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Auteur : Bernard CONTE

Essor et ruine de la classe moyenne

Bernard CONTE

Le développement d’une classe moyenne (1) nombreuse au Nord apparaît caractéristique de la période des Trente glorieuses et son émergence au Sud coïncide avec la phase développementaliste.

L’apparition et la densification de la classe moyenne sont des éléments majeurs de l’ajustement structurel fordiste. Le système dans sa version du capitalisme industriel va engendrer un façonnage sociétal permettant à la fois l’expansion géographique et l’intensification du capitalisme.

Pour paraphraser Max Weber (2), il s’agit de diffuser le plus largement et le plus rapidement possible « l’esprit du capitalisme » par le biais de la séduction et de la subornation. Pour ce faire, le niveau de consommation de biens et services (consommation de masse) doit être augmenté grâce à la redistribution des gains de productivité (production de masse) et à l’action d’un État « bienveillant ». Le rôle de l’État apparaît déterminant si bien que certains qualifient cette période de « capitalisme régulé » inspiré par Keynes. Ainsi, l’État canaliserait le capitalisme pour en éviter les travers les plus importants. Au contraire, je pense que l’État est en permanence au service du système et les phases fordiste et développementaliste n’échappent pas à la règle. Ceci en contradiction avec la pensée dominante qui présente ces périodes comme des victoires des opprimés sur les nantis. Dans ce contexte, l’État inscrirait son intervention dans le cadre de l’ajustement structurel (…) Lire la suite »

La mystification de la révolution verte des années 1960 censée lutter contre la faim dans le monde

Bernard CONTE

Le système d’exploitation et de contrainte, capitaliste depuis trois siècles, façonne les structures de la société en vue d’une exploitation et d’une domination accrues des masses. Pour ce faire, il use de ruse pour arriver à ses fins. En effet, la domination du petit nombre sur le grand nombre a besoin d’un « pseudo » consentement de la part de la masse. Pour l’obtenir, le système met en lumière et promeut des causes « humanitaires » qui, tellement « évidentes », logiques, charitables et flatteuses pour la dignité humaine, deviennent rapidement des dogmes, des vérités imposées qu’il est interdit de mettre en doute ou de contester. Il s’agit le plus souvent de « sauver » tout ou partie de l’Humanité. Ces causes humanitaires, véritables « croisades », mobilisent les multiples agents du système : personnel politique, médias, intellectuels, économistes, juristes, experts… Le but réel desdites croisades est de façonner les structures des sociétés destinataires pour les rendre compatibles avec l’évolution planifiée du système d’exploitation. L’exemple de la révolution verte, débutée dans les années 1960 dans le Tiers-Monde, pour « lutter contre la faim dans le monde » apparaît significatif. Elle a contribué à ajuster les structures de la société (particulièrement celles du secteur de l’agriculture traditionnelle), à intégrer ledit secteur dans la mondialisation et à créer des dépendances externes (économiques, technologiques, financières…). Ce façonnage sociétal facilitera le passage au néolibéralisme avec la crise de la dette extérieure du début des années 1980.

La révolution verte pour lutter contre « la faim dans le monde » La révolution verte est le pendant de la mise en place de l’agriculture productiviste en Europe après la Deuxième Guerre mondiale. Sous le prétexte de la lutte contre la faim dans le Tiers-Monde, la révolution verte a été un instrument majeur de la destruction de la société traditionnelle et de l’intégration des agricultures du Sud dans la mondialisation et de leur domination par les firmes multinationales de l’agroalimentaire. Au cours des années 1950-1960, la Banque mondiale ainsi que des fondations privées, notamment les fondations Ford et Rockefeller, ont financé la recherche agricole dans les pays en développement (1) . Cette recherche a abouti à l’élaboration de nouvelles variétés de céréales à haut rendement qui devaient couvrir les besoins alimentaires croissants des pays du Sud. En effet, les experts soutenaient que les variétés de céréales traditionnelles, caractérisées par de faibles rendements, ne (…) Lire la suite »
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France : Un confinement prolongé des personnes âgées mettrait la société en danger

Bernard CONTE
La « pandémie » du coronavirus met en lumière une crise économique et financière déjà présente mais jusqu’alors cachée par un emballement de la planche à billets. La quasi-totalité des pays a adopté des mesures de quarantaine en confinant les populations dans leurs foyers et en limitant drastiquement les déplacements. Après plusieurs semaines, la sortie du confinement est entrevue à travers différents scénarii dont l’un envisageait le report dans le temps du déconfinement des personnes « âgées ». Emmanuel Macron déclarait le 13 avril : « Pour leur protection, nous demanderons aux personnes les plus vulnérables, aux personnes âgées, en situation de handicap sévère, aux personnes atteintes de maladies chroniques, de rester, même après le 11 mai, confinées, tout au moins dans un premier temps. Je sais que c’est une contrainte forte »(1). Le Président du comité scientifique qui conseille les autorités, le Pr Jean-François Delfraissy, avait indiqué le 15 avril que les personnes « (…) Lire la suite »

Le système gère sa contestation

Bernard CONTE
Le système d’exploitation et de contrainte manipule l’opinion publique pour arriver à ses fins. Pour ce faire, il instrumentalise une opposition, parfois virulente, voire violente, qui sert ses intérêts en canalisant les mécontentements. Ce qui participe à la pérennité du système d’exploitation. Il existe parfois des individus ou des groupes d’individus qui remettent vraiment en cause le système et constituent pour lui une réelle menace. Dans ce cas, et dans ce cas seulement, le système réagit en écartant ladite menace. Cette mise à l’écart peut prendre diverses formes plus ou moins radicales. Les vrais opposants contestataires peuvent être discrédités, menacés... et parfois même physiquement écartés. Il suffit de se remémorer les accusations de viol, de pro-..., d’anti-... etc. Ainsi que les suicides, les noyades, les disparitions... Dans tous les cas, le système ne tolère aucune remise en cause de ses fondements. Dans ce contexte, l’opposition – contestation perceptible par (…) Lire la suite »

Le système, l’opinion publique et les grandes causes

Bernard CONTE
« L'opinion publique est la clé. Avec l'opinion publique, rien ne peut faillir. Sans elle, rien ne peut réussir. Celui qui manipule les opinions est plus important que celui qui applique les lois. » Abraham Lincoln (1809-1865), 16e président américain Le système d’exploitation et de contrainte, capitaliste depuis trois siècles, instrumentalise l’opinion publique pour arriver à ses fins. En effet, la domination du petit nombre sur le grand nombre a besoin d’un « pseudo » consentement de la part de la masse. Pour l’obtenir, le système met en lumière et promeut des causes « humanitaires » qui, tellement « évidentes », charitables et flatteuses pour la dignité humaine, deviennent rapidement des dogmes, des vérités imposées (révélées) qu’il est interdit de mettre en doute ou de contester sous peine de sanctions (mise au ban, exclusion, excommunication). Il s’agit le plus souvent de « sauver » tout ou partie de l’Humanité. L’adhésion et la participation à ces « croisades » ne (…) Lire la suite »

Main invisible ou côté sombre des Lumières

Bernard CONTE

Pour atteindre son objectif d’exploitation maximale à moindre coût, le système capitaliste déploie une stratégie offensive de façonnage de son environnement. Il impose un ajustement structurel permanent à la société dans son ensemble.

Cet ajustement emprunte différentes étapes qui sont marquées par un façonnage de plus en plus profond de la société. Les étapes s’enchainent de telle manière que la précédente prépare la suivante et le passage de l’une à l’autre s’opère lorsque les conditions propices sont réunies. Dans le processus, chaque phase correspond à une configuration spécifique du rapport social qui prépare la suivante. Lorsqu’une configuration d’exploitation donnée se révèle moins profitable qu’une autre option, le système modifie l’organisation initiale. Pour ce faire, il mobilise ses agents (ses auxiliaires) dans les domaines politique, littéraire, médiatique, juridique... pour rendre le changement envisageable pour les populations et pour l’imposer par la force s’il le faut. Bien souvent, les raisons mises en avant pour justifier l’ajustement des structures sont d’ordre moral, philosophique, humanitaire, de « progrès »... plutôt qu’économique. La stratégie du système se dissimule derrière une (…) Lire la suite »

Les puissances de l’argent ont mis fin à l’esclavage

Bernard CONTE

Contrairement à l'idée que le système capitaliste ne fait que s'adapter aux variations de son environnement, j'affirme que ledit système façonne son environnement avec pour objectif : le profit à n'importe quel prix.

La très grande majorité des économistes considère que le capitalisme s’adapte pleinement aux variations, parfois erratiques, de son environnement. Ainsi, le système s’ajusterait aux « chocs » tant internes qu’externes dans une stratégie essentiellement défensive. Au contraire, j’affirme que pour atteindre son objectif d’exploitation maximale à moindre coût, le système capitaliste déploie une stratégie offensive de façonnage de son environnement. Il impose un ajustement structurel permanent à la société dans son ensemble (1). Dans sa recherche du profit maximal et de l’asservissement du plus grand nombre, il procède par étapes successives qui façonnent les structures de la société. Chaque phase correspond à une configuration spécifique du rapport social qui prépare la suivante. Lorsqu’une configuration d’exploitation donnée se révèle moins profitable qu’une autre option, le système modifie l’organisation initiale. Pour ce faire, il mobilise ses agents (ses auxiliaires) dans les (…) Lire la suite »

Paralyser le système pour une révolution tranquille

Bernard CONTE

Comme de nombreux pays, la France est sous l'emprise d'un système caractérisé par un triptyque : État profond - capitalisme de copinage - démocratie de connivence. Les rouages du système sont bien huilés et bien protégés, si bien qu'ils résistent à toutes les tentatives (vote, manifestations, pétitions,...) de réforme. Pour changer le système, il faut d'abord le détruire, faire table rase pour reconstruire. Mais, embourgeoisée, manipulée, conditionnée... la population n'est pas prête à descendre dans la rue pour un éventuel coup de force. Dans ces conditions, il faut mener des actions efficaces qui échappent à l'appareil de contrainte étatique. C'est ce qui est envisagé dans les lignes qui suivent.

Comme de nombreux autres pays, la France est sous l’emprise d’un système d’exploitation piloté par l’État profond (1) (ou le gouvernement profond) au confluent d’un type de capitalisme associé à une forme particulière de démocratie. Capitalisme de « copinage » et démocratie des « coquins » Le système repose sur une combinaison de capitalisme et de démocratie. D’une part, le capitalisme de « copinage » organise la collusion entre acteurs privés et acteurs publics en vue de créer et d’accaparer des rentes. D’autre part, la pseudo-démocratie (2) caractérisée par un bipartisme de « connivence » a pour but de « forcer » l’adhésion des masses populaires et des classes moyennes au système. Capitalisme de copinage et pseudo-démocratie sont intimement imbriqués et pilotés par l’État profond (3) . La crise économique et sociale menace le système Depuis une dizaine d’années, la crise économique et sociale s’accentue. Le défaut de croissance menace la distribution de rente car le (…) Lire la suite »
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Marée migratoire vers l’Europe, la permanence de coefficients élevés

Bernard CONTE
Depuis plusieurs mois, l’actualité se focalise sur le flux, sans cesse croissant et renouvelé, de boat people affluant vers l’Europe du Sud. Les medias qualifient de « migrants », de « réfugiés » (1) ... les personnes composant ces flux. La différence entre les deux qualificatifs apparaît ténue car « un migrant est une personne qui effectue une migration qui est l’action de passer d’un pays à un autre » et « un réfugié est une personne qui a cherché refuge dans un pays étranger » (2) . Nous définirons la grande majorité des migrants comme des personnes qui fuient un « ici » hostile pour un « ailleurs » plus clément. Les chiffres de l’immigration sont souvent discutables et souvent discutés car il s’agit d’un domaine politiquement sensible. En tout état de cause les flux sont importants et en croissance, semble-t-il. Dans ce texte, nous tenterons de mettre en lumière les incitations économiques qui déterminent le migrant à venir en Europe et particulièrement en France, parfois au (…) Lire la suite »

Ils n’étaient pas tous d’accord, mais ils savaient tous…

Bernard CONTE

Déjà, avant la signature du Traité de Rome en 1957, nos « élites » savaient ce qu’il allait advenir de la France au sein de l’Europe en construction.

J’ai retrouvé un article d’Étienne Fajon : « Marché commun contre la France », paru dans L’Humanité du 14 janvier 1957. Pour mémoire, le marché commun s’étendra initialement sur six pays : « Allemagne occidentale, France, Italie, Belgique, Pays-Bas et Luxembourg ». « Il s’agit d'instaurer progressivement, au sein de ce morceau d’Europe, la libre circulation des marchandises, des capitaux et de la main-d’œuvre. Selon les promoteurs du projet, le « Marché commun » contribuerait à la prospérité de la France et au bonheur de son peuple ». Le marché commun fait suite à la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) qui avait été créé, en 1951, entre les six mêmes pays. « Son inspirateur, le funèbre Schuman, assurait qu'elle devait aboutir à la baisse des prix et à l’essor de notre industrie. Les résultats sont maintenant connus : hausse de l’acier et du charbon, fermeture d’une centaine de puits de mine en France, interdiction d’utiliser notre charbon selon nos besoins, (…) Lire la suite »
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