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Faut-il se remémorer la "Shoah" tzigane ?

L’arrivée d’Hitler au pouvoir va enclencher en Europe occupée une folie génocidaire appelée alors par les nazis : "la destruction des vies inutiles". Dans toute l’Europe occupée, on entreprend la traque du tzigane, d’abord en 1939, ensuite en 1941 et 1943. L’extermination des 5 à 600 000 nomades a lieu dans les différents camps de concentration.

En fait, la persécution commence avant l’arrivée des nazis dès 1933, la "stérilisation eugénique", l’interdiction des mariages mixtes en 1934-1935 et enfin les premiers enfermements au camp de Dachau, en 1936. A l’automne 1939 les déportations deviennent massives ; et c’est sur deux cent cinquante enfants tsiganes que les nazis testent le zyklon B, au camp de Buchenwald, en 1940. Ensuite commence l’extermination à grande échelle en Europe occupée. La moitié de la population tzigane d’Europe fut supprimée. L’extraordinaire dans cette affaire est que le nom des victimes Tsiganes ne fut même pas mentionné durant le Procès de Nuremberg, alors que la Shoah des juifs éclipsait toutes les autres horreurs !

En 1945, les nazis se sont livrés encore à de multiples massacres sur les derniers Tziganes internés dans les camps allemands. Les résistants tziganes qui avaient survécu, n’ont pu bénéficier à la fin de la guerre, des promesses d’intégration sociale qui leur avaient été faites. Ils ne trouvèrent personne pour les défendre. Le peuple tzigane ne sait pas pleurer ; il subit en silence, que dis-je ! en chantant ! la morbidité et les lamentations ne sont pas son point fort !

Sous le gouvernement de Vichy, dès 1940, des Tziganes sont internés dans des camps de concentration, à Argelès-sur-Mer et au Barcarès, dans les Pyrénées Orientales. En 1942 est créé un camp d’internement réservé spécialement aux Nomades, celui de Saliers, dans les Bouches-du-Rhône. Les Tziganes ont été systématiquement massacrés. 20.000 gazés pour la seule nuit du 31 juillet 1944, à Auschwitz. Plus de 600000 Roms, Kalderas, Manouches, ont péri dans les différents camps de concentration.

Les nazis voulaient exterminer le peuple tzigane tout comme le peuple juif, les opposants politiques, les homosexuels, les témoins de jéovah, les noirs, les handicapés et les malades mentaux dont un grand nombre a péri dans des camions et des chambres à gaz.

L’extermination des Tziganes est un fait trop souvent oublié. Pourquoi si peu de films documentaires ou livres sur le sujet ? Pourquoi lorsqu’on parle de la seconde guerre mondiale on évoque généralement la seule shoah le seul génocide juif et jamais ou presque le génocide tzigane ? En France, la shoah est déjà largement enseignée au collège et au lycée. Pourquoi ne pas consacrer un peu plus de lignes sur d’autres génocides et massacres dans les manuels scolaires ? Tziganes, amérindiens, traite des noirs, crimes coloniaux etc.

Ou doit-on comprendre qu’il y a la prédominance d’une mémoire sur les autres.

Une foule de questions qui demeurent sans réponses !

Depuis le Procès de Nuremberg à nos jours, l’occident semble atteint d’une amnésie sélective.

En réalité cette situation n’a rien de fortuit, elle est le résultat de cette vision manichéenne qui constitue le fondement même de la pensée occidentale. Les juifs, en tant que pilier de la pensée et de l’histoire judéo-chrétienne, sont de vrais interlocuteurs dans le sens linguistique du terme. Les juifs forment le "tu", c’est l’alter-égo, une fois incriminé, haï, une autre valorisé. Par contre le reste des humains forment le "il" c’est à dire des non-personnes, absentes de l’acte de la parole, réduites à l’état d’objet. Peu importe qu’Hitler extermine les homosexuels, les témoins de jéovah, les noirs, les handicapés, les malades mentaux et les Tziganes, ce ne sont que des sous-hommes.

Dire qu’on nous présente toujours Hitler comme une sorte d’extra-terrestre barbare qui est venu agresser une civilisation harmonieuse où la chèvre et le chou font bon ménage. On oublie que l’antisémitisme est un sentiment qui existait en Europe bien avant le nazisme ainsi que l’esclavage, le génocide des amérindien, les exactions coloniales. Hitler constitue l’état paroxysmique d’une civilisation malade. Une civilisation qui souffre d’avoir cru détenir le Sens et la Vérité. Une civilisation où une race s’est cru supérieure et se le croit encore et qui s’octroie le droit d’aliéner le reste de l’humanité. Non, Hitler n’est pas un accident historique, c’est la quintessence de l’eurocentrisme, c’est l’illusion universaliste en délire !

Il faut comprendre que du point de vue occidental la faute commise par Hitler est d’avoir assimilé les juifs à l’altérité, de les avoir confondu avec les masses déshumanisées du monde "non-civilisé". Malmener les juifs est toléré mais les exterminer c’est ébranler les fondements idéologiques du monde occidental qui sont de nature ethno-religieuse et non ethnique comme ont pu le croire les nazis.

Sautant sur l’occasion, les sionistes, médias et politiciens occidentaux aidant, vont jouer avec excellence la partition de la victimisation. La "Shoah" devient en quelque sorte une nouvelle religion dont les Ashkénaze, juifs européens, constituent le noyau et la victime par excellence. Tous les autres génocides du 20eme siècle, même celui de Tziganes sont perçus comme de simples évènements historiques vite oubliés. Le génocide des juifs est affublé de deux dénominations spécifiques : la Shoah et l’Holocauste, deux noms propres, commençant par une majuscule, ce qui leur confère une valeur absolu. La "Shoah", mot hébreux dont la singularité fait qu’il soit perçu comme l’expression d’un phénomène unique, n’est pas un génocide parmi d’autres mais le seul, l’unique, l’incomparable. L’"Holocauste" signifie au sens propre, un sacrifice religieux où la victime est offerte à Dieu par quelque sacrificateur. Le génocide des Juifs européens est donc vu, non pas comme un "holocauste" ou l’"holocauste des Juifs européens", mais comme l’"Holocauste" dans le sens absolu du terme. Il possède une connotation religieuse sacrificielle, attribuant aux victimes un destin spécifiquement divin, sacralisant ainsi un fait historique . L’unicité de la Shoah est brandie, devenant ainsi le symbole du "peuple élu". Hegel dit bien que les juifs n’ont pas d’histoire, ils n’ont que des martyrs, la Shoah se présente comme le superlatif de la martyrisation .

On retrouve dans cette manière de penser la même obsession eurocentrique : on n’est pas seulement détenteur exclusif de la connaissance, de la foi, de la civilisation , on est aussi détenteur du malheur suprême, de la souffrance suprême. Les Ashkénazes se présentent comme les seules victimes dotées d’humanité. A l’hypervictimisation des juifs blancs d’ Europe répond une hyperculpabilisation de leurs cousins chrétiens occidentaux. Les sionistes qui croient que les juif exterminés sont d’une nature différente des autres génocidés de l’Histoire vont mettre en valeur ce privilège. Il bénéficieront ainsi de l’absolution pour tous les crimes qu’ils vont commettre. Le rêve de ces victimes exceptionnelles du nazisme sera l’extermination d’un autre peuple, un peuple qui, en fait, n’en est pas un puisqu’il se situe hors des frontières de la "civilisation". La Shoah constitue une autre facette de l’idéologie dominante occidentale dans sa longue marche truffée de génocides, de colonisations et de mépris de l’altérité. La victimisation a servi d’excuse à la colonisation de la Palestine et d’écran aux différents épisodes d’épuration ethnique des autochtones. On est en droit de se demander si la Shoah est la sacralisation de la souffrance d’un peuple ou un vulgaire instrument de chantage servant à extorquer des fonds au profit des organisation sionistes comme le démontre si bien Norman G. Finkelstein dans son livre : « L’industrie de l’Holocauste : réflexions sur l’exploitation de la souffrance des juifs ».

Étrange est le destin de ceux qui de victimes se sont mués en bourreaux ! Faut-il laisser les Sioniste continuer à éclabousser la mémoire de ceux qui ont souffert le martyr ? Faut-il qu’une bande d’assassins se serve de la mémoire de ces martyrs pour martyriser des innocents ? Faut-il que les juifs soient associés à une telle entreprise criminelle ?

Fethi GHARBI

COMMENTAIRES  

17/03/2009 14:31 par List

Tout à fait juste. Simplement il ne faut pas oublier dans votre énumération les "sous-hommes" slaves (dit autrement les Russes) qui ont payé eux aussi un prix fort...c’est vrai qu’ils occupaient ce qui était "l’espace vitale" dans la vision nazie.

List

17/03/2009 16:06 par Fethi

Cher List,

Je suis tout à fait de votre avis, les russes ont sacrifié plus de 20 millions d’âmes, c’est grâce à eux que l’occident
est devenu ce qu’il est et il le reconnaît avec beaucoup de gratitude...

Hitler est mort mais son concept d’"espace vital" continue à être honoré comme il se doit par de dignes héritiers !

Amicalement

Fethi

17/03/2009 17:10 par eric faget

L’Holocauste oublié, le massacre des Tziganes, octobre 1979 de Christian Bernadac est un des ouvrages qui fait partie du travail assez conséquent réalisé sur la déportation. Le grand intérêt de ce boulot est de n’offrir que des témoignages sans ou avec très peu de commentaires... Mais le fond de l’article n’est pas la plutôt dans la propension des victimes à devenir à leurs tours des bourreaux... C’est un phénomène que l’on retrouve parfois chez certains enfants victimes de traumatismes violents qui, à leurs tours, terrorisent leurs enfants.. Si il n’y a pas de suivi psychologique dès la prise en charge post traumatique, l’imitation du comportement de l’adulte bourreau est à craindre arrivé à l’age adulte.... Les moyens mis en oeuvre individuellement en France sont de l’avis de tous très nettement insuffisants... Si nous déplaçons le problème vers le peuple juif, nous avons un groupe d’individus dont on ne peut denier le traumatisme. Un traumatisme long et très ancré historiquement du ghetto de Venise aux pogroms russes de la fin du 19°(Léon Poliakov, Histoire de l’antisémitisme trois tomes). Il s’agit d’antisémitisme qui englobe tout les peuples issus de Sem fils de Noé : arabes par Ismael, juifs par Israël son neveu par le père Abraham. Le sionisme, en cause ici, est né au 19° dans une période une peu "rude" et s’est radicalisé ensuite pour les causes que nous connaissons... Aujourd’hui, l’extrême droite israélienne russophone est à même de prendre le pourvoir, nourri de toutes les peurs et paranoïaque.
A la question faut il se remémorer la Shoah tsigane, s’en greffent d’autres doit on aujourd’hui encore croire qu’il y est un espoir de pays en Judée Palestine Samarie Israel ? Combien de têtes nucléaires cachent la sva Haganah Le-Israel( Armée de défense d’Israël) . Est bien une armée de defense ? A qui profite la pression mise dans les camps palestiniens ? Combien rapporte, aux compagnies occidentales la construction du mur de séparation( et de spoliation) ? La Shoah tsigane est elle vraiment finie ? Peuple sédentarisé de force, esclaves des slaves, voleurs, menteurs, musiciens, dresseurs de chevaux, et pire de toute les insultes : nomades.
Etres différents étrangers aux cultures, boucs émissaires de la nouvelle et de l’ancienne extrême droite, le chemin est similaire entre ces deux peuples , terre promise en moins.
Dans l’ensemble, tziganes manouches roms et autres fils du Pendjab ne sont pas politiques ni politisés. Ils vivent en marge parce que c’est souvent la seule place qu’on leur laisse contrairement aux juifs dont la place dans la cité a toujours été, même si les professions qui leurs étaient réservées furent aussi la cause de la haine qu’ils ont inspiré : banquiers bijoutiers prêteurs sur gage…( en Europe de l’est la donne étant différente, les juifs vivant dans des villages définis…). Qu’elle soit juive ou rom, l’histoire est longue et complexe. Une certitude cependant si les juifs peuvent se « réfugier » derrière le sionisme et son influence politique planétaire les roms eux n’ont pour reconnaissance internationale que contrôles d’identité expulsions et lieux de vie glauques et malsains dans les interstices et les franges urbaines. Garder en mémoire le ethnocide rom du milieu du siècle dernier est nécessaire mais n’arrête pas malheureusement l’ostracisme dont est victime ce peuple
Latcho drom
eric faget clown en voyage

17/03/2009 18:57 par Anonyme

Il est étrange que des films comme la liste de Schindler passent à la télévision pendant chaque attaque israelienne d’une population civile. Ceci probablement dans le but de culpabiliser les non-juifs européens et desamorcer toute critique.

Si les sionistes utilisent la shoah à des fins politiques de colonisation, la brandissant comme etendard pour cacher leurs crimes contre l’humanité et crimes de guerre, cela ne signifie pas qu’ils soient tous des descendants de victimes de l’extermination nazie.

Au cours du procès d’Eichmann au début des années 60, celui-ci revele que de nombreux dignitaires juifs ont collaboré avec les nazis, donnant la liste et les adresses des juifs du quartier en échange de leur vie sauve ainsi que celle de leur famille. Beaucoup parmi eux iront en palestine, sous occupation britannique.

Cependant la phrase qui résume bien ma pensée sur le sujet est celle de l’américain (juif) Noam Chomsky : "ce n’est pas rendre hommage aux victimes de la shoah que d’adopter la doctrine centrale de leurs bourreaux"

Concernant l’amnésie selective sur la seconde guerre mondiale, le sort reservé aux soviétiques est encore plus frappant. Nul part ou presque on ne parle des 20 à 25 millions de morts, des camps de prisonniers ou les slaves n’avaient pas à manger et mourraient aux bout de 2 semaines, du fait que 80% des armées nazies était sur le front Est, que pour les armées soviétiques (et seulement elles) la libération des camps était une priorité militaire,...

Pas étonnant que les tziganes soit volontairement oubliés. les classes dominantes réecrivent l’histoire en permanence pour servir leurs intérêts présents et futurs. Et contrairement à l’état israelien, les tziganes ne les servent pas.

Jer.

17/03/2009 22:13 par spectateur

Je suis origine Hongrois , et malheureusement les nazi ont fait main basse sur la Hongrie , pour leurs faire des alliés .
Je voudrai juste raconter la petit tragédie personnel
insignifiant de mon oncle , qui était officié de l’armé Hongrois , et qui as rendu compte de la corruption des milieux
assurant l’envoie de matériel militaire sur la front russe .
Des godasses militaires nulles ( pour porter pendant les long
batailles dans des conditions épouvantables , par moins 30 etc)
D’ailleurs les allemands ont sacrifié le major parti des
soldats Hongrois comme bouclier pendant leurs retraite .
Mon père as toujours dit , que après les slaves
ce devais être notre tour de visiter les chambres à gaze .
Revenant à son frère , après avoir dénoncé le corruption ,
c’était lui qui se trouvai en prison , et plus tard il as
été fusillé avec des juifs . C’est juste pour illustrer l’énorme et très divers souffrances déclenché par la folie
révanchare allemand , et de dire que ma famille n’as eu aucun
dédommagement après la guerre , on as préferé à garder son
souvenir , on as jamais pensé de tirer aucun profit de sa mort

18/03/2009 10:40 par Fethi

A eric faget

Vous dites :

"...Si nous déplaçons le problème vers le peuple juif, nous avons un groupe d’individus dont on ne peut denier le traumatisme. Un traumatisme long et très ancré historiquement du ghetto de Venise aux pogroms russes de la fin du 19°"

Le peuple juif n’est pas le seul à avoir souffert, par ailleurs les explications psychologiques sont souvent tendancieuses, elles facilitent les amalgames.
Ce que je dénonce ce ne sont pas les juifs mais les sionistes.
J’ai voulu démontrer que le sionisme s’inscrit dans cette longue marche de la "colonialité" que nous subissons depuis cinq siècles, il constitue une nouvelle facette idéologique
cherchant à justifier la domination et l’exploitation des autres peuples.

Vous dites aussi :

"..les juifs peuvent se « réfugier » derrière le sionisme et son influence politique planétaire"

Drôle de façon de se réfugier ! Heureusement qu’un grand nombre de juifs se refusent de plus en plus de s’associer à cette bande de mafieux !

Amicalement

18/03/2009 11:03 par Fethi

A spectateur,

"...de dire que ma famille n’as eu aucun dédommagement après la guerre , on as préferé à garder son souvenir , on as jamais pensé de tirer aucun profit de sa mort."

Je rends hommage aux hongrois, aux slaves et à tous les peuples qui ont subi le mal nazi sans pour autant essayer de monnayer leur souffrance sur le dos des plus faibles.

Amicalement

20/03/2009 01:14 par eric faget

Ce n’est pas le sionisme qui s’inscrit dans la continuité du colonialisme, c’est le fascisme israélien qui déploie ses ailes. Le refuge moral qu’était le sionisme aujourd’hui se radicalise pour devenir un idéologie totalitaire et criminelle. La naissance du mouvement sioniste correspond à l’affaire Dreyfus et aux pogroms russes. A l’époque pas de LDH pas de croix rouge ni d’ONG C’est les camps de concentrations pour afrikaners, le massacre des Zulu, les famines indiennes et les hangars de Dehli plein de riz à exporter, c’est l’expansion française et Fachoda, les mines du Nord et l’égorgement de la commune. Mal bercé à la naissance le mouvement sioniste mondial n’est certainement pas le fils caché de Lloyd Georges ou la maitresse insolente de Walt Disney. C’est un mouvement de libération : il ne faut pas confondre les Rothschild et les serfs juifs des princes russes. Tous les peuples ont soufferts… d’autres plus que certains… En Europe deux peuples ont été et sont encore victimes des exactions et des débordements physiques et moraux des peuples manipulés par les grands du monde : les juifs et les roms… Pour les juifs, la création de l’état d’Israël a mis fin en partie à l’ostracisme dont ils ont été victimes. Aujourd’hui les tenants l’extrême droite israélienne considèrent les victimes de la Shoah comme des lâches …Le mouvement sioniste est mort voila la réalité, il a été remplacé par le parti juif national socialiste. Pour l’autre peuple, il n’y aura jamais de Tsiganie, enfin si puisque la Tsiganie c’est la terre.
Quant aux rapports entre psychiatrie individuelle et psychiatrie collective les fractures les tensions les flamboiements et les mises en sommeil des peuples façonnent l’histoire des pères et par conséquent l’inconscient des enfants : pour l’heure, l’âme juive ne sait plus qu’elle est fille de Sem née au désert dans la cité de Ur en Mésopotamie. Elle se croit toujours obligée de regarder vers ses anciens bourreaux et de rire avec eux : c’est le syndrome dit de Stockholm. L’âme du manouche, elle, elle sait où elle est : sur la route à manger les étoiles même si aujourd’hui les étoiles et les routes ont gout d’essence de plastiques brulés et de ferrailles rouillées (après y’a des gitans qui sont riches dans de grandes maisons et tout et tout..) comme quoi on en revient toujours au pétrole
Le troisième peuple de cette histoire, les palestiniens, ne pourra vivre en paix que quand l’occupant se rendra compte qu’il en est un.

eric faget
clown des fois oui des fois non

20/03/2009 10:31 par Anonyme

Il n’y a pas de "Shoa" tsigane, mais un "SAMUDARIPEN"
la "Shoa" est le mot que le peuple Juif a choisi pour parler du génocide qu’il a subi, nous les Tsiganes, nous avons retenu le mot "Samudaripen"... Parlons donc du "Samudaripen" Tsigane et merci d’y avoir pensé car il nous est très difficile d’oeuvrer pour la mémoire...
Aucun Tsigane ne fut appelé pour témoigner au Procès de Nuremberg...aucune parole n’a été prononcé durant ce procès pour les victimes Tsiganes. On ne nous invites que fort rarement en tant qu’intervenants dans les conférences, tables rondes etc... On n’a pas accepté d’exploiter la parole de nos parents, donc rien ne me surprend plus... C’est pourquoi je vous remercie d’y avoir pensé...
Il existe depuis un an une association nommée A.M.I.D.T (association pour la Mémoire de l’Internement et la Déportation Tsigane) qui est hébergée par la Fondation de la Mémoire de la Déportation , 30 boulevard des Invalides , Paris 75007... Cette association est purement Tsigane

Esméralda Romanez

20/03/2009 20:25 par Fethi

A eric faget

Vous dites

" Ce n’est pas le sionisme qui s’inscrit dans la continuité du colonialisme, c’est le fascisme israélien qui déploie ses ailes. Le refuge moral qu’était le sionisme aujourd’hui se radicalise pour devenir un idéologie totalitaire et criminelle."

Non, le sionisme dès sa naissance est ce qu’il est aujourd’hui.
Voila ce que dit l’un des fondateur du mouvement sioniste :

En 1895, Théodor Herzl adhère à la thèse du sionisme et le 15 février 1896, il publie Der Judenstaat (L’État des juifs), un livre dans lequel il appelle à la création d’un État pour les Juifs. Espérant le soutien des grandes puissances, il s’inscrit dans la continuité des idéologie coloniales de l’époque : « Pour l’Europe, nous formerons là -bas un élément du mur contre l’Asie ainsi que l’avant-poste de la civilisation contre la barbarie... ».

Voilà encore un autre témoignage :

En 1926, un certain Jabolinsky, fondateur de l’Irgoun (organisation paramilitaire sioniste qui recourut au terrorisme provoquant l’exode de centaines de milliers d’autochtones) disait : " les arabes palestiniens ont exactement la même psychologie que nous. Ils considèrent la Palestine avec le même amour instinctif et la ferveur avec laquelle tout Aztèque considérait Mexico et tout Sioux sa prairie..." Jabolinski en appelait aussi à la pureté du sang : " il est impossible à un homme de s’assimiler à un peuple dont le sang est différent du sien"
"Nous n’autoriserons pas des choses du genre des mariages mixtes parce que la préservation de notre intégrité est impossible autrement que par le maintien de la pureté de la race"

Beau refuge que le sionisme ! Moi, je l’appellerai du nazisme avant la lettre. Etant donné les dates de ces déclarations,on finit par se demander lequel est le maitre à penser de l’autre, le nazisme ou le sionisme.

22/03/2009 03:55 par Anonyme

merci pour l’article
si j’ai bien compris il y aurait eu 11 millions de morts dans les camps, dont disons 6 millions de juifs.
Mon père a des amis morts dans les camps, parce que résistants, il savait, donc il savait aussi pour les juifs, parmi lesquels des enfants parce nés de parents juifs
C’est vrai qu’il parle peu des Tziganes, mais je n’imaginais même pas que Nuremberg , eut omis d’entendre les Tziganes, de leur rendre justice

22/03/2009 16:41 par Mab

"Ou doit-on comprendre qu’il y a la prédominance d’une mémoire sur les autres."

Lis-je... C’est trop ou pas assez.
En tous cas, lourd d’un sous-entendu qui laisse perplexe.

Ou bien vous ignorez le poids et les limites des traditions orales.

Mab

22/03/2009 21:55 par eric faget

Décidément il me reste beaucoup de livres à lire. Ca pue presqu’autant que Mien Kampf… Le parallèle entre le sionisme et le nazisme n’est pas fortuit. A mes yeux, ce sont deux mouvements de libération des peuples… de peuples « élus ». En résumé, nous avons les extrémistes de droite au pouvoir une opinion internationale manipulée, un bouc émissaire, et une répétition … 1933, Munich, les juifs , l’Espagne…Mais pour continuer le parallèle la montée de l’islamisme et l’instrumentalisation des croyants naïfs pour en faire des kamikazes n’a rien à envier à celle plus anciennes des deux autres mouvements. Les choses ne sont pas aussi simples ni aussi manichéenne qu’il n’y parait, même si l’existence de l’état d’Israël permet à l’Occident d’avoir la main mise sur l’Orient . Dans tous les camps, il y a des dingues et c’est malheureusement eux qui, dans les périodes de grand doute, ont le plus voix au chapitre… Si le pire des scenarios se met en oeuvre, dans trois mois à un an, au plus, les chars israéliens entrent à Gaza et en Cisjordanie en prémices d’une opération dont le nom de code pourrait être Joshua et la tsallah répétera le massacre des autochtones sous l’oeil apeuré ou révolté des peuples du monde( lire le livre de josué). Bien sur, le monde arabe s’enflammera. L’occident devra choisir laisser entre mourir Israël ou la défendre, provoquant, sur ses territoires, des émeutes armées pouvant entrainer des guerres civiles.. Je crois ce scenario possible presque probable. Si cette folie arrive, je vis avec trois enfants une femme et des amis (peu mais précieux). Ce sont eux mon peuple élu…
Eric Faget

23/03/2009 16:14 par Fethi

Comme vous le dites si bien :

"Décidément il me reste beaucoup de livres à lire..."

16/04/2009 20:25 par Mazri Omar

L’identification du "juif" comme appartenance à Israël et de l’"Arabe" à Ismaïl semble poser un petit problème qui donne à l’histoire des tournants biaisés.

Israël n’est pas Isâac le frère d’Ismaïl mais le Prophète Jacob le père de Joseph. Jacob ou Yaâcoub a été surnommé Isra a Leil : l’homme qui passait la nuit en voyage spirituelle pour éviter toute ostentation. Sa descendance de 12 enfants dont Youssef (Joseph) et Benyamin (Benjamin) se sont installés en Egypte donnant non pas les juifs mais les tribus d’Israël c’est à dire les Bani Israïl (descendance de Jacob).

Du brassage de ces peuples pluriels sur des siècles avec d’autres peuples de la région va se former la communauté judaïque a partir des douze tribus de Moise. David et Salomon sont des descendants d’Israël et ils ne sont pas juifs. La notion de juif comme conjugaison de religion, de peuple et de race est postérieure à Moise.

Le Coran fait la distinction entre les juifs et les Bani Israël et nous devons rester vigilant dans la différence entre le juif et le sioniste.

Il y a des juifs non sionistes. Il y a des sionistes juifs, chrétiens, trotskistes et même musulmans. Pour les musulmans il faut aller sur le site des affaires étrangères d’Israël pour trouver leurs noms et leur engagement pour l’état sioniste.

Un hadith célèbre dit que le musulman n’est plus musulman dès qu’il est en train de voler, de forniquer, de commettre un crime, de falsifier. Être musulman ce n’est pas l’être par coutume ou pâr nom hérité de ses parents mais une éthique et une foi. Il en est de même pour le Juif et le Chrétien.

Noâm Chomsky, dont la réputation n’est plus à démontrer et tout particulièrement sur le plan linguistique, en disant que le juif n’est pas défini par sa piété ni par sa pratique religieuse mais par sa culture (comme par exemple parler hébreux et partager les valeurs communautaires juives) rend difficile d’enfermer le juif dans une catégorie religieuse mais rend facile aussi le rapport avec lui sur des bases idéologiques, sociales et politiques. Sur un plan idéologique il ne peut, au nom de l’humanité qui l’habite, tolérer que sa souffrance soit confisquée et manipulée comme un monopole pour faire oublier les victimes du colonialisme et du nazisme passé : indiens d’Amérique, algériens, soviétiques ou du sionisme ou du mondialisme.

Aucun traumatisme historique ne peut justifier la persistance de la souffrance et encore moins se transformer en syndrome victimaire puis en syndrome du persécuteur. Descendant d’une grande famille de martyrs et de déportés algériens je connais le prix de la souffrance mais aussi celui du pardon. Alfred de Musset ne disait-il pas que les grandes douleurs sont muettes. La seule à chose à dire ou à faire devant l’horreur est "plus jamais ça".

17/04/2009 16:05 par eva R-sistons

Grande amie des Tsiganes, j’ai la première soulevé la question de " La shoah des Tsiganes" sur mon blog
http://r-sistons.over-blog.com ,

elle a fait deux fois plus de victimes (la moitié des Tsiganes, contre le tiers des Juifs)

ras-le-bol des commémorations, mais si on le fait pour les Juifs, nous avons... deux fois plus de raisons de le faire pour les Tsiganes !

Eva

16/03/2012 22:58 par tzigane

nous somme pas comme les juifs nous on ne se plins jammé sé sa etre une vré pérssone nous somme cun pasage sur terre la vré vie sé pour apré se pasage et laba il ni a cun seul dieu pour tous les somme et les femme laba i ni a pa de dictateur donc pa de shoah dieu sera coi fer car lui seul peu jugé une perssonne et lui cen til juge sé pour létérnité

16/03/2012 23:37 par Michail

Les massacres et les pires atrocités sont vieux comme le temps, va-t-on commémorer aussi ceux de Gengis Khan et de ses sbires par exemple ? Il faut arrêter de délirer !

D’abord commémorer des événements tragiques c’est malsain et de plus ceux qui se passent aujourd’hui me semblent nettement plus préoccupants, non ?

17/03/2012 14:22 par Anonyme

Tous les jours, il y a, actuellement, des expulsions mortifères de tziganes et, en France, de ceux qu’on appelle « Roms » (pour les en distinguer, justement ?). l’extermination des Tziganes serait du passé s’ils étaient tous morts… ou si ce n’était pas que l’un des noms qui leur a été donnés. Mais la télé et les médias n’en parlent tout simplement pas, à la différence de l’extermination des Juifs par le même Hitler, dont ils nous rebattent les oreilles tous les jours.

Il faut dire que cette « commémoration » de la « shoah » a bien aidé le sionisme à s’’installer en Palestine. Le sionisme était prêt depuis bien avant (Herzl) et la langue hébraïque « moderne », créée par Ben Yehouda (l’équivalent de l’adaptation du « latin d’église » pour les Françaiss à majorité catholique) aussi. Il ne restait plus qu’à interdire le yiddish, langue naturelle dont se servaient les juifs d’Europe de l’Est qui avaient fui en grand nombre les persécutions européennes, ce qui fut fait. Il ne restait plus qu’à peupler la Palestine des survivants des camps qui pensaient trouver dans ce qui leur avait été décrit comme un « désert » un havre de paix, ce qui fut fait. Sans la Shoah et ses universelles, sempiternelles, commémorations, le sionisme serait peut-être resté minoritaire et, surtout, sans « état ». Sans armes, sans argent des Etats-Unis et sans bombe atomique. Comme d’autres héritiers d’une culture nomade et universelle : les « tziganes ».

Cependant, autant il est aisé de faire revivre la peur dans le coeur de ceux qui l’ont vécue, les victimes du nazisme, autant il peut être plus difficile de l’inculquer aux jeunes générations qui ne l’ont pas vécue. Qu’à cela ne tienne : l’Anti Defamation League s’y emploie depuis Washington, abondamment relayée par touts les médias « occidentaux », et les jeunes Israéliens, et ceux qui croient les soutenir ailleurs dans le monde, sont persuadés que l’ antisémitisme qui a tué des membres de leur famille est répandu dans le monde entier. Y compris, comme par hasard, surtout « à gauche ».

Ceci au cas où le sentiments de certains, jeunes et vieux, d’appartenir avant tout à la communauté humaine deviendrait majoritaire dans l’état-vassal et où ils mettraient moins de zèle à piloter, même confortablement et sans risque, les drones qui tuent leurs frères humains..

L’histoire et la géographie enseignés en Isaraël font que les jeunes générations, souvent, ignorent tout simplement, qu’il y eu exploitation par le nazisme des autres racismes, et que ceux-ci sont encore bien vivants. En France aussi. Même si les médias n’en parlent pas… voire quand, toujours aux ordres, ils ne les exploitent pas, comme par le passé, à des fins qui n’ont peut-être rien à voir.

17/03/2012 15:42 par Michail

@17/03/2012 à 14:22, par Anonyme

Ce que vous soulignez s’agissant des turpitudes dont sont victimes les Tziganes aujourd’hui en Europe est tout à fait pertinent et cela n’a rien à voir avec une commémoration malsaine, mais vous noterez que cela précisément pratiquement personne n’en parle...

Victor Orban et ses nervis s’attaquent ouvertement aux Tziganes et aux Juifs en Hongrie, qui cela gène-t-il ? N’est-il pas vice-président du PPE ? N’est-il pas invité à s’exprimer dans des meetings de l’UMP en France ? Cela a-t-il ému le CRIF ou des ONG prétendument antiracistes ou droit-de-l’hommistes ?

D’autant qu’en Europe il n’y a pas qu’en Hongrie qu’on s’en prend aux Tziganes, hein ?

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