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Thème : Russie

De la « maison commune Européenne » de Gorbachev à la structure de sécurité pan-européenne de Poutine

Alison KATZ

Dans un discours devant le Conseil de l’Europe, le 6 juillet 1989, le Premier Secrétaire du Parti Communiste de l’Union soviétique, Mikhael Gorbachev, présentait son projet pour l’édification d’une « Maison commune européenne » qui inclurait la Russie, sans aucune alliance militaire hostile à l’intérieur (donc, ni le Pacte de Varsovie ni l’OTAN).

Le 17 décembre 2021, Vladimir Poutine a soumis pour négociation, deux projets de traité de sécurité mutuelle, paneuropéenne ; un entre la Russie et les Etats-Unis et un entre la Russie et l’OTAN. Les préoccupations légitimes en matière de sécurité et les propositions de garanties de sécurité présentées par les deux dirigeants, à trente-deux années d’intervalle, ont été ignorées par l’Occident d’une manière arrogante et hautement irresponsable (1). Avec le résultat prévisible que nous voyons aujourd’hui. L’Ukraine est détruite et sa défaite semble imminente. L’issue la plus probable des négociations qui auront lieu, sera le statut neutre de l’Ukraine (vis-à-vis de l’OTAN) et l’autonomie des provinces de Louhansk et de Donetsk, conformément aux accords de Minsk. Ce sont précisément les deux principales revendications formulées par la Russie dans les années qui ont précédé l’invasion de février 2022. 340 000 personnes (dont 10 000 civils) sont mortes ou ont été blessées et un pays (encore un !) est détruit . . . pour (...) Lire la suite »

Le discours dominant occidental et ses contradictions

Djamel LABIDI

La pensée dominante occidentale raconte la crise géopolitique majeure actuelle et, probablement la perçoit effectivement, à travers un discours qui est, à nos yeux étonnés, un océan de contradictions.

On pourrait se contenter de dire qu'il s'agit d'une pensée exacerbée, produite dans les conditions du conflit actuel (Ukraine, Palestine etc..), et donc d'une pensée, désormais, essentiellement propagandiste, qui ne se préoccupe pas, en temps de guerre, de nuances, de vérité et de rationalité. C'est certes un niveau d'explication mais il faut aller plus loin. On pourra alors s'apercevoir qu'il s'agit en fait d'un rapport dégradé avec la réalité, le plus souvent d'un déni de celle-ci, et, peut-être même, des symptômes d'une crise civilisationnelle profonde. Mais avant, commençons par quelques exemples significatifs. "L'Occident n'est pas en guerre" On réclame, par exemple, à cors et à cris, dans le système médiatico-politique occidental, une économie de guerre tout en affirmant, sans ciller, que "l'Occident n'est pas en guerre". On accuse les partisans de la paix "d'être en réalité ceux de la défaite". De quelle défaite s'agit-il ? Si c'est celle de l'Ukraine, est-elle celle de l'Occident ? Si, (...) Lire la suite »

Mon Dieu, la Russie et la Chine vont piller l’Afrique …

2ccr
... Alors que nous, nous leur apportions la « civilisation » ! A chaque fois, je suis étonné de la manière dont on caricature les activités russes ou chinoises en Afrique. Enfin, à demi étonné, car je reconnais que les médias font bien leur job. La grande partie des gens qui abordent cette question, disent sûr d’eux « les Russes et les Chinois vont piller l’Afrique ». Sur quelles études basent-il leurs affirmations ? Aucune, mais comme nous sommes tous pareils, les Russes et les Chinois ne sont pas différents, et donc ils les exploiteront et les pilleront ! Est-ce qu’au fond d’eux, ces personnes ne se sentent pas, inconsciemment, responsables de ce que nos gouvernements, nos pays, ont fait subir à l’Afrique depuis plus de trois siècles ? Est-ce une façon de se déculpabiliser ? Au fond, nous ne serions pas pires que les autres et donc les Russes et les Chinois feront forcement pareil, c’est obligé, c’est la loi des dominants, c’est comme ça un point c’est tout ! D’ailleurs, ça fait maintenant 20 ans (...) Lire la suite »

Vu de Chine. Les élections présidentielles russes de 2024 vont bouleverser le monde. Les médias français s’affolent.

Jean PEGOURET

(Logo : queue devant le consulat de Russieà Shanghaï le 17 mars 2024)

L’attentat politique le plus important d’après la fin de la guerre froide qui rend possible la redéfinition des rapports géopolitiques mondiaux. Les élections présidentielles russes qui se sont tenues entre le 15 et le 17 mars 2024 ont mobilisé 77% des électeurs inscrits, décrit comme un record de participation. Ce chiffre lui-même est plus édifiant que les 88% qui ont choisi de reconduire Vladimir Poutine à la tête de la Fédération de Russie.

Les Russes ont rejeté les règles revendiquées comme universelles par l’hégémon de Washington et ses vassaux occidentaux depuis la fin de la guerre froide. Ils ont aussi massivement manifesté que le moment n’était pas venu, en pleine guerre par procuration de l’OTAN contre la Russie sur le sol de l’Ukraine, de « changer de cheval au milieu du gué ». Les Russes savent aussi que Poutine est le dirigeant qui, en 25 ans, a sorti la Russie du marasme des années 90 suivant la dissolution de l’Union Soviétique, a su faire de ce que les Occidentaux qualifiaient avec sarcasme de « station-service déguisée en pays » la première économie européenne en parité de pouvoir d’achat malgré les sanctions occidentales unilatérales et nouer des partenariats géostratégiques solides avec des voisins en Orient et dans le reste du monde. Le Président Poutine a désormais les mains libres pour conduire le programme de développement de la Fédération qu’il a annoncé le 29 février 2024, la guerre contre l’OTAN en Ukraine et faire valoir (...) Lire la suite »

L’arnaque de 1995 : pourquoi Poutine gagne

Pino ARLACCHI

Poutine a de nouveau remporté les élections, et son succès semble être une énigme pour de nombreux commentateurs. J'ai connu et visité plusieurs fois la Russie post-communiste, celle des années 1990. La Russie d'Eltsine : un État à l'agonie dont les plus grands architectes et bénéficiaires étaient les gouvernements occidentaux associés aux oligarques du style Khodorkovsky et Berezovsky. Un État en euthanasie, amoureusement assisté par la finance occidentale, qui avait saisi l'occasion de la chute du communisme pour bâtir une montagne d'argent sur lui. Ce sont les banques européennes et américaines qui ont accaparé l'argent des oligarques et contribué à mener un grand pays au bord de la faillite.

L'élite criminelle la plus proche des oligarques amis d'Eltsine était les patrons de Cosa Nostra. Même férocité, même proterité politique masquée, chez les Russes, par un niveau de richesse, d'éducation et de statut social bien supérieur. Les anciens chevriers des Corleone n'ont jamais rêvé des niveaux d'opulence et de sophistication des magnats du crime russes. Le chef de la mafia russe était Boris Berezovsky, celui que l'on interviewait en tant que réfugié politique en Angleterre. Un homme capable d'ordonner un assassinat dans la matinée, puis d'aller dîner avec un George Soros déterminé à le rédimer. Berezovsky était mathématicien, membre de l'Académie des sciences de Russie, et Khodorkovsky lui-même était un important dirigeant du parti. Les autres patrons étaient tous connus du grand public en tant que parlementaires, hommes d'affaires, maires, propriétaires de journaux et de télévisions. Sans ce niveau intellectuel et politique, l'oligarchie criminelle russe n'aurait pas pu concevoir ce qui est à ce (...) Lire la suite »

Le massacre de Moscou

Oleg NESTERENKO
Plus personne au monde n’ignore l’événement qui a eu lieu à Moscou, le 22 mars 2024 : l’acte terroriste qui a emporté la vie de 139 victimes civils, dont trois enfants, et a fait 182 blessés, selon le dernier bilan du comité d'enquête russe. Nul besoin de mentionner les détails de la barbarie qui a eu lieu, dont l’égorgement face à la caméra d’un blessé par balle déjà couché par terre, le tir à bout portant dans la tête d’une fillette et tant d’autres moments d’horreur pour comprendre que ce ne sont pas des êtres humains, mais des animaux sans âme que sont les exécutants, les organisateurs et les commanditaires de ce macabre évènement. Le récit Occidental La réaction immédiate des EU désignant l’organisation terroriste « l’Etat Islamique » en tant que commanditaire, organisateur et exécutant unique du crime - et ceci sans la présentation de la moindre preuve sérieuse à l’appui - est un récit de plus suivi en écho par l’ensemble des pays-satellites étasuniens et introduit dans le but de manipuler l’opinion des (...) Lire la suite »

La Russie & la Chine opposent leur veto à la résolution “inutile” proposée par Biden au Conseil de sécurité de l’ONU

THE CRADLE

L'ambassadeur de Moscou à l'ONU a critiqué cette résolution, déclarant qu'elle n'empêcherait en rien la « liquidation » de la population de Gaza.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a bloqué le 22 mars une résolution proposée par les Etats-Unis pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza conditionné par libération des prisonniers israéliens détenus par le Hamas, suite aux vetos de la Russie et de la Chine. 11 pays ont voté en faveur de la résolution, trois contre, et un s’est abstenu. La résolution proposée par les États-Unis appelait à un cessez-le-feu immédiat, mais sans mentionner ni les délais ni le caractère permanent ou temporaire du cessez-le-feu. Israël a continué à affirmer qu'un cessez-le-feu immédiat constituerait sa défaite dans ce conflit. Nous ne tolérerons plus de résolutions inutiles qui ne nous mènent nulle part sans réel appel au cessez-le-feu. Israël aurait ainsi les mains libres et toute la bande de Gaza, ainsi que la totalité de sa population, devrait faire face à la destruction, à la dévastation ou à l'expulsion a déclaré l'ambassadeur russe à l'ONU, Vasily Nebenzia, à propos du vote, en faisant référence à la ville de Rafah, qui, (...) Lire la suite »

À propos du « Mémorandum tuniso-russe de coopération en matière électorale »

Salah HORCHANI
À priori, les diverses positions de notre président, je préfère ne pas en parler Bien que ma voix s’applique à être une voix de lutte contre toutes les injustices, en vérité Car, par son Décret-loi liberticide 54, le droit à la libre expression a été plombé [1] Et celui qui le critique ou ne se soumet pas à son magistère, se trouver en prison, pourrait Pour plusieurs années, ne serait-ce que pour un post perçu diffamateur, sur les réseaux sociaux, publié [2] Beaucoup de voix d’opposants se sont tues, depuis que le triste Décret-loi liberticide fut promulgué Cependant, un principe injuste, par Benyamin Netanyahou et Vladimir Poutine, partagé À savoir, dans le monde, la force est loi et c’est la fin du droit international, et son respect Assise de l’occupation de la Palestine et de l’Ukraine, qui a commencé d’abord par la Crimée M’astreint à être critique face au « Mémorandum de coopération en matière électorale » qu’il vient de signer Avec le dernier nommé, Mémorandum qui a été, par le président de (...) Lire la suite »

La couverture de la Russie par les médias occidentaux est extrêmement dangereuse et ne fait qu’empirer

Glenn DIESEN

L'auto-illusion pratiquée par les journalistes qui écrivent sur le pays a des conséquences désastreuses.

La couverture médiatique occidentale de chaque élection russe est mauvaise. Mais cette fois-ci, c'est encore pire que d'habitude. Au lieu de s'insurger contre l'incompétence affichée, il est plus constructif d'explorer les raisons pour lesquelles les discussions rationnelles sur le pays continuent de sembler impossibles. Sans parler des conséquences désastreuses de cette auto-illusion permanente. Raison ou conformité au groupe L'une des premières choses que l'on apprend en sociologie, c'est que l'être humain est en lutte permanente entre l'instinct et la raison. Au cours de dizaines de milliers d'années, nous avons développé l'instinct d'organisation en groupes comme source de sécurité. C'est le résultat de l'évolution biologique, la survie exigeant que nous nous organisions en "nous" contre "eux". La loyauté au sein du groupe est renforcée par l'attribution d'identités contrastées du "nous" vertueux contre "l'autre" maléfique, ce qui permet d'empêcher un individu de trop s'éloigner de la meute. (...) Lire la suite »

Guère épais

Xiao PIGNOUF

C'est peut-être une blessure d'orgueil que son annuel bain de gueux lui avait laissée la veille. Puisqu'il ne pouvait plus s'attarder à un endroit sans se faire insulter par des passants en colère, le service de sécurité présidentiel l'avait charrié d'un recoin à l'autre du Salon comme un vulgaire sac de topinambours pour lui éviter les jets d'oeufs frais au gré des invectives paysannes... Ou bien encore galvanisé par ses remontrances de manager de fast-food à un quarteron de bouseux qui s'est docilement laissé houspiller par ce quarantenaire aux allures de minet, pourtant copie conforme du conseiller bancaire auquel ils avaient si souvent rêvé de mettre un coup de douze, il a dû ouvrir les yeux ce matin-là avec l'envie d'en découdre. Quoiqu'il en soit, comme on avait dressé quelques étendards et tables en U dans les salons dorés de son palais, il a fait convoquer la piétaille médiatique pour l'occasion car il avait un truc important à déclarer.

Ce truc, c'était la guerre. Pas contre un petit état africain ou quelques djihadistes en sandalettes dans des 4x4. Non, non. La guerre contre la Russie, pas moins. Et soudainement nous incombe la tâche de comprendre pourquoi diantre croit-il avoir l'envergure pour une tâche sur laquelle les plus grandes armées de l'histoire se sont cassées les dents. Pas étonnant du coup qu'il ait pris tout le monde de court. C'est vrai que ces derniers temps, depuis que les Américains se retirent en catimini de leur implication en Ukraine - leurs objectifs remplis, c'est-à-dire la rupture des relations russo-européennes et le suicide économique de l'UE ; de l'Allemagne surtout - on s'est cru l'audace d'espérer, très brièvement, et Poutine aussi vraisemblablement, que l'Ouest allait enfin se résigner à écouter la Russie et obliger l'Ukraine à ouvrir la porte des négociations, en dépit des manoeuvres inutiles du VRP de Kiev. C'était sans compter quelques jusqu'au-boutistes dont nous avons aujourd'hui l'affliction de (...) Lire la suite »
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