

Union européenne : une machine de guerre contre les peuples

Capitaine Martin

L’une des demandes les plus pressantes qu’a adressée la troïka à la Grèce portait sur la réforme du système des retraites.

Après celle adoptée au printemps 2010, une seconde cure d’austérité avait pourtant été exigée par les créanciers du pays. Elle prévoyait, entre autres, la suppression de 15 000 emplois dans le secteur public, une sévère réduction du salaire minimum (- 20 %) et une réforme des retraites complémentaires (dernier point d’achoppement entre les partis politiques grecs), soit encore et toujours des coupes dans les dépenses publiques. Cette austérité a atteint un tel point que le secrétaire du comité central de Syriza, Tasos Koronakis, déclarait il y a peu que « celui qui réclame une nouvelle baisse des pensions ne peut être qu’un fanatique ». Pour les créanciers, le régime de retraite grec doit être mis à l’heure du « zéro déficit », par le biais des coupes de 450 à 900 millions d’euros en 2015 et de 1,8 milliard en 2016. Ils prescrivaient en début d’année une limitation des retraites anticipées, de faire payer plus cher les soins de santé aux retraités et de supprimer le treizième (…)