RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Au Mali, l'armée torture et tue parfois, comme l'ont constaté des soldats français

Dans le nord du Mali, l'armée malienne a régulièrement recours à la torture et au meurtre contre les personnes suspectées de soutien aux groupes islamistes armés au temps de leur domination, ont constaté des médecins et militaires maliens, des soldats français et un journaliste de l'AFP.

Passé Hombori, le paysage n’est pas le seul à se montrer plus hostile. Au fur et à mesure que l’on avance vers le nord, les drapeaux tricolores se font plus rares, les slogans à la gloire de François Hollande ou de l’unité territoriale (presque) retrouvée aussi, et les regards sont circonspects. "

Rémi Carayol (*)

L’ampleur du phénomène reste difficilement quantifiable : s’agit-il d’une stratégie de contre-insurrection dans une région plus favorable aux islamistes qu’ailleurs au Mali, ou de dérapages d’esprits échauffés ? Le colonel Saliou Maïga dirige la gendarmerie de Gao, à 1.200 km au nord-est de Bamako. Il a recensé plusieurs cas de torture et penche pour la deuxième hypothèse : "les soldats, s’ils ne sont pas contrôlés par leurs chefs, peuvent faire n’importe quoi".

Certains de ces militaires, souvent mal encadrés, sont portés sur l’alcool, voire la drogue. Et si les islamistes ont commis de nombreuses exactions (amputations, lapidations...) au nom de la loi islamique, ces soldats semblent également avoir peu de respect pour la vie humaine. Plusieurs ont ainsi tiré sur des personnes désarmées passant à proximité lors d’affrontements avec un petit groupe de Jihadistes, le 10 février dans le centre de Gao, a constaté un journaliste de l’AFP.

Des militaires maliens et français estiment que les victimes civiles ce jour-là (au moins trois morts et 15 blessés) étaient "essentiellement" dues à l’armée malienne.

Peaux blanches
Les accusations d’exactions contre cette dernière se multiplient depuis le début de l’opération française Serval le 11 janvier, dans la presse, de la part d’ONG (Human Rights Watch, Amnesty International, Fédération internationale des droits de l’Homme) et des communautés arabes et touareg.

Ces deux ethnies sont surnommées "peaux blanches" par la population noire majoritaire, qui les accuse souvent d’être "tous des terroristes" et mène aussi, par endroits, des représailles ethniques sans discrimination.

Acide dans les narines
Les ONG parlent de "graves abus", dont des meurtres, dans et autour de la ville de Niono (ouest), d’"une série d’exécutions sommaires" près de Mopti et Sévaré (centre), où sont également rapportées des "violences sexuelles contre des femmes", et dans d’autres localités dans "les zones d’affrontements".

Un journaliste de l’AFP a pu voir quatre "peaux blanches", à Gao et Tombouctou, à 9OO km au nord-est de Bamako, portant des traces de torture : brûlures de cigarettes, à l’électricité, à l’acide, os brisés, marques de coups et de strangulation, balles dans le corps, violences sexuelles.

Dans l’une des villes (à leur demande, l’AFP ne nomme ni ne localise les victimes), un homme affirme qu’après l’avoir tabassé et brûlé à la cigarette, des soldats maliens lui ont versé de l’acide dans les narines.

"C’est peut-être parce que je suis Tamashek (Touareg), je ne vois pas d’autre raison", juge-t-il. "Je sais qu’il n’est pas un islamiste", assure son médecin, qui lui prédit une courte existence : "l’acide va entraîner un rétrécissement de l’oesophage, voire un cancer".

Ailleurs, une "peau blanche" gît sur son lit de douleur, des os brisés, plusieurs balles dans le corps. Là encore, l’armée a sévi, dit le jeune blessé à l’AFP. Son médecin précise qu’il a été violé.

La hiérarchie française "inquiète"

A Tombouctou, des journalistes de l’agence américaine Associated Press (AP) ont également affirmé avoir découvert deux Arabes enterrés dans le sable, près de la ville.

La famille de l’un d’eux a expliqué que la victime avait été arrêtée par les forces maliennes deux semaines auparavant. Plus de nouvelles ensuite, jusqu’à la découverte de son cadavre.

Depuis, des soldats maliens sont venus plusieurs fois voir les journalistes d’AP, selon une source militaire française et un journaliste sur place. Pas de menaces physiques, selon ces sources, mais une insistante pression psychologique. L’agence n’a pas souhaité s’exprimer.

A Gao et Tombouctou, des soldats français ayant vu agir leurs homologues maliens confient leur écoeurement.

"Ils traitent leurs prisonniers comme des chiens", dit l’un. Un autre explique : "la hiérarchie (de l’armée française) a semblé inquiète, mais ensuite ça se joue à Paris".

Le porte-parole de l’opération Serval à Bamako, le lieutenant-colonel Emmanuel Dosseur, n’a pas souhaité faire de commentaire sur le sujet.

Le 17 février 2013.

Source : Au Mali, l’armée torture et tue parfois, comme l’ont constaté des soldats français

Note :
(*) Extrait d’un article du même média d’un envoyé spécial "embedded" se rendant à Gao.

URL de cet article 19429
  

Le « populisme du FN » un dangereux contresens, d’Annie Collovald et Guerre aux chômeurs ou guerre au chômage, d’Emmanuel Pierru
DIVERS
Récemment apparues, les éditions du Croquant, issues d’une dissidence des héritiers de Pierre Bourdieu, publient des ouvrages riches, au coeur des problèmes sociaux actuels et offrant un regard juste et pertinent. Deux d’entre eux ont particulièrement retenu notre attention : Le « populisme du FN » un dangereux contresens A travers cet ouvrage, Annie Collovald a voulu déconstruire et remettre en cause le terme de « populisme » qui sert aujourd’hui d’explication au succès électoral du Front national. (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Nous devons employer la force parce que nous sommes l’Amérique. Nous sommes la nation indispensable.

Madeleine Allbright
Secrétaire d’Etat des Etats-Unis

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.