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Honduras : désinformation et silence complice

illustration : Radio Latinos

Tout le monde connaît la capacité médiatique de soulever les passions lorsque ceux-ci s’y mettent. Les médias "officiels" sont capables d’un acharnement médiatique incroyable et d’une efficacité fulgurante pour aiguiller l’opinion publique.

Nous avons pu constater que le Coup d’État au Honduras qui a servi à mettre en place une nouvelle dictature dans l’irrespect de la démocratie n’était pas un thème qui méritait la lutte de nos soldats de l’information.

« Honduras : Échec d’un Coup d’État. »

Un titre que j’avais envie d’utiliser, un peu pour forcer le destin. Un titre qui nous projette dans un futur-proche souhaitable. Mais est-ce un titre réaliste ?

Est-il plus réaliste de dire : Honduras : Coup d’État réussi ! sans point d’interrogation, juste avec une terrible exclamation ?

Il est toujours téméraire et hasardeux d’avoir recours à la boule de cristal et ainsi présumer du futur. Il est plus sage de simplement observer le présent. Le Honduras vit actuellement, de façon plus marquée et même plus tragique, ce que vit l’Amérique latine depuis 1998, c’est-à -dire, la lutte de la population contre l’exploitation et surtout contre l’exclusion. Exclusion politique, exclusion économique, exclusion à la justice et à la dignité. Une lutte des classes, le combat entre la pauvreté et l’oligarchie privilégiée qui gouverne et profite des richesses des pays. Le Coup d’État hondurien n’est que la manifestation exacerbée de cette lutte constante.

La population contre le pouvoir oligarchique fourbe et corrompu.

C’est une lutte constante et épuisante. Les armes ne sont pas égales. La population depuis toujours démunie n’a que sa détermination et sa solidarité pour affronter le pouvoir oligarchique. Ce pouvoir qui a à son service des armes, des médias et de puissants moyens financiers. Un pouvoir qui a des ramifications internationales et qui peut compter sur l’appui de gens qui possèdent aussi des armes, des médias et beaucoup d’argent. Une terrible lutte inégale.

Le Coup d’État au Honduras aurait rapidement échoué si un acharnement médiatique d’envergure avait été enclenché et si rapidement les maîtres des dollars avaient mis en place un embargo économique (comme celui contre Cuba) et un gel des comptes étrangers des putschistes. Mais de toute évidence, les médias et les parrains économiques ne sont pas au service de la démocratie et du simple citoyen.

DÉSINFORMATION

Il est renversant de constater la terrible DÉSINFORMATION véhiculée par nos (sic) médias "dominants".

Aujourd’hui on peut lire :

« Le président hondurien est accusé par les principales institutions politiques de son pays d’avoir voulu contourner la Constitution en tentant de modifier la règle sur la limitation des mandats. » Radio Canada [1]

« … En échange, il devait renoncer à son projet de référendum sur la réforme de la Constitution - projet à l’origine du coup d’État… un référendum qui était destiné à l’autoriser à briguer un second mandat. » MSN [2] repris de AP

« … En échange, il devait renoncer à son projet de référendum sur la réforme de la Constitution - projet à l’origine du coup d’État… un référendum qui était destiné à l’autoriser à briguer un second mandat. » Le Nouvel Observateur [3] repris de AP

« …rappelle que Zelaya voulait modifier la Constitution pour pouvoir briguer un nouveau mandat… l’ex-président qui préparait, en réalité, un coup d’État institutionnel. » France 24 [4]

« La crise a en effet été provoquée par la volonté du président Zelaya d’organiser un référendum lui permettant de briguer un second mandat »
La libre Belgique [5]

« …il devait renoncer à son projet de référendum sur la réforme de la Constitution, initiative à l’origine du coup d’État. » EITB [6]

On peut allonger la liste indéfiniment.

Cette DÉSINFORMATION SOUTENUE ET OMNIPRÉSENTE depuis près d’un mois, est digne de la technique nazie de Goebbels.

« Un mensonge répété plusieurs fois finit par devenir une vérité. »

Quelle était donc la question de la consultation populaire du 28 juin, jour du renversement par les armes du Président ÉLU Zelaya ?

Voici le bulletin de votation prévu pour cette consultation :

http://img20.imageshack.us/img20/2605/encuestan.jpg

La question était :

« Êtes-vous d’accord qu’aux prochaines élections générales de 2009, une 4e urne soit installée pour permettre au peuple de se prononcer sur la convocation (création) d’une assemblée nationale constituante ? OUI ou NON »

Les prochaines élections de 2009 signifiaient les élections prévues en novembre et servant à élire le nouveau Président (1) (Zelaya ne se pouvait pas se présenter), les députés (2) (législative), et les représentants locaux (3) (mairies, alcaldias). Si la population disait OUI lors de la consultation prévue le 28 juin, il y aurait aussi eu une QUATRIàˆME (4e) urne pour savoir si la population désirait la convocation d’une assemblée constituante.

Voilà la réalité. Je défie toute personne de démontrer que cette consultation avait pour conséquence de prolonger le mandat de Monsieur Zelaya.

La DÉSINFORMATION tente de modifier la réalité en soutenant une rumeur diffamatoire concernant les intentions du Président ÉLU Zelaya.

Le Coup d’État avait pour objectif d’interdire à la population de se prononcer sur la possible création d’une QUATRIàˆME urne pouvant enclencher un processus démocratique de révision de la constitution. Bien sûr, cette révision aurait pu entraîner, ultimement (« SI » l’assemblée constituante le proposait et « SI » la population l’acceptait), l’abolition du nombre limite de mandats consécutifs (comme nous avons au Canada, en France, en Angleterre et dans bien des pays démocratiques). Le but principal de la révision n’était pas l’abolition du nombre de mandats présidentiels consécutifs, mais visait plutôt à rendre plus de pouvoir aux citoyens en rendant la démocratie hondurienne plus participative.

Voilà pourquoi l’oligarchie est intervenue et a expulsé à la pointe des fusils le Président ÉLU.

Zelaya a été renversé par les armes parce qu’il enclenchait un processus donnant plus de poids aux citoyens (et automatiquement réduisait d’autant le poids des dirigeants corrompus au service de la riche oligarchie).

Les campagnes de désinformation sont courantes par contre, je n’ai jamais vu une telle constance. Depuis le 28 juin, rares sont les communiqués et les nouvelles omettant ce mensonge (mensonge disant que Zelaya voulait prolonger sa présidence).

De plus, l’emploi constant du terme "déchu" qui signifie : qui a perdu son rang, sa réputation, sa dignité, rend une image négative du personnage Zelaya. Depuis le début, le qualificatif "déchu" a été employé des centaines de fois. Destitué ou renversé ou expulsé auraient été des qualificatifs plus appropriés. Le choix de « déchu » participe à un aiguillage de l’opinion anti-Zelaya d’une façon efficace et malheureuse.

Une autre mention, répétée plusieurs fois, consiste à dire que Zelaya est « magnat de l’industrie du bois » AFP [7] et de le présenter comme un riche Président opportuniste et populiste qui ne cherche que la jouissance et les bénéfices du pouvoir.

On peaufine l’image négative de Zelaya dans l’opinion populaire et on met de côté le flagrant affront à la démocratie faite par le Coup d’État.

On constate que nos médias favorisent la dictature en parlant de gouvernement intérimaire, de facto, de président "désigné" etc. Il s’agit en fait (de facto) d’une dictature qui a pris le pouvoir par les armes. Un régime catégoriquement et unanimement rejeté par la communauté internationale. Une dictature qui bâillonne la population qui impose un couvre-feu qui brime totalement les libertés citoyennes. La censure est bien réelle et l’oppression et l’arrestation arbitraire sont quotidiennes.

On devrait parler de Président ÉLU et de dictature. Les termes seraient ainsi plus justes pour décrire la réalité qui a cours.

Malgré une condamnation internationale sans équivoque, la dictature est toujours bien en selle et les médias dominants s’appliquent à la "normaliser".

De plus, le ballet diplomatique du « « « Prix Nobel de la Paix » » » (titre mentionné à outrance pour "certifier" et valider la qualité "incontestable" du "négociateur"), Oscar Arias, n’a servi qu’à gagner du temps en espérant que le mouvement populaire s’essouffle et que la dictature finisse par être acceptée "de facto".

On inculque aussi subtilement dans l’opinion publique que le Président ÉLU sera responsable des violences possibles s’il rentre chez lui. Il est étrange de constater que la condamnation si les violences surviennent se porte sur Zelaya et non pas sur la dictature qui tient les mitraillettes entre ses mains. On cherche à imposer la réussite du Coup d’État et à convaincre Zelaya de renoncer à un retour. Les médias travaillent à nous faire accepter de facto la situation et nous empêchent (si l’on peut dire) de condamner sans équivoque et énergiquement les méthodes dictatoriales employées par le régime putschiste.

Il est clair que le terrible pouvoir de l’oligarchie mondiale à travers les médias et la diplomatie appuie l’oligarchie locale du Honduras et travaille pour que le Coup soit une réussite.

Le Coup qui visait à bâillonner la population a été réussi concernant les urnes, par contre, il reste à bâillonner la rue.

Les manifestations quotidiennes demandent une énergie et des moyens considérables. Les pauvres citoyens du Honduras auront-ils la capacité de poursuivre longtemps ?

C’est à souhaiter. Le succès des armes serait un terrible précédent et pourrait mettre en péril les fragiles démocraties en Amérique latine.

Serge Charbonneau
Québec

COMMENTAIRES  

25/07/2009 18:53 par Elisabeth Vallejos

Afin de formuler une opinion sur la situation au Honduras, il faut vivre en Amérique Latine, les européens ne peuvent pas comprendre, ils n’ont pas la même mentalité. Si bien il est vrai le peuple est opprimé, ce ne sont pas ces présidents "guignoles" dont nous avons besoin. Une fois au pouvoir ils ne font rien pour améliorer la qualité de vie des habitants sinon délapider les ressources du pays en leur faveur et celui de leurs partisans. Rien est nouveau et tout le monde le sait, c’est la même chose en Afrique, alors comment peut-il y avoir des personnes qui défendent ces présidents. Elisabeth Vallejos, je suis française mais je vis depuis 27 ans au Vénézuéla et j’invite ceux qui défendent ces présidents à venir vivre ici et constater par eux-mêmes de la situation.

25/07/2009 20:17 par legrandsoir

C’est trés étrange mais, depuis que Chavez est au pouvoir au Venezuela, on n’arrête pas d’entendre des gens se plaindre de la dilapidation des richesses, que la situation ne s’améliore pas (ou pire). Alors que pendant 30 ans, lorsque 70% de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté dans un pays noyé sous le pétrole, ces questions ne se posaient pas. Une "prise de conscience" bien opportuniste et... un peu tardive, non ?

25/07/2009 22:12 par Jean-Michel hureau

Mais si Élizabeth Vallejos vit depuis aussi longtemps au Venezuela, elle doit bien se souvenir du grand président Carlos Andrés Pérez, et de sa maîtresse officielle qui faisait la Une de l’Universal, qui a détourné des millions de dollars sur un compte à Miami, qui a aussi profité du "caracazo" du 27 février 1989 quand le saccage de grands magasins, dont le bon président était actionnaire, lui ont permis de toucher des primes d’assurances.

Et puis, elle doit bien se souvenir de la grande dévaluation de 1982, fomentée par le grand président Luis Herrera Campins qui a permis à l’oligarchie venezuelienne de s’enrichir encore plus car, comme ils étaient au courant, ils avaient placés leurs fonds en dollars pour après les rapatrier en bolivars.

Hein, tu te souviens Babeth ? Ca fait tout juste 27 ans !

Ne me dis quand même que tu as oublié tous ces bienfaits de ces grands présidents...

Pour info, Babeth, moi aussi j’y vis en Amérique Latine et depuis presqu’aussi longtemps que toi, le caracazo et le coup d’État manqué de Chávez, je les ai vécu en direct, alors tes salades, tu te les gardes, s’il te plaît ! Merci.

25/07/2009 22:35 par Jean-Michel hureau

Dernière minute :

Zelaya campe à la frontière côté nicaraguayen et attend ses partisans et sa famille.

http://www.lanacion.cl/prontus_noticias_v2/site/artic/20090725/pags/20090725162549.html

25/07/2009 22:36 par Vania

Excellent article.Merci M.Charbonneau !

26/07/2009 00:52 par Jean-Michel Hureau

Un partisan de Zelaya a été retrouvé mort avec des signes de torture après avoir été arrêté par la police.

http://www.telesurtv.net/noticias/canal/senalenvivo.php

26/07/2009 16:06 par malosa

Bonjour monsieur Charbonneau

Je suis une hondurienne qui habite au Canada depuis 2004, et je vous remercie pour votre article, vous faites une analyse très claire et réaliste des événements qui se produissent dans mon pays. J’espere que le peuple (incluant toute ma famille et celle de mon époux) qui resiste à la dictature qui s’est instauré en Honduras ne se fatigue pas.

28/07/2009 04:05 par Serge Charbonneau

Étrange comment Mme Vallejos nous décrit la situation en Amérique latine. On croirait à la lire que la pauvreté, les bidonvilles, les favelas, les barrios, ont surgi avec l’apparition des gouvernements progressistes.
On croirait que la pauvreté serait apparue avec la nationalisation des ressources naturelles. Des pays débordant de richesse et ayant des taux de pauvreté incroyable.
La pauvreté, ce n’est pas d’hier Mme Vallejos.

J’ai personnellement plusieurs amis au Venezuela, j’y ai pratiquement une famille avec qui je communique quasi quotidiennement. J’ai vécu six mois au Venezuela pour bien connaître la situation et pour bien étudier comment Chávez "dilapidait" (sic) l’argent du pétrole. Argent qui enrichissait auparavant les pauvres pétrolières.

Les misiónes de Chávez, je les ai toutes visitées. J’ai rencontré beaucoup de Vénézuéliens et Vénézuéliennes qui étaient (et sont toujours) plus que reconnaissants-es envers leur Président.

J’ai même fait un reportage. Je leur ai donné la parole.
Vous pouvez entendre ce que le peuple du Venezuela pense de leur Président.

Je vous invite à les voir et à les entendre la veille du référendum révocatoire (qui fut ratificatoire) du 15 août 2004.

El pueblo habla (en 3 parties et en qualité réduite)

http://cybersolidaires.typepad.com/ameriques/2006/11/vnzuela_la_paro.html#more

Serge Charbonneau
Québec

28/07/2009 23:25 par Marie

Mon Dieu quel soulagement à lire enfin une analyse pratiquement exhaustive, en tout cas, lumineuse d’honnêteté et de clarté, et en même temps impitoyable à l’égard de ces bavards intarissables quand il s’agit de futilités et virant "mutiques" quand le Monde lui-même est menacé dans ses équilibres vitaux.
J’enrage tous les jours depuis ce 28 juin de n’entendre et de ne lire rien ou quasiment rien dans nos medias nationaux sur ce que vit le Honduras, sur la lutte héroïque des citoyens qui ne demandaient qu’à accompagner leur président plus démocrate que la plupart de ceux qui se posent en exemple...
Comme je vous crois, quand vous dites que "ce coup d’Etat aurait rapidement échoué si un acharnement médiatique d’envergure avait été enclenché" et "si les maîtres des dollars avaient mis en place un embargo économique.."
Et quelle responsabilité porteront nos silencieux journalistes si les choses évoluent gravement et que ce premier recul dans la marche vers l’indépendance des peuples de l’Amérique latine soit le début d’une autre ère de luttes entre ploutocratie et populations vassales !!!
Est-ce que vous pourriez envoyer vos pages à ces journaux ou magazines (dont j’apprécie pourtant la lecture de quelques-uns) :
Politis, Le Monde, Libération, Marianne,etc et même Le Nouvel Obs (sur lequel j’ai lu un article minable).
Par chance, il n’y aura pas besoin de traduction puisque vous êtes québécois !
Merci,encore merci,monsieur Charbonneau.

29/07/2009 18:15 par Anne Wolff

C’est une bonne analyse de ce qui se passe au Honduras même, mais il est important aussi de voir que ce coup d’état militaire et médiatique (important la guerre médiatiques bat son plein sur tous les fronts) fait partie d’un projet plus vaste - commun à l’oligarchie internationale et ses représentants au département d’étasunien (Obama jouant son rôle de gentil innocent et la Clinton celui de la méchante sorcière)- qui est comme la reconnu très naïvement Billy Joya (ex-tortionnaire des années 80 ayant entre autre participé au coup d’état contre Allende et qui est aujourd’hui conseiller très officiel de Micheletti), la première bataille d’une guerre déclarée contre les pays de l’ALBA.
Attaques simultanées contre Chavez, Correa, Morales dans les médias, groupes terroristes infiltrés sur les territoires de ces pays. Le coup d’état contre Zelaya avait été précédé d’une tentative d’assassinat début juin, une tentative similaire a été démantelée en Bolivie, installation de 4 nouvelles bases US sur le territoire Colombien alors que les pays de l’ALBA qui ont des bases US sur leur territoire les prie gentiment de plier bagage...
Une attaque concertée et le Honduras a déjà servi de base s’opération au temps des contras et aurait pu le redevenir, mais la situation n’est plus la même, car quoi qui se passe dans les jours qui viennent un mois de résistance a changé le peuple du Honduras qui a pris conscience de la force que lui donne la solidarité, ce qui vient sera peut-être très dur mais rien jamais ne pourra opérer de retour en arrière de cette prise de conscience, et plus jamais ce peuple sera victime passive de ces tortionnaires. Pas plus que la Minga de Colombie ou les indigènes du Pérou qui attendent de pied ferme les soldats qui se risqueraient dans des forêts qu’ils connaissent dans leur moindre recoin et dans lesquelles ils peuvent se fondre.

30/07/2009 15:06 par Serge Charbonneau

Une réalité, deux visions, presque « deux mondes » s’affrontent.

Il y a Le grand soir, il y a Granma, il y a Le monde diplomatique et il y a l’autre Monde.
Il y a la presse d’information alternative et il y a la presse dominante.
Ici au Québec, nous avons « Presse-toi à gauche » (entre autres) et Radio Canada.

Radio Canada pratique de plus en plus la censure. J’avoue que je les critique sévèrement quant à la qualité de leur information. J’ai été à l’emploi de cette société près de deux décennies (de 1978 à 1996). Jadis, on y faisait un travail journalistique avec une constante remise en question de l’objectivité des reportages. L’information était approfondie et on vérifiait plusieurs sources avant de faire "une nouvelle".

Les temps on beaucoup changé. Aujourd’hui Radio Canada me censure et donne l’impression de faire de la propagande plutôt que de l’information. On accorde un espace démesuré pour l’Iran et très peu (simplement des reprises de AFP) d’attention au Honduras.

Radio Canada favorise le commentaire de bas étage, le préjugé et la rumeur. Hier une nouvelle disait : « Le 28 juin dernier, le chef d’État hondurien « a pris la fuite » à la suite d’un coup d’État »

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2009/07/29/006-Honduras-OEA-mercredi.shtml

On me censure lorsque je tente de mettre un bémol sur des commentaires du genre « Zelaya a saccagée la banque en prenant 40 millions de lempiras, » (de l’anonyme oscarth faute d’orthographe incluse)

Il est intéressant de visiter et de commenter sur des sites comme Le grand soir, mais il faut aussi que vos commentaires soient lus sur des sites dominants comme celui de Radio Canada qui glisse vers la désinformation et sème la confusion.

SVP. Visitez Radio Canada et laissez-y des commentaires.

Serge Charbonneau
Québec

31/07/2009 16:12 par cles3210

Je lis avec beaucoup d’intérêt vos analyses depuis le début de ce putch. Nous nous sommes croisés à quelques reprises sur le site de radio Canada. Malheureusement j’ai mis un terme à ce cirque.
Écoeuré d’être censuré dès que la vérité devient trop embêtante et croustillante à leur goût. On assiste à radio canada à un véritable contrôle médiatique autant dans les nouvelles que sur leur propre blogue.

(Cles3210) Serge Clément Mtl.

03/08/2009 17:48 par Jean-Pierre Audet

Il est important que des gens comme M. Serge Charbonneau continuent de nous mettre au courant de ce qui se passe en Amérique latine. Je me demande cependant quel intérêt pourraient avoir des institutions sérieuses comme Radio-Canada ou Le Devoir à donner systématiquement dans la désinformation. La défense du capitalisme ? Ce serait là une épouvantable déchéance de ceux qui devraient avoir une conscience sociale au-dessus de tout soupçon. Si ces journalistes chevronnés ne peuvent nous éclairer correctement, qui pourra le faire, sinon des gens comme M. Charbonneau ? J’admire sa persévérance et son courage à ne pas baisser les bras devant si peu de reconnaissance de son honnêteté informative !

05/08/2009 13:17 par LeDragon

Bonjour,
je dois d’abord confesser mon ignorance : je n’ai jamais vécu en Amérique latine et regrette constamment la faiblesse de la couverture médiatique sur ce monde. Voila pourquoi je ne peux que soulever des questions :
- Il y a quelques années, j’entendais sur une radio communautaire de Montréal un jeune homme qui allait régulièrement au Guatemala pour accompagner des citoyens devant témoigner contre des tortionnaires de l’époque de la guerre civile. Il expliquait que ceux-ci vivaient en toute impunité côte à côte avec les famillles de leurs victimes. Alors, qu’elle fut l’ampleur de la répression au Honduras, surtout à l’époque Reagan où la région était à feu et à sang ? Y-a-t’il eu des procès contre les éventuels tortionnaires ?
- Au tournant des années 2000, on m’expliquait que les indiens n’étaient pas représentés dans les institutions boliviennes. J’ignore encore pourquoi, peut-être pour des difficultés d’inscription, ou tout simplement à cause de l’analphabétisme. Au Honduras, quelle est la représentation des indiens dans les institutions, le parlement, la Cour suprême ?
- Finalement, je suis surpris qu’un enjeu important de l’Amérique centrale ne soit pas soulevé à l’occasion de ce coup d’état. Les États-Unis et le Canada ( voir le cadeau qu’on vient de faire aux mexicains...) se préoccupent d’immigration illégale. Or, tous les murs seront impuissants à arrêter ce flot aussi longtemps que les conditions de vie ne s’amélioreront pas dans cette région. Quel est le statut migratoire des honduriens ? A combien estime-t-on leur nombre vivant sans papier dans les pays du nord ( USA et Canada ) ?
Au plaisir de vous lire,
Yvon LeD

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