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Auteur : Michel RAIMBAUD

Réécrire l’Histoire

Michel RAIMBAUD

Devenus imbattables en matière de falsification, les experts du courant dominant occidental préfèrent passer sous silence les réalités ou les chiffres qui les dérangent plutôt que de mettre en évidence les 27 millions de morts de la Russie soviétique face aux 290 000 morts décomptés par l’armée étasunienne (sur les 12 millions de GI’s engagés sur le front occidental). Ni vu, ni entendu, ni lu…

À l’occasion du 8 mai, M. Sébastien Lecornu, ministre des Armées, et Mme Patricia Miralles, secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire, ont adressé à la Nation ou à qui de droit un message où l’on relève le passage suivant : « Mourir pour que d’autres puissent vivre libres : c’était le prix exorbitant dont plus de 10 millions de soldats alliés se sont acquittés. Un prix qui, hier comme aujourd’hui, augmente à chaque renoncement, à chaque fois que nous oublions notre passé. » « Et à chaque oubli », aurait-il fallu ajouter pour être honnête ! C’est en effet là où le bât blesse... Il n’y a pas si longtemps, on évoquait toujours, ne serait-ce qu’au nom de la vérité historique et du devoir de mémoire, les lourdes pertes humaines de l’Armée rouge durant la Seconde Guerre mondiale, avec des chiffres faramineux oscillant autour de 26 ou 27 millions de victimes, dont 12 millions de soldats et 14,6 millions de civils, cette hécatombe concernant les seuls combats entre l’URSS (...) Lire la suite »
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Crime. Macron assassine trois siècles d’histoire : il sous-traite notre diplomatie à Ursula.

Michel RAIMBAUD

En Europe la diplomatie apparait avec les citées-états de la Grèce Antique. Elle va prospérer et, en France, elle se formalise à la fin du XVIIe siècle. Pendant trois siècles notre diplomatie a donc été l'outil essentiel pour gérer – ou tenter de la faire – les relations avec les autres états du monde. Si les défaillances son patentes, la ligne générale tend quand même vers les guerres évitées, des vies sauvées. D'un trait de plume, qui n'est plus d'oie, Macron, comme s' il avait honte de sa décision, vient juste entre les deux tours de la présidentielle, de supprimer le corps des diplomates. C'est vrai que ceux-ci étaient parfois rétifs et empêchaient que l'on nomme ses amis dans de confortables ambassades ou consulats.

Le lundi 18 avril 2022, le Journal Officiel de la République a publié le décret présidentiel scellant la disparition du « corps diplomatique » français. Certes, on était prévenu, mais il était difficile de croire que cela arriverait. C’est choquant en soi, sur le fond et sur la forme. Le fait qu’il ait été signé par Emmanuel Macron à quelques jours de la fin de son mandat et alors qu’il est candidat à la réélection, manque d’élégance et de finesse, pour ne pas dire de « légitimité ». Bien que l’on soit blasé, le passage au forcing d’un texte de cette importance, chargé d’une telle symbolique, fait mauvais effet. Il eût été bien venu que Monsieur Macron attende le résultat du second tour pour détruire une entité institutionnelle prestigieuse que beaucoup de pays nous enviaient. S’il n’est pas réélu, on pourrait dire au moins que cette précaution fair-play a sauvé notre diplomatie du naufrage : c’est bien ce dont il s’agit. Une telle hâte paraît donc suspecte. Même si l’on considère, ce qu’à Dieu ne plaise, un mandat (...) Lire la suite »
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Massacre en bagatelle : comment les États-Unis ont détruit le monde Arabe et le Moyen Orient.

Michel RAIMBAUD

Ancien ambassadeur – heureusement atypique des laquais d'Orsay – essayiste, Michel Raimbaud publie des livres, notamment "Tempête sur le Grand Moyen-Orient" (2e édition 2017) et "Les guerres de Syrie" (2019), tout en rédigeant des articles et donnant des conférences. On ne peut comprendre la manoeuvre d'étranglement du monde arabe, celui indocile aux directives de Washington, celle engagée bien sûr contre le Moyen Orient, en particulier la Syrie, sans avoir lu le travail de Michel Raimbaud.

Lorsqu’au cœur de l’hiver 2010-2011 apparaissent à Tunis puis au Caire les premières « révolutions arabes » qu’à la hâte on baptise « printemps », elles jouissent d’un préjugé favorable, fleurant la liberté et le renouveau. Expéditives, elles dégagent illico presto des « tyrans » indéracinables et font forte impression : leur victoire est inéluctable et l’épidémie semble vouée à gagner tous les pays arabes. Tous ? Pas tout à fait. Les Etats touchés − Tunisie, Egypte, Libye, Yémen, Syrie, et à partir de janvier 2011 l’Algérie et la Mauritanie − ont en commun d’être républicains, modernistes, sensibles au nationalisme arabe, à une laïcité tolérante, et une question viendra à l’esprit : « Pourquoi nous et pas eux ? ». L’avenir le dira, le « eux » désignant les rois, roitelets ou émirs qui échappent miraculeusement au printemps et semblent promis à un éternel été bien climatisé : l’Arabie de Salman et Ben Salman, les Emirats de Zayed et Ben Zayed, le Qatar de la famille Al Thani, etc. Invitons Maroc et Jordanie et voilà toutes les (...) Lire la suite »

Pompiers et incendiaires

Michel RAIMBAUD

A Sotchi, le 15 mai dernier, lors de sa rencontre avec le président autrichien Alexander Van der Bellen, Vladimir Poutine a prévenu :" La Russie n'est pas une équipe de pompiers , nous ne pouvons pas tout sauver". Le leader russe, en utilisant la métaphore de l'incendie, affirmait diplomatiquement qu'il n'ignore pas que de terribles incendiaires existent dans notre "nouveau monde". Ils sont d'abord américains ou liés aux Etats-Unis. Et la Russie vient de nous prévenir qu'elle a ni l'intention ni la capacité de circonscrire tous les foyers allumés par Trump et sa sinistre clique. C'est une mise en garde.

Et le chœur occidental abasourdi gobe avec délices cette ânerie : selon ce prophète trop pressé, le monde se serait figé sans autre choix que le ralliement au nouveau maître. Pour les refuzniks en puissance, il s’agit de se soumettre ou de se démettre : prenant la succession du « monde civilisé » de l’ère coloniale et du « monde libre » de la guerre froide, la « communauté internationale » is born, comme on dit dans le volapuk globish. Les Etats qui osent refuser la nouvelle règle du jeu américain sont relégués dans la géhenne des Etats hors-la-loi, faillis, voyous, parias, « préoccupants », comme on dira bientôt. Et les pays « libérés » du communisme doivent entreprendre une reconversion expresse sans concessions, sans fioritures… Se débarrasser des faucilles, des marteaux, de l’Internationale prolétarienne et, pour beaucoup de leurs élites, de tout un passé devenu encombrant. On ne l’appelle pas encore ainsi, mais le « moment unipolaire américain » est en marche et n’aime pas ceux qui traînent les pieds. (...) Lire la suite »

Sous l’eau mouillée, découvrir enfin l’Amérique !

Michel RAIMBAUD

Michel Rimbaud est inépuisable et incollable observateur de la dérive néoconservatrice des Etats-Unis. Ceux qui décident du nouveau dessin du monde, celui qui convient à Wall street. Avec les morts par centaines de milliers et les mensonges qui y président. Michel Raimbaud, ancien ambassadeur de France a le privilège de connaitre sur les bout des doigts ce Moyen Orient et ce "Tiers monde" où il a passé toute sa vie.

Il y a tout juste un an, le 16 novembre 2017, votre serviteur se fendait d’un article intitulé « A la découverte de l’eau mouillée », se réjouissant de voir les investigateurs des chaines TV « internationales », de concert avec de « grandes ONG », découvrir l’existence de marchés d’esclaves dans la Libye « libérée » de Kadhafi par les bombardements humanitaires des « grandes démocraties » de l’OTAN. L’auteur ne cachait pas son admiration devant la ténacité qu’il avait fallu à ces professionnels vétilleux pour mener à bien une traque sûrement harassante : n’avaient-ils pas mis six ans à déjouer les pièges des fabricants de fake news avant de voir les réalités dénoncées depuis longtemps par les « complotistes », images et témoignages à l’appui. Mieux vaut tard que jamais...Dans les médias, on a des urgences et...des contraintes. Persuadé que nos limiers de l’humanitaire ne manqueraient pas de tirer des leçons de cet excès de zèle, l’optimiste que je suis émettait l’espoir qu’ils en viendraient dans la foulée à dévoiler enfin (...) Lire la suite »

Réveillons-nous, ils sont devenus fous !

Michel RAIMBAUD

Depuis maintenant sept ans, la Syrie est en guerre. Ce pays aimable, tolérant, hautement civilisé que même ses détracteurs ne pouvaient s’empêcher de trouver beau et attachant est d’ores et déjà confronté à un formidable défi, celui de l’après-guerre. Les assaillants barbares venus de cent pays, atlantistes comme islamistes, se sont acharnés à vouloir en détruire les richesses, les infrastructures, les capacités, les monuments, les beautés naturelles afin de le rayer de la carte. Ils ont aussi et surtout tenté de broyer le peuple syrien, d’effacer sa mémoire et son identité afin de l’anéantir.

Avec la complicité d’une soi-disant « communauté internationale » en trompe-l’œil, ils s’emploient maintenant à le priver, autant qu’il sera possible, de toute perspective d’avenir, en lui volant ses droits imprescriptibles : disposer de lui-même, décider, sans ingérence étrangère, de son destin et de son régime politique. Sans pudeur et sans vergogne, les mêmes assaillants ne cachent pas leurs velléités de replacer l’avenir, notamment constitutionnel, de la Syrie sous « tutelle onusienne », c’est-à-dire sous mandat, autant dire sous le joug colonial. Afin d’effacer l’empreinte géographique d’une Syrie mère de la civilisation (y compris la nôtre), peut-il y avoir un moyen plus efficace que de disperser un peuple et surtout de briser un Etat qui a commis le crime de lèse-majesté ? En effet, au final, l’entreprise est destinée à faire de ce qui fut jadis une grande Syrie un archipel de mini-entités, et de son peuple une mosaïque tribalisée ayant vocation à être vaporisée en une vaste diaspora : dans une première (...) Lire la suite »

Michel Raimbaud : « En France, l’atlantisme et le sionisme sont les deux mamelles des néocons »

Michel RAIMBAUD

À l’occasion de la réédition actualisée de Tempête sur le Grand Moyen-Orient (1), nous avons rencontré Michel Raimbaud. L’ancien diplomate, qui écrit avec des convictions en s’appuyant sur des faits bien documentés, insiste sur le façonnement en cours du Moyen-Orient, et plus vastement du monde, entrepris par les néoconservateurs américains, avec la complicité des élites occidentales.

Pourquoi crier au « conspirationnisme » lorsque l’on est saisi par la clarté du grand dessein annoncé urbi et orbi par ses propres promoteurs ? Cela fait longtemps que Michel Raimbaud, écrivain habité par la passion de l’État, sincère, engagé et aux accents volontiers gaulliens, ne prête plus d’attention aux chiens de garde de l’establishment qui le snobent. Ancien ambassadeur de France en Mauritanie, au Soudan et au Zimbabwe, et bien connu des lecteurs d’Afrique Asie, ce fin connaisseur du monde arabe et de l’Afrique a servi comme diplomate dans de nombreux pays (avec un long passage au Brésil), avant de diriger l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Tout reste d’actualité dans Tempête au Moyen-Orient, ouvrage dans lequel il dénonce les funestes « policides » orchestrés par les néoconservateurs américains et occidentaux ayant débouché sur le démantèlement du Soudan, de la Somalie, de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Libye et, aujourd’hui, de la Syrie. Revenons sur l’affaire des « (...) Lire la suite »
La France et la Syrie

Le mensonge, la nausée et les sanctions

Michel RAIMBAUD

Le pire ministre des affaires étrangères jamais offert à la France a déguerpi. Il laisse derrière lui une diplomatie ruinée, décrédibilisée et démoralisée : seraient-ils les meilleurs de la planète, nos diplomates ne peuvent faire de miracles lorsqu’ils sont amenés à ne défendre que des dossiers indéfendables, qui les placent systématiquement du mauvais côté de l’Histoire. C’est là que le bât blesse.

Le départ d’un ministre aussi étranger aux Affaires étrangères, qui ne se réveillait qu’au nom de Bachar al Assad, ne fera guère pleurer que lui-même et ses complices. Mais les optimistes inoxydables, inondés d’espoir l’espace d’un adieu, devraient se méfier : si le pire n’est jamais sûr, le meilleur l’est encore moins. Le partant était un pilier du « groupe des Amis de la Syrie », dont la liste des Etats membres illustrait alors parfaitement la sentence bien connue : avec de tels amis, plus besoin de se chercher des ennemis. Reprenant le flambeau brandi par la France lors du rezzou de l’OTAN sur la Libye, Fabius a tout fait pour propulser notre pays à l’avant-garde des va-t-en guerre de la vertueuse « communauté internationale ». N’est-ce pas lui qui, mi-dépité mi-gourmand, estimait en juillet 2012 qu’il « reste encore quelques renforcements possibles en matière de sanctions », insistant pour que la Grèce cesse d’importer du phosphate syrien ? Le club Elisabeth Arden (Washington, Londres, Paris), qui prétend (...) Lire la suite »