GESTION DE CRISE

De la Grèce au Portugal, en passant par l’Italie, la France ou l’Allemagne, ce sont les travailleurs qui doivent accepter l’austérité pour rembourser la dette des États. Pourtant la dette publique provient des exonérations et réformes fiscales qui ont bénéficié aux entreprises et aux plus riches. Elle est aussi le résultat de tous les plans de sauvetage des banques qui ont permis à ces dernières de spéculer de plus
belle, y compris contre les États ! Nous avons déversé des centaines de milliards pour soutenir la finance, ce qui a eu comme résultat l’envolée de l’endettement public. Les banquiers ont ruiné la planète, et les contribuables ont payé plus de 3000 milliards d’euros pour éviter l’effondrement du système. Les responsables vont s’en sortir sans soucis, et les autres vont devoir se serrer la ceinture.

Malgré toutes les mesures prises, la crise du système capitaliste continue de s’approfondir, et les classes dominantes n’ont qu’une idée, nous faire payer la crise d’un système économique au bord de l’asphyxie. Les Etats Européens et les banques vont annuler ou renégocier une partie de la dette grecque. L’objectif de cette opération est de rendre à peu près solvable la Grèce, de l’obliger à poursuivre ses mesures antisociales, et de permettre aux banques des autres pays de prendre le
contrôle des banques grecques. Ces mesures sont prises car nos gouvernants souhaitent à la fois stabiliser la situation et accélérer les mesures antisociales.

Pour les capitalistes cette crise est une aubaine pour nous déposséder de tout ce que des décennies de luttes nous avaient apporté. L’argent public a été généreusement distribué sans aucune contre partie, et une partie a même servi à payer les dividendes des actionnaires. Ils n’ont plus aucune retenue, ils se servent dans la caisse que nous alimentons avec nos impôts et notre travail. Le discours est de dire que nous ne travaillons pas assez, mais en réalité c’est le travail qui est sous évalué. Ce sont tout simplement les résultats d’une politique qui privilégie le capital au travail. Cette situation résulte de décisions et de choix politiques : dumping fiscal, socialisation des pertes et privatisations des bénéfices, insécurité sociale et transfert
des richesses produites vers les paradis fiscaux dont on nous a dit qu’ils n’existaient plus.

Alors que dans les pays en révolte, les opprimés et les exploités réalisent que ce sont les nantis et les riches qui coutent le plus cher, en France le pouvoir a réussi à retourner la vindicte populaire sur les plus faibles. Les plus riches ont même réussi à faire passer les services et les biens communs comme des tares du système afin de les privatiser ! Pourtant, la classe ouvrière est plus importante aujourd’hui qu’à l’époque de Marx, mais l’on a réussi à insérer dans la tête des gens, que le fonctionnaire, l’étranger, le jeune ou le chômeur sont des « problèmes ». Ils sont sûrs que leur propagande nous a lobotomisés, sûrs que nous ne nous révolterons pas.

Les plans d’austérité qui sont à l’oeuvre ailleurs vont arriver, sans doute après les élections de 2012 et probablement sous un gouvernement de gauche. Hollande s’inscrit pleinement dans cette orientation : en 2013, déficit réduit à 3 % et dette payée rubis sur l’ongle. Quitte à mettre au rancart un projet socialiste déjà dérisoire. Si Sarkozy repasse, ce sera pire ! Alors, il n’y aurait plus d’espoir ? Si, l’avenir sera ce que nous en ferons. Face à la crise il est grand temps de construire une rupture anticapitaliste, cela signifie : annulation de la dette et saisie des banques sans indemnité ni rachat, ce qui permettrait de satisfaire les besoins de la population et d’avoir l’argent pour les imposer.

Publié sur Conscience Citoyenne Responsable
http://2ccr.unblog.fr/2011/11/04/gestion-de-crise/

COMMENTAIRES  

15/11/2011 20:31 par Dominique

Dans un article passionnant sur CounterPunch ( http://www.counterpunch.org/2011/11/14/big-finance-moves-in/) Mike Whitney montre que les premiers ministres de Grèce et d’Italie ont été mis dehors pour être remplacés par deux représentants de la grande finance.

La finance ne veut plus être relayée par des politiciens professionnels, elle veut diriger directement les pays. Son programme est de tout privatiser et de saigner le peuple au profit de ... la finance en enlevant leur souveraineté aux nations.

Cela va générer une récession et une perte de souveraineté qui grossira les rangs de l’extrême droite nationaliste. Si l’extrême-droite nationaliste est assez habile pour imputer la misère des gens à la troïka, cela aboutira, selon lui, à l’explosion de la zone Euro.

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