RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Du sang palestinien, de Sharon à Netanyahou

En quelques jours, 30 Palestiniens ont été tués, en majorité des adolescents, et des centaines d’autres blessés plus ou moins gravement par l’armée sioniste dont le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu chante les louanges pour galvaniser davantage l’humeur assassine des soldats.

Avec des rassemblements et des campements pacifiques, les Palestiniens poursuivent vaille que vaille leur « grande marche du retour » depuis le 30 mars dernier, afin de réclamer le droit de plus de 700 000 d’entre eux chassés de leurs terres par le colonisateur hébreu dès la création de l’Etat sioniste en 1948. Une politique qui n’a jamais caché son véritable visage, tout en distillant un discours circonstancié sur une paix virtuelle dont on n’a jamais vu le jour. Ceux qui se sont accrochés à leur terre malgré toutes les exactions, c’est-à-dire les « Arabes israéliens » sont des descendants de Palestiniens qui représentent 17,5% de la population de l’Etat hébreu aujourd’hui. « Citoyens » du second collège, ils souffrent de multiples discriminations et se heurtent à une ghettoïsation qui leur interdit l’accès aux permis de construire ou d’occuper leur terrain légalement. En mars 1976, le gouvernement israélien, conduit alors par le Premier ministre travailliste Yitzhak Rabin, avait « saisi » des centaines d’hectares de terres arabes en Galilée pour y distiller de nouvelles colonies.

Au regard de la communauté internationale, beaucoup plus sourcilleuse à l’époque en ce qui concerne les droits des Palestiniens, il fut question d’indemnisations des propriétaires expropriés et de « développement économique » de la région. En réalité, c’était un leurre car le gouvernement israélien n’avait d’autre objectif que de conforter le peuplement hébreu dans une Galilée alors dominée par les « Arabes israéliens ». Mobilisés, ces derniers manifestent sur les routes et l’armée sioniste répond en tuant six jeunes de cette communauté arabe. La réaction internationale fut telle que la saisie des terres fut « annulée », mais, pour dire vrai, seulement reportée de quelques années. On connaît la suite avec le passage de dirigeants comme Ariel Sharon ou même Shimon Pérès, les longues et biscornues négociations d’Oslo ou de Camp David n’ayant été en fin de compte que de la poudre de Perlimpinpin jetée aux yeux des peuples arabes plus ou moins crédules. C’est en mémoire de ce combat que la « journée de la Terre » est célébrée désormais par le peuple palestinien, le 30 mars de chaque année, en soutien à la communauté arabe, mais aussi et surtout face à la tentaculaire progression des colonies juives dans les territoires occupés.

Après la journée sanglante du 30 mars dernier au cours de laquelle 19 Palestiniens ont été froidement assassinés par l’armée sioniste, vendredi dernier ce sont neuf autres, dont un adolescent de 16 ans, qui ont succombé face aux soldats israéliens alors que plus de 400 ont été blessés par balles ou par des tirs de gaz lacrymogènes. Le président Mahmoud Abbas juge Israël pleinement responsable de ces meurtres que la Turquie qualifie de « disproportionnés » tandis que la Ligue arabe, la Jordanie et l’Egypte les « condamnent ». Netanyahu multiplie les félicitations à l’adresse de l’armée sioniste et les Palestiniens enterrent leurs morts, sous le regard à peine gêné de la communauté internationale. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, rejoint par la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, ont été rabroués pour avoir osé réclamer une « enquête indépendante », au moment où les Etats-Unis s’opposaient à un projet de déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU sur cette démarche, traitée d’ « hypocrite » par le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman.

Chaabane BENSACI

8 Avril 2018

»» http://www.lexpressiondz.com/edito/290016-du-sang-palestinien-de-sharo...
URL de cet article 33187
  

Même Thème
Israël, parlons-en !
Michel COLLON
PRESENTATION : Voilà qui peut paraître étrange tant les médias nous parlent d’Israël. Mais les raisons du conflit sont-elles claires ? Israël : terre sans peuple pour un peuple sans terre ? Démocratie en légitime défense ou Etat d’apartheid ? Choc des civilisations, conflit religieux ou enjeu pétrolier ? Pourquoi une solution paraît-elle impossible ? Michel Collon a interrogé 20 témoins et spécialistes. Israéliens et Arabes, juifs et musulmans, Européens et Américains. Chacun éclaire une question (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Être un ennemi des États-Unis peut être dangereux, mais en être un ami est fatal" - Henry Kissinger

Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.