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Venezuela : cerros, favellas, ordures et médias (ce titre contient peut-être des pléonasmes).

A droite de l’autoroute qui relie l’aéroport Simon Bolivar à Caracas, un colline où le vert de la végétation est troué de taches compactes rouges. Rouges des briques de maisons empilées à la va comme je te pousse sur des flancs abrupts. Ce sont les ranchos dans les cerros, les quartiers pauvres des collines au-dessus de Caracas. Ailleurs on les appelle « favellas », refuges vétustes et insalubres des laissés pour compte de ce qui aurait dû être le miracle économique issu de l’or noir. Hélas, il n’est pas venu à l’idée des classes dirigeantes d’avant 1998 (date de l’arrivée d’Hugo Chávez au Palais de Miraflores) de faire circuler la manne hors de leur cercle étroit, sinon pour l’envoyer dans un pays sûr et amical peuplé de blonds yankees et décoré de buildings de verre enserrant des batteries de coffres-forts blindés.

Le Venezuela ne serait plus, depuis des décennies, un pays du tiers monde si l’argent du pétrole avait été utilisé « à la française », c’est-à -dire, avec moins d’insolente inégalité.
Le 22 octobre 1922, écrit l’écrivain uruguayen Eduardo Galeano, « l’or noir éclabousse, neuf jours durant, le ciel sec de Maracaïbo ». Les torrents noirs ne cesseront depuis de couler à gros bouillons. Et Galeano ajoute un mot qui explique tout : « La loi pétrolière de 1922 fut rédigée par les représentants de trois firmes nord-américaines » (in « Les veines ouvertes de l’Amérique latine », ouvrage que Hugo Chávez a spectaculairement offert a Barack Obama lors d’un sommet). Voyez : la justice, la répartition équitable n’étaient même pas nécessaires. Il suffisait de modifier la recette du pâté d’alouette. Mais l’arrogante bourgeoisie n’a pas su le comprendre. La radicalisation du pays qui inquiète en France notre frileuse classe politique de « gôche » lui est imputable. Au début, Hugo Chávez se situait dans une gauche modérée.

Il tient désormais aux oligarchies et aux médias putschistes le langage du rapport des forces. Respectez la Constitution et le vote du peuple, où vous perdrez beaucoup. Voire tout.

C’est un discours basé sur la connaissance des ressorts du mercantilisme tels que les décrivit l’économiste Adam Smith (1723-1790) in « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations ».

« Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais de l’attention qu’ils portent à leur propre intérêt. Nous nous adressons non à leur humanité mais à leur amour d’eux-mêmes, et nous ne leur parlons jamais de nos propres besoins mais de leur avantage ».

Donc, il faut prendre, arracher. C’est un combat. Un combat appuyé par un peuple qui le radicalise s’appelle une révolution. En avril 2002, la bourgeoisie, l’armée, l’Eglise vénézuélienne, ont dit à Chávez et à ses macaques basanés que ce n’était pas poli de prendre sans demander, sans demander encore et toujours, avec une infinie patience transmise de génération en génération. Donc, coup d’Etat, les fusils aspergés d’eau bénite. Scénario identique en juin 2009 au Honduras. Le sabre tue, le goupillon enterre, actes classieux commandés par le Dieu amour adorateur du Veau d’Or.

Dans un entretien publié par El Pais, le président hondurien Manuel Zelaya, confessait : « J’ai pensé faire les changements à l’intérieur du schéma néolibéral. Mais les riches ne cèdent ni un penny. Les riches ne veulent rien céder de leur argent. Ils veulent tout garder pour eux. Alors, logiquement, pour faire des changements il faut incorporer le peuple. »

L’armée hondurienne l’a déposé et expulsé le 28 juin 2009.

Le 11 novembre2009, j’ai accompagné une équipe de Vive TV dans le cerro de Gramoven qui surplombe l’autoroute. Vive TV a impulsé la création de conseils populaires de communication dans tout le pays. C’est un média éducatif, culturel et informatif qui veut impulser la démocratie participative et alternative, le tout dans un esprit de solidarité avec les autres peuples latino-américains. De même que nos télévisions sont tenues de respecter la Constitution française, Vive TV se déclare en osmose avec le modèle politique, économique et social établi dans la nouvelle Constitution bolivarienne. Laquelle donne au peuple une place inégalée, « protagò nica », comme on dit ici. Et donc, Vive TV avait souhaité fêter là -bas, dans le cerro, au milieu de son public, son 6ème anniversaire.

En 2007, j’avais séjourné à Caracas pour y étudier de près ce que firent les médias et ce qu’avait été le rôle de RSF lors du putsch militaire. J’avais commencé à écrire mon livre sur RSF et j’étais sous le coup d’une menace de procès. Mon voyage d’étude me permit d’en mettre impunément trois couches de plus sur cette pseudo ONG qui fut la seule au monde à reconnaître « de facto » le gouvernement fasciste qui fut balayé en moins de 48 heures par le peuple soutenu par une partie de l’armée loyaliste. Dans l’hôtel où je me trouvais alors, résidait un avocat de San Francisco, venu en voyage touristique de groupe. Nous avions sympathisé. Il était outré par le ton de la presse d’opposition. Un matin, au petit-déjeuner, il me raconta le clou de son voyage : une visite des ranchos. Visite organisée par le tour-operator, avec des policiers et un guide des cerros, sorte d’autorité locale des lieux, garant de la sécurité des curieux. Il fallait ça. Sinon, les cerros, tu y entres debout mais tu sors à l’horizontale. Salauds de pauvres !

La vérité est que ces quartiers sont dangereux, qu’on y consomme des drogues dures, que l’argent manque, que les armes de poing circulent et sont aux mains de voyous qui n’aiment pas répéter deux fois ce qu’ils disent (en général : « Donne-moi tout ce que tu as sur toi. Oui, la montre aussi »).

Mais la vérité aussi est que ces lieux sont des villages avec une histoire, des traditions, des solidarités, des familles qui ne croient pas que les solutions à leurs problèmes soient l’auto-destruction et l’assassinat d’imprudents passants. Et ces habitants là , j’en témoigne, je l’ai vu, relèvent la tête, prennent leur destin en main, clament une fierté retrouvée, jusqu’à entraîner avec eux des jeunes qui étaient perdus pour tous et pour eux-mêmes. Je les ai vus aussi, ceux-là , sciant et soudant la charpente en fer d’une maison commune et continuant leur travail alors que la nuit était tombée. Rendre l’espoir, ouvrir l’avenir pour fermer des prisons pourrait-on dire en paraphrasant Victor Hugo.

Donc, Vive TV s’était transportée dans le cerro Gramoven avec des tonnes de matériel, des kilomètres de câbles, une nuée de « travailleurs de la communication ». Oui, cette télé alternative a banni le mot de « journaliste » qui clivait et hiérarchisait les employés en son sein.

Un endroit plat dans la colline, grand comme un terrain de foot-ball, a été investi. C’est la Plaza La Cubana. Au-dessus, séparés par une route, les habitats accrochés comme par miracle à la pente. Une goulotte descend des hauteurs pour que se déversent sur le bord de la route les sacs d’ordure. Et le ramassage semble ne pas avoir été effectué depuis des mois. Par quel miracle, ce soir là justement, des tracto-pelles travaillant à un rythme endiablé s’avisent-ils d’emplir des camions venus exprès pour se charger des détritus et accessoirement embaumer les alentours ? La rumeur avance une réponse : Chávez va venir. Plausible : chez nous (et pas que...) on repeint les écoles, on change les moquettes de la mairie quand le chef de l’Etat est annoncé !

Non loin de là , la plateforme d’un camion est chargée de milliers de poutrelles de métal qui serviront à refaire des toits en mauvais état, voire a soutenir des planchers qui permettront d’agrandir l’habitat par la seule manière possible : en ajoutant un étage. Pour décharger le camion, opération qui va durer deux heures, les habitants du quartier, hommes et femmes. Å’uvre collective. L’individualisme recule quand la déferlante néo-libérale le fait progresser dans mon pays.

Spectacle inouï, inimaginable naguère : le gouvernement fait livrer gratuitement des dizaines de tonnes de poutrelles, bientôt de ciment pour que la vie quotidienne change enfin.

Je parle avec des mères de familles entourées de marmots : leurs yeux brillent de joie et leurs bouches disent leur reconnaissance pour Chávez. Je parle avec un jeune militaire. Il me montre l’immense tente où il dort quelques nuits par semaines avec ses compagnons pour être sur place, avec la population, pour l’aider. Il ne porte ni ceinturon ni arme. Il a grade de capitaine. Il fait partie de ces hommes qui finiraient par faire aimer l’armée à un anarchiste. A le voir, à voir les autres soldats aux milieux des habitants, je comprends que l’armée de la république bolivarienne du Venezuela a pris le parti de ne jamais être une force de répression interne.

Les soldaditos honduriens qui feraient un petit tour ici mourraient de honte. Comme ils mourraient pour de bon sous une pluie de pierres s’ils baissaient le canon de leur arme devant le peuple de Tegucigalpa.

Je demande au capitaine si le matériel livré ne va pas disparaître dans la nuit. Il rit.

Les discours ont commencé. Il faut dire qu’au Venezuela, ils ont importé de Cuba des milliers d’aiguilles de phonographes bénies par Fidel et qu’ils ont tous été vaccinés avec. Du coup, chacun est en mesure de parler sans respirer pendant des heures (je retire ce que je viens d’écrire sur les aiguilles cubaines. Méfiance ! L’opposition avait fait courir le bruit que les médecins cubains, en vaccinant les malades, leur injectaient le germe du communisme. Et certains l’ont cru jusqu’à laisser leurs enfants sans soins).

Donc, ils parlent. Les tracto-pelles assurent la musique de fond et le parfum. Les cameramen de Vive TV et de Catia TV filment. Le public est nombreux et attentif. La soirée s’avance et pas de Chávez. Des élus du consejo comunal ont la parole, le militaire que j’avais interviewé a juste le temps de dire deux mots avant d’être interrompu par une ovation : c’est l’armée, ou plus exactement son rôle qui est ainsi salué. Je retiendrai de son discours une phrase à communiquer à notre ministre de l’Intérieur : « Les enfants perdus sont des conséquences, pas des causes. »

Arrive une belle jeune femme à qui l’on fait place. C’est Blanca Eekhout, la ministre de l’information et de la communication. Tonnerre d’applaudissements. Je cherche des yeux le camion de CRS, les tireurs d’élite, les flics en civil, veston gonflé sous l’aisselle et oreillette de liaison avec l’équipe de sécurité au menton carré. Voyez : parfois, quand les discours, la fatigue et la chaleur parviennent à m’assoupir, j’oublie que je ne suis pas en France, grande démocratie, mais dans une quasi-dictature. Blanca (on dit Blanca ici comme on dit Fidel là -bas. Un temps, j’ai cru que c’était son nom) y va de son laïus enflammé sur la révolution bolivarienne et le rôle des médias. Elle est comme un poisson (rouge) au milieu du peuple.

Arrive un quadragénaire en jean. Applaudissements. C’est Diosdado Cabello, le ministre du logement et des travaux publics. Bien réveillé à présent, je ne cherche pas les robocops chargés de le protéger du peuple.

C’est une des leçons de la soirée : il est des pays, dont la France ne fait pas partie, où les membres du gouvernement peuvent se mêler au peuple, aux miséreux, sur le terrain de leur misère, sans s’exposer à recevoir autre chose que des signes d’amour et de gratitude. Voilà  : ne jamais lire des analyse d’exégètes savants sans se remémorer ce mot de Brecht : « Grise mon ami est la théorie, et vert l’arbre de la vie ». Je retiens aussi ce mot d’un de nos auteurs classiques (j’ai oublié qui) « J’aime bien les paysans, ils ne sont pas assez savants pour raisonner de travers ».

Souvenons-nous qu’en avril 2002, lors du putsch, les ruelles des collines avaient déversé sur la ville de Caracas des dizaines de milliers de citoyens en tee-shirts rouges pour demander des comptes aux factieux. Ils ont mille raisons nouvelles d’être prêts à le refaire. C’est ce que chacun, de bonne foi, a pu comprendre ces temps-ci. Pas besoin de politologues-futurologues, pas besoin de sondages d’opinion.

Besoin au contraire de regarder avec prudence ceux dont Jorge Luis Borge disait qu’ils « croient que le soleil et la lune sont en Europe » (in « La grandeur de mon espérance ».

Cependant (toujours ajouter ce genre de remarques, même si elles sont hors du cadre du sujet, car le lecteur guette le fanatique hémiplégique derrière le porteur de bonnes nouvelles), les problèmes sont multiples dans ce pays. Pour les connaître, écoutez la radio, regardez la télé (toutes les chaînes, c’est pareil) lisez le Monde, Libération et presque tous les autres. Vous serez gavés comme au bas d’une goulotte du cerro de Gramoven.

De Caracas : Maxime Vivas.


La balle qui troua deux fois le dos de J.B.

J. B. travaille à Vive TV, télévision alternative vénézuélienne. Une nuit de novembre, on partage la même chambre modeste, dans l’hôtel La Estancia à El Tejero, à 5 heures de Caracas, sur la route de Maturin, où, sans une panne, nous aurions dû arriver le soir.

La chaleur. Il est torse nu et je remarque les cicatrices de deux trous dans son dos et une, plus petite, dans sa poitrine.

Il me raconte que, lors du golpe (coup d’Etat), un militaire lui a tiré dessus. La balle a traversé le poumon et elle est ressortie en arrachant des chairs. Au passage, elle a brisé des os de l’épaule qui ont été expulsés, provoquant un deuxième trou dans le dos. Il avait 18 ans. Il a passé onze mois à l’hôpital, subi de multiples opérations et il a parfois de mal à respirer et à dormir. J’ai pu le vérifier : il éteint la télé à minuit et la rallume à 5 heures. Je sais qu’il a fait des efforts pour moi. Chez lui, il est debout avant trois heures du matin.

J.B. est cháviste.

Il l’était en février 1992 quand un jeune officier a essayé de renverser un gouvernement qui ordonnait à l’armée de tirer sur le peuple. L’officier s’appelait Hugo Chávez. Il a payé sa tentative de révolte ratée par deux ans de prison. Depuis, les médias ne se lassent pas de lui donner le qualificatif de« putschiste », sans plus de détails.

C’est au cours de ce golpe-là que J.B. a été blessé.

En avril 2002, le président Chávez, arrivé au pouvoir par la voie des urnes, a été renversé par des militaires fascistes qui ont braqué leurs armes sur le peuple de leur pays tandis que des snippers faisaient des cartons pour que soit dénoncée « la violence chaviste ».

Quand il lit dans la presse d’opposition que les victimes du golpe d’avril 2002 ont été tuées par des chávistes, quelque chose dans la chair de J.B. le pousse à en douter.

Il a l’impression que ce sont toujours les mêmes qui tirent sur les mêmes. Enfin : tiraient, car on dirait bien que dans ce pays de l’or noir, les militaires ont rompu avec la doctrine d’un personnage d’un roman d’Henri Monnier, Joseph Prudhomme, qui jura d’utiliser son sabre pour « défendre les Institutions et au besoin pour les combattre ».

Maxime Vivas.

A Caripe, Venezuela, novembre 2009.

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