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Auteur : Leonardo MAZZEI

On n’en peut plus

Leonardo MAZZEI
« Restez chez vous » : on n'en peut plus de ce refrain. On n'en peut plus des insipides bulletins d'information de 18h. On n'en peut plus de la surenchère sécuritaire. On n'en peut plus de la rhétorique, et encore moins de la substitution de l'Etat par la charité. On n'en peut plus. Mais il y a pire : la fable qui veut qu'après l'épidémie le monde sera meilleur, à condition que maintenant nous soyons tous sages – restez chez vous, restez chez vous, restez chez vous, amen. En fait, ce n'est pas vrai, le monde sera pire. Bien pire, à moins que les peuples ne retrouvent le chemin de l'action et de la rébellion. Mieux : de la révolution. Et comment ne pas voir que, « si tout ne va pas tout à fait bien », pour paraphraser un des slogans les plus déments du moment, ces Messieurs affirmeront que c'est notre faute ? Toute leur communication aboutit à cela, à un message de culpabilisation. Si les choses vont bien, ce sera grâce à eux et au confinement qu'ils nous ont imposé ; si elles (…) Lire la suite »
Un spectre hante l'Europe, le spectre de l'Euro*

Liste Tsipras ? Non, merci ! (Sollevazione)

Leonardo MAZZEI

Sur le papier du moins, Alexis Tsipras apparaît comme le personnage du moment. L’avenir nous dira pour combien de temps, mais essayons tout de suite de comprendre pourquoi. Le leader de Syriza, également candidat à la présidence de la Commission européenne, semble dire des choses raisonnables. Très raisonnables, peut-être un peu trop raisonnables... Il est ouvert, et dit qu’il veut discuter de tout, sauf d’une chose. Eh oui, le jeune Alexis a bien un tabou, et c’est justement celui qui peut le rendre sympathique à nos beaux parleurs.

Venons-en tout de suite au coeur du sujet. Parlant l'autre jour à Paris (voir Il Manifesto du 5 février), Tsipras a tiré les choses au clair : l'euro ne se discute pas. Selon la correspondante parisienne du journal, Anna Maria Merlo, ce fut là le présupposé, le point fort, le pivot autour duquel tournait tout le reste du raisonnement. Donc : les politiques d'austérité sont abandonnées (dans une certaine mesure, même Napolitano l'a dit au parlement de Strasbourg), mais la sortie de la monnaie européenne ne peut même pas être un sujet de discussion. Certes, cette position n'est pas nouvelle. Tsipras l'a répétée devant toutes les instances. Par exemple, dans cette récente interview à La Stampa où, à côté des attaques contre Grillo et tous les mouvements anti-euro, on lit cette affirmation : "Nous sommes pro-européens, pas anti-européens ; nous voulons changer l'Europe, pas la détruire." Cette profession de foi est marquante parce qu'elle n'a pas été prononcée à un moment (…) Lire la suite »