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Ali Aarrass : sept mois déjà ...

Sept mois après son extradition vers le Maroc, le Belgo-marocain Ali Aarrass, incarcéré à la prison de Salé, près de Rabat, attend toujours le début de son procès.

Son extradition par l’Espagne, le 14 décembre 2010, était contraire à toute règle élémentaire du droit international : le 26 novembre 2010, le Comité des droits de l’Homme de l’ONU avait demandé a l’Espagne de ne pas procéder à l’extradition d’Ali Aarrass. Pendant sa détention espagnole et après enquête minutieuse, l’Espagne l’avait complètement innocenté de toute implication dans une entreprise terroriste. L’Espagne a donc hésité pendant deux ans et demi d’accepter la demande d’extradition de la part du Maroc. Mais, alors que le conflit diplomatique et médiatique entre l’Espagne et le Maroc sur le Sahara occidental était à son comble, l’Espagne a quand même livré ce «  Belge-accusé-de-terrorisme », disponible dans ses prisons, pour calmer les esprits. Ce faisant, l’État espagnol savait pertinemment qu’il livrait Ali Aarrass aux bourreaux (anti)terroristes de la BNPJ marocaine.

Et la Belgique ?

Malgré les demandes répétées de la famille et des amis d’Ali Aarrass, la Belgique, dont Ali Aarrass est citoyen à part entière, a refusé d’intervenir en faisant valoir sa nationalité belge. A la commission des Affaires étrangères et par lettre, le ministre Van Ackere a déclaré à maintes reprises que la Belgique n’interviendrait pas pour défendre l’intégrité physique et morale de son citoyen, ni auprès de l’Espagne, ni auprès du Maroc. Depuis le mois de décembre 2010, le consulat belge au Maroc n’a pas rendu une seule fois une visite à Ali pour vérifier son état de santé. Il sait pourtant très bien qu’Ali a déposé, le 2 mai 2011, une plainte officielle pour torture pendant ses interrogatoires en garde à vue, alors qu’il était sans avocat et sans contact avec le monde extérieur. Il n’a pas non plus envoyé de fonctionnaire pour suivre les audiences du procès. Tout cela est d’autant plus stupéfiant que la Belgique envoie ses troupes dans le monde entier, de l’Afghanistan jusqu’en Libye, en passant par les côtes de la Somalie, pour faire respecter les droits de l’homme par la force !

Les audiences du procès d’Ali ont commencé le 21 avril. Depuis, il y a eu les audiences du 2 juin, puis du 9 juin et enfin du 16 juin. A chaque fois, le procès n’a même pas commencé. Pour une raison simple : le tribunal antiterroriste par excellence du Maroc n’est pas capable de trouver un seul traducteur juré de l’arabe vers le français ! Ou faut-il dire «  ne veut pas trouver un traducteur » ? Car il s’agit là d’une question fondamentale dans ce procès. Un traducteur lui avait en effet été accordé et promis le 2 juin, sans que la défense ait dû trop insister. Mais le tribunal n’a apparemment réalisé que plus tard les conséquences d’une telle promesse. Bien sûr, les problèmes techniques posés par la grève du personnel des tribunaux ont compliqué les choses. Mais assigner un traducteur juré signifie surtout la reconnaissance par le tribunal que tout ce qui s’est passé pendant ces sept mois de détention au Maroc (les interrogatoires et les déclarations qui les ont suivis) n’a aucune valeur. Puisqu’Ali ne maîtrise pas l’arabe, il ne peut pas avoir compris, ni les questions, ni les déclarations à signer...

La question du traducteur nous plonge dans des scènes dignes d’un film de série B, qui ridiculisent totalement tout ce «  combat anti-terroriste ». Et oui, à la dernière audience, le 21 juin, le tribunal avait convoqué un traducteur juré. Mais voilà qu’à l’ouverture de l’audience, le traducteur en question n’était pas là . Raison : le monsieur convoqué était pensionné et ne travaillait donc plus. Audience reportée jusqu’au 4 août !

En absence d’un soutien quelconque des États européens, la tâche de défendre Ali a été reprise par le mouvement de solidarité international à Mellila, au Maroc, à Bruxelles et à Londres, qui exige sa libération immédiate. Sa protection pendant toute sa détention a été prise en main par une soixantaine d’avocats internationaux et par sept organisations de défense des droits de l’homme.

On peut se demander si l’affaire du traducteur n’est pas aussi une manière d’épuiser, moralement physiquement et financièrement, la défense et cette solidarité internationale.

Malgré cela, le 16 juin, une quatrième délégation internationale s’était à nouveau rendue à Salé. Elle était composée de quatre avocats belges : Dounia Alamat, une de ses avocats belges, Fréderic Ureel, le secrétaire général des Avocats européens démocrates, Delphine Pacci et Hanan Talbi, respectivement présidente et vice- présidente de l’Observatoire International des Prisons-Belgique. Cette délégation s’est jointe à l’équipe de la défense marocaine, sous la direction des maîtres Dadsi et Louski.

La prochaine audience est fixée au jeudi 4 août. Si vous désirez participer à cette audience, prenez contact avec nous à l’adresse suivante : ali.aarrass@gmail.com.
Entretemps, envoyez à Ali une carte de l’endroit où vous passez vos vacances, à l’adresse suivante :

M. Ali Aarrass, Prison de Salé II, Ville de Salé, Maroc. Et écrivez tout simplement : «  On ne t’oublie pas ! ».

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John Swinton, célèbre journaliste, le 25 septembre 1880, lors d’un banquet à New York quand on lui propose de porter un toast à la liberté de la presse

(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

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