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Auteur : André LACROIX

Prix Sakharov décerné à deux marionnettes

André LACROIX

Dans tous les journaux du vendredi 25 octobre 2024, on a pu lire en substance : « Le prix Sakharov, la plus haute distinction de l’Union européenne pour les droits humains, a été décerné jeudi à Maria Corina Machado et Edmundo Gonzalez Urrutia, respectivement cheffe et candidat de l’opposition vénézuélienne à la présidentielle de juillet. » Une fois de plus, nous assistons à une initiative exécrable du Parlement européen. Une fois de plus, nous assistons à un manque criant d’esprit critique de la part de la presse.

Les nombreuses pantalonnades du Parlement européen 1) Le 19/09/2019, par 535 voix pour, 66 contre et 52 absentions, le Parlement européen vote une résolution mettant sur le même pied le nazisme et le communisme, comme si on pouvait condamner à parts égales le régime génocidaire hitlérien, fondé sur le racisme biologique, et le communisme. Ce dangereux amalgame a été dénoncé dans une carte blanche signée par des professeurs d’université, des essayistes, des auteurs et des cinéastes (1). 2) Dans sa résolution du 09/06/2022, ce même Parlement déclare que « les preuves crédibles concernant les mesures de prévention des naissances et la séparation des enfants ouïghours de leur famille constituent des crimes contre l’humanité et représentent un risque sérieux de génocide ». Cet avis, s’appuyant notamment sur les fantasmes d’Adrian Zenz, est loin d’être partagé par de nombreuses sommités internationales, comme, par exemple, l’anthropologue française Danielle Bleitrach, le (…) Lire la suite »
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Pétard mouillé contre Maxime Vivas

André LACROIX

Le 2 octobre 2024, Maxime Vivas révèle que son livre "Ouïghours, pour en finir avec les fake news" a été critiqué notamment par Pierre-Marie Meunier travaillant pour le portail ENDERI (ENtreprise, DÉfense & Relations internationales). (1) Pour que nous en ayons le cœur net, Maxime Vivas nous donne la référence de ladite note critique (2) qui appelle les commentaires suivants.

Le serpent se mord la queue Cette note critique présente apparemment toutes les caractéristiques d’un travail académique irréprochable : elle est longue de 44 pages et ne comporte pas moins de ... 225 notes de bas de page. Mais quand on creuse un peu, on y trouve une enfilade de propos malveillants, tendancieux ou carrément faux. Meunier commence par s’en prendre à Sonia Bressler, l’éditrice de Maxime Vivas dont la maison La Route de la Soie – ô horreur ! – « contribue (...) à la diffusion, en France, de narrations positives sur la Chine (...) » (p. 3), comme s’il s’agissait là d’un crime rédhibitoire et que seules les narrations négatives contre la Chine méritaient d’être considérées comme sérieuses. Toujours p. 3, dans son souci de critiquer le rapprochement fait par Maxime Vivas entre les fake news sur les Ouïghours et d’autres fake news célèbres, Meunier écrit : « C’est oublié (sic) un peu vite que la plupart des affaires citées par Maxime Vivas [Colin Powell, Timisoara, (…) Lire la suite »

Faillite de la diplomatie, inculture des politiciens, prudence des militaires

André LACROIX

Vladimir Fédorovsky, diplomate russe naturalisé français, qui a été proche de Gorbatchev et chantre de la perestroïka, constate avec inquiétude que les canaux diplomatiques entre la Russie et les pays occidentaux fonctionnaient nettement mieux pendant la guerre froide qu’aujourd’hui.

C’est aussi l’avis de Georges Martin, ex-diplomate suisse dont je vous recommande chaudement l’interview. Elle dure plus d’une heure et demie, soit 1:40:08 (un peu moins toutefois qu’un match de football). En tout cas, vous ne serez pas déçu(e)s. Avec toute l’expérience accumulée au cours de sa carrière et sans tabou, il cerne les enjeux actuels posés notamment par les conflits en Ukraine et en Palestine. Extrait : « On est en guerre maintenant parce que les diplomates ont fait faillite. On ne les a pas laissé faire (...) C’est les politiques qui ont remplacé les diplomates. Et les politiques ont d’autres agendas, souvent de politique intérieure. » (18:30) Ce qui caractérise, en effet, les décideurs politiques occidentaux obsédés par leur fièvre électoraliste, c’est leur incapacité à comprendre que les plaques tectoniques de la géopolitique sont en train de bouger radicalement. Bien au chaud dans l’entre-soi, se croyant protégés par l’OTAN, ils ne se rendent même pas compte (…) Lire la suite »

Amnesty International radote

André LACROIX

Dans la perspective des élections du 9 juin – qui en Belgique seront non seulement européennes, mais aussi nationales et régionales – Amnesty International a lancé une vidéo humoristique dans laquelle les présidents de parti, figurés en pâte à modeler, s’engagent à faire exactement le contraire de ce qu’ils ont toujours fait (1). Ainsi, par exemple, le président du MR (ex parti libéral) s’engage à respecter le droit de manifester, le président des Engagés (ex parti social-chrétien) s’engage à prolonger le délai rendant possible une IVG, le Président du PS s’engage à ne plus exporter d’armes wallonnes, etc. Quant au Président du PTB (Parti du Travail de Belgique), il s’engage à dénoncer les crimes dont seraient victimes les Ouïghours.

Petit regard dans le rétroviseur Il faut savoir que le PTB a été le seul parti en Belgique à ne pas céder à l’hystérie collective antichinoise. Le 15 juin 2021, au Parlement belge, il s’est prudemment abstenu de voter une résolution dénonçant un « risque sérieux de génocide » contre la minorité musulmane des Ouïghours. Ce qui lui a valu une volée de bois vert dans quasiment tous les médias (2). Le 18 avril 2021, avait eu lieu, sur le plateau de RTL, un débat animé par Christophe Deborsu dans l’émission « C’est pas tous les jours dimanche » (3). Ce débat opposait d’une part le député PTB Nabil Boukili et le professeur Emmanuel Wathelet, et d’autre part le député écolo Samuel Cogolati et Philippe Hensmans, le directeur de la section francophone d’Amnesty International-Belgique. Celles et ceux qui ont suivi ce débat se souviendront des contre-vérités et des propos injurieux sortis de la bouche de Samuel Cogolati. Mais ce qui m’a le plus peiné, c’est l’attitude de Philippe (…) Lire la suite »

Pour en finir avec les calomnies contre la Chine

André LACROIX

"La Chine, un ennemi fabriqué par la propagande ?" : tel est le titre du nouvel ouvrage d’Albert Ettinger (éd. La Route de la Soie), aux dimensions assez impressionnantes : 394 pages, 830 notes de bas de page, 26 illustrations, 700 grammes. Avec toute la rigueur scientifique qu’on lui connaît, l’érudit luxembourgeois, après une patiente recherche de pièces, reconstitue un vaste puzzle en quatre tableaux (Xinjiang, Tibet, Hong Kong, Taïwan). En alternant les pièces « Vrai » et « Faux », cet impressionnant quadriptyque jette une lumière crue sur toute une série de réalités que l’idéologie dominante préférerait cacher aux yeux du grand public.

1er tableau : le Xinjiang S’il est un sujet sur lequel on a publié ces dernières années des milliers de pages bourrées de contre-vérités, c’est bien le sort des Ouïghours dans le Xinjiang. Comme dans l’ « Histoire de faussaire » de Georges Brassens, c’est La bibliothèque en faux bois, faux bouquins achetés au poids. La liste de ces contre-vérités est longue et leur regroupement pourrait occuper des travées entières. Exemples : – le Xinjiang, que les séparatistes appellent Turkestan oriental, aurait été un État indépendant ; – le terrorisme ne serait qu’un prétexte utilisé par le gouvernement chinois pour justifier l’oppression de la population musulmane ; – la Chine aurait commis, ou serait en train de commettre un génocide au Xinjiang ; – la Chine aurait fermé le Xinjiang à tous les étrangers ; personne ne pourrait s’y rendre pour vérifier les allégations de génocide et de camps de concentration. Chacun de ces sujets et d’autres encore font l’objet, dans le livre (…) Lire la suite »

Arte, une chaîne enchaînée à la sinophobie

André LACROIX

On nous annonce la diffusion sur Arte, le mardi 5 mars 2024, d’un documentaire d’1 h 30, déjà visible sur Youtube, intitulé « le Tibet face à la Chine, le dernier souffle ? », réalisé par François Reinhardt (1), qui ne cache même pas son intention de refléter le point de vue revanchard des exilés tibétains, sans la moindre considération pour les 6 millions de Tibétains restés au Tibet qui voient leurs conditions de vie s’améliorer d’année en année.

Pourquoi cette diffusion en mars 2024 ? Le 27 septembre 2023, en préouverture du Festival des Écrans de Chine à Paris, le réalisateur Jean-Michel Carré, auteur d’une quarantaine de films et couronné par une vingtaine de prix (dont Cannes, Berlin, ainsi qu’une nomination aux Emmy Awards), y projetait son dernier opus : « Tibet, un autre regard », fruit de nombreux contacts sur le terrain et d’une impressionnante collection d’archives. (2) La RTBF avait programmé pour le 11 novembre 2023 la diffusion de ce documentaire (en version raccourcie). Mais cette diffusion n’a jamais eu lieu. Arte non plus n’a jamais diffusé le documentaire. Pourquoi ce silence ? Comment expliquer la déprogrammation de la RTBF et la non-diffusion d’Arte ? Seule explication possible : des pressions auxquelles Arte, et par ricochet la RTBF, n’ont pas eu le cran de résister. Jean-Michel Carré s’était déjà plaint de pressions subies en cours de réalisation de son film. Il faut écouter – ça ne dure que 3 (…) Lire la suite »

L’Occident a du sang sur les mains en Palestine et en Ukraine

André LACROIX

La lucidité et le courage politique font cruellement défaut à nos démocraties. Résultat de plusieurs décennies d’aveuglement et de lâcheté : des milliers de morts en Palestine et en Ukraine.

En Palestine Sans remonter à la Déclaration Balfour, ni à la Naqba, ni même au « détricotage » consenti des Accords d’Oslo, arrêtons-nous à l’énorme faute commise par nos démocraties en janvier 2006, après la victoire du Hamas dans les urnes, dont même Le Monde (26/01/2006) a reconnu qu’elle avait été « obtenue au terme d’un processus électoral exemplaire ». Au lieu de saluer cette victoire et de conforter au sein du Hamas le camp des pragmatiques, nos gouvernants, dans leur obsession à combattre le terrorisme, n’ont fait qu’accroître l’attrait pour la lutte armée aux yeux des Palestiniens, d’autant que le Fatah, perçu comme une courroie de transmission au service du gouvernement israélien, perdait une bonne part de sa représentativité. Fort de l’appui de nos démocraties, les dirigeants de l’État hébreu ne se sont d’ailleurs pas fait prier pour miser sur les islamistes du Hamas pour détruire le Fatah d’inspiration laïque. Et pourtant, si le Hamas après sa victoire électorale (…) Lire la suite »
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Opinions butées ou manipulées ? Lettre ouverte à Jean-Paul Marthoz

André LACROIX
Cher Monsieur Marthoz, Une fois encore, je réagis à l’un de vos articles, en l’occurrence La fausseté s’envole, la vérité clopine, publié dans Le Soir du 17/11/2023. Avec en toile de fond la guerre entre Israël et la Palestine, vous montrez à juste titre « combien il est compliqué d’informer avec justesse et objectivité ». Comment ne pas être d’accord avec votre constatation ? Comme l’écrit l’UJFP (Union juive française pour la paix) : « Nous vivons une période folle. Le vrai devient faux, le faux devient vrai, l’extrême droite manifeste contre l’antisémitisme pendant que la gauche est traînée dans la boue. Toutes les boussoles ont été brisées. » Ce qui me chiffonne dans votre article, c’est premièrement votre silence, comme celui de toute la presse officielle d’ailleurs, sur de nombreuses publications se caractérisant par leur esprit critique et leur souci « d’informer avec justesse » et honnêteté (je préfère ce terme à « objectivité » car nous réagissons tous avec nos (…) Lire la suite »

Tous des idiots utiles ?

André LACROIX

La lettre ouverte ci-dessous a été envoyée aux trois principaux médias de la Belgique francophone. Mais il va de soi qu’elle pourrait aussi s’adresser à bien d’autres quotidiens et magazines, ayant mis en veilleuse leur esprit critique à propos du conflit ukrainien.

Monsieur le Directeur de l’information de la RTBF, cher Monsieur Jacqmin, Monsieur le Rédacteur en chef du Soir, cher Monsieur Berti, Monsieur le Rédacteur en chef de La Libre, cher Monsieur de Meeûs, Je comprends difficilement que des organes de presse comme les vôtres réservent si peu de place à tout un courant de pensée qui ne partage pas le narratif occidental sur la guerre en Ukraine. Comment se fait-il que vous ne fassiez guère écho, fût-ce pour les critiquer, aux points de vue suivants (liste non exhaustive, par ordre alphabétique) de : ABELOW Benjamin, essayiste étatsunien AMAR TAREK Cyril, historien anglophone AMIN Samir, économise franco-égyptien ANDREEN Finn, observateur suédois ARKIN William M., politologue étatsunien BAUD Jacques, spécialiste suisse du renseignement BAUER Alain, juriste français BECHET-GOLOVKO Karine, journaliste française BENJAMIN Medea, pacifiste étatsunienne BENSAADA Ahmed, géopolitologue algérien BHADRAKUMAR MK, diplomate indien (…) Lire la suite »

Holodomor : Le fin mot ou le faux mot ?

André LACROIX

Dans son émission « Le fin mot » (RTBF radio) du 15 février 2023, le journaliste Eddy Caekelberghs assimilait l’Holodomor à la Shoah. Cela m’avait incité à écrire une lettre ouverte à Pierre Marlet, rédacteur en chef de la RTBF [voir « Le Grand Soir » du 25/02/2023 (1)]. Ma critique – portant sur la qualification indue de génocide appliquée à l’Holodomor ‑ étant restée sans réponse, je me suis adressé à Jean-Pierre Jacqmin, le directeur de l’information de la RTBF ; rencontré par hasard à la mi-avril, ce dernier m’a promis une réponse… que j’attends toujours. Vaine attente sans doute, car, dans « Le fin mot » du 23 mai, Eddy Caekelberghs « remet ça », en ressassant cette contre-vérité à l’occasion de son interview de l’écrivaine Catherine Koleda et du député belge Georges Dallemagne (2).

Précisons d’emblée qu’il ne s’agit pas ici de mettre en cause le témoignage des privations qu’a endurées en Ukraine dans les années trente le père de Catherine Koleda, dont cette dernière a fait un livre (3). Il ne s’agit pas non plus de contester la sincérité de Georges Dallemagne dans son combat pour dénoncer les politiques de Staline. L’une et l’autre ont le droit d’exprimer leur point de vue, fût-il empreint de préjugés anticommunistes sinon russophobes selon lesquels l’Holodomor constituerait un génocide. Il ne s’agit pas non plus de contester la liberté d’Eddy Caekelberghs d’interviewer qui bon lui semble. Ce que je dénonce, c’est le fait qu’il se soit autorisé à « en remettre une couche » au lieu de contextualiser les propos de ses invités comme l’imposerait la déontologie de la profession, voire même – on peut rêver – oser questionner la pensée unique. Caekelberghs s’est contenté de relayer complaisamment l’équation : Holodomor = génocide. Son émission commence par ces (…) Lire la suite »