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Information, communication, communiqués de guerre, mort de la vérité

Contre feu

Je ne dis pas « le Covid est rien pour moi » afin qu’il en soit ainsi. Je dis que le flux monocorde, unicolore des informations m’effraie.

Je ne trouve rien de plus angoissant que l’autorité des communiqués qui ne cessent de me prescrire des modes d’emploi de la vie, de la maladie, en évitant toute pédagogie claire où se confronteraient les approches différentes, car des approches différentes il y en a. Pas pour notre Président Emmanuel Macron qui vient nous servir sa soupe comme tout Quartier Général le fait en temps de guerre par des communiqués qui parlent d’avancées alors que la réalité est faite de reculs. Je ne devrais pas être surpris puisque, pour Emmanuel Macron, « c’est la guerre » ; il l’a proclamé avec emphase à la télévision.

Aussi, lorsque les médias parlent de communication du Gouvernement ou communication du Président ils se trompent, c’est tout simplement de communiqués de guerre dont il faut parler et, par conséquent, de vérité dont il faut s’inquiéter. Il se donne du mal pourtant pour nous faire avaler la pilule du couvre-feu, mais il s’agite et il s’épuise à nous vaincre sans arguments, sinon à nous effrayer à coup de chiffres de contaminés qui oscillent entre 25 000 et 30 000 par jour. Mais il n’est vraiment pas en forme car à la seule observation de la journaliste qui lui parle d’infantilisation du peuple, il est ébranlé, il patine, il nie sans ferveur, pour y revenir un peu plus tard dans sa logorrhée, car il n’a pas aimé. Il est un peu comme le serpent Kaa dans le film Le livre de la jungle qui tente d’hypnotiser Mowgli en lui susurrant à répétition, « Aie confiance ! », stoppé dans son entreprise par l’irruption du tigre. Il ne s’agit que d’un dessin animé et les deux journalistes n’avaient que la stature de tigres de papier. Moi, ce que je réclame, c’est du respect, de l’honnêteté, autrement dit une quête de la vérité qui honorerait ceux qui la mènent. Mais, en vérité, que dire de la vérité ? Pour Marc Bloch la vérité est hors d’atteinte. Il estime « que nul ne saurait prétendre avoir tout contemplé ou tout connu. Que chacun dise franchement ce qu’il a à dire ; la vérité naîtra de ces sincérités convergentes. »

Je veux bien qu’il y ait en amont de tout cela un Conseil Scientifique et je n’ai aucune raison d’en contester la composition ni le fonctionnement, mais ce dont j’ai besoin, c’est de mesurer moi-même la qualité des arguments, avant d’être la cible des conclusions. C’est pourquoi, afin de transformer le communiqué en communication, il serait bon de ne plus mobiliser les journalistes au féminin et au masculin et de les remplacer par une personne qui a envie de dire franchement ce qu’il sait pour ouvrir une authentique conversation nourricière, sans le souci de vaincre à tout prix, mais avec celui de convaincre. Aujourd’hui j’en connais un qui bénéficie d’une petite ouverture dans certains médias, avec un certain succès qui doit beaucoup à sa manière courtoise de dire des choses qui m’ont troublé et continuent de m’échauffer la tête. Je veux parler de Jean-François Toussaint, professeur de physiologie de l’Université de Paris-Descartes et directeur de l’IRMES (Institut de Recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport).
En voilà un qui refuse d’être gouverné par la peur et qui ose contester le confinement dont aucune étude n’a prouvé l’efficacité. Il nous dit aussi « de ne pas confondre, ce que font de nombreux médias aujourd’hui en parlant de 27 000 nouveaux cas qui ne seraient que 27 000 tests positifs et par conséquent pas 27 000 malades car il suffit d’un seul fragment d’ARN viral pour être positif. Il prétend que sont mélangés « les sujets qui sont guéris, des sujets qui sont non contagieux, des sujets qui sont asymptomatiques, des sujets malades, des sujets symptomatiques, des sujets malades, des sujets sévères, des faux positifs, des faux négatifs et qu’on ne sait plus faire le tri au milieu de tout cela pour revenir à la maladie et à la certitude de cas sévères ». Il ajoute que « si on était dans le même rapport de létalité au nombre de cas positifs qu’en mars il aurait dû y avoir 5400 décès en France et non pas 54 dans la journée en question ». Tout en insistant sur un sérieux recul de la létalité de ce mal, il reconnaît « que la propagation se fait de plus en plus vite, ce qui pourrait laisser supposer que l’immunisation de la population est en train de s’élever de façon très importante. »
Je ne sais si sa vérité est la vérité, mais j’ai entendu un autre son de cloche qui honore l’idée que je me fais de la démocratie qui est de pouvoir dire ce que l’on a à dire lorsque le moment est venu de le dire. J’aimerai tant savoir ce que le Président Emmanuel Macron pourrait en dire.

Mais, à la place, j’ai eu droit à la version martiale du couvre-feu, car qui dit couvre-feu dit forces de police ou de gendarmerie qui patrouillent dans les villes, alors qu’elles ont déjà tant de mal à s’imposer sur d’autres fronts brûlants. C’est la Guerre alors, oui c’est la guerre mais contre qui ? Mais contre le peuple mon cher ami, contre le peuple !

C’est un fait, la réduction des libertés s’accroît, les espaces de vie se réduisent, c’est un glissement progressif vers le vide social, même en famille le masque est de rigueur. Et qui dit vide social, laisse entendre la fin de relations et d’activités humaines, de tout ce qui fait la vie : la nécessité de se voir, de se parler, de vivre rien que de vivre quoi. Alors nous le savons, la France est championne de leur consommation, c’est la parade des psychotropes dont personne ne peut préjuger de leurs capacités à induire des phénomènes de dépendance, ni de leur éventuelle toxicité. C’est aussi la valse des violences conjugales.
Mais le Président est têtu, ce qui n’est pas une mince qualité, et appelle à la mobilisation générale. « Il faut être solidaires, nous dit-il, se serrer les coudes, car l’heure est au collectif. Nous avons besoin des uns et des autres et chacun doit assurer son rôle ». Mais de quoi parle-t-il ? Il y a belle lurette que nous lui demandons cela : de tout mettre en œuvre pour construire une autre société de fraternité où chaque jour serait une urgence de justice, de partage et de paix.

Or, les faits sont encore plus têtus que lui, des milliers de lits ont été retirés de la réanimation depuis le déconfinement et un nombre critique de travailleurs de la santé ont quitté l’enfer, vaincus par le peu d’attention et surtout les mensonges d’État qui les ont réduits à de vulgaires ilotes récompensés par une vague prime qui est encore loin du compte.

Le plus affligeant dans cette histoire c’est qu’il cherche à nous persuader qu’en restant chez nous à partir de 21 heures nous bloquerons la circulation du virus. Fini les soirées entre amis, les parties dansantes, les repas de plus de 6 personnes et j’en passe des meilleures. Alors là, j’ai du mal à comprendre, j’ai un problème singulier que je soumets à la sagacité des lecteurs-lectrices. Dans la journée, les rues sont encombrées de gens masqués qui vont et viennent en fonction de leur choix de vie, le midi les restaurants sont garnis de clients affamés, les terrasses de café sont abondamment fréquentées, sans parler des cinémas qui fonctionnent, des magasins qui vendent, de tous les commerces qui bourdonnent... Mais lorsque la nuit vient, le bal masqué est interrompu, brutalement, car l’alerte générale est proclamée : « circulez, y a plus rien à vivre, tous au trou ! » Je voudrais savoir, pourquoi le jour et pourquoi pas la nuit. Le masque ne serait pas plus efficace la nuit ? Les contraintes des restaurateurs ne seraient pas respectées comme elles le sont le jour ? Les cinémas n’auraient pas les mêmes qualités la nuit, alors que le jour tout s’y déroule dans le noir ?

Je peux vous le dire, devant mon écran de télévision, j’ai défailli au point de me dire que tout ça ne tenait pas debout et qu’il y avait une raison, une raison d’État, non ? En tout cas, il y a des moments de doute où toutes les questions peuvent être possibles et je demande au Président de la République Française de faire attention de ne pas mettre tout le monde dans le panier de la délinquance.

J’ai entendu dire que la courbe de croissance de la maladie était déjà sur le versant de la descente à Bordeaux, ainsi qu’à Marseille je crois... Alors, pourquoi nous enfermer comme de vulgaires agents de la pandémie, pour nous faire croire que la décroissance viendrait de votre initiative peut-être, alors que vous auriez aussi les chiffres du ralentissement ?
Je n’ose y croire !

Guy CHAPOUILLIE

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En finir avec l’eurolibéralisme - Bernard Cassen (dir.) - Mille et Une Nuits, 2008.
Bernard GENSANE
Il s’agit là d’un court ouvrage collectif, très dense, publié suite à un colloque organisé par Mémoire des luttes et la revue Utopie critique à l’université Paris 8 en juin 2008, sous la direction de Bernard Cassen, fondateur et ancien président d’ATTAC, à qui, on s’en souvient, le "non" au référendum de 2005 doit beaucoup. La thèse centrale de cet ouvrage est que l’« Europe » est, et a toujours été, une machine à libéraliser, au-dessus des peuples, contre les peuples. Dans "La fracture démocratique", (...)
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Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu’il y a au VietNam une tête coupée et un oeil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer d’infection qui s’étend et qu’au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées. de tous ces prisonniers ficelés et interrogés, de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent. [...]

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