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Auteur : Nicolas CASAUX

In memoriam : John Pilger

Nicolas CASAUX
Le journaliste australien John Pilger est mort le 30 décembre dernier, à l’âge de 84 ans. Il était assez loin de la critique anti-industrielle que je défends aujourd’hui, mais il a produit d’excellentes œuvres, qui ont participé à mon éducation politique. Infatigable militant anti-impérialiste, il n’a jamais cessé d’exposer et de dénoncer les exactions des grandes puissances occidentales, depuis la guerre du Vietnam, qui fut le sujet de son premier reportage. J’ai traduit quelques-uns de ses articles et sous-titré plusieurs de ses nombreux (plus de 50) films documentaires. Par exemple, j’ai sous-titré The War on Democracy (La guerre contre la démocratie), sorti en 2007, qui traite des guerres et autres interventions impérialistes menées par les États-Unis en Amérique centrale et en Amérique latine : le renversement de Jacobo Arbenz au Guatemala, celui d’Allende au Chili, la tentative de coup d’État contre Chavez au Venezuela, etc. J’ai aussi sous-titré The New Rulers of the (…) Lire la suite »

Coca-Cola, la COP27 et les écologistes qui n’ont toujours rien compris

Nicolas CASAUX
5 octobre 2022 Si – comme Mickael Correia, Camille Étienne et la plupart des figures de l’écologisme médiatique, du militantisme « pour le climat » – tu t’étonnes ou t’indignes du fait que Coca-Cola soit un des principaux sponsors, aux côtés d’IBM, Microsoft, Vodafone et Egyptair, entre autres, de la prochaine COP organisée en novembre en Égypte, c’est que tu n’as (toujours) pas réalisé dans quoi nous vivons. Les bénéficiaires du RSA ou du chômage ne financeront jamais les COP. Enfin si, ils les financent toujours, indirectement, en donnant de l’argent aux entreprises et aux États qui les financent. Mais techniquement, ce ne sont pas eux qui ont l’argent. Le principe même du capitalisme, c’est de produire de la valeur (de l’argent) en détruisant le monde au travers de l’exploitation des êtres humains (on appelle ça « production », « développement », « croissance », « progrès », etc.). Ceux qui ont l’argent, c’est donc les pires destructeurs et exploiteurs du monde, États ou (…) Lire la suite »

Dernière Rénovation, Alternatiba, Extinction Rebellion, etc. : la pseudo-écologie au service du capitalisme industriel

Nicolas CASAUX
Peut-être avez-vous entendu parler, si vous vous intéressez à l’écologie, de ces jeunes qui, en France, ont perturbé un match de Roland-Garros et une épreuve du tour de France, de ces jeunes qui se sont collé les mains à un tableau de Botticelli dans un musée de Florence en Italie, ou de celles et ceux qui ont fait de même avec des tableaux de Van Gogh, Vinci (entre autres) au Royaume-Uni ? Outre un même genre de revendications, ces groupes partagent un autre point commun : ils sont tous financés par un même fonds, le Climate Emergency Fund (CEF). Le CEF a été fondé en juillet 2019 par trois personnes principales : Trevor Neilson, Aileen Getty et Rory Kennedy. Trevor Neilson est un milliardaire étasunien, président de la société i(x) investments, co-fondée avec le petit-fils du milliardaire Warren E. Buffett (troisième fortune mondiale). I(x) Investments est « une société de capital-risque » qui « investit dans les énergies renouvelables, l’immobilier vert, l’égalité des sexes, (…) Lire la suite »
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Hold Up : Comme d’habitude, complotisme et anticomplotisme passent à côté de l’essentiel

Nicolas CASAUX
Quelques remarques griffonnées à la va-vite au sujet de ce documentaire qui aura au moins eu le mérite de provoquer des discussions — avec l’aide de Simone Weil, et aussi de Jaime Semprun (L’Abîme se repeuple, 1996) : « La domestication par la peur ne manque pas de réalités effrayantes à mettre en images ; ni d’images effrayantes dont fabriquer la réalité. Ainsi s’installe, jour après jour, d’épidémies mystérieuses en régressions meurtrières, un monde imprévisible où la vérité est sans valeur, inutile à quoi que ce soit. Dégoûtés de toute croyance, et finalement de leur incrédulité même, les hommes harcelés par la peur et qui ne s’éprouvent plus que comme les objets de processus opaques se jettent, pour satisfaire leur besoin de croire à l’existence d’une explication cohérente à ce monde incompréhensible, sur les interprétations les plus bizarres et les plus détraquées : révisionnismes en tout genre, fictions paranoïaques et révélations apocalyptiques. [...] Le soupçon de (…) Lire la suite »
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Le problème de la collapsologie

Nicolas CASAUX

« Qualifier la société de thermo-industrielle permet aussi de négliger tout ce qui d’ores et déjà s’y produit en matière de coercitions et d’embrigadement, sans contribuer, ou si peu, à l’épuisement des ressources énergétiques. On passe d’autant plus volontiers là-dessus qu’on y trempe soi-même, à l’Éducation nationale ou ailleurs. Attribuer tous nos maux au caractère « thermo-industriel » de cette société est donc assez confortable, en même temps qu’assez simpliste pour combler les appétits critiques des niais et des crétins arrivistes, déchets ultimes de l’écologisme […]. » — René Riesel et Jaime Semprun, Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable, Éditions de l’Encyclopédie des Nuisances (2008).

France Culture, Le Monde, Le Point, Les Echos, Libération, Mediapart, LCI, L’Obs, sont quelques-uns des médias grand public qui ont choisi de faire la promotion du courant relativement récent de la « collapsologie ». La « collapsologie » — néologisme issu du latin lapsus qui signifie « chute », inventé (« avec une certaine autodérision ») par les chercheurs Pablo Servigne et Raphaël Stevens dans leur livre Comment tout peut s’effondrer, petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes (Seuil) — désigne, toujours selon eux : « l’exercice transdisciplinaire d’étude de l’effondrement de notre civilisation industrielle, et de ce qui pourrait lui succéder, en s’appuyant sur les deux modes cognitifs que sont la raison et l’intuition, et sur des travaux scientifiques reconnus. » Derrière cette définition un peu nébuleuse, la collapsologie se caractérise — dans les publications qui lui sont associées, comme le livre de Pablo Servigne et Raphaël Stevens, les conférences (…) Lire la suite »
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