En effet, en plus de laisser entendre que les actions les moins défendables entamées par la maire, comme l’arrêté d’expulsion, seraient le résultat des pressions des trois entreprises publiques propriétaires des terrains et du préfet, on avance une version incroyable de l’appel à Valls de la part de J. Rouillon. D’après le communiqué la mairie aurait contacté Valls « afin de vérifier que la décision d’expulsion prise par le tribunal de Grande Instance de Bobigny (TGI) du 2 octobre serait appliquée et les termes de la loi respectés ». C’est à dire, que l’expulsion soit « précédée d’une prise en charge sociale et, singulièrement, de mesures de relogement ».
Alors on peut imaginer que c’est surement parce que la mairie de Saint-Ouen avait « vérifié » les « mesures de relogement » étaient bien respectées qu’elle a décidé d’accélérer la procédure d’expulsion, le tout… en cachette !
Dans une tentative à peine dissimulée de justifier l’attitude de la mairie, « Ensemble » avance une bien malheureuse déclinaison municipale de la formule bien connue qui sert de justificatif pour expulser les « sans » : « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Dans le communiqué de « Ensemble » cela donne :
« La ville de Saint-Ouen, pas plus qu’une autre du département de la Seine-Saint-Denis ne peut accueillir la totalité des Roms qui sont régulièrement expulsés, conformément à la politique de M. Valls ».
Outre le fait qu’en 2008 la même équipe municipale avait déjà expulsé des familles Rroms à Saint-Ouen, d’où sort-on que tous les Rroms expulsés seraient dans le 93 ? Et même si c’était le cas, la réalité c’est qu’à Saint-Ouen la mairie veut zéro Rroms dans son territoire… Même les vingt familles du « village d’insertion » qu’elle a arrêté de financer risquent d’être expulsées !
C’est donc cela « l’alternative sociale, écologique, féministe, internationaliste, en rupture avec la logique capitaliste et productiviste » et « l’outil pour l’auto-organisation et l’autogestion, l’unité populaire et l’émancipation » qu’Ensemble prétend défendre ?
Philippe Alcoy, le 02/12/13.
