20 

5 films pour ouvrir les yeux sur la Palestine

Je viens de voir un documentaire qui m’a profondément ému : 5 caméras brisées de Emad Burnat et Guy Davidi (en salles depuis le 20 février). En sortant de l’Espace Saint-Michel - un cinéma parisien qui mérite d’être soutenu pour sa programmation intelligente et courageuse -, je me sens obligé d’écrire ce texte. C’est la première fois qu’une telle injonction s’impose à moi après avoir vu un film (et j’en vois beaucoup... beaucoup).

Avant de parler de 5 caméras brisées, je tiens à dire que je ne suis pas un spécialiste de ce qu’il est convenu d’appeler le « conflit israélo-palestinien ». Je m’intéresse à cette question depuis quatre ou cinq ans seulement ; j’ai lu quelques livres, un grand nombre d’articles, j’ai vu des documentaires, des reportages, mais je ne revendique aucune expertise.

J’ajoute que je ne fais partie d’aucun mouvement de solidarité, d’aucune association de soutien à la cause palestinienne, je n’ai participé à aucune manifestation, si ce n’est à celle qui a eu lieu le 18 janvier 2011 devant le Panthéon pour protester contre l’interdiction d’une conférence à l’École normale supérieure (1).

Si je considère aujourd’hui comme une évidence que le peuple palestinien est victime d’une immense injustice et que ses souffrances devraient révolter toute conscience en état de fonctionnement, c’est notamment grâce au cinéma documentaire. Mon but principal ici n’est pas de convaincre de la légitimité de la cause palestinienne, je veux simplement inciter ceux qui ne savent pas quelle position adopter (ou ne veulent en adopter aucune), ceux qui pensent que les torts sont partagés, voire ceux qui soutiennent la politique d’Israël (rêvons...), à voir cinq films documentaires. Un ou deux, ce serait déjà bien. Cela ne prendra que quelques heures.

Le plus récent, 5 caméras brisées, dont voici la bande-annonce, montre le combat non-violent des habitants du village palestinien de Bil’in en Cisjordanie contre l’installation d’un mur de séparation qui exproprie de fait ces paysans d’une grande partie de leurs terres, et cela afin d’étendre la colonie juive de Modi’in Illit. Avec une caméra achetée en 2005 pour filmer les premiers jours de son quatrième fils, Emad Burnat documente parallèlement la résistance de son village. Pendant cinq ans, il enregistre la vie de Bil’in, de ses proches, et suit l’évolution de la lutte contre la colonisation. Les manifestations pacifiques sont parfois violemment réprimées par l’armée israélienne ; il y a de nombreux blessés, et des morts. Emad Burnat sera lui-même blessé à plusieurs reprises. Malgré la destruction de cinq caméras, il continuera de filmer avec obstination. Il continue encore aujourd’hui.

Le co-réalisateur de 5 caméras brisées, Guy Davidi, est un juif israélien qui a participé dès 2005 aux manifestations de Bil’in (2). On voit d’ailleurs dans le film d’autres militants israéliens luttant aux côtés des Palestiniens.

Vous l’avez compris, je recommande au plus haut point ce documentaire beau et fort. Cette chronique personnelle d’un combat collectif non-violent donne du courage, elle rend humble aussi ; on ne peut qu’être admiratif devant la détermination pacifique des manifestants. Mais on ressent également de l’indignation, de la colère, face aux injustices et violences commises par l’armée israélienne et les colons.

Je mets au défi ceux qui doutent de la légitimité de la cause palestinienne de s’exposer à ce film et de sortir de la salle sans avoir été ébranlés (au moins un peu) dans leur position.

Malgré une sélection aux Oscars pour le prix du meilleur documentaire, 5 caméras brisées bénéficie d’une sortie très discrète en France. Seulement douze copies sont en circulation. Il est donc important d’aller le voir au cinéma et de faire fonctionner le bouche à oreille pour soutenir la diffusion.

Un seul film ne suffira probablement pas à convaincre les sceptiques, a fortiori ceux qui sont hostiles. Par « chance », la production de qualité est abondante sur le conflit israélo-palestinien. Pour ma part, je recommande ces quatre autres documentaires qui abordent différents aspects du sujet (3) :

Rachel de Simone Bitton (2009) : la réalisatrice franco-israélienne fait un portrait de Rachel Corrie, une activiste pacifique américaine tuée en 2003 - elle avait 23 ans - par un bulldozer militaire israélien alors qu’elle menait une action de protestation non-violente contre la destruction de maisons palestiniennes à Rafah, ville située au sud de la bande de Gaza. (Voir la bande-annonce.)

 

Gaza-strophe, Palestine de Samir Abdallah et Khéridine Mabrouk (2011) : juste après la meurtrière opération militaire « Plomb durci » (2008-2009), deux documentaristes - l’un franco-égyptien, l’autre algérien - pénètrent avec des délégués du Centre palestinien des droits de l’homme dans la bande de Gaza dévastée. Ils filment ce qu’ils voient, recueillent les témoignages des Gazaouis qu’ils rencontrent. (Voir la bande-annonce.)

 

Feu sur le Marmara de David Segarra (2011) : un journaliste espagnol de la chaîne teleSUR raconte l’histoire de la « flottille de la liberté », ce convoi humanitaire parti en mai 2010 pour rompre le blocus de Gaza et acheminer de l’aide aux habitants. A partir de témoignages et d’images prises par des journalistes et des activistes, nous revivons notamment l’assaut des commandos israéliens - dans les eaux internationales - sur le navire Mavi Marmara (le 31 mai). Cet assaut fit neuf morts parmi les passagers et de nombreux blessés (4).

 

My Land de Nabil Ayouch (2012) : le cinéaste franco-marocain montre à des Israéliens - principalement des jeunes - les témoignages filmés de réfugiés palestiniens qui vivaient dans la même région avant eux mais qui durent prendre la fuite lors de la guerre de 1948. Leurs terres ont été colonisées, ils vivent depuis plus de 60 ans dans des camps au Liban. Confrontés à la parole digne de ces vieux palestiniens meurtris par l’exil, les Israéliens réagissent de différentes façons. (Voir la bande-annonce.)

 

Regardez ces films et jugez par vous-même. Renseignez-vous sur les événements relatés, vérifiez tel ou tel point, informez-vous sur les réalisateurs, sur leurs motivations ; le mieux étant de commencer par prendre connaissance de ce qu’ils en disent eux-mêmes (articles, interviews, entretiens (5)).

Je ne demande à personne d’adopter une approche exclusivement « émotionnelle » ou « compassionnelle » (ce qui d’ailleurs ne veut pas dire grand-chose). Il faut aborder ce sujet de façon rationnelle et ouverte, ce qui n’exclut pas l’émotion, l’empathie - on oppose souvent à tort raison et émotion (6). Considérer que ces films sont biaisés ou manipulateurs est recevable à condition qu’on le démontre par des arguments probants. En revanche il ne serait pas rationnel de supposer a priori que ces documentaires sont malhonnêtes et « idéologiques ».

Pour être valable - fondé -, un jugement moral et/ou politique doit être informé, c’est-à -dire étayé par des faits et une appréciation la plus objective possible de la situation. Aussi, j’ai envie de poser une simple question à ceux qui sont indifférents au sort des Palestiniens, à ceux qui estiment qu’Israël est dans son bon droit, à ceux qui ne trouvent rien à redire au fait que le gouvernement français, suivant servilement les États-Unis et l’Union européenne, soutienne la « seule démocratie du Moyen-Orient »... Voici cette question : que savez-vous de ce qui se passe là -bas ?

Laurent Dauré

Notes :

1) Avec Stéphane Hessel en invité principal, la conférence annulée par la direction de l’ENS devait porter sur la criminalisation du mouvement militant en faveur du boycott d’Israël (campagne internationale Boycott-Désinvestissement-Sanctions - BDS).

2) Guy Davidi est réalisateur de documentaires et professeur de cinéma. Il a été d’une aide précieuse dans la fabrication et la diffusion du film.

3) J’ai choisi de ne parler que de cinq films, on pourrait bien sûr en mentionner d’autres. Je pense notamment à Pour un seul de mes deux yeux du réalisateur israélien Avi Mograbi (2005).

4) Feu sur le Marmara n’a pas encore été diffusé en France (et il est peu probable qu’il le soit). On peut heureusement voir le film en intégralité ici.

5) Je conseille par exemple cet entretien avec Emad Burnat et Guy Davidi.

6) Sur ce sujet, je profite de l’occasion pour recommander la lecture de L’Erreur de Descartes : la raison des émotions (Odile Jacob, 1995) du professeur de neurosciences Antonio R. Damasio.

COMMENTAIRES  

28/02/2013 11:47 par babelouest

On pourra ajouter Route 60, d’Alaa Ashkar, que j’ai pu visionner intégralement en tant que co-producteur, et qui est en cours de finition. Très touchant, en sa pudeur qui réussit à montrer ce qui fait mal.

28/02/2013 12:39 par Zap Pow

Anecdote : Emad Burnat, qui se rendait à la cérémonie des Oscars avec femme et enfant, a failli être refoulé par les autorités américaines : apparence louche, nom louche, passeport louche, et motif du voyage incroyable (un Palestinien nominé aux Oscars !). Il a appelé son ami Michael Moore à son secours, qui a remué ciel et terre, et finalement Emad Burnat a pu assister à la cérémonie.

28/02/2013 12:45 par Jacques Richaud

’Chaque personne est un arbre...’

Je viens de visionner « Feu sur le Marmara » …. Un grand, un très grand document vénézuélien. Bien plus qu’un "˜reportage’, une leçon sur la détermination des hommes et des femmes qui ont partagé cette action militante exemplaire.

Ils se sont heurtés, avec neuf morts et cinquante trois blessés, à la sauvagerie sioniste.
Mais ce sont eux, d’autres comme eux aussi, qui inversent le rapport de force ; qui ont permis le déblocage partiel de la frontière de Rafah avec l’Egypte ; qui ont ouvert les yeux du monde sur la vraie nature et la barbarie du sionisme réel, face à une action pacifiste…

En fin de film, un militant résume "˜Chaque personne est un arbre, tu le tues par-dessus, par-dessous il repousse…’

Pas du plus bel hommage à l’engagement, au lendemain de la mort de Stéphane Hessel.
- Les sionistes crachent sur son cadavre, l’un d’eux même parle de "˜pisser’, comme l’ont fait avant lui les soldats US sur des cadavres de paysans afghans en résistance.
- Les sionistes arrachent les arbres par milliers, leur démence est totale et inhumaine…

Stéphane Hessel était lui aussi un arbre…
Les pousses seront verdoyantes …
Merci à LGS pour avoir communiqué le lien de ce magnifique "˜Feu sur Marmara’
La hora de los horos... ’L’heure des brasiers’ commence contre les injustices...

Jacques Richaud

28/02/2013 13:10 par Salah

Belle conclusion ! Honnête et intègre.
J’aimerais conseiller un autre documentaire qui traite de la volonté des puissants de lier antisémitisme et antisionisme et de la force de frappe idéologique,propagandiste,des défenseurs d’Israël (ce qui,à mon sens,explique tout à fait un tel détachement général de la réalité palestinienne).Ce film s’appelle "Defamation" de Yoav Shamir,créé de sa propre initiative et de bonne foi en tant que citoyen Israélien.

28/02/2013 20:19 par Vagabond

Espérons que les souffrances palestiniennes seront enfin connues de ceux qui peuvent changer les choses même si chacun peut le faire à son niveau, ne serait-ce qu’en en parlant autour de soi.
Je me rends compte que rares sont les personnes qui connaissent ces souffrances en France et qui se sentent concernées.

28/02/2013 22:28 par skeol

Pour moi le "meilleur" que j’ ai vu est "les enfants d’arna" de Juliano Mer Khamis.J’ ai reçu une vrai claque.
Voici le lien pour ceux que cela intéresse : http://www.dailymotion.com/video/x596fh_palestine-les-enfants-d-arna-julian_news#.US_KrDdtWCA

01/03/2013 17:58 par transes en France

Et les documentaires faits par des Palestiniens en autonomie, où sont-ils ?

Le premier docu, est, en effet, de l’initiative d’un Palestinien, mais il a été monté par un Israélien. Oh, pas un oppresseur, certes, mais quelqu’un avec, forcément, ses propres préjugés et ses limites.
Ensuite, je ne sais pas pourquoi, mais les films - en particulier sur le Moyen-Orient - qui vont jusqu’à être sélectionnés à Hollywood, je ne fais pas vraiment confiance …
C’est que cela ne devait pas être bien subversif, tout ça, hein ?

Le film qui a remporté l’oscar du meilleur film est "Argo", un film qui raconte comment un agent de la CIA réussit à sauver six employés de l’ambassade américaine à Téhéran. Un film de propagande anti-iranienne, évidemment.

Quant à un autre film-phare, c’est " Zero Dark Thirty", encore à la gloire de la CIA et qui raconte la traque de dix ans et l’assassinat de Ben Laden, alors qu’il était désarmé (un peu ridicule, pourtant, si on demande mon avis, quand BL vivait, soi-disant, dans une maison, au vu et au su de tous, alors que Saddam H a été retrouvé au fin fond d’une grotte en moins de temps qu’il faut pour le dire).
Un film qui présente la torture et les assassinats comme étant légitimes si c’est pour la "bonne cause" des Etats-Unis, confrontés, pauvres agneaux, à un monde de barbus hostiles et cruels.

Et puis, ce documentaire sur Bi’lin a été financé, entre autres, par des fonds US et Israéliens. Etonnant, non ?
Et enfin, j’ai vu dans une interview de Democracy Now ! que ce petit paysan palestinien de Bi’lin parlait parfaitement anglais …

Alors, avec tout ça, je doute …

Pour les autres documentaires, ce ne sont pas des Palestiniens qui les ont réalisés, juste des gens qui parlent d’eux et donnent la parole à certains. Même si cela part d’un bon sentiment, évidemment. Mais pourquoi parle-t-on toujours à la place de ceux qui vivent véritablement les événements, et en fait-on une dramatisation acceptable pour le reste du monde (son, musique et images) et pour Hollywood, si c’est possible, comme si c’était une fiction ?

Alors, tous ces films sont certainement dignes d’intérêt, mais moi, ce que je voudrais voir, ce sont des documentaires réalisés par les Palestiniens eux-mêmes - en particulier à Gaza - sans qu’ils soient chapeautés et sponsorisés par les mouvements pro-palestiniens, un peu trop bien intentionnés, qui déclarent soutenir la Palestine et qui se font du bien en faisant le bien.

Les Palestiniens seront-ils toujours considérés comme des assistés et des mineurs, alors que c’est nous qui devrions prendre des leçons de résistance auprès d’eux ?

Merci à skeol pour le lien, j’ai regardé la première partie, il me tarde de pouvoir voir les suivantes. Cela semble correspondre davantage à mes espérances.

01/03/2013 19:27 par Eric

bonjour

bien d’accord avec le dernier commentaire

je vous conseille le film magnifique d’Anne Marie Jacir "le sel de la mer" peu de gens en parlent
il y a aussi le classique "la porte du soleil" de Yousry Nasrallah
et Paradise Now d’Hani Abu Assad

et dans un autre genre
The Promise le chef d’oeuvre de Peter Kosminsky un réalisateur britannique. le film remonte aux sources, avant 1948 lorsque la Palestine était sous mandat britannique. Magistral !

Eric Colonna

01/03/2013 22:33 par Benjabulle

@ transes en France

Voyez tous ces films d’abord, doutez ensuite.

Cordialement

01/03/2013 23:08 par Frédéric
02/03/2013 00:52 par transes en France

@ Eric : merci pour les références. Je vais voir ça.

02/03/2013 12:58 par Laurent Dauré

@transes en France

Je vous trouve bien injuste avec Emad Burnat. Tout d’abord, il serait judicieux et prudent de voir 5 caméras brisées avant d’exprimer de tels jugements. Vous dépossédez en quelque sorte Emad Burnat de son statut d’auteur, mais aussi de son autonomie et de son libre arbitre ; or, même s’il a reçu l’aide de Guy Davidi, il n’y pas de raison de considérer que ce documentaire n’est pas son oeuvre à part entière ou qu’il désapprouve le fruit de sa collaboration avec Davidi.

Quant à ce dernier, qu’est-ce qui vous permet de soupçonner que son combat en faveur des Palestiniens est "forcément" contaminé par des "préjugés" et des "limites" ? Avez-vous lu l’entretien que je mentionne dans l’article ? Il me semble que c’est une bonne base de discussion.

S’agissant des Oscars, vous avez parfaitement raison d’être suspicieux et Argo est en effet un film anti-Iran et pro-CIA (l’agence de renseignements est montrée comme une force incomprise qui agit dans l’ombre pour le bien...). Cela dit, vous aurez remarqué, d’une part, que 5 caméras brisées a été beaucoup moins médiatisé, et c’est peu dire, que le film de Ben Affleck ou que celui de Kathryn Bigelow (Zero Dark Thirty), et d’autre part, qu’il n’a pas obtenu le prix du meilleur documentaire - qui est par ailleurs moins "stratégique" et en vue que le prix du meilleur film -, prix qui n’a pas non plus été remis à The Gatekeepers, ce documentaire qui était aussi en compétition et qui constitue apparemment (je ne l’ai pas encore vu) une condamnation sans appel de la politique d’Israël. Nous pourrons vérifier cela le 5 mars lors de sa diffusion sur Arte.

Sinon, le fait qu’Emad Burnat parle l’anglais n’est en rien surprenant si l’on prend en compte le fait qu’il est devenu journaliste et qu’il correspond avec des médias anglophones depuis plusieurs années. Un Palestinien peut apprendre l’anglais sans devenir suspect, non ? Je vous trouve particulièrement injuste sur ce point car votre accusation implicite est aussi grave qu’infondée.

Pour finir et concernant le financement de 5 caméras brisées, je vous suggère de prendre connaissance de cet article.

Je suis bien sûr disposé à débattre davantage mais je vous demande de bien vouloir visionner le film au préalable.

03/03/2013 12:01 par transes en France

@benjabulle : doutez d’abord, cela vous permettra de réfléchir ensuite.

@Frédéric : aucun risque, contrairement à vous, apparemment, je ne vais pas sur les sites de fachos.

@Laurent Dauré

Je ne vois pas en quoi je serais "injuste" avec Emad Burnat : je n’ai pas parlé de lui, sauf pour dire qu’il parlait anglais.
D’ailleurs, vous affirmez :" "Sinon, le fait qu’Emad Burnat parle l’anglais n’est en rien surprenant si l’on prend en compte le fait qu’il est devenu journaliste …" mais, où avez-vous donc pris cela ? Ce n’est pas ce qui est dit par tous les médias, qui le présentent comme "paysan" ou "cueilleur d’olives".
Et comment pourrait-il avoir désormais un statut de journaliste, alors que ce qu’il a fait, c’est filmer les événements de son village et assurer la promotion du film ? On deviendrait, donc, journaliste en correspondant seulement avec les médias ?
D’autre part, le fait qu’il serait devenu "journaliste" ne justifie aucunement qu’il parle anglais couramment.

Ensuite, vous estimez qu’il serait "judicieux et prudent de voir 5 caméras brisées avant d’exprimer de tels jugements" : je n’ai pas parlé du contenu du film, là non plus, mais du contexte, dont on peut retrouver partout sur Internet la même version.

"Vous dépossédez en quelque sorte Emad Burnat de son statut d’auteur, mais aussi de son autonomie et de son libre arbitre" : ah bon ? Tout ça ?
Vous n’avez sans doute jamais collaboré à un travail pour ignorer qu’automatiquement l’un influence l’autre et vice-versa, sinon à quoi servirait-il de collaborer, autant agir en "autonomie", non ?

Et cette collaboration n’est tout de même pas superficielle et uniquement technique.
Guy Davidi n’a pas travaillé sous la direction de Burnat (d’ailleurs, ils cosignent le documentaire et en font la promotion ensemble), c’est lui qui a tout de même écrit le texte que dit Emad Burnat, car, dit-il :

"je pense que la qualité de cette voix résulte de l’alliance de nos deux sensibilités et j’ai une approche très poétique de la langue. Je me suis inspiré de mon expérience à Bil’in, et des conversations que j’ai pu avoir avec les habitants sur place".

On ne peut être plus explicite. Je ne rêve, donc, pas : c’est dans le texte que vous proposez en lecture et que j’ai bien lu avant d’écrire mon commentaire, peut-être plus attentivement que vous.

"Qu’est-ce qui vous permet de soupçonner que son combat en faveur des Palestiniens est "forcément" contaminé par des "préjugés" et des "limites""

Veuillez ne pas interpréter ce que je dis :
1 - je n’ai pas parlé de "contamination"
2 - je ne "soupçonne" rien du tout, et Davidi est certainement sincère, mais j’affirme que leur point de vue est "forcément" différent.
Car, comme tous ceux qui ont le courage d’aller soutenir les Palestiniens, il a toujours la possibilité de rentrer chez lui, et n’est pas, donc, nu et cru à la merci d’une force occupante.
Il me semble qu’il n’est pas difficile de saisir que cela change le point de vue, aussi empathique que puisse être celui de l’observateur, sans que ce soit pris pour de la médisance ou de la mesquinerie.

D’autre part, quand deux personnes collaborent, elles le font chacune avec leur vécu. N’importe qui peut comprendre cela. Et dans le cas du film, un film militant de surcroit, il est clair que l’un ne s’est pas effacé devant l’autre et si la base, c’est ce qui a été filmé par l’un, il a bien fallu trier des km de pellicule et, déjà cela signifie qu’il y a eu choix, et donc, censure et "limites".

Je n’en dis pas plus que cela, parce que je ne sais pas ce qui s’est passé entre eux, qui était le plus virulent et qui était le plus modéré. N’extrapolez donc pas.
Mais c’est une évidence dans le cas de toute collaboration, et, en particulier, en ce qui concerne des images. L’objectivité n’existe pas, puisqu’il y a obligatoirement choix entre ce qu’on montre et ce qu’on ne va pas montrer, et que le commentaire qui est fait de l’image ajoute une nouvelle subjectivité.
Et un documentaire, c’est, justement, une somme de choix et de subjectivités.

Je ne suis pas, moi, novice dans le soutien des Palestiniens et de leurs luttes.
Je ne découvre donc pas ce qu’ils subissent depuis des décennies et ce n’est pas un film, promu par la "communauté internationale", qui plus est, qui va m’ébranler plus qu’un autre. Je comprends, cependant, que certains aient besoin de cela pour être confrontés à la sinistre réalité.
Mais, cela fait des années qu’il y a des articles concernant Bi’lin (et d’autres villages concernés par le mur d’apartheid) et la résistance non-violente des villageois.
L’histoire de Bassem Abu Rahme, elle est bien connue, et ce n’est pas le seul à être mort lors de manifestations pacifiques contre la construction du mur (quelques exemples : ici, où on voit, justement, la vidéo de la mort de Bassem, là  ou là ).
Et il y a de nombreuses photos et de nombreux reportages qui ont été tournés sur le sujet.
Donc, un film romancé ne m’apprendra pas plus que ce que je sais déjà . Et qui me révolte, certes.

Mais malgré la médiatisation des manifestations pacifiques contre le mur, que s’est-il passé pour les Palestiniens ? RIEN, ou plutôt, si : les colonies avancent encore et reprennent toujours plus de terrain aux Palestiniens.

Malgré les bombardements réguliers sur Gaza et l’indignation mondiale qu’ils suscitent, quelles avancées y a-t-il eues pour les Palestiniens ? Aucune.

Les condamnations de l’ONU pleuvent, mais l’embargo se poursuit, les Gazaouis sont enfermés dans une prison à ciel ouvert, et leurs mouvements sont réduits à quasiment rien : ils ne peuvent sortir de leur enclave, et le blocus destructeur les empêche de se nourrir correctement, de travailler (même l’accès des pêcheurs à la mer est limité), d’instruire leurs enfants, de se soigner et de reconstruire ce que l’armée d’occupation s’acharne à détruire régulièrement.

Et cela fait 60 ans qu’on les enserre progressivement dans un étau pour les décourager de rester.

60 ans que les Palestiniens sont chassés de leurs terres, et vivent, frappés d’ostracisme, là aussi, dans des camps de réfugiés sans espoir de retour, quand des étrangers sont installés d’autorité sur leurs propres terres, et qu’on les prive constamment des ressources vitales, comme la nourriture, l’eau et l’électricité.

Il est là , le vrai film. Et il est d’une ampleur énorme.

Mais les Palestiniens sont des résistants, c’est leur force qui leur a permis de rester debout, malgré les multiples coups du sort, et s’ils sont contents du soutien des militants internationaux, ils voient bien que rien n’avance.
Et rien n’avancera tant que nous continuerons à élire des dirigeants qui fermeront les yeux sur, voire encourageront, les crimes de l’Etat d’Israël.

03/03/2013 23:56 par Denys Piningre

Bonjour, je voudrais modestement ajouter à la liste des films qui abordent la question palestinienne mon documentaire "Chatila, les femmes et les enfants..." qui est disponible pour des projections publiques et à l’achat sous forme de DVD. Il aborde notamment le problème du retour des Palestiniens réfugiés qui vivent dans des camps que j’assimile plus à des ghettos, il évoque aussi par un témoignage poignant le massacre de Sabra et Chatila en septembre 1982.

On peut en voir les premières minutes là  : http://www.youtube.com/watch?v=5TrIOZk01MA
et bien sûr me contacter pour plus de renseignements :
Denys Piningre
06 75 60 86 88
ledenys@orange.fr

et mon p’tit blog : http://denyspiningre.blogspot.fr/

Merci et bravo au site qui fourille d’infos intéressantes
D.P.

04/03/2013 00:01 par Fred

@ transes en France

C’est un article à propos du film "5 caméras brisées", et vous n’avez pas vu "5 caméras brisées" donc allez voir le film et vous pourrez revenir ici et déblatérer votre baragouinage insupportablement long à propos de la Palestine où vous nous démontrerez que nous sommes des imbéciles, qui n’y connaissent rien et qui feraient mieux de se taire etc ...

En définitive vous parlez trop, vous doutez mal et en plus, qu’est-ce vous f... à commenter un article que vous n’avez pas vu ?

04/03/2013 01:27 par Laurent Dauré

@transes en France

Nous pourrions avoir une discussion encore plus intéressante si vous consentiez à voir 5 caméras brisées, ce qui vous permettrait de prendre en compte des éléments importants tels que la pertinence, l’utilité et l’efficacité de ce film. Vous vous basez seulement sur sa réception médiatique, ce qui vous en donne une idée fausse.

Si j’estime que vous êtes injuste avec Emad Burnat, c’est surtout parce que vous semblez l’infantiliser en sous-entendant qu’il ne peut pas être considéré comme le véritable co-auteur du film. L’apport de Guy Davidi est important, c’est indéniable, mais il n’y aurait pas eu de documentaire sans les images prises par Emad Burnat. Et contrairement à ce que vous affirmez, la contribution de ce dernier ne s’est pas arrêtée aux prises de vues, il a participé à toutes les étapes ultérieures (montage, écriture du commentaire).

Là encore je vous recommande de vérifier ce que les auteurs eux-mêmes disent dans cet entretien (en anglais) en deux parties : l’une avec Guy Davidi, l’autre avec Emad Burnat.

Vous apprendrez au passage qu’Emad Burnat a une carte de presse et qu’il travaille pour l’agence Reuters. Et vous verrez ici qu’il a également fourni des images à Al-Jazeera et à la télévision palestinienne.

5 caméras brisées n’est pas seulementr un film de Emad Burnat, c’est un film sur Emad Burnat (et ses proches).

Un point mérite une clarification de votre part : que sous-entendez-vous exactement quand vous lui "reprochez" de parler anglais ?

Quant à la dernière partie de votre commentaire, je ne vois pas où vous voulez en venir. Si vous avez lu attentivement mon article, vous savez dans quel but je l’ai écrit. Il sera sans doute d’une efficacité très limitée, d’autres font beaucoup plus (et mieux) que moi, j’espère seulement avoir pu inciter certains "non-initiés" à voir les films que j’ai mentionnés et à se poser quelques questions.

Pour que la France retire son soutien à Israël, il faut d’abord qu’un maximum de Français prennent conscience de ce qui se passe là -bas. Et le cinéma documentaire peut être un puissant vecteur.

04/03/2013 19:00 par Safiya

@Fred et @Laurent Dauré

Transes en France à très justement raison et je souscris à ses dires, comme je souscris à la critique de Rosa Llorens dont voici un extrait :

J’ai déjà eu l’impression gênante d’un exercice de ventriloque en regardant le film Cinq caméras brisées.(...)
Ce film est présenté comme réalisé par un paysan palestinien (Emad Burnat) qui décide, à partir de 2005, de filmer les actions de protestation des Palestiniens de Bil’in contre le Mur israelien et les confiscations de terres et les arrachages d’oliviers qu’il entraîne (...) ; : www.legrandsoir.info/palestiniens-massacres-la-bas-manipules-ici.html

A bons entendeurs...

05/03/2013 20:44 par transes en France

@Fred : avez-vous vu le film ? Peut-être, alors, auriez-vous pu développer des arguments, au lieu de vous livrer à des invectives grossières et inutiles.
Si vous trouvez mes commentaires oiseux, passez donc votre chemin : nul n’est obligé de les lire et nul n’est obligé de réfléchir non plus.

Merci, Safiya, je me demandais si j’avais parlé en français en voyant le ton hostile et agressif de certains pour commenter mes propos.

Je viens de lire ce qu’a écrit Rosa Llorens sur le film->http://www.legrandsoir.info/palestiniens-massacres-la-bas-palestiniens-manipules-ici.html ], et j’adhère à ce qu’elle dit, comme souvent.
Je cite, entre autres : "Ce film est présenté comme réalisé par un paysan palestinien (Emad Burnat) …". En effet, c’est ce qu’on nous laisse croire et je ne savais pas qu’en plus, il avait une accréditation pour filmer. Ce qui change encore l’optique.
Elle ajoute, d’ailleurs :

Mais le paysan-cinéaste était lui-même filmé par d’autres cameramen, israéliens ou occidentaux, dont la présence modifiait le comportement des policiers israéliens, étonnamment calmes. Ce dispositif jette la suspicion sur tout le film : est-ce vraiment la vision d’un Palestinien, que nous voyons, ou celle des organisations qui l’ont parrainé … ?

Ce n’est pas assez clair ?
Rosa Llorens signale également qu’Emad Burnat a été soigné dans un hôpital israélien. Je n’en ai pas parlé précédemment, mais cela m’a aussi interpellé.
Quand on sait combien il est difficile aux Palestiniens de se faire soigner en Israël, même s’ils ont des maladies très graves et aucune structure sur place (à cause, d’ailleurs, de l’embargo sur les médicaments et les appareils médicaux), quand on sait qu’il y a probablement plus de Palestiniens dans les geôles d’Israël (d’ailleurs, la famille d’Arafat Jaradat, mort sous la torture en garde à vue fin février en sait quelque chose) que dans leurs hôpitaux, on ne peut que se poser des questions …
Mais, apparemment, ces questions dérangent et si on n’a pas vu le film, on est hors-sujet.

D’autre part, dans l’interview-même de Davidi, on peut lire (entre autres) que le film a "été financé par le " Greenhouse Development Project", un projet de développement méditerranéen (?) initié par une fondation israélienne, soutenu par les Européens, ensuite, c’est une ONG des droits de l’homme israélienne qui a aussi fourni des fonds, mais, pour finir, c’est la télévision israélienne qui s’y est mise et pas seulement en apportant des fonds ; "ils étaient vraiment enthousiastes", dit-il, "et ils ont contribué jusqu’à la fin".
Allons, bon ! Ca ne semble bizarre à pratiquement personne tout cet engouement en Israël pour un film qui dénonce les exactions commises par leurs dirigeants en Cisjordanie, alors que toute la propagande médiatique consiste à les taire et, au contraire, à faire des Israéliens les victimes de roquettes artisanales ?

Plus bas, Davidi explique : "Yes, he’s [Emad] definitely a victim. We cannot hide it ; it’s clear. He is a victim of injustice and a harsh reality. This text is an interesting text. But I think it was written especially for Israelis and for Jews. And for Palestinians, I also think. I think Israelis and Jews are traumatized from what they’ve seen for many years.
Ce texte, dit-il, a été écrit spécialement pour les Israéliens et pour les Juifs. Et aussi, pour les Palestiniens".
Donc, ce texte cherche à convaincre les Israéliens, si je comprends bien ce qu’il dit. Ce qui voudrait dire que le discours est édulcoré, non ? Mais, chut ! C’est du mauvais esprit.
D’ailleurs, précise-t-il : " je pense que les Israéliens et les Juifs sont traumatisés par ce qu’ils voient depuis de nombreuses années".
Eh oui, les Juifs israéliens sont tellement traumatisés qu’ils étaient à 80 % pour la poursuite des récents bombardements sur la population de Gaza.

A mon avis, ce n’est pas eux qu’il faut convaincre : ils sont en grande majorité hostiles et cela ne pourra changer que si la politique d’Israël envers les Palestiniens prend un virage à 180°.
Ce n’est pas demain la veille, vu ceux qu’ils ont à nouveau élus, et ce ne sont pas leurs porte-paroles haineux, comme le CRIF en France - on voit comme un homme intègre de 95 ans a été traîné dans la boue, même après sa mort - qui les amèneront à changer d’optique.

Alors, ce genre de film vulgarisateur est sans doute important pour se tenir chaud, se faire du bien, et, peut-être en convaincre une poignée de plus, mais certainement pas pour secouer les consciences des autres et faire changer les choses.

D’ailleurs, on le voit encore aujourd’hui, où on apprend que les bus reliant la Cisjordanie et la bande de Gaza au centre d’Israël sépareront les passagers juifs et arabes, c.à .d. que la compagnie Afikim interdira aux Arabes de monter dans certains bus réservés aux Juifs.
Une nouvelle galère pour les travailleurs arabes.
On avance, on avance.

Alors, la "peace and love attitude", si elle nous fait plaisir, ne mène à rien. Comme le souligne Rosa Llorens : "quel peut être le sens d’un "idéal" pacifiste face à la brutalité d’Israël ? (…)
Leïla Shahid reconnaissait récemment que 20 ans de négociations n’avaient mené les Palestiniens nulle part, - si ce n’est à une terrible détérioration de leur situation".
Ce que j’ai dit précédemment.

La situation ne changera pas tant qu’Israël sera soutenu par les dirigeants occidentaux (et ceux de certains pays arabes) - en particulier les US qui leur envoient des fonds considérables qui leur permettent d’avoir des engins militaires et des armes ultramodernes de destruction massive - qui favorisent le commerce avec Israël et le protègent.

Discuter du film ? Il est certainement très bien fait et en appelle à notre émotion et notre empathie, comme on aime. Et c’est ce que nous, occidentaux, souhaiterions : qu’ils finissent par conclure des accords de façon pacifique et qu’ils se comprennent et s’aiment les uns les autres.
Ce n’’est pas possible.
La réalité est bien plus complexe - ne serait-ce que la situation dans les Territoires Occupés et les mesures incessantes prises par le pays occupant pour écraser encore davantage les Palestiniens.

C’est ce que j’ai essayé d’expliquer. Apparemment, ce n’est pas ce qu’il fallait dire.

06/03/2013 14:53 par Laurent Dauré

@Safiya et transes en France

Il y a plusieurs erreurs factuelles dans vos messages et dans l’article de Rosa Lorrens. Des contradictions aussi. Mme Lorrens dit dans le même paragraphe que les "policiers israéliens" étaient "étonnement calmes" lors des manifestations filmées par Emad Burnat et que ce dernier a vu cinq de ses caméras "successivement cassées par les policiers israéliens"...

Emad Burnat explique dans le documentaire et dans certaines interviews que le fait de filmer et d’être identifié comme journaliste constituent une protection. Voici ce qu’il dit dans cet entretien :

"Mes caméras sont des armes, des amies, et quelque chose qui nous protège, moi et mes amis. La caméra est une protection, mais elle peut devenir une raison de vous tuer, comme une raison de vous sauver. Le but reste de filmer encore et encore. Il me faut montrer la situation que nous vivons, et raconter notre histoire partout dans le monde."

Malgré la protection relative procurée par son statut de caméraman, Emad Burnat a été blessé plusieurs fois. Quant à ses cinq caméras brisées, voici ce qu’il dit dans cet entretien en anglais :

"Many cameras were hit by tear gas or bullets. One of these cameras saved my life, when a soldier shot it with two bullets. So I keep this camera, to remember. The bullet is still inside the camera. Other cameras were hit by gas canisters, or smashed by soldiers or settlers."

Cela ne vous amène pas à réviser votre jugement ?

Et qu’avez-vous à dire de la mort de "Phil", tué par l’armée israélienne sous les yeux et l’objectif de son ami Emad Burnat lors d’une manifestation en 2009 ?

Vous considérez ce film comme "suspect" sur la base d’éléments erronés, incomplets ou mal interprétés (il est tout simplement faux de dire que 5 caméras brisées fait l’objet d’un "engouement en Israël"). Cela ne vous dérange pas de parler avec autorité d’un film sans l’avoir vu, passons, mais vous allez plus loin en vous exprimant à la place de ceux qui l’ont vu. Que savez-vous de la réaction des spectateurs, des effets que ce film produit ? Vous pensez que ce documentaire est inoffensif, voire contre-productif, quelles informations vous permettent de tirer une telle conclusion ?

Si la sortie de 5 caméras brisées relevait d’une opération de manipulation ou d’ "endormissement", comme Rosa Lorrens et vous l’affirmez, pourquoi les commanditaires n’auraient mis que 12 copies du film en circulation en France ? Cela ne tient pas debout.

Je vous demande de bien vouloir envisager un instant que vous puissiez avoir tort et que ce film soit, comme je le pense, honnête, utile et efficace ; mesurez-vous alors l’injustice que vous faites à ses auteurs ?

Pour ma part, je comptais de toute façon revoir 5 caméras brisées, j’en profiterai pour vérifier si certaines de vos critiques visent juste. J’en doute fortement mais je suis prêt à envisager que j’aie pu "me faire avoir" par ce film.

08/03/2013 00:28 par Laurent Dauré

J’ai revu le film ce soir à l’Espace Saint-Michel (salle de cinéma qu’on ne remerciera jamais assez d’exister). La séance était suivie d’une rencontre-débat avec Guy Davidi et la monteuse du film, Véronique Lagoarde-Ségot. Je maintiens tout ce que j’ai écrit.

(Commentaires désactivés)