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Lettre ouverte à Evo Morales

Cher frère EVO

Je t’ai connu et invité à Pau il y a longtemps. Bien longtemps.
Lorsque tu étais traité par Washington comme un « narco-syndicaliste », et interdit d’escale, comme un vulgaire délinquant...

Je l’avais lu dans la presse cubaine et j’avais compris. Quand l’impérialisme désigne des ennemis, c’est qu’en règle générale, ils le méritent.

Les terroristes de la CIA et du Pentagone ne se trompent pas. Ils ont bon œil.

A l’université, nous avions dû équiper trois amphithéâtres : 3000 personnes s’y bousculèrent... pour José Bové, que j’avais également invité. Ce soir-là, les gens rassemblés ont pu rencontrer l’incarnation de la vraie politique. De toi émanaient une sérénité, une force, une pudeur, presque comme une timidité, car tu parlais au nom des tiens. Devenus les nôtres.

Tous comprirent que ta voix était collective, que tu « étais peuple ». Tu t’es présenté comme un porte-voix... d’où cette modestie, cet écho des racines, de la sagesse, de cinq siècles de résistance, cette fierté de communautés « ancestrales » et porteuses d’avenir, le « buen vivir ». Cela nous avait impressionné ; lorsque l’on est à un tel point investi de la confiance et de l’espoir de ses frères, on ne peut y déroger. On doit vivre humblement, être à la fois un exemple et un maillon de la chaîne.

L’été denier à Cochabamba tu m’avais invité au Sommet anti-impérialiste de protestation contre « l’affaire de l’avion ». Je m’y exprimais au nom de la France des communards, des Résistants, des Lumières... et j’avais lancé à tes côtés face à un flot humain, du haut d’un viaduc : « les populistes sont ceux qui font des promesses et ne les tiennent pas (...) le gouvernement est devenu « le caniche des États-Unis », « François Hollande ne nous représente pas. Il rabaisse la France (...) »

« Ce qui se joue en Bolivie, au Venezuela, en Equateur, c’est aussi notre avenir ».

Merci, frère et camarade Evo, Evo-peuple, Evo collectif, Aymara, Quechua, Palestinien, Kurde, sans-terre, cocalero, mineur, chaviste, guérillero, fralib, jornalero andalou... tu nous rends le monde plus respirable, plus humain, plus beau.

Jean ORTIZ

Photo : Bové, Morales et Ortiz à Pau.

»» https://www.humanite.fr/blogs/lettre-ouverte-evo-morales-554430
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Si j’étais le président, je pourrais arrêter le terrorisme contre les Etats-Unis en quelques jours. Définitivement. D’abord je demanderais pardon - très publiquement et très sincèrement - à tous les veuves et orphelins, les victimes de tortures et les pauvres, et les millions et millions d’autres victimes de l’Impérialisme Américain. Puis j’annoncerais la fin des interventions des Etats-Unis à travers le monde et j’informerais Israël qu’il n’est plus le 51ème Etat de l’Union mais - bizarrement - un pays étranger. Je réduirais alors le budget militaire d’au moins 90% et consacrerais les économies réalisées à indemniser nos victimes et à réparer les dégâts provoqués par nos bombardements. Il y aurait suffisamment d’argent. Savez-vous à combien s’élève le budget militaire pour une année ? Une seule année. A plus de 20.000 dollars par heure depuis la naissance de Jésus Christ.

Voilà ce que je ferais au cours de mes trois premiers jours à la Maison Blanche.

Le quatrième jour, je serais assassiné.

William Blum

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