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Analyse de la situation en Syrie

Invité de l’Association Régionale Nice Côte d’Azur de l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale) le 27 juin 2012, Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, reconnu bien au delà de l’Hexagone pour son expertise du monde arabo-musulman, livre ici une vision intéressante et décapante.

Les pires conjectures formulées au premier semestre 2011 concernant les mouvements de révolte arabes deviennent aujourd’hui réalité. Je les avais largement exposées dans divers ouvrages et revues à contre courant d’une opinion occidentale généralement enthousiaste et surtout naïve. Car il fallait tout de même être naïf pour croire que, dans des pays soumis depuis un demi-siècle à des dictatures qui avaient éliminé toute forme d’opposition libérale et pluraliste, la démocratie et la liberté allaient jaillir comme le génie de la lampe par la seule vertu d’un Internet auquel n’a accès qu’une infime minorité de privilégiés de ces sociétés.

Une fois passé le bouillonnement libertaire et l’agitation des adeptes de Facebook, il a bien fallu se rendre à l’évidence. Le pouvoir est tombé dans les mains des seules forces politiques structurées qui avaient survécu aux dictatures nationalistes parce que soutenues financièrement par les pétromonarchies théocratiques dont elles partagent les valeurs et politiquement par les Occidentaux parce qu’elles constituaient un bouclier contre l’influence du bloc de l’Est : les forces religieuses fondamentalistes. Et le « printemps arabe » n’a mis que six mois à se transformer en « hiver islamiste ».

En Tunisie et en Égypte, les partis islamistes, Frères musulmans et extrémistes salafistes se partagent de confortables majorités dans les Parlements issus des révoltes populaires. Ils cogèrent la situation avec les commandements militaires dont ils sont bien contraints de respecter le rôle d’acteurs économiques dominants mais s’éloignent insidieusement des revendications populaires qui les ont amenés au pouvoir. Constants dans leur pratique du double langage, ils font exactement le contraire de ce qu’ils proclament. En, Égypte, après avoir affirmé sur la Place Tahrir au printemps 2011 qu’ils n’aspiraient nullement au pouvoir, ils revendiquent aujourd’hui la présidence de la République, la majorité parlementaire et l’intégralité du pouvoir politique.

En Tunisie, et après avoir officiellement renoncé à inclure la chari’a dans la constitution, ils organisent dans les provinces et les villes de moyenne importance, loin de l’attention des médias occidentaux, des comités de vigilance religieux pour faire appliquer des règlements inspirés de la chari’a. Ce mouvement gagne progressivement les villes de plus grande importance et même les capitales où se multiplient les mesures d’interdiction en tous genres, la censure des spectacles et de la presse, la mise sous le boisseau des libertés fondamentales et, bien sûr, des droits des femmes et des minorités non sunnites.

Et ces forces politiques réactionnaires n’ont rien à craindre des prochaines échéances électorales. Largement financées par l’Arabie et le Qatar pour lesquels elles constituent un gage de soumission dans le monde arabe, elles ont tous les moyens d’acheter les consciences et de se constituer la clientèle qui perpétuera leur domination face à un paysage politique démocratique morcelé, sans moyens, dont il sera facile de dénoncer l’inspiration étrangère et donc impie.

La Libye et le Yémen ont sombré dans la confusion. Après que les forces de l’OTAN, outrepassant largement le mandat qui leur avait été confié par l’ONU, ont détruit le régime du peu recommandable Colonel Kadhafi, le pays se retrouve livré aux appétits de bandes et tribus rivales bien décidées à défendre par les armes leur pré carré local et leur accès à la rente. L’éphémère « Conseil National de transition » porté aux nues par l’ineffable Bernard Henri Lévy est en train de se dissoudre sous les coups de boutoir de chefs de gangs islamistes, dont plusieurs anciens adeptes d’Al-Qaïda, soutenus et financés par le Qatar qui entend bien avoir son mot à dire dans tout règlement de la question et prendre sa part dans l’exploitation des ressources du pays en hydrocarbures.

Au Yémen, le départ sans gloire du Président Ali Abdallah Saleh rouvre la porte aux forces centrifuges qui n’ont pas cessé d’agiter ce pays dont l’unité proclamée en 1990 entre le nord et le sud n’a jamais été bien digérée, surtout par l’Arabie Séoudite qui s’inquiétait des foucades de ce turbulent voisin et n’a eu de cesse d’y alimenter la subversion fondamentaliste. Aujourd’hui, les chefs de tribus sunnites du sud et de l’est du pays, dont certains se réclament d’Al-Qaïda et tous du salafisme, entretiennent un désordre sans fin aux portes de la capitale, Sana’a, fief d’une classe politique traditionnelle zaydite - branche dissidente du chi’isme - insupportable pour la légitimité de la famille séoudienne.

Seul le régime syrien résiste à ce mouvement généralisé d’islamisation au prix d’une incompréhension généralisée et de l’opprobre internationale.

Avant de développer ce sujet, je crois devoir faire une mise au point puisque d’aucuns croient déceler dans mes propos et prises de positions des relents d’extrême droite et de complaisance pour les dictatures.

Je me rends régulièrement en Syrie depuis 1966 et y ai résidé pendant plusieurs années. Je ne prétends pas connaître intimement ce pays mais je pense quand même mieux le connaître que certains de ces journalistes qui en reviennent pleins de certitudes après un voyage de trois ou quatre jours.

Mes activités m’ont amené à devoir fréquenter à divers titres les responsables des services de sécurité civils et militaires syriens depuis la fin des années 70. J’ai pu constater qu’ils ne font ni dans la dentelle ni dans la poésie et se comportent avec une absolue sauvagerie. Ce n’est pas qu’ils ont une conception différente des droits de l’homme de la nôtre. C’est qu’ils n’ont aucune conception des droits de l’homme…

Leur histoire explique en grande partie cette absence. D’abord, ils puisent leur manière d’être dans quatre siècle d’occupation par les Turcs ottomans, grands experts du pal, de l’écorchage vif et du découpage raffiné. Ensuite, ils ont été créés sous la houlette des troupes coloniales françaises pendant le mandat de 1920 à 1943, et, dès l’indépendance du pays, conseillés techniquement par d’anciens nazis réfugiés, de 1945 jusqu’au milieu des années 50, et ensuite par des experts du KGB jusqu’en 1990. Tout ceci n’a guère contribué à développer chez eux le sens de la douceur, de la tolérance et du respect humain.

Quant au régime syrien lui-même, il ne fait aucun doute dans mon esprit que c’est un régime autoritaire, brutal et fermé. Mais le régime syrien n’est pas la dictature d’un homme seul, ni même d’une famille, comme l’étaient les régimes tunisien, égyptien, libyen ou irakien. Tout comme son père, Bashar el-Assad n’est que la partie visible d’un iceberg communautaire complexe et son éventuel départ ne changerait strictement rien à la réalité des rapports de pouvoir et de force dans le pays. Il y a derrière lui 2 millions d’Alaouites encore plus résolus que lui à se battre pour leur survie et plusieurs millions de minoritaires qui ont tout à perdre d’une mainmise islamiste sur le pouvoir, seule évolution politique que l’Occident semble encourager et promouvoir dans la région.

Quand je suis allé pour la première fois en Syrie en 1966, le pays était encore politiquement dominé par sa majorité musulmane sunnite qui en détenait tous les leviers économiques et sociaux. Et les bourgeois sunnites achetaient encore - parfois par contrat notarié - des jeunes gens et de jeunes filles de la communauté alaouite dont ils faisaient de véritables esclaves à vie, manouvriers agricoles ou du bâtiment pour les garçons, bonnes à tout faire pour les filles.

Les Alaouites sont une communauté sociale et religieuse persécutée depuis plus de mille ans. Je vous en donne ici une description rapide et schématique qui ferait sans doute hurler les experts mais le temps nous manque pour en faire un exposé exhaustif.

Issus au Xè siècle aux frontières de l’empire arabe et de l’empire byzantin d’une lointaine scission du chiisme, ils pratiquent une sorte de syncrétisme mystique compliqué entre des éléments du chiisme, des éléments de panthéisme hellénistique, de mazdéisme persan et de christianisme byzantin. Ils se désignent eux mêmes sous le nom d’Alaouites - c’est à dire de partisans d’Ali, le gendre du prophète - quand ils veulent qu’on les prenne pour des Musulmans et sous le nom de Nosaïris - du nom de Ibn Nosaïr, le mystique chiite qui a fondé leur courant - quand ils veulent se distinguer des Musulmans. Et - de fait - ils sont aussi éloignés de l’Islam que peuvent l’être les chamanistes de Sibérie.

Et cela ne leur a pas porté bonheur…. Pour toutes les religions monothéistes révélées, il n’y a pas pire crime que l’apostasie. Les Alaouites sont considérés par l’Islam sunnite comme les pires des apostats. Cela leur a valu au XIVè siècle une fatwa du jurisconsulte salafiste Ibn Taymiyya, l’ancêtre du wahhabisme actuel, prescrivant leur persécution systématique et leur génocide. Bien que Ibn Taymiyyah soit considéré comme un exégète non autorisé, sa fatwa n’a jamais été remise en cause et est toujours d’actualité, notamment chez les salafistes, les wahhabites et les Frères musulmans. Pourchassés et persécutés, les Alaouites ont dû se réfugier dans les montagnes côtières arides entre le Liban et l’actuelle Turquie tout en donnant à leurs croyances un côté hermétique et ésotérique, s’autorisant la dissimulation et le mensonge pour échapper à leur tortionnaires.

Il leur a fallu attendre le milieu du XXè siècle pour prendre leur revanche. Soumis aux occupations militaires étrangères depuis des siècles, les bourgeois musulmans sunnites de Syrie ont commis l’erreur classique des parvenus lors de l’indépendance de leur pays en 1943. Considérant que le métier des armes était peu rémunérateur et que l’institution militaire n’était qu’un médiocre instrument de promotion sociale, ils n’ont pas voulu y envoyer leurs fils. Résultat : ils ont laissé l’encadrement de l’armée de leur tout jeune pays aux pauvres, c’est à dire les minorités : Chrétiens, Ismaéliens, Druzes, Chiites et surtout Alaouites. Et quand vous donnez le contrôle des armes aux pauvres et aux persécutés, vous prenez le risque à peu près certain qu’ils s’en servent pour voler les riches et se venger d’eux. C’est bien ce qui s’est produit en Syrie à partir des années 60.

Dans les années 70, Hafez el-Assad, issu d’une des plus modestes familles de la communauté alaouite, devenu chef de l’armée de l’air puis ministre de la défense, s’est emparé du pouvoir par la force pour assurer la revanche et la protection de la minorité à laquelle sa famille appartient et des minorités alliées - Chrétiens et Druzes - qui l’ont assisté dans sa marche au pouvoir. Ils s’est ensuite employé méthodiquement à assurer à ces minorités - et en particulier à la sienne - le contrôle de tous les leviers politiques, économiques et sociaux du pays selon des moyens et méthodes autoritaires dont vous pourrez trouver la description détaillée dans un article paru il y maintenant près de vingt ans.

Face à la montée du fondamentalisme qui progresse à la faveur de tous les bouleversements actuels du monde arabe, son successeur se retrouve comme les Juifs en Israël, le dos à la mer avec le seul choix de vaincre ou mourir. Les Alaouites ont été rejoints dans leur résistance par les autres minorités religieuses de Syrie, Druzes, Chi’ites, Ismaéliens et surtout par les Chrétiens de toutes obédiences instruits du sort de leurs frères d’Irak et des Coptes d’Égypte.

Car, contrairement à la litanie que colportent les bien-pensants qui affirment que « si l’on n’intervient pas en Syrie, le pays sombrera dans la guerre civile »…. eh bien non, le pays ne sombrera pas dans la guerre civile. La guerre civile, le pays est dedans depuis 1980 quand un commando de Frères musulmans s’est introduit dans l’école des cadets de l’armée de terre d’Alep, a soigneusement fait le tri des élèves officiers sunnites et des alaouites et a massacré 80 cadets alaouites au couteau et au fusil d’assaut en application de la fatwa d’Ibn Taymiyya. Les Frères l’ont payé cher en 1982 à Hama - fief de la confrérie - que l’oncle de l’actuel président a méthodiquement rasée en y faisant entre 10 et 20.000 morts. Mais les violences intercommunautaires n’ont jamais cessé depuis, même si le régime a tout fait pour les dissimuler.

Alors, proposer aux Alaouites et aux autres minorités non arabes ou non sunnites de Syrie d’accepter des réformes qui amèneraient les islamistes salafistes au pouvoir revient très exactement à proposer aux Afro-américains de revenir au statu quo antérieur à la guerre de sécession. Ils se battront, et avec sauvagerie, contre une telle perspective.

Peu habitué à la communication, le régime syrien en a laissé le monopole à l’opposition. Mais pas à n’importe quelle opposition. Car il existe en Syrie d’authentiques démocrates libéraux ouverts sur le monde, qui s’accommodent mal de l’autoritarisme du régime et qui espéraient de Bashar el-Assad une ouverture politique. Ils n’ont obtenu de lui que des espaces de liberté économique en échange d’un renoncement à des revendications de réformes libérales parfaitement justifiées. Mais ceux-là , sont trop dispersés, sans moyens et sans soutiens. Ils n’ont pas la parole et sont considérés comme inaudibles par les médias occidentaux car, en majorité, ils ne sont pas de ceux qui réclament le lynchage médiatisé du « dictateur » comme cela a été fait en Libye.

Si vous vous vous informez sur la Syrie par les médias écrits et audiovisuels, en particulier en France, vous n’aurez pas manqué de constater que toutes les informations concernant la situation sont sourcées « Observatoire syrien des droits de l’homme » (OSDH) ou plus laconiquement « ONG », ce qui revient au même, l’ONG en question étant toujours l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

L’observatoire syrien des droits de l’homme, c’est une dénomination qui sonne bien aux oreilles occidentales dont il est devenu la source d’information privilégiée voire unique. Il n’a pourtant rien à voir avec la respectable Ligue internationale des droits de l’homme. C’est en fait une émanation de l’Association des Frères musulmans et il est dirigé par des militants islamistes dont certains ont été autrefois condamnés pour activisme violent, en particulier son fondateur et premier Président, Monsieur Ryadh el-Maleh. L’Osdh s’est installé à la fin des années 80 à Londres sous la houlette bienveillante des services anglo-saxons et fonctionne en quasi-totalité sur fonds séoudiens et maintenant qataris.

Je ne prétends nullement que les informations émanant de l’OSDH soient fausses, mais, compte tenu de la genèse et de l’orientation partisane de cet organisme, je suis tout de même surpris que les médias occidentaux et en particulier français l’utilisent comme source unique sans jamais chercher à recouper ce qui en émane.

Second favori des médias et des politiques occidentaux, le Conseil National Syrien, créé en 2011 à Istanbul sur le modèle du CNT libyen et à l’initiative non de l’État turc mais du parti islamiste AKP. Censé fédérer toutes les forces d’opposition au régime, le CNS a rapidement annoncé la couleur. Au sens propre du terme…. Le drapeau national syrien est composé de trois bandes horizontales. L’une de couleur noire qui était la couleur de la dynastie des Abbassides qui a régné sur le monde arabe du 9è au 13è siècle. L’autre de couleur blanche pour rappeler la dynastie des Omeyyades qui a régné au 7è et 8è siècle. Enfin, la troisième, de couleur rouge, censée représenter les aspirations socialisantes du régime. Dès sa création, le CNS a remplacé la bande rouge par la bande verte de l’islamisme comme vous pouvez le constater lors des manifestations anti-régime où l’on entend plutôt hurler « Allahou akbar ! » que des slogans démocratiques.

Cela dit, la place prédominante faite aux Frères musulmans au sein du CNS par l’AKP turc et le Département d’État américain a fini par exaspérer à peu près tout le monde. La Syrie n’est pas la Libye et les minorités qui représentent un bon quart de la population entendent avoir leur mot à dire, même au sein de l’opposition. Lors d’une visite d’une délégation d’opposants kurdes syriens à Washington en avril dernier, les choses se sont très mal passées. Les Kurdes sont musulmans sunnites mais pas Arabes. Et en tant que non-arabes, ils sont voués à un statut d’infériorité par les Frères. Venus se plaindre auprès du Département d’État de leur marginalisation au sein du CNS, ils se sont entendus répondre qu’ils devaient se soumettre à l’autorité des Frères ou se débrouiller tout seuls. Rentrés à Istanbul très fâchés, ils se sont joints à d’autres opposants minoritaires pour démettre le président du CNS, Bourhan Ghalioun, totalement inféodé aux Frères, et le remplacer par un Kurde, Abdelbassett Saïda qui fera ce qu’il pourra - c’est à dire pas grand chose - pour ne perdre ni l’hospitalité des islamistes turcs, ni l’appui politique des néo-conservateurs Américains, ni, surtout, l’appui financier des Séoudiens et des Qataris.

Tout cela fait désordre, bien sûr, mais est surtout révélateur de l’orientation que les États islamistes appuyés par les néo-conservateurs américains entendent donner aux mouvements de contestation dans le monde arabe.

Ce ne sont évidemment pas ces constatations qui vont rassurer les minorités de Syrie et les inciter à la conciliation ou à la retenue. Les minorités de Syrie - en particulier, les Alaouites qui sont en possession des appareils de contrainte de l’État - sont des minorités inquiètes pour leur survie qu’elles défendront par la violence. Faire sortir le président syrien du jeu peut à la rigueur avoir une portée symbolique mais ne changera rien au problème. Ce n’est pas lui qui est visé, ce n’est pas lui qui est en cause, c’est l’ensemble de sa communauté qui se montrera encore plus violente et agressive si elle perd ses repères et ses chefs. Plus le temps passe, plus la communauté internationale entendra exercer des pressions sur les minorités menacées, plus les choses empireront sur le modèle de la guerre civile libanaise qui a ensanglanté ce pays de 1975 à 1990.

Il aurait peut être été possible à la communauté internationale de changer la donne il y a un an en exigeant du pouvoir syrien des réformes libérales en échange d’une protection internationale assurée aux minorités menacées. Et puisque l’Arabie et la Qatar - deux monarchies théocratiques se réclamant du wahhabisme - sont théoriquement nos amies et nos alliées, nous aurions pu leur demander de déclarer la fatwa d’Ibn Taymiyyah obsolète, nulle et non avenue afin de calmer le jeu. Il n’en a rien été. A ces minorités syriennes menacées, l’Occident, France en tête, n’a opposé que la condamnation sans appel et l’anathème parfois hystérique tout en provoquant partout - politiquement et parfois militairement - l’accession des intégristes islamistes au pouvoir et la suprématie des États théocratiques soutenant le salafisme politique.

Débarrassés des ténors sans doute peu vertueux du nationalisme arabe, de Saddam Hussein, de Ben Ali, de Moubarak, de Kadhafi, à l’abri des critiques de l’Irak, de l’Algérie et de la Syrie englués dans leurs conflits internes, les théocraties pétrolières n’ont eu aucun mal à prendre avec leurs pétrodollars le contrôle de la Ligue Arabe et d’en faire un instrument de pression sur la communauté internationale et l’ONU en faveur des mouvements politiques fondamentalistes qui confortent leur légitimité et les mettent à l’abri de toute forme de contestation démocratique.

Que les monarchies réactionnaires défendent leurs intérêts et que les forces politiques fondamentalistes cherchent à s’emparer d’un pouvoir qu’elles guignent depuis près d’un siècle n’a rien de particulièrement surprenant. Plus étrange apparaît en revanche l’empressement des Occidentaux à favoriser partout les entreprises intégristes encore moins démocratiques que les dictatures auxquelles elles se substituent et à vouer aux gémonies ceux qui leur résistent.

Prompt à condamner l’islamisme chez lui, l’Occident se retrouve à en encourager les manoeuvres dans le monde arabe et musulman. La France, qui n’a pas hésité à engager toute sa force militaire pour éliminer Kadhafi au profit des djihadistes et à appeler la communauté internationale à en faire autant avec Bashar el-Assad, assiste, l’arme au pied, au dépeçage du Mali par des hordes criminelles qui se disent islamistes parce que leurs rivaux politiques ne le sont pas.

De même les médias et les politiques occidentaux ont assisté sans broncher à la répression sanglante par les chars séoudiens et émiratis des contestataires du Bahraïn, pays à majorité chiite gouverné par un autocrate réactionnaire sunnite. De même les massacres répétés de Chrétiens nigérians par les milices du Boko Haram ne suscitent guère l’intérêt des médias et encore moins la condamnation par nos politiques. Quant à l’enlèvement et la séquestration durable de quatre membres de la Cour Pénale Internationale par des « révolutionnaires » libyens, elle est traitée en mode mineur et passe à peu près inaperçue dans nos médias dont on imagine l’indignation explosive si cet enlèvement avait été le fait des autorités syriennes, algériennes ou de tel autre pays non encore « rentré dans le rang » des « démocratures », ces dictatures islamistes sorties des urnes.

A défaut de logique, la morale et la raison nous invitent tout de même à nous interroger sur cette curieuse schizophrénie de nos politiques et nos médias. L’avenir dira si notre fascination infantile pour le néo-populisme véhiculé par Internet et si les investissements massifs du Qatar et de l’Arabie dans nos économies en crise valaient notre complaisance face à la montée d’une barbarie dont nous aurions tort de croire que nous sommes à l’abri.

Alain CHOUET

Source : Les-Crises.fr (Blog d’Olivier Berruyer sur les crises actuelles)

COMMENTAIRES  

27/08/2012 17:00 par Sierra

Très, très interessant et enrichissant.

27/08/2012 17:54 par BM

A défaut de logique, la morale et la raison nous invitent tout de même à nous interroger sur cette curieuse schizophrénie de nos politiques et nos médias.

Si, il y a une logique très simple : nos gouvernants appuient systématiquement ceux dont ils croient qu’ils seront leurs valets à court terme, ou bien les "ennemis de leurs ennemis". Bien évidemment, ils ne prennent jamais en compte les objectifs à long terme de ces personnages, sinon les US n’auraient pas soutenu Ben Laden en Afghanistan dans les années 80s...

27/08/2012 19:57 par agnello

Donc si j’ai tout bien compris Alain Chouet est d’extreme droite.

27/08/2012 20:14 par monPseudo

"Débarrassés des ténors sans doute peu vertueux du nationalisme arabe, de Saddam Hussein, de Ben Ali, de Moubarak, de Kadhafi" Cà veut dire quoi des ténors peu vertueux du nationalisme arabe ? Cà veut dire qu’il les met tous dans le même panier ? Ce monsieur est-il vertueux lui ? hein, bonne question.

27/08/2012 21:30 par Geb.

Alain Chouet est un SPECIALISTE du Renseignement...
Un vrai.
Il est aussi un MILITAIRE. Un vrai.
Parce que la qualification de "militaire" ou de "spécialiste" ne veut pas obligatoirement signifier "vendu" ou "fasciste". Des gens de cette sorte il y en a aussi existé et il en existe toujours. Heureusement.
Un Léopold Trepper, étaient un espion du KGB, un Jean Moulin un haut fonctionnaire, (Préfet). Leur cursus ne peut être stigmatisé comme étant celui de de traître ou de malhonnête.
Pas comme tous les "experts" d’opérette et les BHL inféodés qui fondent leur carrière sur le malheur des Peuples.
Il démontre tout simplement que de Droite ou de Gauche il y a AUSSI des hommes qui mis à part leur situation dans le rapport de classe sont tout simplement "logiques" et "honnêtes".
Avec eux-même mais aussi avec la LOGIQUE tout court.
On sait depuis longtemps, en fait depuis l’interview de Kissinger au "Washington Post" il y a 20 ans, que les "Islamistes" n’on RIEN à voir avec l’Islam, comme le "Socialisme" n’avait rien à voir avec le National-Socialisme d’Hitler, ni le "Communisme" des Khmers rouges financés par Kissinger n’avait à voir avec le "Communisme" dont nous nous réclamons. Et que l’Islamisme politique a été créé de toutes pièces pour contrer à l’époque les Soviétiques et l’influence communiste.
Le Wahabisme de même a été créé par les Occidentaux pour contrer le Socialisme montant et les Mouvement d’émancipation arabes nationalistes.
TOUT le Monde le sait, et on sait aussi que les Mouvements dits "Al Qaida" sont de pures émanations de la CIA et des services occidentaux.
Et tout le Monde fait semblant de croire que "ces gens là " seraient là pour libérer les Peuples.
Je ne sais pas de quelle obédience politique ce Monsieur Chouet se réclame et à la limite je m’en fout.
Ce que je sais c’est que je lui suis très reconnaissant d’avoir enfin mis noir sur blanc et en Français par un Français, pour des Français, ce que je lis depuis au moins dix ans sur les sites étrangers, (Pas en Français), et de par le monde, ce que mes propres connaissances en la matière me faisaient deviner.
La seule chose qui me navre c’est que ça ne soit pas un Communiste, un Marxiste, ou même un de ceux qui se prétendent tel qui écrive et soutienne cette thèse en public dans les médias qui se prétendent communiste en sus..
Et une autre chose qui me navre encore plus c’est que j’aurais pu, sans être qualifié comme spécialiste, mais simplement parce que je suis la géopolitique mondiale depuis plusieurs decennies, écrire à peu près la même chose. Tout simplement parce que n’importe qui de bien informé, en particulier un vrai Marxiste, devrait tirer la même analyse même si il n’arivait pas aux mêmes conclusqions quant à la finalité des choses que Monsieur CHOUET. Mais que n’étant pas "Ancien du Renseignement" ça aurait fait rigoler tout le Monde et m’aurait soit envoyé au cabanon ou catalogué "conspirationniste" paranoïaque contre-révolutionnaire.
Ce qui démontre bien qu’il n’y a pas que la presse du Capital qui est toxique ou qui ne remplit pas son rôle d’information.
Mais bien que c’est TOUTE la Presse française en général qui a joué le rôle de désinformateur des citoyens.
ET C’EST PAS FORTUIT.
Et je pense qu’il faut bien relire et assimiler ceci :
A défaut de logique, la morale et la raison nous invitent tout de même à nous interroger sur cette curieuse schizophrénie de nos politiques et nos médias. L’avenir dira si notre fascination infantile pour le néo-populisme véhiculé par Internet et si les investissements massifs du Qatar et de l’Arabie dans nos économies en crise valaient notre complaisance face à la montée d’une barbarie dont nous aurions tort de croire que nous sommes à l’abri.
Et surtout les dix derniers mots de la phrase.
Geb.

28/08/2012 08:15 par truth

HOLLANDE ET LE CATALYSEUR
ça y est ! notre président estampillé Nouvel Ordre Mondial a trouvé la formule-"LE CATALYSEUR", comme l’appellent ses petits copains - pour aller attaquer la Syrie et Assad « au cas où il utiliserait l’arme chimique » ;
Assad n’utilisera jamais l’arme chimique mais nous pouvons etre surs que nos « écorcheurs » fanatiques vont le faire si Assad normalise la situation et si les forces de l’A.S.L sont vaincues : il faudra bien un prétexte pour détruire ce pays . Alors "l’arme chimique" apparaitra comme est apparu « Le Nouveau Pearl Harbor » et comme sont apparues dans la propagande les fameuses « armes de destruction massives » de Saddam Hussein .
Je m’explique .
En 2000 est apparu le fameux programme de politique étrangère étasunienne neocon-sioniste, toujours d’actualité, concocté par le P.N.A.C et intitulé « Rebuilding American Defense » : les concocteurs de ce programme de domination mondiale par les forces US-Israelienne se désolaient du fait que les citoyens américains rechignaient à accroitre les moyens militaires et financiers propres à assurer le Nouvel Ordre Mondial et concluaient que seul un nouveau Pearl Harbor (Pearl Harbor = attaque japonaise sur les navires U.S amarrés à Pearl Harbor qui entraina l’engagement Américain dans la deuxième guerre mondiale) transformerait l’état d’esprit des citoyens U.S et les engagerait dans des guerres sans fin pour assurer que les XXI siècle serait « le siècle américain » (texte du manifeste du P.N.A.C : « le processus de transformation, même s’il apporte un changement révolutionnaire, sera probablement long en l’absence d’un événement catastrophique et catalyseur - comme un nouveau Pearl Harbor »).
Un an après on eut l’événement catalyseur : ce furent les attentats du 11 Septembre 2001 . Dès lors les chiens furent lachés : Afganistan , Irak, Liban, Syrie et demain l’Iran, s&ans parler des Balkans , de la Georgie etc….
Pour ce qui concerne l’Irak tout le monde se souvient du catalyseur que fut la propagande sur les soit-disant « armes de destruction massives de Saddam » dont personne n’a jamais retrouvé la plus petite amorce mais qui ont motivé la destruction de l’Irak .
Aujourd’hui les ÉCORCHEURS du Nouvel Ordre Mondial, devant la défaite de leurs troupes d’écorcheurs en Syrie, nous préparent un nouveau catalyseur : « les armes chimiques de Bachar El Assad » . Gageons quelles vont etre utilisées sur le terrain et que ce ne sera pas par Bachar El Assad mais qu’on les lui attribuera pour justifier l’intervention des troupes du N.O.M .
VOIR POUR COMPRENDRE : Wikipedia :
- Project for the New American Century : (« Rebuilding American Defense » : Ceci est le nouveau Mein Kampf. La seule différence est que Hitler n’avait pas d’armes nucléaires. C’est le document le plus effrayant que j’ai jamais lu dans ma vie.) Docteur Helen Caldicott, 2000.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Project_for_the_New_American_Century .
- « Clean Break -1996 » :((programme de domination israelienne sur le Proche -Orient. Tout est annoncé , tout est programmé DEPUIS 15 ANS ) :
http://www.ism-france.org/analyses/Une-rupture-nette-une-nouvelle-strategie-pour-securiser-le-Royaume-article-5333

28/08/2012 12:34 par hassnus

C’est "chouette" cette analyse de M. Chouet. Malheureusement elle reste technique, et de ce fait, elle est un peu beaucoup hors-jeu.Il me semble difficile de croire que les dirigeants occidentaux ne font que de se tromper dans leurs appréciations des forces en présence et qu’ils ne voient pas que tout ce manège ne fait que profiter aux frères musulmans et que le pouvoir de M.ASSAD est un moindre mal. L’analyse de M. Chouet a pour postulat que les Occidentaux veulent sincèrement que les peuples de ces régions accèdent au bonheur démocratique et à une véritable citoyenneté, mais malheureusement ils sont mal conseillés, voilà tout. Si c’était le cas, on commencerait par faire de sorte que l’Etat hébreux cesse de tuer les masses arabes des environs comme si c’était des "sangliers" ayant trop proliférés.
Non, le printemps arabe a tout d’une énorme manipulation qui vise un but précis : la ruine des pays entourant Isarël et leur pourrissement par la guerre civile. Quitte pour cela à s’allier avec El quaida et conosorts. Il n’ y a pas de morale, seul le résultat compte. Et Mmme Clinton y veille personnellement. N’ont-ils pas armés les Talibans contre les Soviétiques pour après en faire leur ennemi N°1. Parions demain qu’ils se retournerons contre leurs alliés d’aujourd’hui,la Turquie, l’Arabie saoudite, Bahrein ... Tous y passeront quand ils cesseront d’être utiles au "grand objectif" du sionisme. Israël est d’une fermeté absolue : aucun pays arabe fort autour de lui...Le cas syrien est encore plus grave à cause du Golan ( le plus extraordinaire est que tout le monde fait comme s’il n’existait pas le Golan)qu’Israël veut garder et le fait que ce pays est une voie indispensable pour envahir l’Iran. Son cas est grave...Ce qui n’est pas chouette du tout...

28/08/2012 19:27 par Sophie

Je n’arrivais pas à me faire une idée claire de tous ces conflits arabes, mais je sentais que nous, français, nous étions victimes d’une propagande visant à chloroformer notre esprit critique. Sous couvert d’un moralisme -toujours suspect- nos autorités tentent de nous décrire une situation binaire où les "bons" sont menacés d’extermination par les "mauvais". Comme toujours, vous nous montrez à quel point la situation est complexe, historiquement enracinée et explosive. Alors, je me pose des questions sur la probité de nos élites, de nos journalistes et de toutes nos belles consciences en France... Je pense, en fin de compte, que les pétrodollars font plus que jamais la loi. Quel monde !

28/08/2012 23:25 par Anonyme

En 2004 :
« George Bush accuse Damas « de soutenir le terrorisme, de développer des armes de destruction massive et de gêner la stabilisation de l’Irak ». Les sanctions, essentiellement économiques, portent sur l’interdiction pour des avions possédés ou contrôlés par le gouvernement syrien de décoller ou d’atterrir aux États-Unis, le gel des exportations de munitions et de tout produit américain vers la Syrie à l’exception de la nourriture et des médicaments, le gel d’avoirs syriens aux États-Unis, notamment ceux de la Commercial Bank of Syria, en raison d’opérations de blanchiment d’argent, ainsi que le gel des avoirs appartenant à certaines personnes et entités gouvernementales syriennes. »
Qu’est-ce qui a changé, à part les « prétextes » à une agression qui fait l’objet d’une conspiration depuis déjà longtemps ? Les gouvernements américains et français ont « alterné » depuis, mais c’est toujours la même conspiration que l’on voit à l’oeuvre : il s’agit de détruire la Syrie, quels que soient les prétextes, que ce soit faire peur d’un terrorisme inventé ou brandir une « morale » qu’on piétine avec perversion en tant qu’Etat, mais à laquelle on fait semblant de croire puisque le « bon peuple » la pratique, LUI.

29/08/2012 16:39 par gérard

@ 27/08/2012 à 19:57, par agnello
Il ne faut pas dire ça :

Donc si j’ai tout bien compris Alain Chouet est d’extrême droite.

Alors que Alain Chouet tient à préciser sa pensée :

Avant de développer ce sujet, je crois devoir faire une mise au point puisque d’aucuns croient déceler dans mes propos et prises de positions des relents d’extrême droite et de complaisance pour les dictatures.

Ca peut prêter à "confusion"...
Par les temps qui courent il vaut mieux éviter le mélange "confusion" et extrême droite...
Pour ceux qui ne connaissent pas encore, il y a son exposé devant la commission des Affaires Étrangères au Sénat que je considère comme étant un véritable chef d’oeuvre ; il faut l’écouter attentivement car chaque mot y est judicieusement choisi ; même les points d’interrogation y ont leur importance :
Vidéo officielle du Sénat:http:
//videos.senat.fr/video/videos/2010/video3893.html

29/08/2012 18:44 par mandrin

27/08/2012 à 19:57, par agnello
oui c’est vrais comme le dis un commentateur plus haut Mr Chouet précise que...
"Avant de développer ce sujet, je crois devoir faire une mise au point puisque d’aucuns croient déceler dans mes propos et prises de positions des relents d’extrême droite et de complaisance pour les dictatures."
............................................................................................................................................................
Suite aux informations de Mr chouet, est ce qu’il faut craindre le génocide des Alaouites par l’ingérence, la complaisance intéressé et les haines "fratricides" ?

29/08/2012 19:47 par Dominique

« Mes activités m’ont amené à devoir fréquenter à divers titres les responsables des services de sécurité civils et militaires syriens depuis la fin des années 70. J’ai pu constater qu’ils ne font ni dans la dentelle ni dans la poésie et se comportent avec une absolue sauvagerie. Ce n’est pas qu’ils ont une conception différente des droits de l’homme de la nôtre. C’est qu’ils n’ont aucune conception des droits de l’homme… »
La sainte alliance des capitalistes juifs, chrétiens et musulmans qui ont tout fait pour que le printemps arabe soit un hiver islamiste sont-ils mieux ? Poser la question est y répondre : assurément non.
Le capitalisme n’a jamais excellé que dans deux choses, qui sont en fait la même chose : exploiter les ressources naturelles et humaines et les détruire.

30/08/2012 12:19 par MC

L’analyse est courte et entachée d’une vision coloniale identique à celle qui nourrit les approches plus agressives des stratèges américains et européens. En effet, elle continue à regarder les anciens peuples colonisés en termes de communautés fermées, de tribus, de douars, etc. En particulier, pensez que le régime syrien ne tient que de la volonté d’une minorité est absurde. Les Alaouites ne sont même pas 10% de la population, et l’ensemble des minorités en Syrie ne dépasse pas les 35% de la population. Il est impossible de gérer un pays si le gouvernement n’avait pas un soutien massif de l’ensemble de la population, ce qui est le cas comme on l’a vu avec les plus grandes manifestations que le pays n’ait jamais vu. Il suffit aussi de regarder la composition du gouvernement, de l’armée et des services secrets ou on constate qu’ils reflètent la mosaique syrienne (l’épouse de Bashar el Assad est elle-même sunnite !).
Il n’y a pas de guerre civile en Syrie, il y a des opposants syriens qui se sont armés certes, mais l’agression a été planifiée, organisée et est coordonnée par les puissances occidentales et Israel, le tout financé par les régimes fondamentalistes du Golfe et ce sont des mercenaires étrangers (lybiens, turques, maghrebins, etc.) qui sont sur le terrain.
La Syrie est le dernier état laic de la région. Le premier état de la région à avoir été créé sur une base religieuse est Israel. la survie d’un ilot de laicité dans la région est l’antithèse d’Israel. c’est pourquoi depuis des décennies, ce dernier détruit tout ce qui pourrait suggérer une survie intercommunautaire. Ce à quoi nous avons assisté et assistons en Iraq, en Libye, en Egypte et en Tunisie, n’est que la mise en application (mot pour mot) du plan Yinon du début des années 80, qui lui même remettait à jour les plans de Ben Gourion des années 30. La Syrie était dans la ligne de mire depuis longtemps, et tous les défauts et erreurs de l’état syrien ne justifient pas la violence de l’agression à laquelle nous assistons.

02/09/2012 20:04 par - Vérité contre injustice -

Cet article résume bien la genèse du printemps arabe bien qu’on sent que Monsieur Chouet n’est pas neutre dans ses propos.
Monsieur Chouet connait bien la Syrie et la région mais ignore que dans ces pays, la religion est omniprésente dans leur quotidien. C’est le cas en Israël également. De là confondre ça avec le fanatisme ou l’intégrisme...?
Aussi, le mot "laïque" utilisé involontairement pour désigner ceux qui combattent l’Islam, est une autre révélation de l’objectivité des propos.

Maintenant quand on fait le bilan de ces dictateurs, sur tous les plans, que ce soit pour leurs peuples, pour l’économie locale ou mondiale, pour leurs commanditaires, etc., il faut avoir le courage d’avouer que cet un échec cuisant voire catastrophique. On comprend bien pourquoi les grands spécialistes de l’ordre mondial souhaitent en finir et les remplacer par des néo-démocraties, parfois en privilégiant au début une gouvernance d’un parti tendance islamique garant d’une stabilité politique.
Ceci explique le succès des politiques se présentant pro-islamiques, parce que ces pays sont majoritairement musulmans (la règle essentielle de la démocratie) et que la religions est très présente dans leur vie.

J’espère que cet amble avis permet de contribuer à plus de paix, de justice et de démocratie, en évitant de devenir mal-intentionnellement complices de ces dictatures.

Par devoir humain, éthique, intérêt général, etc., nous ne pouvons pas soutenir ces dictatures. Arrêtez de les défendre...

"Il y a pire que l’ignorance, l’illusion de savoir..."

02/09/2012 21:11 par legrandsoir

Avant de faire le bilan des dictatures, il faudrait faire le bilan de ce qu’on appelle une dictature ou des pays que l’on accuse d’être des dictatures... Sachant que la plupart sont soutenues par les régimes occidentaux. Etrange, non ?

Et aussi, si vous en êtes encore à confondre "informer" avec "soutien à une dictature", c’est parce que : "Il y a pire que l’ignorance, l’illusion de savoir...". Lorsque vous aurez votre énième guerre, vous pourrez faire "areu, areu".

05/11/2012 18:44 par Samy

@legrandsoir : votre réponse à « vérité contre injustice » ne nous éclaire pas vraiment et témoigne plutôt que concernant la Syrie, vous êtes plutôt dans la désinformation(pour faire la guerre contre l’impérialisme...).
C’est beau dire qu’il y’a de la désinformation concernant la Syrie, mais il faut encore dire la vérité et non de la désinformation.

05/11/2012 19:20 par legrandsoir

 ???
(attendons la suite)

28/03/2013 14:48 par Ali ALGERIE

Un président Hollande qui accueille à l’Elysée un chef d’opposition qui démissionne deux mois plus tard. Un président soit disant socialiste et laïc qui reçoit un islamiste qui déclare ouvertement soutenir le groupe terroriste AN-NOUSRA responsable de milliers de morts en Syrie. Qui est anormal, Hollande ou EL-ASSAD ? Si EL-ASSAD n’était pas soutenu par son peuple et son armée il serait tombé depuis deux années. Nos média prennent leurs lecteurs, spectateurs pour des débiles incapables de réfléchir !

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