Thème Sciences/Technologie

Un Diable nous embrouille : le pacte IA que 99 % signent sans lire

Cassandre G

Pris au piège, nous n'imaginons même plus la possibilité de nous déconnecter. Nous n'y survivrions pas. Pourtant, sachez-le : chaque clic rétrécit votre âme. Ceci n'est plus une alarme. C'est un constat. C'est notre époque. Un présent où nous nous confions, sans le savoir, à un confessionnal numérique qui écoute tout — sans conscience ni jugement. Il surprend nos murmures à toute heure, transforme nos doutes et nos confidences en carburant inépuisable. Par ses artifices, il enlace nos raisons, profile nos mémoires, ajuste nos opinions, aligne nos pensées. Et tandis que nous nous croyons originaux, marginaux ou divergents, nous ne sommes déjà plus qu'une donnée parmi des milliards, emportée par le raz-de-marée de l'humanité numérique. Cette imposture virtuelle brise nos élans, dissout nos voix singulières.

Le mythe de Faust et Raphaël Nous rejouons, sans le savoir, le plus ancien des mythes : le pacte de Faust à l'ère numérique. Mais peut-être sommes-nous plutôt les Raphaël de La Peau de chagrin, ce roman de Balzac sidérant et affolant, où le héros fatal et mélancolique croit exaucer ses vœux magiques, tandis que chaque requête réduit son intimité et sa vie. Faust vendait son âme au diable contre un savoir et un pouvoir illimités. Nous, nous signons des Conditions Générales d'Utilisation (CGU), aux caractères microscopiques – ces contrats que personne ne lit mais que tous acceptent. Cocher la case « Accepter » revient à sceller un pacte dont nous ignorons les termes. Nous pressentons la supercherie, mais l'illusion et la précipitation l'emportent sur toute prudence. Un contrat n'a pas de compromis poétique : c'est un mécanisme très concret, à la fois rigoureusement flou et strictement procédurier – celui qui valide votre consentement sans conscience, cette intuition naïve qui (…)

Comment l’IA nous transforme en primates dociles

Cassandre G

Et si notre dépendance aux intelligences artificielles nous transformait, peu à peu, en une nouvelle espèce de primates dociles ? Des plus jeunes, élevés dans la ferveur numérique, aux anciens qui s'y réfugient par fatigue, nous cédons tous au confort des flux. J'esquisse ici une méditation urgente sur les moyens de préserver, face aux écrans, notre fragile souffle humain.

Je les vois, les trois petits singes — ceux qu'on dit « de la sagesse ». Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire. Mais cette sagesse n'en est pas une : c'est une neutralité complice, une indifférence face au tumulte. Ils n'interviennent jamais, surtout au moment crucial, quand il faudrait alerter — je hurlerais au secours, qu'ils ne broncheraient pas, préférant ne rien déclarer, ne pas nommer, ni agir. Sont-ils lâches ? prudents ? désabusés ? ou simplement hypnotisés par la lumière crue des écrans ? Aujourd'hui, ces singes vivent en nous. Nous les retrouvons dans les agoras modernes — dans la rue, au travail, sur les réseaux. Leur mutisme est devenu bavardage : une agitation sans écoute, un bruit de fond continu. Ils regardent tout, commentent tout, mais ne voient plus rien. Sous la lumière crue des écrans, leurs pupilles se dilatent, leurs âmes vacillent. Habiles, connectés, intuitifs, ils s'adaptent parfaitement à l'époque, mais ils ne survivraient pas à la déconnexion. (…)

Le "techno-féodalisme" et l’idéologie du technologisme

Matthew HERZOG
Le moyen âge, du moins, Le vrai, tel qu'il a été en son temps, Je le supporterai ; délivre-nous De cet état bâtard, uniquement, De cette chevalerie dégradée, De ce mélange dégoûtant De chimère gothique et de fraude moderne, Qui n'est ni viande ni poisson. Chasse la bande de comédiens, Et ferme les théâtres où sont représentées Des parodies sur les temps anciens. Heinrich Heine, "L'Allemagne : Un conte d'hiver" [1] Le retour du féodalisme et la fin du capitalisme sont actuellement à la mode dans le champ intellectuel. Qu'est-ce que le “ techno-féodalisme ” ? Et surtout, quelle est sa véritable position dans la 'bataille idéologique' ? A l'instar de Heine, critique du romantisme du 19ème siècle, peut-on dire que le techno-féodalisme est une “ escroquerie moderne ” de la bourgeoisie ? La thèse techno-féodale est défendue par un ensemble d'écrivains de la “ gauche occidentale ”. Dans le domaine appelé, par Gabriel Rockhill, “ l'industrie mondiale de la théorie ” [2], il (…)
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Enfouir des déchets radioactifs à Bure ? : Ce n’est pas qu’un problème de santé mentale

Jean-Yves PEILLARD

Bure, la pureté de l’argile n’existe pas, comme la pureté de la race ; ce monde uniformisé est tellement malade ; « Bertrand Méheust qui a écrit aussi sur les oxymores parle « d’irrationalité abyssale »... « Le risque du nucléaire ne peut être pris car il entraîne des conséquences incontrôlables et sans commune mesure avec la durée dans laquelle s’inscrit la vie humaine » (revue N°51 SDN p23-24)

Les raisons pour s’opposer à l’enfouissement des déchets à Bure ou ailleurs sont nombreuses : le nombre de caractères autorisés dans cet encart ne saurait suffire... On commence par le début ; notre société qui ne fait pas société, une société toute comptable qui ne compte que ce qui l’arrange ; des pillages, des viols et des meurtres depuis 500 ans, les professionnels du vol nomment cela « externalités sociales et environnementales », selon une loi divine qui n’est donc pas physique nommée socialisation des attaques sur les vivants avec les pertes matérielles et privatisation des profits pour plus de puissance. La Science au dessus de tout soupçon est la dernière religion dominante. Mais à Bure on ne croit pas à l’au-delà, on préfère le vin d’ici. Technicien , j’ai pu voir avec mes camarades « les vigies » durant dix ans, dans le « cerveau du monstre » à Genève devant l’OMS, toute l’étendue du désastre des conséquences sanitaires et environnementales du nucléaire ; comprises (…)

Musk et Trump : une alliance controversée

Mustapha STAMBOULI

L'association entre Elon Musk et Donald Trump suscite des débats passionnés et des préoccupations croissantes. Cette collaboration, à la fois audacieuse et controversée, pourrait catalyser des changements significatifs dans les domaines technologique et politique. Alors que leurs ambitions s'entrelacent, les répercussions potentielles sur la scène mondiale, notamment en matière de stabilité et d'éthique, méritent une attention particulière. Cet article explore les enjeux et les implications d'une alliance qui pourrait redéfinir les contours de notre avenir.

Introduction Dans un monde de plus en plus interconnecté et en perpétuelle mutation, l’alliance entre Elon Musk et Donald Trump suscite un large éventail de réactions et de préoccupations. Si cette collaboration entre deux figures emblématiques de la technologie et de la politique semble audacieuse, elle n’en reste pas moins controversée. Alors que leurs ambitions respectives se croisent, les répercussions de cette alliance sur les sphères géopolitiques, économiques et technologiques mondiales méritent une attention accrue. Cet article se penche sur les opportunités et les risques liés à cette coopération, tout en explorant les implications possibles pour l’avenir de notre société, à la croisée des chemins entre innovation et stabilité mondiale. Contexte : Une alliance stratégique ou une vision partagée ? L’alliance entre Elon Musk, entrepreneur visionnaire, et Donald Trump, président des États-Unis, ne repose pas seulement sur une convergence d’intérêts économiques, mais (…)