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Cuba pour les nuls.

" De toutes les ironies exprimées par la politique étrangère américaine, notre position vis-à -vis de Cuba est la plus paradoxale. Une forte dégradation de la situation économique a provoqué une poussée du nombre de Cubains entrant illégalement aux Etats-Unis.

Nous faisons tout ce que nous pouvons pour détériorer la situation économique et ainsi accroître le flux. Nous encourageons également cet exode en accordant aux Cubains, qui arrivent illégalement ou qui s’approchent par voie de mer, un statut de résident et une assistance pour s’installer.

Dans le même temps, nous n’avons pas respecté les quotas de visas pour les Cubains désireux d’immigrer aux Etats-Unis [...] quand Castro tente d’empêcher des cubains malheureux de quitter leur pays infortuné, nous l’accusons de violation des droits de l’homme. Mais quand il menace d’ouvrir grand les portes si nous continuons à accueillir sans limites des cubains sans visas - y compris ceux qui ont commis des actes de violence pour aboutir à leurs fins - nous brandissons des menaces imprécises mais aux conséquences terribles. "

Jay Taylor, responsable de la section des intérêts américains à Cuba entre 1987 et 1990, in "Playing into Castro’s hands", the Guardian, Londres, 9 août 1994.

Vous aimez les expériences ? Oui ? Alors tentons celle-ci :

Prenez un pays du tiers-monde, n’importe lequel. Riche ou pas en ressources naturelles, cela n’a pas d’importance. Mais dotez le quand même d’un potentiel économique, d’une population instruite et bien formée, surtout si cette instruction coûte d’énormes sacrifices au pays en question - ça peut toujours servir pour la suite.

Découpez ce pays selon les pointillés de ses frontières. Soulevez-le délicatement. Posez le à environ 150 km au large d’un pays outrageusement riche, disons la France. Ne protestez pas, c’est juste un exemple. Ca y’est ?

Au début, une telle proximité ne vous posera pas de problèmes particuliers. Vos nouveaux voisins sont très polis et très serviables à votre égard, toujours prêts à vous rendre un service ou à vous dépanner en sucre en échange d’un sourire ou d’un coup de pied au cul, selon votre humeur. Mais un jour un changement radical se produit et on vous demande désormais d’essuyer vos pieds avant d’entrer. Vous le prenez très mal. D’abord parce que vous n’avez pas l’habitude que l’on vous parle sur ce ton, ensuite parce que vous craignez que le reste du quartier ne suive l’exemple et fasse chuter le prix du mètre carré dans tout le voisinage. Vous leur trouvez soudainement des tas de défauts. Vous trouvez qu’ils font trop de bruit avant, pendant et après 22 heures. Vous jugez la situation intolérable. Vous leur ordonnez de rentrer dans le rang mais ils ne vous écoutent déjà plus. Exaspéré, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Commencez par instaurer des sanctions économiques. Par exemple, refusez de vendre quoi que ce soit à cette île. Pensez néanmoins à prévoir quelques exceptions à la règle, histoire de pouvoir nier toute tentative de sabotage d’une économie et surtout de fournir quelques arguments faciles à ceux qui se joindront à la curée ainsi qu’à tous ceux qui ne demandaient pas mieux que de vous croire. Aussi, refusez d’acheter quoi que ce soit à cette île. Assurez-vous que vos partenaires commerciaux habituels ne servent pas de relais, en les obligeant à garantir que ce tout qu’ils vous vendent ne comporte pas une seule molécule d’un produit fabriqué, assemblé, extrait ou qui ne faisait que passer, sur l’île.

Méfiez-vous des velléités de vos partenaires avides à l’idée de conquérir de nouveaux marchés. Votez une loi qui leur interdise de commercer avec l’île ou d’y investir. Votez-en même deux, pour garantir le résultat. Appelez les loi Torricelli et loi Helms-Burton. Vous pouvez aussi leur coller des noms plus pompeux comme "Cuban Democracy Act of 1992" et "Cuban Liberty and Democratic Solidarity (Libertad) Act of 1996". Lorsque les inévitables difficultés économiques surgiront, évitez soigneusement de laisser entrevoir une relation de cause à effet entre la crise et vos sanctions économiques. Vous ne voulez surtout pas être accusé d’une tentative de crime humanitaire. Décontextualisez. Dites simplement "c’est la faute au système".

Et si l’île réussit l’incroyable exploit d’empêcher le naufrage de son économie, dans des conditions d’une crise d’une ampleur inouïe et inconnue jusqu’à présent en période de paix, le tout sans aucune aide des "spécialistes" internationaux habituels, ne leur discernez surtout pas un Prix Nobel. Décontextualisez. Dites simplement "il ne sont pas riches".

En même temps, proclamez haut et fort votre attachement à la liberté et votre foi aux bienfaits du libéralisme économique. Affirmez gravement que la France est une terre de liberté et une terre d’accueil pour tous les opprimés. Pour appuyer vos dires, et prouver votre irréprochable bonne volonté, rassemblez les représentants du pouvoir législatif dans un lieu qui pourrait être l’Assemblée Nationale. Faites-leur voter une loi que vous pourriez baptiser Cuban Adjustment Act. Cette loi dira en substance : " à tous les habitants du pays découpé et posé à 150 km de chez nous sera automatiquement accordé un droit de séjour et un permis de travail, s’ils parviennent à poser le pied sur le territoire national. " Très important, et ne froncez pas les sourcils : une fois la loi votée, assurez-vous qu’elle soit bien appliquée.

Attention, ce n’est pas encore terminé. En effet, il se pourrait que, malgré vos efforts, certains habitants de ce Pays Découpé éprouvent une certaine réticence à obtempérer. Dans ce cas, instaurez, de préférence par des actes terroristes, un sentiment général d’insécurité, en assassinant quelques milliers d’entre eux. Mais veillez à votre réputation ! Vous ne voulez surtout pas être accusé de "terrorisme". Prenez donc soin de gommer consciencieusement des médias toutes ces "mesures". Vous ne rencontrerez à priori pas de grosses difficultés à cela car vous avez le contrôle de la quasi-totalité des dits médias. Lorsque le Pays Découpé prendra les mesures qu’il juge nécessaires pour se défendre, évitez soigneusement de laisser entrevoir une relation de cause à effet entre ces campagnes terroristes et les mesures de prévention.
Décontextualisez. Dites simplement "le régime étouffe les libertés".

Justement, à propos des médias, assurez-vous que les habitants du Pays Découpé reçoivent bien le message en instaurant une vingtaine de radios et une télévision qui émettront 24/24 heures vers cette île et qui répéteront sur toutes les longueurs d’onde que vous les aimez, qu’ils vous manquent et que vous n’attendez plus qu’eux pour commencer la fiesta. Voilà , la mécanique est lancée. Faites à présent un pas en arrière et admirez le résultat. Impressionnant, non ? Lorsque des habitants du Pays Découpé voudront venir s’installer dans le pays outrageusement riche qui est le vôtre, évitez soigneusement de laisser entrevoir une relation de cause à effet entre ce flux migratoire et votre loi accueillante. Décontextualisez. Dites simplement "ils fuient le régime".

N’oubliez pas de faire comprendre au reste des gueux de la planète qu’ils ne sont en aucune manière visés par cette loi et qu’ils peuvent toujours courir pour en bénéficier s’ils ne sont pas munis d’un carton officiel d’invitation. N’hésitez pas à matraquer les éventuels égarés qui échoueraient sur les plages. Renvoyez-les chez eux, surtout si leurs qualifications professionnelles ne vous sont d’aucune utilité. Et s’ils risquent leurs vies en rentrant, Décontextualisez, en omettant de rappeler que leur pays est dirigé par des assassins formés justement dans une de vos écoles spécialement prévues à cet effet (appelée School of Americas puis rebaptisée plus tard Western Hemisphere Institute for Security Cooperation). Cela ne fera qu’accentuer l’ironie de votre politique étrangère paradoxale.

Pendant ce temps, vous accueillerez les arrivants du Pays Découpé en héros. Fanfare, confettis, photos. Vous ferez évidemment un tri entre ceux qui caquètent le même discours que vous et les autres. Les autres iront rejoindre la masse silencieuse, dont le silence sera garanti par des pressions, des menaces et même des assassinats. Quant aux premiers, ils serviront de paravent et de porte-voix pour vos actions illégales. Vous les distribuerez selon la configuration du terrain. Par exemple, vous garderez chez vous les plus radicaux, les plus intransigeants, les plus extrémistes. Les modérés, les intellos, les écrivains seront plus à l’aise sous des climats plus tempérés. Entre les deux , en tendant bien l’oreille, on entendra des discours parfois contradictoires. C’est normal, car le discours sera adapté à l’auditoire. Ici, on réclamera le maintien et le renforcement du blocus "qui commence à porter ses fruits". Là -bas, on dira "mais non, le blocus n’existe pas". A part ça, les deux groupes sont bien d’accord sur tout le reste.

A ce stade, votre expérience ne saurait se satisfaire d’une mécanique qui risquerait de se gripper. Tel un amateur de modélisme, vous ajouterez une petite touche finale à votre travail de réduction du contexte . Et comme un " communisme agonisant " ne saurait être servi qu’accompagné de quelques légumes dissidents, vous enverrez un représentant sur l’île chargé de pêcher, parmi les habitants, quelques légumes sensibles à vos chants de sirène. Vous leur ferez miroiter quelques verroteries assorties de promesses d’un avenir brillant (" Dis-moi Oswaldo, ça te dirait de devenir président de ton pays ? ". " Et toi, Luis, premier ministre, ça te tente ? "). Certains y croiront, d’autres feront semblant d’y croire, qu’importe ; tant qu’ils assurent une certaine crédibilité.

Vous leur assurerez une publicité maximum, vous leur fournirez argent et matériel. Leurs faits et gestes pourront être répercutés dans le monde entier par vos médias. Vous ne vous attarderez pas trop sur le contenu de leurs discours, car vous savez qu’au fond tout le monde s’en fiche. Il vous suffira de les qualifier de " dissidents " car le mot est très accrocheur. Vous leur accolerez le terme de "journaliste". Ca ne mange pas de pain et cela présente un triple avantage. D’abord, un "journaliste" ne saurait être un mercenaire, n’est-ce pas ? Ensuite, "journaliste", ça a quand même plus de gueule dans ce contexte imaginaire que "garçon de café" ou "jardinier". C’est sûr. Donc, tout dissident sera qualifié de "journaliste", ou "écrivain" ou "poète". Et enfin, vous toucherez une corde forcément sensible chez les journalistes de chez vous qui se sentiront "concernés" par le sort infligé à leurs "confrères". En dehors de tout contexte, évidemment.

En définitive, prenez soin d’appliquer systématiquement cette décontextualisation. En effet, certains pourraient être tentés de se demander ce qui se passe dans les cuisines de l’Empire. Vous leur poserez la main amicalement sur l’épaule tout en les entraînant vers le salon et en leur susurrant " ce n’est rien, juste quelques communistes archaïques en train d’agoniser. Vous prendrez bien un cigare ? ".

Mais si malgré tout on vous pose la question du "pourquoi", vous vous éclaircirez la gorge et annoncerez solennellement " c’est à cause des missiles soviétiques ". Quels missiles soviétiques ? " euh, je voulais dire : c’est à cause de leurs soldats en Afrique ". Quels soldats ? " j’ai dit soldats ? Je voulais dire : c’est à cause du terrorisme ". Quel terrorisme ? " mon Dieu, où avais-je la tête ? Je parle bien sûr de leurs armes bactériologiques ". Quelles armes bacté... " Bon écoutez. Dans des laboratoires souterrains secrets de leur capitale, ils pratiquent la vivisection sur Flipper le dauphin. Alors, cigare ? ". Et comme tout le monde aime Flipper le dauphin, ils diront " ah... les salauds... Vous avez du feu ? ".

Pour finir, endossez un long manteau et postez-vous à la sortie d’une école de journalisme. Vous n’aurez pas besoin d’en faire trop parce que votre réputation, encore une fois, vous précède et semble demeurer intacte malgré les aléas d’une actualité récente et brûlante. Vous accosterez les plus intéressants pour vous et vous les entraînerez à l’écart en leur promettant quelques friandises. Dans leur torpeur conformiste, ils se laisseront facilement convaincre et promettront de ne pas dévoiler votre petit secret. Et vous savez que vous pouvez compter sur eux.

Votre machinerie de représailles contre le Pays Découpé est donc en place. Vous avez appliqué des mesures, mené des campagnes, planifié des actes qui sont autant d’entorses aux lois internationales, aux principes affichés, aux discours prononcés. Vous n’excluez pas une invasion militaire directe mais vous préférez attendre des vents plus favorables. Vous êtes devenu un voyou de la scène internationale, et ce depuis longtemps, mais vous réussissez à vous faire passer pour un justicier, et ce depuis toujours.

Viktor Dedaj

Premier chapitre du livre Cuba est une île, de Danielle Bleitrach et Viktor Dedaj, éditions le Temps des Cerises, 265 pages, 18 euros.

Pourquoi les arrestations à Cuba ? par Wayne Smith, ancien responsable la section des intérêts US à la Havane.

Intoxication médiatique. Le cas des vrais-faux exilés politiques cubains par Salim Lamrani.

Sur John Lennon, Cuba et les années 60, par José Perez.

Cuba : La singulière histoire de cinq Cubains, par Leonard Weinglass.

Le prix Nobel Günter Grass se joint à l’appel pour la libération des Cinq cubains emprisonnés aux USA.

Edifiant ! : Déclaration du Secrétaire d’Etat adjoint US Robert Noriega à propos de Cuba.<BR>
A lire jusqu’au bout !

Les Mensonges de RSF - suite mais sûrement pas fin, par Viktor Dedaj.

[En mars 2003, 87 personnes furent arrêtées pour conspiration, activités subversives et collaboration avec la mise en place du blocus imposé par Washington.

Parmi ces individus se trouvaient infiltrés douze agents de la sécurité de l’Etat cubain dont Nestor Baguer, considéré comme l’un des plus prééminents leaders de la dissidence par la presse internationale et les organisations non gouvernementales, jusqu’à ce qu’il révèle sa véritable identité. Il était, en réalité, l’agent Octavio de la Sécurité de l’Etat depuis 1962 et avait infiltré depuis 1992 les différentes organisations de « militants des droits de l’homme », financées par les Etats-Unis. De plus, il était le correspondant privilégié de RSF à Cuba. M. Ménard, honteux de s’être laissé berné de la sorte, a passé cette information sous silence mais n’en démord pas, et persiste à qualifier ces gens « d’intellectuels » ou de « poète[s] ».]

Extrait de : Comdamnation de Cuba à Genève : le Honduras et l’histoire d’un terroriste notoire devenu diplomate US, par Salim Lamrani.

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