auteur Shanan KHAIRI
26 mai 2016
Ça ne peut pas durer...
Shanan KHAIRI
Voila un mois que nos gardiens de prison sont en grève. Un mois que des milliers de prisonniers sont privés de douche. Qu'ils ne reçoivent qu'un repas par jour. Qu'ils sont cantonnés continuellement dans leurs cellules jusqu'à dix pour quelques mètres carrés. Que des centaines de malades incarcérés sont privés de soins adéquats. Que des émeutes éclatent. Que le gouvernement semble impuissant. Déjà un mort en aile psychiatrique. Du sang jusqu'au plafond. Un mois.
Ça ne peut pas durer.
Voila deux ans que d'anciens néo-nazis sont rentrés au gouvernement. Deux ans que Charles Michel pactise avec ceux qu'il qualifiait autrefois de "racistes". Deux ans qu'ils distillent leur propagande fascisante dans les plus hautes sphères de l'Etat. Deux ans qu'ils contrôlent la police. La sûreté de l'Etat. Les finances. La lutte contre la fraude fiscale. La lutte contre la pauvreté. L'égalité des chances. L'immigration. La politique des grandes villes. Deux ans qu'ils n'ont montré qu'incompétence (…)
29 avril 2016
Quand la Belgique emprisonne les droits de l’homme...
Shanan KHAIRI
Les Ligues des Droits de l'Homme, affiliées de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH). Ces mots résonnent comme des garants de nos droits individuels et collectifs. Comme ceux qui rappellent nos dirigeants à leurs engagements. Comme ceux qui veillent à ce que les concepts d'Etat de droit et de Liberté ne se voient pas vidés de leur sens.
Le 2 avril 2016 restera en Belgique le jour où le président de la Ligue des Droits de l'Homme belge, Alexis Deswaef, a été arrêté sur le fronton de La Bourse et emprisonné. Arrêté pour ce qu'il représentait. Emprisonné sans autre motif que politique. Pas par erreur. Pas de par le zèle d'un obscur fonctionnaire de police. Non. A dessein. Consciemment. Par Pierre Vandersmissen, commissaire-divisionnaire de la ville de Bruxelles, lui-même.
Cet acte apparaît d'autant plus scandaleux que, la semaine précédente, la police de Bruxelles avait, sous le contrôle direct du commissaire Vandersmissen, escorté et laisser défiler impunément (…)
24 janvier 2016
Que penser du recul de l’espérance de vie en France ?
Shanan KHAIRI
L’information est tombée cette semaine en arrière plan d’une actualité où les questions sécuritaires se disputent les couvertures aux questions identitaires. L’espérance de vie a reculé en France pour la première fois depuis 1969. (1)
Ce constat posé par l'Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques (INSEE) semble d'importance. Et pourtant...
Et pourtant aucun responsable gouvernemental n'a crû bon s'exprimer sur le sujet. Pas même la Ministre de la Santé et des Affaires Sociales, Marisol Touraine. Ni dans la presse ni sur les réseaux sociaux sur lesquels s'étalent quotidiennement nos politiques.
Et pourtant la presse en fait peu de cas. Les chaînes d'infos en continu, si promptes à se saisir du moindre fait anxiogène, n'y ont pas accordé plus de 25 secondes (record atteint sur BFM-TV). Les journaux n'y ont consacré qu'un ou deux articles en pages intérieures. Qui plus est nos journalistes, seuls ou à l'aide "d'experts statistiques", se veulent rassurants : cela ne signifie rien. Ils le noient sous les autres paramètres démographiques (taux de natalité, de mortalité, de fécondité ou de mariages) et invoquent la canicule, la grippe, le papy boom et d'autres éléments non signifiants pour le (…)
2 avril 2015
Le gouvernement belge - de la légalité et de la légitimité
Shanan KHAIRI
Cette semaine, Bart De Wever, bourgmestre d'Anvers, président du premier parti du pays (N-VA) et partenaire gouvernemental, a franchi une nouvelle étape. Après avoir publiquement nié les répercussions sociales du racisme et des discriminations, il a voulu faire amende honorable. De la négation, il est passé au renversement. Les discriminations raciales existent mais ne sont nullement la cause d'échecs vécus par les "migrants" (comprenez les Belges d'origines étrangères). Bien au contraire, "le racisme est le résultat, pas la cause, de nos problèmes" et est utilisé par les "migrants" pour "excuser" leurs propres échecs. Ils n'en sont pas victimes mais responsables. Pas de quoi s'offusquer me direz-vous. Rien de neuf. On a lu pire. On a subi pire. Certes. Il s'est cependant crû obligé de nous faire également partager sa vision hiérarchique des races.
Car si l'immigration, de manière générale, est toujours posée comme un problème, il admet qu'elle est inévitable. Certains migrants (…)
22 mars 2015
Quand Onfray se rêve Camus...
Shanan KHAIRI
Très récemment, l’homme de médias et militant d’extrême droite Martial Bild, ancien cadre du Front National, prenant appui sur les écrits d’Onfray, s’est permis d’affirmer sur les ondes à propos de Sartre que "sa vie durant la seconde guerre mondiale donne la nausée". Cette déclaration aussi effarante que dénuée de tout fondement me permet de revenir sur un de nos nouveaux prophètes contemporains.
Après Bernard Henri Levy, Caroline Fourest et Eric Zemmour, un nouveau penseur auto-proclamé émerge du bourbier médiatique : Michel Onfray. Mais à la différence des premiers, opportunistes pantins désarticulés, Onfray se rêve un destin et tente de figurer l'Albert Camus de notre époque qu'il prétend, depuis plusieurs années, vouloir réhabiliter face à un Jean-Paul Sartre qui l'aurait exclu du champs philosophique. Cette opposition autour de laquelle Onfray se structure désormais est centrale pour appréhender le personnage et l'inconséquence de son discours.
Onfray, pour mieux se définir, nous offre ainsi un conte où deux personnalités complexes sont transformées en personnages manichéens de bande-dessinées. Il nous pose un Camus issus d'un milieu pauvre, humaniste, penseur exceptionnel et résistant, face à un Sartre d'origine bourgeoise, malhonnête, manipulateur, médiocre et, pur délire, qui se serait compromis avec l'occupant nazi. Qui plus est, le second aurait passé sa vie (…)




