Israël agit comme une organisation criminelle qui fonctionne selon ses propres lois (Haaretz)

La ministre de la Justice Ayelet Shaked et le Procureur Général Avichai Mendelblit, 25 octobre 2017. Oren Ben Hakoon
Editorial

Mercredi, le Procureur général Avichai Mendelblit a autorisé la confiscation de terres privées palestiniennes pour les besoins de colons en Cisjordanie. Sa démarche faisait suite à une requête de la ministre de la Justice Ayelet Shaked pour le revêtement d’une route vers l’avant-poste illégal Harasha, sans laquelle il serait impossible de le « légitimer ».

Son opinion se fondait ostensiblement sur la décision du Juge à la retraite de la Cour Suprême Salim Joubran à propos d’Amona. Joubran a décrété que le commandant militaire de Cisjordanie devait également veiller aux besoins des colons, puisqu’ils sont résidents de la région. Joubran se réfère ainsi à la décision de l’ancien président de la Cour Suprême Aharon Barak stipulant que « les Israéliens de cette région ont droit à la vie, la dignité, la propriété et le reste des droits dont quiconque jouit en Israël ».

Avec tous les problèmes soulevés par ces décisions, supposer que Mendelblit met en œuvre le jugement de Joubran est sans fondement. Joubran a souligné que le besoin de protéger les colons ne peut pas entacher le statut spécial des Palestiniens de population « protégée » selon le droit international et que le commandant militaire doit veiller à ne prendre aucune mesure qui pourrait porter atteinte à leurs droits au détriment des résidents de l’État occupant.

Mendelblit et Shaked ont clairement choisi d’ignorer ces points, jetant de la poudre aux yeux du public parce que le verdict du tribunal ne traitait pas du tout de l’expropriation de la terre pour les besoins des colonies et ne condamnait pas ce genre d’actions illégales.

On peut maintenant s’attendre à ce que l’opinion de Mendelblit soit utile à l’insatiable appétit des colons pour les terres privées des Palestiniens. Cependant, dans le processus de blanchiment juridique, les fonctionnaires impliqués ont omis, comme d’habitude, la question de la légalité des colonies. Selon le droit international, toutes les colonies de Cisjordanie sont illégales. Mendelblit ne peut donc légitimer le vol des terres palestiniennes en faveur d’aucune colonie au nom de « besoins publics », parce que le public auquel il s’adresse a volé la terre sur laquelle il habite.

Israël agit comme une organisation criminelle qui fonctionne selon ses propres lois et est persuadée qu’on peut la considérer comme un organe juridique.

Mendelblit a enjolivé son avis avec une série de vagues qualifications telles que « faisabilité » et « proportionnalité ». Ces mots n’ont aucun sens pratique lorsqu’il s’agit, pour les colons et le gouvernement, d’assouvir la passion qui les anime pour le vol des terres. Ce genre d’opinion conduit à porter atteinte aux droits des Palestiniens, à ce qu’Israël fasse fi du droit international et à saper la légitimité du système judiciaire d’Israël.

L’article ci-dessus est un éditorial en Une d’Haaretz, tel que publié en Israël dans ses versions en hébreu et en anglais

Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine

 http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2017/11/20/editorial-le-droit-disrael-a-voler-la-terre-palestinienne/

COMMENTAIRES  

25/11/2017 14:41 par Adel

Comme quoi il y a plus d’opposant à la politique criminelle de cet état assassin (voyou serait un compliment) en son sein que dans les autres pays, surtout le nôtre, corrompu jusqu’à la moelle.

25/11/2017 15:35 par reymans

@Adel, des contestations molles tout au plus, même si c’est toujours bienvenu
Pas une seule fois ce genre de contestation, de constat d’un état de fait, de déclaration, d’édito aussi virulent soit il, n’a eu la moindre conséquence sur les exactions sionistes depuis la création de ce pays, voire même avant. Ceci quels que soient le gouvernent, les dirigeants, et même la population elle même puisque depuis sa création il y a eu plusieurs générations quand même.
Alors les éditos de ce genre, les déclarations, à part s’en friponner le cristallin, on a pas grand chose à en faire, quand dans le même temps les horreurs en tout genre ne font que s’intensifier jour après jour.
On peut constater que les discours se durcissent.
On peut aussi constater que les actes restent inchangés.
Assez de discours ! Des actes !

25/11/2017 15:48 par szwed

La France comme l’Union Européenne vont-elles encore, rester muettes et ne pas réclamer des sanctions sévères contre ce régime voyou de Tel Aviv ?

26/11/2017 08:13 par tedihas

Un jour une place des justes dans un état palestinien, cet article est une graine pour un futur arbre que d’autre viennent car toutes ne pousseront pas , la graine de l’espoir étant immortelle.

29/11/2017 20:17 par François

La justice serait qu’israel rembale ses clics et ses clacs rendent tout les territoires volés et que les israeliens repartent d’ou ils viennent. Tout autre solution serait un moindre mal mais une injustice tout de meme.
En pratique, une solution a deux etat ne marchera jamais, israel bidouillerait alors forcement une attaque sous faux drapeau pour se donner une raison de recuperer ce qu’ils auront cédé. La seule solution est un etat mixte sans apartheid, a l’image de l’Afrique du sud. Ca restera une injustice terrible pour les Palestinien, mais ce serait une solution viable et respectueuse aussi des isralien nés sur ce sol. Mandela a démontré que cette voie etait possible.
Une telle solution verra peut etre le jour quand les usa s’effondreront, si les puissances emergentes se soucient honnêtement de ce problème. Il ne faut absolument rien attendre d’un pays comme le notre, dont la justice interdit le mouvement BDS et relaxe un pédophile (exemple choisi au hazard parmi tant d’autres).
On se console comme on peut en ecrivant des articles ou des commentaires, comme moi en ce moment, mais cette situation reste une des pires illustration de la bassesse de la race humaine.

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