auteur Fanny DOUMAYROU

Révélation : Comment le patronat a prescrit à Valls la suppression de la médecine du travail

Fanny DOUMAYROU

Dans son choc de simplification, le gouvernement s’est laissé dicter une réforme de la médecine du travail par le Cisme, lobby patronal des services de santé au travail. l’Humanité publie l’intégralité du document qui a servi à la dictée.

Un projet, une réforme, une politique du gouvernement « dictés par le patronat » : le propos peut parfois paraître caricatural. Las, la réalité confirme, jour après jour, que la caricature est bien du côté d’un gouvernement « de gauche » qui s’est engagé, bras dessus, bras dessous avec les employeurs, dans une campagne de destruction des acquis sociaux. La preuve, cette fois, avec le projet de réforme, en forme de laminage, des services de médecine du travail, annoncé dans le cadre du « choc de simplification » la semaine dernière . Jeudi 30 octobre, très précisément, les médecins du travail ont découvert de manière totalement brutale, dans le chapeau des 50 mesures de simplification, deux items les concernant. L’un prévoyant de mettre fin à la visite périodique obligatoire pour chaque salarié chez le médecin du travail. L’autre suggérant de supprimer la possibilité pour ce médecin de demander l’aménagement d’un poste de travail pour un salarié ayant des problèmes de santé (voir (…)

Alstom : "On est sacrifié pour la finance"

Fanny DOUMAYROU

Entretien avec Christian Garnier, représentant CGT au comité de groupe et délégué syndical central de la branche Transport d’Alstom.

Comment avez-vous accueilli la nouvelle des tractations entre General Electric et Alstom ? Le PDG se fout de notre gueule ! Il y a deux mois, Alstom nous a présenté le projet d’extraire du groupe la branche Transport (9.000 salariés en France) pour la mettre en bourse et en vendre 30% immédiatement. A la clé, 182 suppressions de postes car il fallait faire le ménage avant la mise en bourse. Et la semaine dernière nous apprenons par la presse qu’il veut boucler dans le week-end l’explosion du groupe. Ce matin (lundi) devait se tenir à Saint-Ouen, siège d’Alstom Transport, une réunion de négociation sur les 182 suppressions de postes, la CGT a refusé de siéger. Il est hors de question de discuter de ces suppressions d’emplois, alors que nous ne savons même pas si le groupe existera encore mercredi. Demain, nous appelons à la grève sur les trois établissements Alstom Transport de Saint-Ouen. Que pensez-vous des difficultés du groupe avancées pour justifier la cession à GE ou (…)

Le RSA n’a pas fait reculer la pauvreté

Fanny DOUMAYROU

Une étude du Centre d’études de l’emploi (CEE) dresse un constat d’échec du dispositif de revenu de solidarité active (RSA) inventé par Martin Hirsch en 2009 pour remplacer le RMI, accusé d’assistanat.

C’est une étude qui tombe mal pour Martin Hirsch, qui doit être nommé aujourd’hui directeur général de l’Assistance publique-hôpitaux publics de Paris (AP-HP). L’ancien président d’Emmaüs, coauteur en 2004 avec l’abbé Pierre d’un Manifeste contre la pauvreté, avait cru bon d’accepter en 2007 une place dans le gouvernement Sarkozy comme haut commissaire aux solidarités actives. Son grand œuvre était le lancement, en 2009, du revenu de solidarité active (RSA), venu remplacer un RMI accusé d’enfermer les pauvres dans une « trappe à inactivité ». Avec le RSA, les allocataires du RMI seraient incités financièrement à reprendre un travail et les travailleurs à bas salaires percevraient un petit complément, ce qui les sortirait massivement de la pauvreté. Dans un document publié vendredi par le Centre d’études de l’emploi (CEE), le statisticien Bernard Gomel, la sociologue Dominique Meda et la juriste Évelyne Serverin dressent un bilan acide de ce qu’ils qualifient de « pari perdu de la (…)