RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Fabius calque son discours sur la Syrie sur celui de Sarkozy sur la Libye

Le gouvernement français se trouve désormais seul, avec Londres, après le grand virage que connaît la crise syrienne depuis deux jours, suite à la déclaration du secrétaire d’État américain John Kerry qui a finalement décidé d’adhérer à l’option russe, laquelle préconise un dialogue ouvert et sans préalable entre les belligérants, en écartant, pour la première fois, la condition du départ du président Al-Assad.

Paris a d’abord tenté de faire pression sur l’Union européenne pour obtenir la levée de l’embargo sur les armes destinées à l’opposition, en vain. Laurent Fabius, le plus zélé de tous les chefs de diplomatie occidentaux, décide donc, avec son homologue britannique, d’outrepasser l’Union européenne pour annoncer l’intention de son pays de « passer à l’acte », en violation flagrante du droit international.

Laurent Fabius occupe tous les espaces, politiques et médiatiques, pour vendre son projet de guerre contre la Syrie, nonobstant toutes les réserves affichées par ses homologues européens et le rejet du reste de la communauté internationale qui redoute les retombées d’un tel précédent. L’homme est tellement pressé d’en découdre qu’on le croirait investi d’une mission dont dépendrait son propre sort politique. Cette guerre, il la veut comme « sa » guerre à lui, comme il y a deux ans, Nicolas Sarkozy a eu la sienne, en Libye. Il veut, lui aussi, la tête du « dictateur » comme trophée, d’où cette obsession, chez lui, de n’accepter aucune offre de paix à laquelle prendrait part Bachar Al-Assad, président légitime de la République arabe syrienne. Mais, lui, il fait pire que le bourreau de Kadhafi parce qu’il mène une guerre secrète, donc illégale du point de vue du droit international, contre un pays souverain. A l’entendre dire, au sujet de sa demande de levée de l’embargo sur les armes au profit des milices islamo-fascistes actives en Syrie : « La position que nous avons prise avec François Hollande… », on comprend mieux le poids de cet homme, ancien Premier ministre sous François Mitterrand, et on comprend dès lors aussi mieux sa facilité de mouvement en Europe et dans les rouages de la politique internationale. Aux dernières nouvelles, l’Union européenne, au début très hostile à cette demande ubuesque - de livrer des armes lourdes, notamment des missiles anti-aériens, à des terroristes -, finit par consentir à l’idée d’en débattre à nouveau la semaine prochaine, pour prendre une décision finale. Fabius aiguise déjà ses armes pour de nouvelles tribunes.

Avant d’annoncer la décision de son gouvernement, Laurent Fabius publie une tribune dans le quotidien Libération, où il tente de justifier sa décision, en essayant de remettre au goût du jour la campagne qui a suivi la croisade contre la Libye en 2011, mettent en relief la situation alarmante des populations, « massacrées » selon lui, par les « milices du régime » qui « frappent indistinctement hommes, femmes, enfants ». Et de jouer, comme d’habitude, sur les sentiments : « Les corps ensanglantés, allongés sur des lits d’hôpitaux, de trois enfants - 7, 9 et 11 ans - tués par un tir de missile sur le village d’Abou Taltal, dans la province d’Alep, sont devenus un des symboles de ce peuple qu’on assassine. » Pour en arriver au scénario libyen : « Tout un peuple est pris en otage par un dictateur qui bombarde, torture, assassine, avec pour seul objectif sa propre survie. »

Fabius ne parle pas encore du droit d’ingérence, mais pour lui, « le moment est venu d’avancer pour passer à une nouvelle étape ». Allant à contre-courant des démarches tous azimuts, auxquelles même la Coalition nationale syrienne - une opposition pourtant montée par la France et le Qatar - semble adhérer, le chef de la diplomatie française décrète qu’« il est aujourd’hui largement reconnu que Bachar Al-Assad n’aura personnellement plus sa place dans la Syrie de demain ». Et s’il dit soutenir, malgré tout, une « solution politique pour sortir la Syrie du chaos », c’est pour précipiter la capitulation du « régime » syrien.

R. Mahmoudi

http://www.algeriepatriotique.com/article/fabius-calque-son-discours-s...

URL de cet article 19785
  

« Marine Le Pen amène le pire » (*)
Maxime VIVAS, Frédéric VIVAS
(*) Anagramme imparfaite cueillie sur Internet. Ce livre (publié par les éditions Golias) est une compilation de documents révélateurs de l’analogie entre le FN d’hier et celui d’aujourd’hui. Y sont démontrées la difficulté pour Marine Le Pen, malgré les habiletés tribuniciennes, à se dépouiller des oripeaux paternels les plus exécrables, la distorsion entre le discours du FN ripoliné et son programme, entre son programme et ses objectifs. Sont mis en relief le fiasco du FN dans les villes qu’il a (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"La science permet de savoir comment faire fonctionner un train, l’histoire de savoir qu’il peut parfois aller à Auschwitz."

Jean-Christophe Defraigne, professeur, Université de Louvain

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.