La perversion des agences des américaines et européennes et de leurs subordonnés dans le monde consistant à appeler "guerre civile" ce qui se passe en Libye démontre comment on transforme une intervention coloniale contre un pays, dont les Etats-Unis veulent s’emparer pour diverses raisons intéressées, en une "rébellion" intérieure qui doit être aidée "humanitairement".
(...) Il n’y a aucune image de cette "rébellion" populaire, ni de l’"excuse" - les supposés "bombardements de Kadhafi sur la population civile" - pour justifier une intervention brutale en plein XXI° siècle.
Cependant, cette population civile est massacrée par ses "protecteurs" de l’OTAN dans ses foyers, ses écoles, ses centres alimentaires, ses laboratoires de médecine, ses universités et ses hopitaux, qui sont tous détruits.
Personne ne peut méconnaître les avancées qui se sont produites en Libye depuis que Kadhafi a pris la tête d’une révolte qui a mis fin à une monarchie coloniale, et avec le statut de colonie qu’avait ce pays en 1969.
Tous ces efforts sont aujourd’hui réduits à néant, pendant que ce territoire est arrosé d’uranium appauvri, ce qui signifie un désastre humain et écologique pour le futur.
La résolution 1973 adoptée par l’ONU le 17 Mars de cette année pour établir un supposé blocus aérien en Libye avait pour seule finalité d’empêcher ce gouvernement de se défendre avec souveraineté. Cette résolution a été prise sans écouter ce qu’avaient à dire les observateurs directs.
Il était ainsi certain que la Libye n’aurait pas de défense aérienne. Et on peut noter au titre des défaites morales que ce pays a résisté pendant quasi six mois aux bombardement, mettant en évidence que ces "rebelles" n’ont pas d’existence sans l’OTAN.
(...) Pour pouvoir commencer et soutenir leur intervention, les Etats-Unis et leurs alliés ont utilisé les médias dans le monde, lesquels sont en réalité sous contrôle militaire.
A cette occasion, ils comptèrent aussi sur la collaboration intéressée ou désinteressée, mais le résultat est le même, de certains journalistes et intellectuels considérés comme "progressistes", qui ont été complices de cette intervention et du faisceau de mensonges utilisés pour la justifier.
Et maintenant, ceux-ci attendent pour se justifier eux-mêmes la victoire de l’OTAN et le récit des "horribles violations aux droits de l’homme qui ont été commises" par le Gouvernement Libyen, afin de dissimuler ce que font les mercenaires et les troupes d’invasion. Comme ils le firent pour l’Afghanistan et pour l’Irak.
Ont-ils oublié si vite les "contra" du Nicaragua lorsqu’ils ont attaqué le Nicaragua sandiniste depuis des bases des Etats-Unis au Honduras, en détruisant les villages, en tuant, en torturant, en violant les femmes et les jeunes filles ? Ronald Reagan les avait appelé alors "les combattants de la liberté".
Appeler "rebelles" un groupe de mercenaires dirigés par la CIA et ses alliés est un manque de respect à l’égard des vrais rebelles qui luttent dans le monde pour sa libération.
Le peuple et le gouvernement Libyen n’ont pas seulement le droit, mais l’obligation de se défendre. N’importe quel pays du monde, face à une attaque étrangère, a le devoir de le faire.
S’ils parviennent à laisser la Libye pour la transformer en "une nouvelle Somalie", comme l’a dénoncé le 19 Aout dernier le porte parole du gouvernement Libyen, Mussa Ibrahim, devant l’augmentation des bombardements de l’OTAN, tous les pays du monde se retrouveront sans aucune protection.
(...) La Somalie est un pays sans gouvernement, qui connait une crise alimentaire, et c’est ce que prétendent faire de la Libye les puissances occidentales en continuant les attaques "pendant qu’[ils] travaillent à des plans de paix",a rappelé aussi le porte-parole Libyen (Telesur le 19-8-11)
(...) Les autorités avaient prévenu le 19 Aout dernier que les bombardements s’intensifieraient les jours d’avant le 42° anniversaire de la dénommée Révolution Verte conduite par Kadhafi le 1° Septembre 1969.
A ce niveau d’évènements, quand les puissances se sont attribuées l’argent des USA, et ont installé à Washington une ambassade du dénommé "Conseil National de Sécurité", ce qui ne s’était jamais produit auparavant, personne ne peut avoir de doutes sur le fait que ces "rebelles" n’ont jamais représenté le peuple Libyen. De fait, avant d’avoir le contôle d’un territoire quelconque, ils ont créé la Banque Centrale de Benghazi. Y a-t-il quelque chose de semblable dans l’histoire ?
Stella Calloni
25 Aout 2011
Source : http://www.cubadebate.cu/opinion/2011/08/25/guerra-colonial-contra-libia/
Une recherche comportant les termes "guerre coloniale contre la Libye" aboutit à de nombreux résultats :
Spécialement pour l’information de la gauche française et, spécialement, pour celle du Front de Gauche :
Non à l’agression coloniale en Libye !
Parmi les autres analyses :
Libye : Une guerre coloniale classique
Guerre Coloniale De L’OTAN En Libye
Entretien avec le ministre libyen de la Coopération
Quand le peuple italien luttait contre la guerre coloniale en Libye
France-Libye : La contre révolution coloniale et ses Vendéens de Benghazi
Au Mali, un « Front du refus » s’insurge contre « la guerre coloniale en Libye »
Libye : Attention à la désinformation !