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CGT : le congrès de Toulouse.

LGS a largement donné à lire ces derniers mois des points de vue et analyses critiques sur la CGT.
Nous ouvrons nos colonnes aujourd’hui à des envoyés spéciaux de l’Humanité qui ont suivi le congrès de Toulouse et qui tracent les portrait de deux dirigeants de la CGT : le sortant et le nouveau, ce dernier évoquant quelques lignes des actions à venir.

LGS

Thierry Lepaon  : "Le rassemblement, "¨c’est notre seule force à nous"

50ème Congrès de la CGT. A dix-sept ans, "¨il décroche un premier poste de soudeur. "¨A cinquante-trois ans, ayant connu plusieurs fois les affres "¨du licenciement, Thierry Lepaon se retrouve à la tête "¨de la CGT, avec pour mission de souder ceux qui luttent. Parcours.
Les deux hommes se serrent ostensiblement la main. Les flashs des appareils photo crépitent. Thierry Lepaon a cinquante-deux ans lorsque Bernard Thibault le présente officiellement à la presse comme le futur secrétaire général de la CGT. Nous sommes en novembre dernier au sein des locaux confédéraux, à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Bernard Thibault a le souci de mettre fin à ce qui apparaissait comme une « "¯crise de succession"¯ », notamment après que la candidature de l’infirmière Nadine Prigent, proposée par lui, a été refusée par les instances démocratiques du syndicat"‰ : « "¯Après débat, le CCN (comité confédéral national"¯- NDLR) s’est exprimé par un vote. Et sur les 121"¯organisations qui étaient présentes, il y a eu 119"¯voix pour et deux abstentions. Je réponds par avance aux curieux en précisant qu’il s’agit de deux unions départementales. Ce qui laisse donc entendre que toutes les fédérations professionnelles ont voté pour. Et permettez-moi de dire à ceux qui considéreraient que Thierry serait un candidat par défaut, qu’ils se trompent et qu’ils devront en faire le constat à l’usage."¯ »

Dans la foulée, Thierry Lepaon, costume noir sur chemise blanche à col ouvert, tenue qu’il affectionne en toutes occasions, livre immédiatement un échantillon de son franc-parler"‰ : « "¯J’entends être le secrétaire général de la CGT élu par l’immense majorité du comité confédéral national. Je souhaite, et ne doute pas non plus, que le CCN qui se réunira pendant le congrès confédéral national me renouvellera sa confiance, pour que l’on puisse ensemble diriger la CGT."¯ » D’un trait d’humour, il commence alors à camper l’image sympathique de son personnage"‰ : « "¯Je sais, parce que vous me le rappelez tous les jours -"¯et c’est bien, parce que cela m’évite de développer un orgueil profond, que je ne suis pas le premier choix. Effectivement. Et je fais moi-même partie de ceux qui pensaient qu’il aurait été aussi bien qu’une femme devienne secrétaire générale de la CGT. Les conditions n’étaient pas réunies pour que cela puisse se faire. Nous en avons pris acte ensemble et nous avons essayé de trouver une solution qui permette de rassembler l’ensemble des organisations de la CGT, ce à quoi nous travaillons."¯ » Et Thierry Lepaon n’oublie pas de lâcher une phrase que tous les médias reprendront"‰ : « "¯Le rassemblement, à nous, c’est notre seule force. La division, c’est l’arme des employeurs."¯ »

Bernard Thibault souhaitait, certes, qu’une femme lui succède. Mais il affichait aussi l’ambition de confier la tête du premier syndicat de France à une personnalité issue du secteur privé. Thierry Lepaon répond à ce voeu, qui dépasse le symbole tant il s’agit pour la CGT de correspondre au salariat d’aujourd’hui.

« Lepaon ». En un mot"‰ ! Il y tient, l’ancien ouvrier soudeur de Basse-Normandie, fils d’un maçon et d’une cuisinière, formé à la chaudronnerie, qui a enfilé le bleu de travail dès l’âge de dix-sept ans du côté de Caen, chez Caterpillar. Il avait alors adhéré à la CGT et créé une section syndicale dans la boîte. Une activité militante qui lui valut d’être licencié en 1979.

Toujours dans la région caennaise, il avait retrouvé un emploi dans la métallurgie, chez Spie Batignolles, dont il fut, là aussi, licencié en 1981. Vingt ans plus tard, entre"¯2000 et"¯2001, c’est en luttant dans le cadre d’une restructuration chez Moulinex (qui conduira au licenciement de 3"‰000"¯salariés), qu’il s’était fait plus largement connaître. Élu depuis 1986 à la commission exécutive de la fédération CGT des travailleurs de la métallurgie et, depuis 1990, secrétaire de l’union locale CGT de Caen, en 2001, il lâche définitivement la boîte à outils pour devenir secrétaire général de l’union départementale du Calvados. « "¯Je l’ai vu arriver à ce poste, se souvient Jacques Defortescu, ancien secrétaire de l’union locale du"¯Havre. Thierry succédait à un cheminot à la tête du Calvados d’ailleurs, comme il succédera à Bernard, un cheminot, à la tête de la CGT. » Pour la petite histoire, Thierry a tout de même une épouse cheminote qui n’hésite pas à l’aiguiller sur les questions de service public des transports…

Il a surtout, toujours selon Jacques Defortescu, « "¯une capacité à prendre du recul, à analyser les situations"¯ ». « "¯Comme il remplaçait un fonceur à l’union départementale, au début, on lui reprochait d’être un peu distant, sourit-il. Il a eu vite fait de réagir et de rectifier son attitude. Aujourd’hui, il a du charisme, il est chaleureux, tout en sachant prendre de la hauteur sur le fond des débats. Il n’est pas du genre défenseur solitaire de causes perdues. Si les gens se mobilisent et se mouillent vraiment, alors là , oui, il y va et jusqu’au bout…"¯ »
Comme bien d’autres dirigeants cégétistes avant lui, Thierry Lepaon est membre du Parti communiste français. « "¯J’ai un rapport affectif profond avec ce parti, qui date de ma jeunesse"¯ », confie-t-il. Mais, ajoute-t-il"‰ : « "¯Je n’ai jamais participé aux instances de direction."¯ » C’est avant tout de son père qu’il tient cet adage"‰ : « "¯La patience est une vertu révolutionnaire."¯ »
(L’Humanité, 19 mars 2013).


Pour la CGT, la boussole, c’est la conquête
Bernard Thibault : la CGT locomotive du syndicalisme
Après quatorze années passées à la tête de la CGT, Bernard Thibault s’apprête à passer le flambeau à Thierry Lepaon jeudi. Occasion de revenir sur le parcours d’un cheminot qui a pris très tôt le train des responsabilités et a su, à petite ou grande vitesse selon les défis, conforter la place dominante de la CGT dans le paysage syndical.
C’est l’histoire d’un gamin de Paris que rien ne prédestine à occuper un jour la plus haute fonction de la CGT. De la capitale à la banlieue, le jeune Bernard Thibault pousse dans une cité de Seine-Saint-Denis, aime le sport, la mobylette, les copains, se sait déjà timide, « "¯plus suiveur que meneur"¯ », raconte-t-il en 2005 dans Ma voix ouvrière.

Et pourtant, sa rencontre avec la CGT l’a conduit à forcer son tempérament. L’adolescent développe tôt un sens aigu de l’injustice que le syndicat sait attraper et développer. Au point de le porter à son plus haut niveau en l’élisant secrétaire général de la confédération en 1999. Baigné par la famille cheminote, il a presque tout appris de la CGT, à lutter bien sûr, à se dévouer aux autres, à négocier petites et grandes revendications, mais aussi à se cultiver, à se forger une conscience politique, à se confronter aux élites, et surtout, écrit-il en 2002 en avant-propos du petit ouvrage Qu’est-ce que la CGT ? (2), à  « "¯prendre la parole pour la donner à ceux que l’on n’écoute pas ou si peu"¯ ». De l’avis de toutes celles et tous ceux qui l’ont fréquenté durant ses quatorze années à la tête de la CGT, c’est ce qu’il sait le mieux faire.

Limites objectives
Il a pourtant longtemps refusé quand Louis Viannet, secrétaire général de 1992 à 1999, fait connaître son désir de lui laisser la place. Une erreur d’aiguillage que masque l’aura de la victoire sur le plan Juppé, pense le cheminot. « "¯J’avais conscience du décalage entre mes compétences, mes limites objectives et un tel défi"‰ !"¯ » confie-t-il dans Ma voix ouvrière. Mais il finit par dire « "¯oui"¯ », cédant « "¯sous la pression"¯ », y compris celle de Maryse Dumas, elle-même pressentie pour le poste. Bernard Thibault a tout juste quarante ans, mais déjà vingt années de bagage syndical derrière lui. « "¯C’est un homme doté d’une éthique morale très puissante, qui s’impose à lui-même ce qu’il attend des autres"¯ », témoigne Christian Dellacherie, sa « "¯plume"¯ » jusqu’en 2006. Très peu de « "¯je"¯ », beaucoup de « "¯nous"¯ », Bernard Thibault fuit la lumière, pense que la personne doit s’effacer derrière l’organisation. Une ligne de conduite qu’il n’a pas besoin de s’imposer. Il est fait de ce bois-là .
Issu d’une famille modeste, il s’engage tôt dans la vie active et commence, à seize ans, son apprentissage de mécanique générale à la SNCF. Dans l’atelier de Noisy-le-Sec, la CGT est omniprésente. Il la rejoint en 1977, après avoir obtenu son premier poste. Le jeune militant sait convaincre, il est de la trempe de ceux qui ne lâchent pas facilement l’affaire quand il s’agit de réparer une injustice. Malgré un culte de la discrétion hautement développé, il est rattrapé par le train fou des responsabilités. A vingt-quatre ans seulement, il devient secrétaire du syndicat de son dépôt. La gauche est au pouvoir ? La CGT accompagne, quitte à se faire reprocher son manque d’indépendance. Le retour de la droite aux affaires en 1986 amène Jacques Chirac, premier ministre, à instaurer une rémunération au mérite pour les agents de conduite. L’étincelle allume la mèche. Les cheminots se mettent en grève. Le mouvement part sans la CGT, s’affirme à travers les coordinations. La grève est victorieuse mais elle laisse un goût amer. Elle sert de leçon. Bernard Thibault, qui se dit « "¯plus jamais ça"¯ », intègre le bureau fédéral et décide d’adhérer au Parti communiste. En fait, l’épisode formalise une idée qui ne le quittera plus"‰ : si le syndicalisme a pour fonction de défendre les intérêts des salariés, il doit agir au plus près d’eux, élaborer les revendications avec eux, ne jamais décider sans eux de la conduite des luttes et viser la gagne.

"Meneur" de toute la CGT en 1995
L’automne 1995 donne aux cheminots l’occasion de tester en grand cette vision du syndicalisme. Bernard Thibault est devenu secrétaire général de la fédération depuis deux ans. La démarche amène la victoire contre le plan Juppé et propulse cette grande silhouette au regard bleu acier sur la scène publique. Présenté partout comme l’homme du changement, il jouit d’une popularité certaine et incarne la « "¯CGT moderne"¯ ». Ce qui le mènera tout droit à endosser le costume de « "¯meneur"¯ » de toute la CGT. En fait, le motard qu’il est trace tout de suite sa route, dans la continuité de la démarche d’ouverture impulsée par Louis Viannet. Il appelle la CGT à se « "¯rapprocher du terrain"¯ », à ne pas se contenter de « "¯dénoncer"¯ », à travailler en faveur de l’unité syndicale, et met sur les rails ce qui devient la ligne de conduite du syndicat"‰ : « "¯contester, mobiliser, proposer, négocier"¯ ». En tant que locomotive du syndicat pendant quatorze ans, il est resté fidèle à ces objectifs.
« "¯Il est responsable de ce que la CGT a fait de mieux ces quinze dernières années"¯ », confie Maryse Dumas, qui fut longtemps membre du bureau confédéral à ses côtés, car il est doté d’une réelle « "¯capacité à comprendre sur quoi le syndicat doit bouger"¯ », et de citer, pêle-mêle, l’importance de l’unité syndicale, les relations avec les partis politiques, la démocratie sociale, mais aussi l’évolution du travail, sa précarisation. Soucieux de rassembler le plus grand nombre quitte à prendre le temps de convaincre, il sait aussi donner les coups d’accélérateur. Dès son premier mandat, il mène le chantier de la clarification des relations partis-syndicats à un train d’enfer. A l’occasion d’une rencontre avec Robert Hue, alors secrétaire national du PCF en 2001, la CGT couche noir sur blanc les termes de son émancipation : indépendante de tout parti politique, mais pas neutre.

Si l’acquis est incontestable, la formule est diversement interprétée selon les situations politiques. Elle vaudra à Bernard Thibault d’affronter une première crise en 2005, au moment du référendum sur le traité constitutionnel européen. Lors d’un comité national confédéral au comble de la tension, il plaide pour ne pas exprimer d’intention de vote. Sa position est minoritaire. La CGT appelle à voter « "¯non"¯ ». En 2012, au contraire, Bernard Thibault prend la tête de la campagne contre la réélection de Nicolas Sarkozy, allant jusqu’à dire son intention personnelle de voter François Hollande au second tour.
Il a fallu par contre attendre le cours du troisième mandat pour voir aboutir la réforme de la représentativité syndicale. La CGT et la CFDT ont mené bataille commune et gagné une évolution des règles basées sur les résultats électoraux des syndicats. Le nouveau paysage syndical sera connu quelques jours après le congrès, le 29"¯mars. Enfin, le routard globe-trotter, qui enfourche chaque été sa moto pour faire la route, n’a eu de cesse de chercher à convaincre de l’absolue nécessité d’investir le terrain européen, au sein de la Confédération européenne des syndicats (CES) (lire notre édition du 14"¯mars), et mondial avec une contribution essentielle à la création de la Confédération syndicale internationale en 2006.

Réformes internes
A peine élu, Bernard Thibault affichait aussi l’ambition de changer les méthodes de travail de la maison confédérale. Mais, là , le train est resté stoppé en pleine voie. De l’avis de beaucoup, la crise ouverte avec sa succession exprime une vie démocratique interne qui manque de souffle. « "¯Tout le monde a le droit de dire ce qu’il veut dans la CGT mais il y a peu de place à une réelle confrontation d’idées qui, une fois menée, permet de prendre des décisions que tout le monde met en oeuvre"¯ », témoigne un conseiller confédéral. Bernard Thibault n’est pas surnommé « "¯le sphinx"¯ » pour rien. Il possède comme tout un chacun sa part d’ombre. L’homme se tire de situations délicates en pratiquant l’humour mais est aussi capable de se fermer comme une huître dans son rapport à l’autre. Et, surtout, il n’est pas fort en arbitrage. « "¯Il a une image de quelqu’un d’inaccessible. Je n’ai pas cette vision. Il est très ouvert mais, c’est vrai, il n’aime pas le conflit"¯ », confie Frédéric Imbrecht, qui le côtoie au sein de la CES comme responsable du pôle Europe de la confédération. Même si gouverner le paquebot CGT n’est pas sans prise de risques, beaucoup lui reprochent de n’avoir pas su fédérer une équipe et préparer la relève.

Ce dernier mandat en demi-teinte ne doit pas masquer l’essentiel. Car, au final, alors qu’elle était promise à la fin des années 1980 à une mort certaine par les idéologues de la fin de l’histoire quand est tombé le mur de Berlin, la CGT est restée l’organisation dominante du paysage syndical. Les quatre mandats de Bernard Thibault ont conforté cette position. « "¯La CGT reste l’organisation phare du paysage français. C’est elle qui se trouve le plus en phase avec les salariés"¯ », assure Patrick Brody, un ancien de la CFDT qui a rejoint la CGT après la réforme des retraites de 2003. Et ce succès, elle le doit surtout au fait que « "¯les salariés la perçoivent comme une organisation combative"¯ », décrypte Éric Aubin, membre de la commission exécutive.

Modernité

Bernard Thibault a su lever l’ambiguïté qui entourait le mot « "¯modernité"¯ » lors de son élection, en faisant évoluer le syndicat sans céder au chant des sirènes qui l’attirait dans les filets d’un syndicalisme plus « "¯réformiste"¯ », capable d’agir sans tenir compte du rapport de forces. La CGT passe au contraire l’essentiel de son temps à réfléchir aux moyens de construire ce dernier et cherche à faire évoluer ses outils pour y parvenir, non sans difficultés parfois, sur la syndicalisation par exemple. Mais elle n’a jamais cessé de penser qu’il existe des classes sociales et que les droits sociaux doivent délivrer le salarié de son rapport de dépendance au patronat.

Paule Mass Portrait de Thibault (l’humanité, 18 mars 2013).


Thierry Lepaon et le 1er mai : "Il y a beaucoup de sujets d’accord" avec les autres syndicats
Toulouse, envoyé spécial. Manifestation unitaire du 1er mai prochain, bataille de l’accord contre la transposition tel quel dans la loi de l’accord emploi (ANI) signé par le Medef et la CFDT, CFTC et CFE-CGC, le rôle de la CGT après son congrès et ses relations avec la majorité actuelle. Thierry Lepaon a apporté ses réponses en marge du rassemblement de Toulouse. Extraits.

- La mobilisation du 1er mai prochain :
"On peut envisager un 1er mai dynamique et unitaire. Il y a un point de désaccord (avec la CFDT sur l’ANI, ndlr), mais il y a beaucoup de sujets d’accord. Sur les salaires, sur les retraites, il y a des sujets sur lesquels on se rassemble. On le voit au niveau local, avec des banderoles où tous les logos des syndicats sont présents. Le 1er mai sera l’occasion pour nous de porter notre solidarité avec les salariés en lutte et les messages de ce congrès."

- L’action de la CGT vis-à -vis de l’Accord national interprofessionnel :
"La loi sur l’ANI n’est pas encore écrite. En ce moment, on rend visite aux parlementaires dans leurs permanences pour les aider à comprendre ce qu’il y a dans ce projet de loi. Les entrevues qui devaient durer 20 minutes passent à une heure, une heure et demie. On leur explique que cet article là veut dire ceci pour le quotidien des gens. En nous écoutant, les parlementaires ouvrent les yeux tout grand. On mène de même ce travail pédagogique à l’Assemblée nationale et au Sénat. Et on voit bien que les choses bougent.
Il y a sept ou huit modifications importantes : sur la mise en conformité du projet de loi avec les textes de l’Organisation internationale du travail, sur la mobilité, sur la nature du licenciement… Par ailleurs, des discussions se mènent dans la majorité pour que cette loi ne soit pas mauvaise pour les salariés. Dans ce texte, les garanties données aux salariés sont renvoyées à plus tard. Celles données aux entreprises, c’est pour maintenant."

- Un grand débat sur le travail
"Une partie de la France pense que le travail est un coût qu’il faut diminuer. Une autre partie, dont je suis, pense au contraire que le travail est une richesse et qu’il faut une meilleure répartition des ces richesses créées par le travail. Il y a besoin d’un vrai débat de société sur le sujet, sinon, on ne prendra jamais une décision. Le curseur de la répartition des richesses s’est déplacé de 18% en faveur du capital ces vingt dernières années. Pour moi, il faut pousser ce curseur dans le sens inverse.
Il y a aussi la question des aides publiques versées aux entreprises. On est passé d’une logique d’aide à une logique de droits. Les entreprises pensent que ces aides publiques sont un droit. Or, personne n’est capable d’évaluer le résultat de ces aides. Celles-ci représentent tout de même l’équivalent du produit intérieur brut de l’industrie française.
Toutes ces questions débordent le cadre de l’ANI. On veut un débat public plus large."

- A quoi doit servir la CGT
"70% des salariés qui ont un travail estiment que les conditions ne sont pas réunies pour faire un bon travail. Il existe un mal-vivre au travail généralisé. Donc nous allons parler de temps de travail, de salaire, d’emploi, de formation. Cette question de mal-être au travail, qui faisait déjà partie de notre quotidien, devient une priorité. La structure de la CGT doit donc être accessible, utile et solidaire. S’il faut l’adapter pour cela, on le fera."

La CGT, Nicolas Sarkozy et François Hollande
"Ce sont deux situations différentes. On s’est heurté à un mur, parfois à de l’arrogance. J’ai en mémoire un président de la République qui a fait siffler le secrétaire général de la CGT. Cela ne viendrait pas à l’esprit du président actuel. A François Hollande, on dit deux choses : on a permis que les "autres" ne soient plus là et que le gouvernement actuel soit en place. La majorité actuelle s’est fait élire sur des questions sociales. C’est pour cela que nous sommes très exigeants vis-à -vis de ce gouvernement."

Stéphane Guérard

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