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Auteur : José SARAMAGO

José Saramago : "La gauche n’a pas la moindre putain d’idée du monde dans lequel elle vit."

José SARAMAGO
Il y a trois ou quatre ans de cela, lors d'une interview à un journal sud-américain, argentin, je crois, j'ai sorti, dans une succession de questions et de réponses, une déclaration dont j'imaginais qu'elle susciterait indignation, débat et scandale - j'étais à ce point naïf -, en premier lieu parmi les troupes locales de la gauche, et, qui sait, se propagerait comme une onde dans les milieux internationaux, qu'ils soient politiques, syndicaux, ou culturels, et tributaires de la dite gauche. Dans toute sa cruauté, ne reculant en rien face à sa propre obscénité, ma phrase, ponctuellement reproduite par le journal était celle-ci : "La gauche n'a pas la moindre putain d'idée du monde dans lequel elle vit." A mon intention, délibérément provocatrice, la gauche ainsi interpellée a répondu par le silence le plus glacial. SUITE ICI : http://socio13.wordpress.com/2010/06/22/ou-est-la-gauche/ Lire la suite »

La lucidité

José SARAMAGO
« Lorsque dans le bureau de vote numéro quatorze, au fonctionnement duquel nous avons eu l'immense plaisir de consacrer tout un chapitre, en hommage aux citoyens dévoués qui le géreraient, sans omettre certains problèmes intimes concernant la vie de certains d'entre eux, lorsque dans tous les autres bureaux, du numéro un au numéro treize et du numéro quinze au numéro quarante-quatre, leurs présidents respectifs vidèrent les bulletins sur les longues planches qui servaient de tables, une rumeur d'avalanche traversa impétueusement la ville. C'était l'annonce du séisme politique qui ne tarderait pas à se produire. Dans les maisons, dans les cafés, dans les bistrots et dans les bars, dans tous les lieux publics disposant d'une télévision ou d'une radio, les habitants de la capitale, tous plus calmes les uns que les autres, attendaient le résultat final du scrutin. Personne ne confiait à son voisin pour qui il avait voté, les amis les plus intimes gardaient le silence, les personnes le (…) Lire la suite »
Palestine

José Saramago : « Qui a déjà résisté 60 ans résistera 60 années de plus »

José SARAMAGO

Environ 200 personnes ont participé à la réunion publique au théâtre A Barraca à Lisbonne, avec des interventions de Miguel Portas, Alan Stoleroff, Bruno Dias et Mohammad Barakeh. Isabel Allegro et Mário Ruivo se sont exprimés au nom du Mouvement pour les Droits du Peuple Palestinien et pour la Paix au Moyen-Orient (MPPM), organisateur de la réunion.

Saramago a commencé par trouver étrange l'absence de solidarité avec la cause palestinienne de la part des gouvernements des pays arabes : « Imaginez que demain l'on apprenne que les pays arabe aient signé une déclaration d'aide inconditionnelle au peuple palestinien. On dira que j'ai la fièvre », a dit l'auteur. « L'absence, pour le moins publique, de solidarité des pays arabe avec le peuple palestinien m'attriste ». « Certains d'entre eux », a poursuivi l'écrivain, « en sont déjà arrivés à passer un accord avec Israël, dans lequel ils reconnaissent la nécessité de deux États. Affirmation rhétorique, parce que tout cela est sans aucune conséquence. » Pour Saramago, les gouvernements successifs en Israël n'ont jamais eu qu'une idée, c'est d'en finir avec le peuple palestinien, un fantasme qu'ils n'ont pas pu mettre en oeuvre mais qui est toujours présent dans leurs rêves de pouvoir. « Je pense que tant qu'il y aura un palestinien vivant, l'holocauste continuera. » Concernant la (…) Lire la suite »

Manifeste de Madrid contre la guerre.

José SARAMAGO

Texte du manifeste contre la guerre prononcé au cours de la manifestation du 15 mars 2003 à Madrid par l’écrivain portugais José Saramago.

Traduction : José Movidas Rubio.

Ils croyaient que nous étions fatigués des manifestations et que nous leur avions laissé les mains libres pour poursuivre leur hallucinante course vers la guerre. Ils se sont trompés. Nous, qui manifestons aujourd'hui, ici et dans le monde entier, sommes comme cette petite mouche qui plante obstinément, encore et encore, son aiguillon sur les parties sensibles de la bête. En termes populaires, clairs et francs, nous sommes la mouche casse-couilles du pouvoir. Eux, ils veulent la guerre, mais nous, nous n'allons pas leur ficher la paix. Ni la première bombe ni la dernière de celles qui s'abattront sur l'Irak ne feront perdre sa vigueur et son autorité (nous aussi, nous avons de l'autorité) à notre engagement, mûri dans les consciences et proclamé dans les rues. Que ces messieurs-dames qui sont au pouvoir n'aillent pas dire que nous manifestons pour sauver la vie et le régime de Saddam Hussein. Ils mentent de toutes les dents de leurs bouches. Nous manifestons, c'est clair, pour (…) Lire la suite »