Thème Haïti

La fabrique de l’ignorance collective par l’insignifiance culturelle anoblie Partie 4 : Exemples de Cas des biais académiques et médiatiques

Erno RENONCOURT

Nous voici pour le quatrième acte de cette tribune qui problématise l’insignifiance culturelle anoblie comme l’une des failles béantes qui alimentent l’engrenage de l’errance anthropologique haïtienne. Comme nous le postulons dans les manuscrits de l’axiomatique de l’indigence, l’écosystème haïtien est troué de failles béantes et profondes, lesquelles, creusées dans la conscience des groupes dominants, laissent éroder les valeurs irradiantes et le potentiel transformateur de l’imaginaire du collectif. Ce qui donne lieu à des interactions déshumanisantes entretenues, dans l’enfumage se quelques réussites, par des processus de boîte noire qui participent à la fabrique de l’ignorance collective. Laquelle est le grand propulseur de l’auto-déshumanisation du local et le verrou de sa dépendance asservissante vis-à-vis de la géostratégie de la globalisation. A travers les exemples de cas de Gary Victor (écrivain prolifique et éditorialiste au journal Le National), de Pierre-Louis Naud (Chercheur associé à la Chaire de recherche du Canada en politiques étrangère et de défense canadienne) et du regretté Franck Étienne (Écrivain, Artiste, légende littéraire nationale) que nous proposons dans cet article pour déconstruire le mythe des réussites culturelles et académiques, en montrant leurs liens avec l’écosystème indigent, nous nous attaquons à du lourd. Oui, nous avons conscience d’augmenter ainsi le nombre de nos ennemis dans la population, de resserrer les verrous de notre mise en quarantaine professionnelle et peut-être même d’accélérer notre mise à mort, tant nous savons combien le shithole est solidaire et uni dans les impostures qui mettent en avant les succès individuels dans les rêves blancs d’ailleurs. Mais, c’est le prix à payer pour embellir l’imaginaire collectif ! Car c’est toujours par le sacrifice de quelques-uns que se créent, dans le voile des ténèbres épaisses, les brèches qui éclairent vers d’autres possibles plus dignes. Bonne lecture.

Dans la troisième partie de cette tribune, nous avons nommé et audibilisé la problématique anthropologiquement paradoxale, existentiellement angoissante et stratégiquement complexe, qui donne à Haïti ses attraits shitholiques. Un pays qui est hanté par de terrifiants cauchemars noirs, à force d’être shitholisé par les rêves blancs d’ailleurs de ses groupes dominants. Il va de soi que raisonner sur une problématique aussi insolente ne peut que nous valoir de nombreuses inimitiés. Et pour cause ! C’est toujours par le honnissement que l’on récompense ceux et celles qui s’appliquent à démystifier les récits et les contes de fée des réussites indigentes de leur société. Même quand leur objectif, ce faisant, est de faire luire les axes de nouveaux repères éthiques pour redresser les postures collectives, servilement inclinées vers le cycle bas de la vie. Évidemment, dans un shithole, l’insignifiance culturelle aidant, beaucoup ne retiendront dans cette problématique que sa tonalité (…)

La fabrique de l’ignorance collective par l’insignifiance culturelle anoblie. Partie 3 : des biais fonctionnels à contre sens éthique à l’errance anthropologique

Erno RENONCOURT

L’enchevêtrement des évènements sur le théâtre social haïtien précipite le shithole, une fois de plus, dans la lumière médiatique internationale. Des sanctions internationales, depuis 2022, contre la quasi-totalité de la représentation politique gangstérisée haïtienne, qui a été promue en 2011, par les groupes dominants économiques haïtiens et leur soutien diplomatique, derrière l’écran de fumée du projet Haïti is open for business, aux arrestations, en 2025, de deux puissants hommes d’affaires, parmi les dizaines se trouvant catalogués par le Canada, les États-Unis et l’Organisation des Nations Unies (ONU) comme les principaux sponsors de la criminalité transnationale qui shitholise Haïti, jusqu’au vote du Conseil de Sécurité des Nations Unies, le 30 septembre 2025, pour une prétendue mission de suppression des gangs, tout se déroule selon un scénario macabre qui prend sa source dans ce que nous appelons le processus d’attrition stratégique d’Haïti. Nous espérons que l'originalité de la thématique abordée ici et la rigueur avec laquelle nous la traitons compenseront la longueur de ce texte. Nous sommes de ceux qui continuent de croire qu'il existe encore des lecteurs et lectrices qui ne recherchent pas que des contenus courts et expéditifs, et qu'ils peuvent avoir l'autonomie intellectuelle pour résister à la reprogrammation de leur structure neuronale et refuser de céder à la dictature du "short" et du passage à vide cognitif d'un texte à l'autre sans aucune appropriation pour une action transformatrice.

Le contexte socio-politique du shithole et les biais des enfumeurs Sans entrer ici dans les détails, nous pouvons noter, en passant, que le nom de la mission s’inscrit dans la continuité de la stratégie d’imposture de l’ONU. Et pour cause ! Ces gangs, que la crapulerie internationale, ci-devant communauté internationale, veut supprimer aujourd’hui, ont été promus et fédérés en 2020 par Hélène La Lime, qui, dans son rôle de Représentante du Secrétaire Général de l‘ONU en Haïti, avait tenu de nombreux plaidoyers pour soutenir l’idée que la fédération des gangs haïtiens était un projet pour faire baisser la violence et la criminalité en Haïti. Mais, c’est l’inverse qui s’est fait dans la réalité Car ces gangs, une fois fédérés, avaient été élevés au rang de nouveaux acteurs du jeu politique haïtien, par les principales missions diplomatiques en Haïti, lesquelles réunies au sein du Core Group sont les vrais maitres du shithole. Ce jeu trouble laisse deviner, à qui est systémiquement (…)

Modélisation de l’architecture de l’écosystème économique et social gangstérisé haïtien

Erno RENONCOURT

L'arrestation récente de Dimitri Vorbe, un puissant membre du réseau des affaires économiques en Haïti, aux États-Unis, après celui de Réginald Boulos, puissant chef de file des amis de Clinton qui ont accéléré la ''shitholisation'' d'Haïti entre 2011 et 2025, et intouchable faiseur et tombeur de rois dans le shithole durant ces 39 dernières années, nous oblige à proposer à nos lecteurs et lectrices, en marge de notre tribune sur la fabrication de l'ignorance collective, cet article qui modélise l'architecture de l'écosystème économique et social haïtien gangstérisé.

A la recherche d’un modèle pour expliquer l’errance L'absence de modèle systémique pour analyser les faits qui surviennent dans le shithole haïtien empêche les observateurs, de bonne foi, de comprendre le fonctionnement de cet écosystème. Lequel, parce que flouté, évolue selon des paradoxes qui lui donnent sa singularité d'écosystème ingouvernable, chaotique et échappant à toute rationalité. Pourtant, c'est un écosystème dimensionné pour fonctionner dans une ignorance collective, laquelle est le ferment propice à l'atteinte de la finalité de paupérisation et de déshumanisation poursuivie par les géostratèges qui le pilotent. C'est cette finalité qui exige sa segmentation en gangs polymorphes stratifiés. Ce n'est donc pas un hasard, si l'administration Trump cherche à faire tomber les oligarques économiques haïtiens qui sont les anciens protégés des démocrates, en mettant l'accent sur leurs liaisons criminelles. Il va de soi que ce n'est pas pour défendre Haïti que Trump règle ses (…)

La fabrique de l’ignorance collective par l’insignifiance culturelle anoblie. Partie 2 : De la déroute de l’intelligence à l’autoroutage vers l’indigence

Erno RENONCOURT
Dans le premier acte de cette tribune, nous avons exploré quelques-uns des sillons profonds creusés par les postures des acteurs sociaux (PAS) haïtiens, lesquels du haut de leur anoblissement par la géostratégie de la globalisation, ont pavé la trajectoire de la régression circulaire haïtienne. En suivant les pas fossilisants qu’ils ont laissés sur l’évolution de la société et le fonctionnement des institutions étatiques, nous avons, pour ainsi dire, cartographié l’emplacement des fumiers communicants, détecté les lignes de failles culturelles et localisé les segments de médiocrités humaines, dont l’enchevêtrement et l’activation cyclique donnent à Haïti sa réputation shitholisante d’étouffoir de la dignité et de l’intelligence. L’historien marxiste haïtien Roger Gaillard n’a-t-il pas, du reste, théorisé la mise en déroute de l’intelligence en Haïti (La déroute de l’intelligence, mai-juillet 1902, Tome 3, La République exterminatrice, 1982) ? Partant de cette intelligence (…)

La fabrique de l’ignorance collective par l’insignifiance culturelle anoblie. Partie 1 : Sur les pas des fumiers et des failles de l’errance haïtienne

Erno RENONCOURT

Par cette tribune, nous partageons avec les lecteurs et les lectrices de nos chroniques à charge problématisante une nouvelle incursion dans la pensée insolente. Il s’agit dans le présent cas d’un exercice pédagogique et stratégique dont la finalité est de débiaiser l’enfumage médiatico-académique qui pollue et shitholise l’écosystème haïtien, en le transformant en un vaste étouffoir de la pensée critique et éthique. Étouffoir à triple fonction, puisqu’en amplifiant le brouillard de l’écosystème haïtien, il permet de : 1. Cauchemardiser et de vampiriser le réel social de ce pays, ce qui entraîne une course au déracinement ; 2. Faire errer sa stratégie d’évolution, en obscurcissant le radar de la prospective éthique de sa gouvernance ; 3. Tuer l’intelligence collective, en verrouillant impuissamment sa population sur le totem d’une culture de la résilience. Nous gardons l’illusion qu’il y a, dans cet exercice de ‘‘débiaisage’’, des raisons objectives qui donnent force pertinence à cette tribune. Puisse-t-elle donc, malgré sa charge insolente et virulente contre les groupes dominants haïtiens, notamment les réseaux culturels, académiques et médiatiques, susciter l’intérêt de quelques lecteurs et lectrices d’Haïti et aussi d’ailleurs. Puisque tout est relié dans un même engrenage à multiples roues, et que chaque écosystème local ne fait qu’expérimenter un mouvement dégradant d’impuissance pour transmettre de la puissance à l’écosystème global.

1. Les vertus du désenfumage Nous rappelons à toutes fins utiles que nos provocations, dans leurs virulences et insolences, même si elles ont vocation à déranger, n’ont pas pour autant de dessein de nuisance envers qui que ce soit. Pas même envers ceux et celles qui sont dans notre champ de tir. Bien au contraire, par-delà leur tonalité bruyante et incommodante pour certains, nos raisonnances cherchent à orienter la réflexion stratégique haïtienne vers plus de complexité, pour aider les décideurs, mais aussi les acteurs sociaux, à sortir du culte du simplifié et de la routine confortable. Nous sommes de ceux qui croient que l’acte cognitif est indispensable à l’agir intelligent. Or il ne prend forme qu’à travers ce qui dérange la routine invariante et trouble le confort consensuel. Car c’est en éloignant l’esprit humain de son inertie légendaire et de son penchant pour le ‘‘pragmatisme utilitaire’’, que l’acte cognitif le projette vers la quête d’autres possibles, en rupture de (…)