auteur MK BHADRAKUMAR
7 mars 2024
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L’avertissement de Poutine est direct et explicite
MK BHADRAKUMAR
Le spectre de l’Armageddon a été évoqué suffisamment souvent au cours des deux années de guerre en Ukraine pour que la référence à ce spectre dans le discours sur l’état de l’Union prononcé jeudi par le président russe Vladimir Poutine ait un air familier. C’est là que réside le risque d’une erreur d’appréciation de la part du public occidental, qui pourrait croire que Poutine ne faisait que “crier au loup“.
Trois choses doivent être notées d’emblée. Premièrement, Poutine a été explicite et direct. Il a fait savoir à l’avance qu’il serait obligé de répondre avec une capacité nucléaire si l’État russe était menacé. Laissant de côté les sous-entendus ou les allusions sombres, Poutine a fait une sombre déclaration d’une importance capitale.
Deuxièmement, Poutine s’est adressé à l’Assemblée fédérale devant la crème de la crème de l’élite russe et a mis toute la nation dans la confidence en disant que le pays pourrait être poussé à une guerre nucléaire pour sa propre préservation. (…)
Les États-Unis sont confrontés à une défaite dans la guerre géopolitique à Gaza
MK BHADRAKUMAR
Cent ans après la révolte arabe (1916-1918) contre les Turcs ottomans au pouvoir, dans le contexte de la défaite imminente de l'Allemagne et de la Triple Alliance lors de la Première Guerre mondiale, un nouveau soulèvement armé des Arabes a éclaté, cette fois contre l'occupation israélienne, dans le contexte de la défaite imminente des États-Unis et de l'OTAN lors de la guerre d'Ukraine, offrant le spectacle palpitant d'une histoire qui se répète sans interruption.
L'Empire ottoman s'est désintégré à la suite de la révolte arabe. Israël devra lui aussi quitter les territoires qu'il occupe et faire place à un État palestinien, ce qui, bien entendu, constituera une défaite cuisante pour les États-Unis et marquera la fin de leur domination mondiale, rappelant la bataille de Cambrai, dans le nord de la France (1918), où les Allemands, encerclés, épuisés et dont le moral s'effritait en raison de la détérioration de la situation intérieure, ont dû faire face à la certitude que la (…)
Des diables étrangers en travers du chemin de l’Afghanistan
MK BHADRAKUMAR
Le 7 mars, les puissances occidentales se sont réunies à Paris pour une réunion à huis-clos sur les talibans et la situation en Afghanistan. Il s’agissait d’une réunion exclusive de représentants et envoyés spéciaux pour l’Afghanistan venant d’Australie, du Canada, de l’Union européenne, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, de la Norvège, de la Suisse, du Royaume-Uni et des États-Unis.
La sélection des participants est frappante – sur la base du qui a besoin de savoir – la Turquie est exclue, la Norvège est admise. On peut supposer que l’Occident ne fait plus confiance aux Turcs pour garder des secrets. Mais la Norvège se rend indispensable en tant que pays européen doté d’un appareil de renseignement de premier ordre qui sert les intérêts occidentaux.
Curieusement, l’Australie et le Canada ont participé, mais ils font partie des « Five Eyes ». Et les Five Eyes sont présents partout où il est question de déstabiliser la Russie ou la Chine. C’est Washington qui décide.
La réunion de Paris tire la sonnette d’alarme. Le 7 mars, le Conseil de sécurité des Nations Unies a également tenu une réunion sur les femmes et la paix au siège des Nations Unies à New York, au cours de laquelle, fait intéressant, l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a mis en exergue « la violence et l’oppression des femmes et des filles » en Afghanistan, en Iran et dans les « (…)
29 août 2022
Le sol se dérobe sous les pieds de Zelensky
MK BHADRAKUMAR
En lisant et en relisant la déclaration du président des EU Joe Biden lundi dernier à l’occasion de la fête de l’indépendance de l’Ukraine, on se souvient de la phrase immortelle du poète anglais John Keats, « Les mélodies entendues sont douces, mais celles qui ne sont pas entendues sont encore plus douces ». Trois choses sont frappantes.
Biden a invoqué à plusieurs reprises la nature durable des relations des États-Unis avec le peuple ukrainien. Mais dans toute la déclaration, il n'a jamais mentionné le gouvernement ukrainien ou la direction du président Volodymyr Zelensky. Une omission par inadvertance ?
Deuxièmement, Biden a minimisé, au point de l'ignorer, l'intense partenariat américano-ukrainien au niveau d'État à État.
Troisièmement, le plus important, Biden est resté silencieux sur la guerre en tant que telle, qui se trouve actuellement à un stade décisif.
Lorsqu'il a parlé de la dernière tranche d'armements pour l'Ukraine d'une valeur de 2,98 milliards de dollars, Biden a exprimé l'espoir que les systèmes d'armes puissent garantir que l'Ukraine « puisse continuer à se défendre sur le long terme ».
Cela mérite attention. Les analystes étasuniens estiment que le paquet d'armes de 2,98 milliards de dollars est radicalement différent dans son mécanisme de dépense. Ainsi, alors que l'aide militaire était (…)
2 septembre 2021
Réflexions sur les événements en Afghanistan
MK BHADRAKUMAR
1. Effondrement de l’armée afghane
Les médias sociaux ont rapporté qu’à la résidence de Kaboul du conseiller à la Sécurité nationale afghan Hamdullah Mohib, qui a fui précipitamment au Tadjikistan samedi avec le président Ashraf Ghani, trois 4×4 Toyota Landcruiser ont été trouvés remplis de billets de dollars.
Mohib était le roi de l’ombre de l’Afghanistan. Il contrôlait le budget de la défense du pays. Au cours de l’année à venir, il aurait géré plus de 3 milliards de dollars, que les États-Unis ont affectés à l’aide aux forces armées afghanes. Les Taliban ont gâché sa fête.
Le mystère de la perte de la volonté de combattre des forces armées afghanes n’est en fait pas un mystère du tout. La principale raison en est le détournement du budget de la défense. Dans le système mis en place par Ghani, Mohib, son larbin de confiance, contrôlait le Ministère de la Défense – et non le ministre de la Défense – et il s’est manifestement bien débrouillé – et probablement Ghani aussi. (…)




