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Bush et les super-nanas - Pom-Pom-Boy en Chine

Ce fut une coïncidence affreuse et personne n’a eu autant de peine que moi pour Bush. Il avait fait un discours superbe en Thaïlande, mais manque de chance, le moment était mal choisi. Ca l’a fait passer pour l’idiot du village.

Tout ça parce qu’il a prononcé son discours le jour même où le tribunal militaire de Guantanamo rendait son verdict dans l’affaire de Salim Ahmed Hamdan.

Quand M. Bush était en Thaïlande, il a pensé que ce serait le moment idéal pour critiquer le bilan des droits de l’homme en Chine, dont tout le monde s’accorde à dire qu’il est terrible. L’ennui, c’est que l’annonce du verdict au procès d’Hamdan a rappelé à tout le monde que la Chine et Bush, qui tous deux se vantent de respecter les droits de l’homme, n’ont pas de quoi être fiers.

A Guantanamo, un tribunal militaire a condamné le chauffeur d’Osama Bin Laden, Salim Ahmed Hamdan, pour "soutien matériel à une organisation terroriste". M Hamdan est la première personne à Guantanamo à être jugée par les "comités militaires" créés en 2006.
M. Hamdan a été déclaré coupable un mercredi et le procureur demandait la réclusion perpétuelle. Le jeudi, le tribunal le condamnait à 5 ans et demie de prison y compris les 61 mois déjà effectués. Il serait donc libérable dans 5 mois. Hélas, la bonne nouvelle s’arrête là pour M. Hamdan, sauf imprévu. Cela, parce que, à l’issue de ces 5 mois, il sera toujours considéré comme "combattant ennemi" et cela signifie que M. Bush peut le garder en détention aussi longtemps qu’il lui plaira ou bien jusqu’à ce que la guerre qu’a déclarée M. Bush soit déclarée terminée par M. Bush, selon ce qui vient en premier.

Bien que le procès ne serve pas, en soi, à accélérer la libération de Hamdan, même si le verdict indique le contraire, il a au moins une raison d’être, dans l’optique de M. Bush, si ce n’est dans celle de M. Hamdan. Il permet au gouvernement et à ses partisans de faire valoir que, puisqu’il y a eu procès, les droits de l’homme sont respectés et les tribunaux militaires fonctionnent de manière à prouver que les Etats-Unis sont un pays qui respecte l’état de droit, même si ce n’est pas le cas.

(Ceux qui croient ça, bien entendu, sont ceux qui ont inventé le système judiciaire. Le reste du monde est moins crédule).

Comme je l’ai dit au début, le moment était vraiment très mal choisi. Mais cela n’a pas gêné notre orateur national. Le jour même où était prononcée la sentence de M. Hamdan, M. Bush faisait un discours et c’est là qu’il y a eu maladresse de sa part. Ce discours était prononcé au cours d’une escale en Thaïlande alors qu’il se rendait en Chine pour les JO.

Bush savourait sa chance d’être le premier président américain à assister à une cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques ailleurs qu’aux Etats-Unis. En partie, il considérait cela comme la récompense pour les temps difficiles qu’il avait connus au cours de ces 8 dernières années. Cette occasion arrivait à point nommé, au crépuscule d’un mandat continuellement sombre. Et il ne pouvait y avoir meilleure récompense pour un travail bien mal fait que d’assister aux Jeux en qualité de dirigeant de la planète entière (à l’exception de Guantanamo).

C’était, de toute évidence, un moment de plaisir. Il avait emmené sa femme et une de ses filles. Il y avait plein de réjouissances, parmi lesquelles un dîner de 300 personnes auquel lui, son père et d’autres gens importants étaient conviés. Il a pu jouer au beach-volley avec des jolies volleyeuses en maillot de bain, donner une tape amicale sur le dos de l’une d’entre elles, et poser avec elle pour une photo où ils se tenaient par les épaules, lui portant une casquette de baseball de façon effrontée, ressemblant en tous points à l’étudiant qu’il devait être et qu’il est encore.

Mais même si c’était un voyage d’agrément, il était conscient de ses responsabilités en tant que leader du monde libre et il a profité de ce voyage pour faire la démonstration verbalement de son attachement aux droits de l’homme. Et voilà pourquoi il a prononcé ce super discours en Thaïlande.

Dans ce discours, il a exprimé ses plus "vives inquiétudes" concernant la limitation des libertés de culte et d’opinion en Chine. Il a exprimé ses inquiétudes concernant la détention des dissidents.

Bien entendu, en parlant de dissidents en prison, il ne pensait pas à ceux qui sont détenus à Guantanamo. Ces gens là ne sont pas des dissidents. Ce sont des combattants illégaux. Ils ont quelque chose de commun avec les dissidents, toutefois. Les dissidents et les combattants illégaux sont maintenus en prison jusqu’à ce que le pays qui les détient décide, à sa seule discrétion, du moment où ils seront libérés.

Néanmoins, globalement, c’était un très bon discours et M. Bush s’est vraiment donné du bon temps en Chine.

Christopher Brauchli est avocat et vit à Boulder, Colorado.

Source :

Bush and Babes - The Cheerleader in China
http://www.counterpunch.org/brauchli08142008.html

Traduction Le Grand Soir

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