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Bases USA et Vicenza : Que l’Italie n’oublie pas le Plan Condor




[Cette tombe collective a été découverte dans le cimetière San Vicente de la ville de Cordoba, dans le Quartier Alberdi, Province de Cordoba (Argentine). A l’ intérieur, les squelettes de certains des disparus dans cette province pendant la dictature militaire. C’est la preuve monstrueuse et irréfutable de ce qu’a fait le Terrorisme d’État en Argentine. Voilà le résultat de l’Opération Condor, des intérêts étrangers et d’une bourgeoisie nationale qui ont collaboré jusqu’en décembre 2001 El Correo.]






Il manifesto, vendredi 2 mars 2007.


Cher Prodi, as-tu oublié les méthodes du Plan condor ? Un diton populaire rappelle : « Dis moi avec qui tu vas, je te dirai qui tu es ». C’est un diton qui pourrait s’appliquer aux relations internationales du gouvernement italien de Prodi, quand il autorise l’extension de la base militaire étasunienne à Vicence. L’Italie et d’autres pays européens se trouvent ébranlés par la violation de leur souveraineté et l’utilisation de leurs aéroports par des agents de la Cia, pour la séquestration et la torture de personnes désignées par les Etats-Unis comme suspects « terroristes ». La justice italienne a commencé le procès de 26 étasuniens et cinq italiens pour l’enlèvement, à Milan, le 17 février 2003, d’un imam égyptien, Abou Omar, capturé par des agents de la Cia et transporté d’abord dans la base étasunienne d’Aviano (au nord-est de l’Italie, NDT), puis dans l’Egypte voisine.

L’enlèvement et la disparition de personnes, ainsi que la torture, sont des crimes contre l’humanité, et il existe, en outre dans toute l’Europe, des preuves de l’utilisation de méthodes employées par les Etats-Unis, très similaires à celles des dictatures latino-américaines, comme ce fut le cas dans l’ « Opération Condor », qui utilisa des « groupes spéciaux », en transportant des prisonniers d’un pays à l’autre, violant leur souveraineté et le droit international, et générant insécurité et impunité.

Le gouvernement italien ne peut pas ignorer que les Etats-Unis violent systématiquement les droits humains. Malgré cela, il insiste en donnant l’autorisation d’agrandir une base militaire, sans tenir compte des dommages que cette décision provoque à tout le reste du peuple italien et à l’humanité.

Il faut rafraîchir les mémoires et savoir à quel point on en est arrivé. L’Italie a oublié ce qui s’est passé en Irak avec l’enlèvement de Giuliana Sgrena, la rançon de la journaliste et l’assassinat de Nicola Calipari, qui s’employa à la libérer ? Et l’impunité des responsables de sa mort, protégés par les Usa ? Le gouvernement italien a-t-il oublié les mensonges de Bush pour envahir l’Afghanistan et l’Irak ? A-t-il oublié les tortures, les vexations et les atrocités commises dans les prisons irakiennes et dans la base étasunienne de Guantanamo, à Cuba, en reniant aux prisonniers leur droit à une juste défense, en appliquant sur eux la torture et une attitude cruelle et dégradante ?

Il est nécessaire que le gouvernement italien transmette la demande d’extradition du juge au gouvernement des Etats-Unis. Pays qui ignore et passe au dessus des Nations Unies, des pactes et des protocoles internationaux ; bien qu’ayant été, à l’époque, un des pays qui soutint la création des Nations Unies et la Déclaration des droits de l’homme. Malheureusement le gouvernement Bush méconnaît l’histoire de son pays, en le poussant à s’aventurer dans l’invasion de pays, comme en Irak et en Afghanistan. Il applique en somme le terrorisme d’état, en niant l’état de droit.

Le Parlement européen a censuré les gouvernements de dix pays, parmi lesquels Italie, Grande-Bretagne et Allemagne, pour avoir couvert les vols de la Cia. Le rapport publié (rapport du député européen Claudio Fava, président de la commission d’enquête parlementaire, NDT) a signalé que sur le territoire européen il y a eu 1245 vols pour le transport de prisonniers. Ces gouvernements se déclarent « démocratiques », mais ils agissent en niant leur droit aux citoyens, et sont complices de graves violations de droit des personnes et des peuples.

Il est préoccupant que le gouvernement Prodi, au lieu de chercher la vérité et la justice, préfère occulter ces vols, et laisser une situation impunie, sous prétexte de « secret d’état ». Tout état doit être au service de son peuple et jamais le peuple au service de l’état, et moins encore peut-il permettre au gouvernement de service, l’occultation de faits qui portent dommage à sa souveraineté.

L’Italie doit respecter la Convention européenne des droits de l’homme, les traités et les protocoles internationaux. Elle doit promouvoir et appuyer le jugement des 26 agents de la Cia, responsables de l’enlèvement et du transport de personnes, agents qui ont violé la souveraineté nationale.

C’est un signe d’espoir que le peuple italien se soit mobilisé à Vicence pour demander au gouvernement de ne pas autoriser l’extension d’une base militaire des Etats-Unis. Le monde n’a pas besoin d’autres bases militaires qui utilisent des ressources par millions pour la mort et la destruction.

Ressources qui devraient être investies pour la vie des peuples, pour vaincre la faim dans le monde et promouvoir le développement, donner une place aux immigrants et ne pas les discriminer.

Il est nécessaire que le président Prodi soit cohérent dans ce qu’il dit et ce qu’il fait. On ne peut pas parler de démocratie et d’état de droit, quand on soutient des politiques qui portent atteinte à la vie des peuples, imposées par un pays comme les Etats-Unis qui, si puissant qu’il soit, viole systématiquement les droits humains, la souveraineté de l’Italie et d’autres pays, et mette en danger l’humanité.

Adolfo Perez Esquivel
Prix Nobel de la Paix


(Anticipation du numéro 97 de la revue Latinoamerica, qui sortira mi-mars, dans toutes les librairies Feltrinelli, en Italie)

- Source : il manifesto www.ilmanifesto.it

- Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio




OTAN - Le grand jeu des bases militaires en terre européenne, par Manlio Dinucci.


"Terre de personne" : entretien avec une survivante de l’Opération Condor, par Franck Gaudichaud.






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