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Thème : Xiaobo LIU

Liu Xiaobo : le scotome occidental

André LACROIX

« Liu Xiaobo, l’homme qui a défié Pékin », tel est le titre d’un reportage et d’un livre que Pierre Haski a consacrés à celui qui a reçu le Prix Nobel de la Paix en 2010 (1). Aucun téléspectateur, aucun lecteur, doué de sentiments humains, ne peut rester insensible à la destinée de Liu Xiaobo, cet intellectuel chinois que son opposition au régime a mené plusieurs fois en prison ; finalement libéré, il est mort d’un cancer en 2017. On peut aussi légitiment apprécier ses efforts pour que ne soit pas effacée de la mémoire chinoise la tragédie de Tian’anmen. On aurait aimé toutefois que le journaliste Pierre Haski mentionne à tout le moins, quitte à le contester, le point de vue du gouvernement chinois sur le célèbre dissident, devenu une icône du « monde libre ».

Un soft power encore balbutiant Certes, Pékin a manqué de subtilité médiatique en interdisant à Liu Xiaobo de recevoir son Nobel de la Paix. L’épisode de la chaise vide a eu un effet déplorable sur l’image de la République populaire de Chine. Si elle avait mieux maîtrisé l’art de la communication, elle aurait permis à Liu Xiaobo de venir à Oslo chercher son prix, tout en fournissant au monde un argumentaire mettant en cause l’impartialité du jury du Nobel, très en phase avec l’Oncle Sam, et contestant à Liu Xiaobo ses mérites de faiseur de paix. Cet argumentaire était pourtant à portée de la main, comme l’a montré le chercheur américano-canadien Barry Sautman qui, en collaboration avec l’anthropologue Yan Hairong, a écrit dans The Guardian, un article décoiffant, intitulé : « Les supporters du Nobel Liu Xiaobo savent-ils réellement ce qu’ils soutiennent ? » (2). En voici quelques extraits principaux (les intertitres sont de moi). Liu Xiaobo n’était pas un champion de la paix « (...) [Liu Xiaobo] a approuvé (...) Lire la suite »