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Casser le dispositif de formation des "grands élus" comme classe dirigeante autonomisée. Ch Delarue

Casser le dispositif de formation des "grands élus" comme classe dirigeante autonomisée.

à la suite de : La souveraineté-commission, une théorie transitoire vers l’alterdémocratie ?

A dire vrai et sans euphémisme aucun il s’agit de rabaisser les "grand élus" placés comme couche et même comme "classe" (du fait du rapport de direction, de commandement, de fixation des normes) au-dessus du peuple et en soutien de la bourgeoisie. Il s’agit aussi, à l’aide de la distinction de Gaétano Mosca entre élites "aristocratiques" ou fermées et élites "démocratiques" ou ouvertes, d’éviter la concentration des mêmes individus durablement sur les postes de pouvoir ; ceux des grandes villes, des grandes institutions ou instances.

Du fait du cumul vertical et horizontal des mandats et des revenus élevés perçus les "grands élus" (pas tous les élus) forment une classe dirigeante autonomisée au-dessus du peuple et en proximité sociale, culturelle et idéologique de la bourgeoisie, classe dominante de la société. Cette classe dirigeante n’est pas nécessairement classe dominante à l’exception de quelques individus mais elle est largement la couche d’appui de la bourgeoisie tant de sa fraction rentière que de sa fraction active-capitaliste.

1 - Poser la question du cumul des mandats.

La possibilité du cumul des mandats sur le plan horizontal donc en type de mandat et vertical donc en durée des mandats cumulés permet une autonomisation et une professionalisation de ces dirigeants politiques. Face à cela il faut éviter des solutions trop radicales qui empêchent soit les élus débutants de se former au rôle de grand dirigeant (besoin d’apprentissage) soit les citoyens de réélire un bon dirigeant. Ce problème a surgit dans certains pays d’Amérique latine qui ont tordu trop le bâton dans l’autre sens en empêchant le second mandat.

Au regard de cette expérience, il semble juste de défendre une position moyenne qui interdise de faire plus que 2 X 5 ans ou 3 X 3 ans dans les hautes instances politiques d’un pays.

Faut-il aller plus loin et imposer cette règle au sein des partis politiques ? au sommet des syndicats ? La question doit être réglé en interne de chaque organisation et non de l’extérieure. Mais il est évident que la question se pose au sommet de chaque grande organisation quelque soit sa nature.

Sous prétexte que les grands patrons "volent" légalement au monde du travail des sommes scandaleusement pharaoniques il faudrait estimer que nos élus ne touchent pas trop de revenus. Voilà le raisonnement qui permet l’embourgeoisement de nos élus. Si pour certains le revenu est faible pour beaucoup, il est trop élevé et pour certains beaucoup trop !

2 - Poser aussi la question des revenus.

Limiter le cumul des mandats aboutit à limiter les revenus. Mais cela ne doit pas une excuse pour poser de façon autonome la question des revenus. Les grands élus à la différence des petits élus ou des élus intermédiaires perçoivent des sommes bien au-dessus de la barre supérieure du prolétariat située entre 2500 et 3000 euros par mois. Là encore il ne s’agit pas de prolétariser les grands élus. Mais il s’agit pas non plus de les embourgeoiser. Les tenir en entre-deux est essentiel.

Une nouvelle fois une position juste pose des élus à la fois dégagés des soucis matériels des prolétaires mais aussi des élus ne percevant pas des revenus les dégageant de trop de ce qui est la vie des prolétaires par une proximité financière qui les rapproche de la petite-bourgeoisie.

Autrement dit les élus qui perçoivent de 7000 à 18 000 euros gagnent beaucoup trop. Ils s’embourgeoisent et s’éloignent du peuple-classe. Il faut le dire nettement. Surtout quand ces élus sont de gauche !

En conséquence, un élu politique doit percevoir entre 4000 et 5000 euros par mois. Cette somme est reconsidérée périodiquement (tous les 5 ans par exemple) pour tenir compte du niveau de richesse economique des habitants.

3 - Ces propositions doivent être démocratiquement validées et constitutionnalisées.

Il faut soumettre ces propositions à la validation démocratique. Ce ne sera pas les "grands élus", de droite ou de gauche qui vont le proposer. Sauf peut-être ceux en fin de carrière politique qui peuvent scier la branche sur laquelle ils ont été confortablement assis pendant trente ans.

Ces éléments étant d’ordre politique, ils peuvent et même ils doivent figurer dans la Constitution.

Christian Delarue

********

Annexe - Eléments à l’appui de cette position.

Les chiffres ont pu varier. Ils sont indicatifs. Ils servent à se positionner c’est pourquoi il importe de les donner.

Les élus riches

Capital de mai 2009 cite les 15 000 euros de Julien Dray . Bernard Accoyer qui est président (UMP) de l’Assemblée nationale, maire d’Annecy-le-Vieux et vice président de la communauté d’Annecy atteint ainsi 19.577 euros brut par mois. Il ne fait pas figure d’exception. Nathalie Kosciusko-Morizet cumule la fonction de secrétaire d’Etat à la Prospective, avec les fonctions de maire de Longjumeau, de vice-président de la communauté d’agglomération et de conseillère régionale d’Ile-de-France. Un cumul qui lui permet de gagner 19.807 euros bruts par mois. Les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale doivent se satisfaire de 14.185 euros pour le premier et 17.100 pour le second. Nicolas Sarkozy s’est augmenté son salaire dès son arrivée à L’Elysée : son revenu atteint 22.249 euros bruts par mois. Le Premier ministre le talonne avec 21.026 euros. Pour les ministres, pas de disputes, tous touchent 14.017 euros

Plus de 10 000 euros par mois c’est beaucoup trop ! C’est pousser vers la pente nomenklaturiste. D’ailleurs la loi la loi interdit aux parlementaires de gagner plus de 9.730 euros mais cette loi est détournée. Il faut faire respecter la barre des 10 000 euros. Réfléchissons au mode de vie avec plus de 10 000 euros par mois. Cela suppose un train de vie et une hyper-consommation trop élevée pour l’autre développement nécessaire pour la planète. Ces élus ne saurait donc montrer l’exemple au peuple.

Les élus prolétaires, ceux qui épuisent le revenu mensuel dans le mois.

Ainsi, un maire d’une ville de moins de 3.500 habitants gagne 1.613 brut. On comprend que ceux-là cherchent un mi-temps complémentaire pour vivre correctement. Monter vers 2600 à 3000 euros par mois permet de vivre sans souci aucun dans la France de province 2009. C’est trop juste pour ceux qui vivent sur Paris ou pour ceux qui voyagent beaucoup c’est pourquoi un revenu mensuel entre 3000 et 6000 euros n’a rien de choquant .

Les élus aisés.

De cette estimation, on peut juger que les députés et les sénateurs qui perçoivent 7.000 euros par mois ont déjà à niveau de revenu très très confortable qui en principe devrait les empêcher de chercher le "toujours plus" et surtout de chercher d’autres mandats. Ce qui n’est pas le cas.

Gagner plus de 5000 euros par mois en 2009 les éloignent de la situation de l’immense majorité du salariat.

Cette brève s’inspire de l’article 24.fr dont je recommande la fin

http://www.e24.fr/economie/france/article88171.ece/Le-salaire-de-nos-elus.html

URL de cet article 9752
  

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