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Le goulag Étasunien : La perpétuité sans remise de peine pour le vol d’un œuf

Condamnés à la mort lente (New York Times)

Editorial

Si cela se passait dans un autre pays, les Étasuniens seraient atterrés. Des condamnations à la prison à perpétuité sans possibilité de remise de peine pour avoir tenté de vendre 10 dollars de marijuana à un policier infiltré ? Pour avoir partagé un peu de LSD à un concert des Grateful Dead ? Pour avoir siphonné l’essence d’un camion ? La punition est si extrême, si irrationnelle, si terriblement disproportionnée qu’elle défie la raison.

Et pourtant cela arrive tous les jours dans les tribunaux fédéraux et les tribunaux des états étasuniens. Les juges obligés d’appliquer des peines planchers draconiennes qu’ils dénoncent ouvertement, envoient des gens en prison pour le reste de leur vie pour des délits sans violences impliquant la drogue et les atteintes à la propriété. Dans presque 20% des cas, la personne avait un casier judiciaire vierge.

En 2012 il y avait 3 278 prisonniers qui servaient des peines de perpétuité incompressible pour de tels délits selon un surprenant rapport approfondi publié mercredi dernier par l’Union des Libertés Civiles Américaines. Et c’est une estimation à minima. Elle ne prend pas en compte les prisonniers condamnés à, par exemple, 350 ans de prison pour s’être rendus coupables d’une série de ventes de drogue sans violences ; ni ceux qui sont en prison pour des crimes classés comme "violents" même s’ils n’étaient pas à proprement parler violents, comme omettre de pointer au foyer de réinsertion ou tenter de voler une voiture inoccupée.

Le rapport repose sur les chiffres du système carcéral fédéral et de neuf états. Quatre condamnés sur cinq l’ont été pour des délits, comme avoir sur soi une pipe à crack ou avoir servi d’intermédiaire dans une vente de drogue. La plupart des autres ont été condamnés pour des atteintes à la propriété, comme tenter de dévaliser une boutique ou d’encaisser un chèque volé. Dans plus de 83% des cas, le juge n’avait pas le choix, les lois fédérales ou les lois des États les obligeaient à prononcer des peines de perpétuité incompressible généralement en vertu de lois portant sur les peines plancher ou la récidive.

Au cours des 40 dernières années, ces lois ont contribué à faire monter la population carcérale à plus de 2 millions de personnes, ce qui représente le taux d’emprisonnement le plus élevé du monde. Comme dans le reste du système pénal, les disparités raciales sont importantes : dans les tribunaux fédéraux, les Noirs ont 20 fois plus de chances que les Blancs d’être emprisonnés à perpétuité sans possibilité de remise de peine pour des délits n’impliquant pas de violence.

Le rapport estime que le surcoût de l’emprisonnement à perpétuité des ces 3278 personnes seulement par rapport à une peine de prison plus proportionnée s’élève à 1 780 milliard de dollars.

On a du mal à trouver quelqu’un qui soit favorable à de telles condamnations. Même Burl Cain qui a une longue expérience de gardien au pénitentiaire de l’État de Louisiane où sont emprisonnés la plus grande partie des condamnés à perpétuité pour des délits sans violences du pays dit que ce sont des peines "ridicules". "Tout le monde oublie ce que correction signifie. Cela veut dire corriger le comportement déviant, " a dit Mr. Cain à l’Union des Libertés Civiles Américaines. "Si une personne est capable, à sa sortie de prison, d’être un citoyen productif et de ne pas commettre de délit, pourquoi dépenser tant d’argent pour le garder en prison ? Notre rôle devrait être de garder dans ces grandes et vieilles prisons des prédateurs et non des vieillards mourants."

Plusieurs États sont en train de réformer leur lois pour essayer d’endiguer ce délire carcéral. Et le Congrès étudie deux projets de lois soutenus par les deux partis qui rendraient en partie aux juges le pouvoir d’apprécier les peines indépendamment des peines planchers. Cela va dans le bon sens mais cela ne suffit pas. Comme le recommande le rapport, les législateurs fédéraux et des états devraient supprimer les peines à la perpétuité incompressible pour les délits commis sans violences pour les futurs condamnés mais aussi pour ceux qui ont déjà été condamnés. Le président Obama et les gouverneurs des États devraient aussi utiliser leur droit de grâce pour commuer les peines existantes.

Seul un pays sur cinq autorise les condamnations à la perpétuité incompressible et la plupart de ceux qui les permettent les réservent au meurtriers ou aux récidivistes violents. Si les États-Unis veulent être considérés comme un pays civilisé, ils doivent mettre fin à ces pratiques inhumaines et inefficaces.

EDITORIAL du New York Times du 16 novembre 2013

Traduction : Dominique Muselet

Pour compléter cette lecture, voir l’analyse de Philippe Grasset intitulée : “ Coup d’œil horrifié sur la folie du Goulag américaniste ”. http://www.dedefensa.org/article-coup_d_il_horrifi_sur_la_folie_du_goulag_am_ricaniste_18_11_2013.html

 http://www.nytimes.com/2013/11/17/opinion/sunday/sentenced-to-a-slow-death.html

COMMENTAIRES  

20/11/2013 11:38 par PrNIC

citation : Dans plus de 83% des cas, le juge n’avait pas le choix,

A se demander alors pourquoi conserver un juge puisque pour tel délit il y a automatiquement telle sanction !
Nos PV issus des radars sont l’illustration chez nous de ce type de fausse justice ! 5 fautes c’est 0 sur 20 !

20/11/2013 14:54 par chb

Y a-t-il un rapport avec le fait que bien des prisons US sont à gestion privée, avec une rentabilité correcte si tant est que le taux d’occupation des locaux approche de 100% ?

21/11/2013 00:34 par Le fou d'ubu

@chb
"Y a t-il un rapport avec..."

Oui...sans aucuns doutes possibles...

Le fou d’ubu

21/11/2013 00:55 par Ohdaesu

Extraordinaire, et dans le New York Times...

Bon je suis preneur d’une petite lecture du rapport en question par un anglophone histoire de vérifier les infos...

Mais le poids financier de ces incarcérations prend son sens dans la privatisation l’univers carcérale. En effet, la privatisation du monde carcérale implique que de nouveaux acteurs aient des intérêts inédits dans le domaine. Les nouveaux propriétaires font émerger des intérêts nouveaux. Pour eux l’objectif est de facturer l’état (la collectivité) et donc d’optimiser le taux d’occupation des cellules...

C’est quand même remarquable de voir l’avènement de citoyens qui ont des intérêts direct à ce qu’un maximum d’autres citoyens soient dirigé et restent emprisonné (bon officieusement on est d’accord ce n’est pas nouveau, mais là économiquement et comptablement c’est clairement leur job...).

Pour continuer dans la perversion du modèle économique occidentale (perversion en ce sens que le principe de réussite est assimilé à un objectif de maitrise et de possession du volume maximum de ressources. Le matériel est donc érigé en fin et non en tant que moyen, ce qu’il est pourtant...) dans ce domaine, on se retrouve avec des juges corrompu par le secteur privé dans le but de maximiser le volume d’incarcérations et les peines qui permettront d’optimiser les effectifs et donc la rentabilité commerciale.

Pour faire un point sur la posture philosophique qui justifie d’incarcérer certains individus d’une population, il est important d’observer profondément le sens de ce concept.

Nous considérons donc qu’il est cohérent de mettre des individus dans une situation de grande difficulté et de les priver de leur liberté de déplacement pour qu’ils puissent réaliser à quel point ils ont pu être nuisible pour la société tout en ne portant plus atteinte à cette dernière.

Le concept est là !!! Il nie profondément le fais que celui qui réagit sous la soumission à une autorité quel qu’elle soit, ne fait dans le meilleurs des cas qu’épouser l’idéologie d’autres individus et non s’enrichir en élargissant son champ de compréhension ainsi que sa perception des conséquences de ses actes.
Le phénomène est similaire sur la législation en règle générale. Celui qui applique une loi sur laquelle il n’a pas eu son mot à dire à la conception, ne fait qu’acquiescer à la volonté d’aliénation de celui qui l’y contraint...

Sur le plan pragmatique, une société qui souhaiterait évoluer serait une société qui fonderait son évolution intellectuelle donc politique sur des principes philosophiques par opposition aux principes idéologique. La philosophie considère et comble ses imperfections grâce à la remise en question. L’objectif d’efficience désintéressé de la démarche philosophique considère l’erreur comme une opportunité d’évolution. A contrario l’idéologie représente une posture philosophique cristallisée. Elle n’est pas discutable et doit se perpétuer quoi qu’il en coûte. Voici pourquoi notre culture à une peur viscérale de l’erreur, celle-ci met en évidence les imperfections du modèle qui sois-dit en passant est forcément imparfait. La conception idéologique est une illusion du cerveau humain qui peut être suffisamment persuadé d’une idée pour refuser de la discuter. En tenant compte de ces notions, une société qui souhaiterait évoluer, progresser et améliorer la qualité d’existences des individus qui la compose ainsi que des générations futures appliquerait une méthodologie de résolution de problème à court moyen et long terme.

J’étayerais ce raisonnement à partir du principe selon lequel un individu est principalement le résultat de l’influence de son environnement (posture empirique validé par différentes études que je peux fournir si besoin). Partant de cette posture, son environnement le guide vers la vertu (au sens de sa capacité à considérer les conséquences de ses actes et de se mettre au service de ce qui lui offre l’existence ; que l’on pourrait résumé par la biodiversité) s’il lui permet de se construire sainement et sereinement, et vers la destruction (intérieur donc extérieur) s’il le contraint dans une existence qui nie ses besoins fondamentaux (j’entends par fondamentaux l’ensemble des besoins détaillés dans la pyramide de Masslow puisqu’une société souhaitant évoluer doit tendre à répondre à l’ensemble des besoins des individus qui la compose...)

Revenons plus précisément à notre individu « nuisible » pour la société. En considérant les notions ci-dessus nous avons à faire à un individu dont l’environnement à enseigner que dans la situation pour laquelle il comparait devant la justice, il devait réagir en contradiction avec la convention sociale. Partant du principe que la convention sociale correspond réellement à un ensemble de règles défini par tous et sur lesquelles chaque individu du groupe à un droit de regard et de remise en question. Nous sommes donc en présence d’un individu qui a ressenti le besoin de réagir de la sorte en fonction de ce que sont conditionnement environnementale lui a enseigné...

La société qui observerait la situation législative sous ce prisme ne verrait aucun sens à ériger des prisons.

Deux axes sont importants à traiter pour cette société. Le premier est de prendre soin de l’individu en question. Elle tendrait à une prise en charge avec une forme de volontariat pour que l’individu puisse accéder à un état de repos (intérieure donc extérieur et vice versa) tout en ayant accès à l’ensemble des activités et des échanges qu’il souhaite. Avec bien entendu une prise en chargé adapté issu de l’expérience acquise dans ce domaine avec la pratique de ce type de protocole.
Le second et c’est le point qui n’est jamais évoqué dans notre paradigme, cette société étudierait précisément l’ensemble des facteurs environnementaux qui auraient mené cette individu à être soumis à ce conditionnement environnemental. En tenant compte de ces études approfondi cette société protégerait son corps social ainsi que ses générations futures en faisant évoluer perpétuellement ses connaissances sociologiques et ses structures.

Je peux entendre que le premier axe parait surréaliste en ce sens que notre paradigme à mené les individus de nos sociétés vers des comportements si abject qu’il paraîtrait insensé de prendre soin de ceux dont on considère qu’ils sont responsable de ces actes...
Tout d’abord le développement évoqué ci-dessous ne s’adapte pas forcement ou totalement à notre paradigme. Des demi-mesures nécessaires sont à concevoir sur le plan pratique... En revanche, sur le plan philosophique cette démarche me parait être la plus prometteuse pour l’équilibre sociale et tout ce qui en dépend…
Pour observer l’avenir sous cet angle il faut considérer l’interdépendance totale qui existe entre l’ensemble des êtres qui composent la biodiversité.
Si le vivant ne fait qu’un, l’incarcération reviendrait à nous priver et à maltraiter une partie de nous-même. Comportement intérieure courant chez les individus de nos sociétés d’ailleurs.

Revenons à nos prisons contemporaines. Maintenant nous pouvons observer qu’elles n’ont pour fonction que de soumettre la population à l’ordre hiérarchique faisant exister une publicité sur ce que risque le citoyen qui ne se plie pas aux règles (auxquelles il n’a pas contribué en conception) imposées par le système. Le système a donc vocation à préserver le statut Co de la puissance de ces concepteurs qui eux et leurs représentants sont bien entendu haut dessus de ses lois... Posture qui comme nous avons pu le voir mène inexorablement à la destruction de l’ensemble du corps social y compris de ceux qui se sont érigé une illusoire situation de puissance

Sous ce prisme, posez-vous la question de savoir si nous ne cautionnons pas la mise en cage de nos sœurs et ferres dans des camps de concentration légaux partout dans le monde ? Ce type de question nous mènera vers d’autres questions comme celle de savoir si la mort intellectuel se situe hiérarchiquement sous la mort organique…

A mon sens non, J’en prends pour exemple l’ensemble des individus forcé de survivre avec une douleur latente, profonde, viscérale, dû à leurs expériences. Le suicide (donc la mort organique) est bien souvent une libération pour ces êtres perdu.

J’ai pris l’habitude de ne pas hiérarchiser les actes destructeurs (en contradiction avec ce qui offre l’existence). Cela n’a pas vocation à l’autoflagellation, mais à la prise de conscience selon laquelle la perception de l’acte destructeur est une question de point de vue, de convention, de culture. Alors qu’en réalité des activités communes sous une culture peuvent avoir des conséquences d’une ampleur mortifère difficilement soupçonnable pour l’esprit humain aliéné par une réalité collective facilement illusoire sous un dogme idéologique. Et la boucle se boucle, seule une démarche philosophique offre d’ériger l’erreur au statut d’opportunité d’évolution et d’amélioration des conditions d’existence du vivant.

23/11/2013 00:49 par Dominique

Il n’est pas besoin de relire Reich pour comprendre que nous sommes nos propres argousiers. Esclaves avant tout par peur, et prêt à tout pour le rester plutôt que de confronter nos peurs irrationnelles. Ni de retourner à l’école pour savoir que l’histoire telle que les écoles nous l’apprennent n’est que l’histoire de la classe dirigeante, écrite pour la mettre en valeur. Quand aux médias dominants, y compris le New-York Times, ils ne sont là que pour conforter cette histoire de la classe dominante, et ce n’est certainement pas par altruisme qu’ils ont publié cet éditorial.

23/11/2013 02:44 par Leo Lerouge

Bon, on ne va quand même pas porter aux nues le NYT qui réduit son compte-rendu du rapport de l’ACLU au minimum syndical et qui s’offusque d’un état de fait, qui dure depuis des décennies et qui ne se réduit pas à 2000 prisonniers. Aurait-il fait son travail avec ardeur et conscience (lui et les autres voix de leurs maîtres), peut-être que cette situation ne se serait pas pérennisée - et constamment aggravée.

D’autre part, le NYT a peut-être été motivé par le fait que l’ACLU a inséré des publicités en ligne et dans la presse écrite nationale comme Jet, The Nation, USA Today, le Washington Post et le … New York Times pour alerter l’opinion publique sur la situation dans les prisons. Il y a certainement une raison à ce que ce rapport fasse du bruit.

Mais, le New York Times se contente de citer le chiffre de 3 278 prisonniers (sur "plus de 2 millions") condamnés à la perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle et de donner le coût estimé de ces incarcérations à vie.
En revanche, The Nation reprend des exemples donnés dans le rapport et élargit son article à la population carcérale aux US.
Ainsi, ce rapport ne concerne que ceux qui ont été condamnés à perpétuité sans possibilité de libération pour des crimes non-violents.
Cependant, the Nation rappelle qu’il y a également tous ceux qui sont condamnés à perpétuité avec, en théorie, possibilité de remise de peine, mais à qui la libération est systématiquement refusée.
Les chiffres ne prennent pas en compte non plus ceux qui ont été condamnés, non pas à la perpétuité, mais à, par ex, une centaine d’années de prison, ou ceux dont les peines de même nature ont été cumulées et qui devront, de fait purger une peine à perpétuité.

Un rapport publié par the Sentencing Project au début de l’année indique qu’un prisonnier sur 9 purge une peine à perpétuité et qu’environ 10.000 d’entre eux ont été condamnés pour des crimes non-violents.

Le NYT aurait pu expliquer que le droit de grâce n’a jamais été accordé, ni par un gouverneur républicain, ni par un démocrate, à un seul des condamnés une peine à perpétuité incompressible.

Quant aux présidents : Bill Clinton avait accordé la grâce à plus d’une centaine de personnes. Pareil pour le président Bush.
A ce jour, Obama en a gracié une vingtaine environ et a accepté encore moins de remises de peines. Il n’a accepté la première remise de peine que fin novembre 2011. Depuis sa prise de fonction, Obama avait rejeté 872 demandes de grâce et 3.104 remises de peines.
Et un an plus tard, ThinkProgress écrivait que la seule grâce présidentielle avait été accordée en 2012 à la "dinde chanceuse" de Thanksgiving.

Le NYT aurait pu aussi s’émouvoir des quelque 2500 prisonniers qui ont commis des crimes alors qu’ils étaient mineurs et qui mourront en prison (certains y étant depuis l’âge de 13 ans).
Les États-Unis sont le seul pays au monde où des mineurs sont incarcérés à vie.
Le seul pays où on estime que des adolescents, voire des enfants, doivent être punis encore plus sévèrement que des adultes.

Parallèlement, la police poursuit les violations des droits fondamentaux des citoyens et les crimes contre eux en toute impunité.
Normal, elle est formée à harceler les "suspects" : elle se livre aux insultes, aux mensonges, aux fouilles illégales, aux menaces, et les amène par la ruse à les faire renoncer à leurs droits.
Et les brutalités et les abus policiers sont pléthore.
(Voir deux exemples tout récents, ici et )

Et, on retrouve, évidemment, ces violations dans le cadre de la "lutte contre la drogue".
Ainsi,un habitant du Nouveau Mexique, qui n’avait pas marqué suffisamment l’arrêt à un stop, a vécu un véritable cauchemar pendant 14 heures d’affilée.
Il a été arrêté par la police qui lui a imposé de multiples fouilles anales et autres examens médicaux soi-disant pour rechercher de la drogue qu’ils n’ont jamais trouvée ; un autre homme a également subi le même traitement de la part des mêmes équipes (policiers et médecins) et en toute illégalité, également.
Et, ensuite, une femme a aussi porté plainte contre des abus similaires.

La lutte nationale contre la marijuana date du début des années 90 après celle contre le crack. Depuis, le congrès accorde des milliards de dollars de fonds fédéraux aux polices locales et aux procureurs pour leurs programmes de "lutte contre la drogue".

Ces quinze dernières années, aux Etats-Unis, la police a procédé à l’arrestation de 10 millions de personnes pour possession de marijuana.
D’autre part, la police arrête bien plus de Noirs que de Blancs dans chaque état, jusqu’à six fois plus dans certains états.
Et, depuis 1997, à New York seulement, plus de 600.000 personnes ont été arrêtées et incarcérées pour possession de marijuana : parmi elles, environ 87 % étaient des Noirs ou des Latinos.

Pour être sûrs d’attraper les bons clients, les policiers se rendent en général dans les quartiers pauvres (de "haute criminalité", disent-ils) et arrêtent les jeunes au faciès, qu’ils fouillent (illégalement).

Il y a une vingtaine d’années, une arrestation, voire une incarcération, ne portaient pas trop à conséquence. Aujourd’hui, à la première arrestation, ils ont un casier judiciaire qu’on peut obtenir facilement pour une vingtaine de dollars auprès de sociétés commerciales, ou trouver sur Internet.
Les employeurs, les propriétaires, les écoles, les banques refusent les candidats en ayant recours à ces renseignements.
Les arrestations pour possession de marijuana permettent également à la police de rassembler des données sur des tas de jeunes gens qui ne se seraient pas normalement inscrits dans leurs fichiers.

Quant aux compagnies privées, elles réalisent d’énormes bénéfices sur le dos de pauvres malheureux (et les subventions publiques).
Ainsi, la compagnie de téléphone fait payer jusqu’à plus d’un dollar la minute les communications que reçoivent ou passent les prisonniers.
Une autre violation des droits des prisonniers.
Les soins médicaux, qu’ils soient dispensés par les sociétés privées ou par l’état, sont déplorables.
Pire encore, si c’était possible, les organismes de prêts font des affaires juteuses sur le dos des prisonniers qui n’ont pas les moyens de payer leur caution. Elle leur prête l’argent et leur ponctionne un pourcentage, même si la caution leur est remboursée.
Voir les articles ici. C’est effrayant.
Mais qui s’indigne des conditions de vie de prisonniers ?

Quand le NYTimes conclut que les US doivent revoir la politique d’incarcération à perpétuité pour devenir un pays "civilisé", il est loin du compte.
Pour paraphraser Einstein, les États-Unis sont passés, en fait, de la barbarie à la barbarie sans avoir jamais connu la civilisation.

23/11/2013 09:45 par gérard

D’accord avec tout le monde sur le constat, mais quant aux prisons ce n’est guère brillant chez nous non plus, il faut le rappeler.
Mais je pense qu’il faut faire abstraction de notre vision européenne de la politique quand il s’agit de juger celle pratiquée aux États Unis.
L’élection à la mairie de New York d’un Démocrate comme Bill de Blasio qui est dit à la gauche de son parti, et ce avec une confortable majorité de plus de 70%, à la suite d’un milliardaire Républicain comme Bloomberg, est un exemple de ce qui n’est pas imaginable chez nous.
Cet éditorial du New York Times, n’est sûrement pas aussi anodin, politicard ou que sais-je encore qu’on pourrait juger d’un article identique publié chez nous....qui n’aurait pas de lendemains !
Paul Krugman par exemple écrit dans le NYT.
Petite note d’optimisme dans la grisaille ambiante :
- Un événement médiatique de la plus haute importance est entrain de se produire avec le projet liant le milliardaire irano- franco-américain Omidyar, avec Greenwald, Snowden, Rosen et d’autres journalistes de renom : http://ecrans.liberation.fr/ecrans/2013/11/14/newco-news-manne-power_947060
Voir l’article dans dedefensa.org : http://www.dedefensa.org/article-les_ambitions_de_newco_greenwald-omidyar_19_11_2013.html
Extrait :
« Greenwald-Omidyar, Snowden, Rosen et les autres se trouvent devant la perspective de la possibilité d’un bouleversement ontologique. Ils sentent qu’ils ont en main les éléments d’une formule qui peut véritablement porter un coup décisif et fatal au Système ; ils sentent qu’ils ont en main les éléments d’une formule qui, plus précisément, peut faire s’effondrer tout l’aspect traditionnel, la dimension pro-Système du système de la communication, l’influence de la presse-Système, la communication-Système des directions politiques, etc., au profit de sa dimension antiSystème avérée. »
Si quelqu’un arrive à trouver l’équivalent chez nous...

23/11/2013 11:03 par Dominique

Leo Lerouge, je suis bien d’accord avec tout ce que tu écris, sauf la dernière phrase. Les USA ont été fondé sur un véritable holocauste, celui des peaux-rouges, lesquelles avaient une société avancée et bien plus humaine que la nôtre. Mais cela, on ne nous le dit jamais à l’école, que pendant les colonisations, l’Occident a exterminé des civilisations qui, si elles étaient moins bien armées que la nôtre, n’en étaient pas moins avancées, souvent même plus que la nôtre à cette époque, et surtout généralement bien plus humaines.

Ce qui implique que les USA ne sont pas passés de la barbarie à la barbarie, mais bien de la civilisation à la barbarie avec sa colonisation par l’homme blanc. Ce n’est pas un jugement, simplement un constat. Pour le reste du monde, le barbare c’est le blanc, et malheureusement, c’est le reste du monde qui a raison. Ce qui nous amène non pas au capitalisme, mais au concept même de civilisation. Toutes les civilisations occidentales et asiatiques ont été fondées sur le rejet de l’autre et de sa culture ainsi que sur la séparation de l’homme et de la nature, de la culture et de la nature. Et toute sauf la dernière en date, le capitalisme, appartiennent aux oubliettes de l’histoire.

De plus, c’est facile de s’en prendre aux seuls USA et d’oublier que ce pays fut fondés par les européens, et qu’aujourd’hui, s’il est devenu si puissant, c’est bien grâce aux européens qui, alors qu’ils étaient la puissance dominante, sont tellement tarés qu’ils n’ont jamais pu s’empêcher de faire la guerre et ont gratifié le monde de deux guerres mondiales. Les USA sont simplement aujourd’hui l’élève qui a dépassé le maître, et si aujourd’hui ce pays a tous les traits d’une dictature avec notamment plus de flics par habitants que la Russie de Staline et le Reich d’Hitler réunis, l’affaire Snowden et les spy files 3 de wikileaks nous montrent que nos propres pays ne sont pas en reste, loin de là.

Quand une des principales banques US réclament le retour des régimes autoritaires en Europe, les Rothschild ne disent rien, peut-être parce que simplement ils savent bien que nos démocraties ne sont pas ce qu’elles prétendent êtres, comme le démontre le traité européen v.2 qui, après avoir été refusé par le peuple, a été adopté dans le silence assourdissant de la complicité de presque tous les partis et dans une version v.3 encore pire que la v.2.

Même en Suisse, quand il s’est agi de s’enfiler dans le FMI et la Banque Mondiale, et pour cela abandonner l’étalon or du franc suisse et le remplacer par le pétrodollar, décision autrement plus lourde de conséquences que de savoir si quelques mosquées peuvent avoir des minarets, le peuple n’a pas été consulté et aucuns des partis et des associations qui ont la capacité de lancer un référendum l’a fait. Et même en Suisse, comme le démontre l’affaire Vogt, nous avons des gens qui croupissent en tôle sans même savoir quand ils vont en ressortir, et ceci pour le seul tord d’avoir purgé leur peine. Les classes dirigeantes de la Suisse et leurs médias et administrations complices appellent cela des détentions administratives. On pourrait aussi parler de certaines prisons européennes où les conditions d’internement sont des plus scandaleuses.

Donc voilà, le bilan de notre civilisation n’est pas en voie d’amélioration, et si je dois la caractériser par une formule, je préfère celle de Reich qui nous montre que nous ne savons que remplacer un tyran par un autre encore pire que le précédent. La seule nouveauté d’Hitler a été de faire subir à des blancs européens ce que ceux-ci faisaient subir depuis des siècles aux peuples du reste du monde. Aujourd’hui, les bombes à l’uranium appauvri ont remplacé les chambres à gaz, et nos médias observent le même silence complice qu’à l’époque des chambres à gaz. Quand à l’affaire Snowden et aux spy files 3, cela démontre entre autre que nos gouvernements se préparent à revenir au temps d’Hitler et à nous faire subir demain ce qu’aujourd’hui ils font subir à des pays comme l’Irak, l’Afghanistan, la Libye ou la Syrie.

Cela se passe dans un contexte où le capitalisme est pour la première fois de sa triste histoire confronté à la finitude des ressources de la Terre. Les classes dirigeantes savent bien que cela implique que la décroissance de notre civilisation est inévitable. Simplement, la dernière chose qu’elles veuillent est une redistribution des richesses. Dans ces conditions, elles feront tout pour que la décroissance se fasse par un dernier holocauste, celui de la majorité de la population mondiale. Et cela, tout comme l’Armageddon environnemental, seuls des mouvements de résistance de masse pourront l’empêcher, et plus nous attendrons, plus ce sera difficile.

24/11/2013 09:43 par Leo Lerouge

C’est bien beau tout ça, mais si on parlait du sujet de l’article, qui concerne directement le système judiciaire et pénitentiaire aux US. Ce n’est pas une info importante en soi ?
Les commentaires ne font que noyer le poisson et minimiser ce qui se passe dans ce domaine dans ce pays.

Dire qu’en France, c’est pareil : certainement pas ! Ce n’est pareil dans nul autre pays au monde et c’est en mépriser la gravité et détourner le sujet que de comparer, même si on y trouve, évidemment, des similitudes.

Si le système juridique et carcéral français est largement discutable, il n’y a, par exemple, encore pas d’enfants et adolescents condamnés à passer leur vie en prison, ni de condamnés à mort, ni de gens dont la condamnation à mort a été commuée en condamnation jusqu’à la mort, ni de perpétuité incompressible.

Même si les enfants en France ne sont pas forcément tous bien lotis, ils ne sont pas méprisés au point de ce qui se passe aux US, où la perspective d’avenir des enfants pauvres (et noirs, surtout) est de finir en prison pendant une période plus ou moins longue plutôt que de se voir offrir un emploi - quand ils ne sont pas carrément assassinés froidement.
Toutes ces données ne sont pas des vies de l’esprit, mais ont bel et bien été rassemblées et publiées par des organismes sérieux.

Alors, l’élection du maire de NY, on s’en fout éperdument, quand on a conscience des priorités.
Ce n’est pas ça qui fera changer les choses. Il ne sera peut-être pas pire que les autres, mais sans doute pas bien meilleur. Tous les élus sont des agents du système. Obama, aussi, avait fait illusion, non seulement aux US mais dans le monde entier, dont la France.

Quant à l’aile gauche du parti démocrate, c’est un peu comme le centre du PS. Pas de quoi se pâmer d’admiration, donc.

Dire que cela ne pourrait pas arriver en France, c’est certain pour l’instant : il n’y a pas encore beaucoup de milliardaires élus.
Ce qui pourrait arriver en France, en revanche, c’est l’arrivée d’une droite dure qui calquerait son idéologie et ses méthodes sur celles pratiquées aux US.
Et, là, on ne rigolerait vraiment plus. Comme les millions d’USaméricains qui subissent les persécutions de l’état policier.

Quant à la politique des Etats-Unis, on devrait commencer à avoir une idée maintenant. Enfin, du moins, ceux qui lisent les articles publiés par les nombreux éditorialistes de la presse alternative USaméricaine, voire de la presse anglo-saxonne institutionnelle, et recoupent les informations au lieu de se fier à une seule source, forcément faillible et partiale.

D’autre part, @Dominique :

Quand on dit "Etats-Unis", on parle, évidemment, de l’État qui a été créé et unifié à la suite de rachats, de conquêtes et de guerres. Il n’y a aucune ambigüité sur le terme et il ne s’agit pas, bien entendu, des autochtones qui ont été pourchassés sur le continent nord-américain et exterminés (ou assujettis) par les colons dans le but, justement, de créer "les Etats-Unis d’Amérique" - mus, entre autres, par l’idéologie de la "Manifest Destiny" selon laquelle la nation américaine avait pour mission divine de répandre "la démocratie et la civilisation" vers l’Ouest.

A ma connaissance, les Amérindiens n’avaient pas formé d’Etat fédéral mais étaient constitués de différents peuples disséminés sur tout le territoire avec des organisations sociales spécifiques indépendantes.

Pour ces raisons et d’autres, je maintiens que les USA ont bien débuté dans la barbarie.

Mais, c’est une autre histoire qui nous détourne encore du sujet.

Car, si on voulait mettre ce texte du NYT en contexte, on aurait dû faire un rappel de l’histoire des Noirs aux USA, depuis l’esclavage, lesblack codes jusqu’aux lois Jim Crow qui ont suivi leur émancipation.

Mais parler de tout en vrac ne fait que faire diversion sur l’information de base.
Ceux qui sont en prison à vie pour un délit mineur n’en ont rien à faire de la Suisse, de l’Europe et de ce qui s’y passe, de l’uranium appauvri, de Rothschild, de la décroissance, etc.
Et ils aimeraient peut-être que les "Européens" s’indignent aussi de leur sort, au lieu de passer en revue tout ce qui ne va pas par ailleurs – et dont on peut discuter sur des articles dédiés.

"C’est facile de s’en prendre aux seuls USA et d’oublier que ce pays fut fondés par les européens" :
Là encore, on remonte aux calendes grecques sans rapport direct avec l’article.
Si, en effet, de nombreux Européens ont émigré en Amérique du Nord, ils étaient, toutefois, très divers et avaient quitté l’Europe pour des raisons différentes.
Ce ne sont pas eux qui ont fondé les Etats-Unis, ce sont les "élites" américaines après la Guerre d’Indépendance.
Ceux qu’on appelle les "Pères Fondateurs" étaient pratiquement tous nés sur le sol américain et la plupart d’entre eux y avaient fait leurs études et y avaient des situations confortables.
Et ils défendaient les intérêts des Etats-Unis contre l’Europe, et, en particulier, l’empire britannique.
Mais, là encore, on oublie le sujet de l’article.

Oui ou non celui-ci parle-t-il des Etats-Unis et du système pénitentiaire basé sur le racisme institutionnel qui y prévaut ?
Un quart de la population carcérale mondiale se trouve aux US, et les Noirs qui constituent un huitième de la population des USA représentent près de la moitié des 2,3 millions de prisonniers, les Latinos/ Hispaniques, également environ 1/8ème de la population, constituent plus d’un quart de la population carcérale.
C’est-à-dire que 25% des prisonniers dans le monde sont des Noirs USaméricains.

Ca, aussi, c’est de l’histoire qui ne sera pas enseignée dans les écoles.
Cela devrait, donc, suffire à nourrir notre indignation et notre inquiétude face à cette superpuissance belliqueuse et expansionniste dont les alliés occultent délibérément les crimes contre l’humanité qu’elle commet à tous les niveaux (dont celui cité par l’article). La France étant, désormais, son vassal le plus servile.

24/11/2013 16:58 par gérard

@ Leo Lerouge
Comment pourrir une discussion, mode d’emploi :
- On déforme les propos, j’ai écrit :
« D’accord avec tout le monde sur le constat (sous entendu, sur l’enfer carcéral américain), mais quant aux prisons ce n’est guère brillant chez nous non plus, il faut le rappeler. »
Ta réaction :
« Dire qu’en France, c’est pareil : certainement pas ! »
Ça commence fort mal :
- je me contentais de rappeler que la situation n’était guère brillante dans les prisons françaises, cela ne signifiait absolument pas pour autant dire qu’elle était identique à celle des prisons américaines ! Faut savoir lire !
- Tu méprises :
« Alors, l’élection du maire de NY, on s’en fout éperdument, quand on a conscience des priorités.
Traduction : on a donc pas conscience des priorités (mépris !) si on pense que l’élection du maire pouvait changer les choses.

Personnellement j’ai au moins la modestie, de n’être certain de rien...à priori !
- tu as des affirmations péremptoires :
« Ce n’est pas ça qui fera changer les choses. »
« Tous les élus sont des agents du système »
On fait un suicide collectif devant un tel constat digne d’un comptoir de bar, celui du sempiternel : « tous pourris ! »
- tu fais des raccourcis hors connaissance absolue de la politique américaine :
« Quant à l’aile gauche du parti démocrate, c’est un peu comme le centre du PS »
Strictement aucune comparaison n’est possible entre les deux situations politiques, celle de la France et celle des USA ; par exemple à qui pouvons nous comparer Ron Paul ?
Il n’est pas question non plus pour moi de "(m)e pâmer d’admiration" comme tu dis, où as-tu vu que je me pâmais d’ailleurs devant l’élection de Bill de Blasio ?
Tu n’as pas lu ou pas voulu lire ce que j’avais dit en introduction :« D’accord avec tout le monde sur le constat »
J’ai simplement émis l’idée des avancées anti-système à ne surtout pas négliger pour combattre entre autre ce qui est dit dans l’article.
Ce qui se prépare avec Greenwald-Omidyar, Snowden, Rosen et les autres, le fait que cet article paraisse en plus sur le NYT, sont des indices encourageants concernant tous les combats anti-système. Même Ron Paul, avec ce qu’il représente n’est pas à négliger.
Tu éludes ce sujet.
Cet article est une information sur un sujet bien précis, on est au moins d’accord là-dessus...
Je reconnais que tu apportes aussi des informations non négligeables, et je suis souvent d’accord avec toi, mais pourquoi dès le début pourrir le débat alors qu’il n’y a fondamentalement pas de divergences notables entre nous sur les méfaits du système ?
Dernier petit exemple : tu négliges le NYT (je n’ai à priori moi non plus une grande opinion de ce journal), mais le fait est quand même que le sujet de cet article a été repris aux infos sur la 2...
C’est déjà ça !

25/11/2013 03:11 par Leo Lerouge

"Personnellement j’ai au moins la modestie, de n’être certain de rien...à priori  !"
Peut-être, mais pas celle de laisser la parole à ceux qui sont bien plus au courant, qui ont étudié le sujet et étayé leurs affirmations par des liens incontestables.
C’est ça le mépris, pour moi.

En plus, tu retranscris ce que je n’ai pas dit.
"On fait un suicide collectif devant un tel constat digne d’un comptoir de bar, celui du sempiternel : « tous pourris !"
Quiconque cherche à se renseigner peut savoir que pour gagner des élections aux Etats-Unis, il faut avoir des soutiens importants, et en particulier, financiers, car les campagnes sont exorbitantes. Or, ces fonds viennent essentiellement de groupes privés. Si Bloomberg a été battu, c’est que les classes dominantes avaient décidé qu’il fallait qu’il parte, et elles ont soutenu l’autre candidat.
Ce n’est pas plus compliqué que cela. C’est comme cela que ça se passe aux US : les classes dominantes font et défont les carrières politiques et même un milliardaire indépendant ne gagnerait pas contre la machine (voir Ross Perrot).
De Blasio est un Blanc propre sur lui, marié à une Noire – c’était le candidat idéal dans le contexte multiethnique new-yorkais (pour que le favori soit élu, il faut que les électeurs se déplacent massivement pour voter en sa faveur, évidemment).
Je n’ai donc pas dit "tous pourris", mais, j’ai bien dit que "Tous les élus sont des agents du système", cela, parce qu’ils ne peuvent pas être élus autrement que grâce aux fonds privés et qu’ils ne peuvent, donc, pas être libres de leurs actions, puisqu’ils doivent obligatoirement renvoyer l’ascenseur.

Un observateur attentif aura, au moins, remarqué que c’est ce qu’Obama fait scrupuleusement depuis le début de son premier mandat.

"Dernier petit exemple : tu négliges le NYT (je n’ai à priori moi non plus une grande opinion de ce journal), mais le fait est quand même que le sujet de cet article a été repris aux infos sur la 2...
C’est déjà ça !
"

Cela confirme, donc, ce que je disais : quand les médias institutionnels US américains font passer une info de ce genre, et qu’elle est même reprise aux infos en France, qui se garderaient bien de faire de la peine aux US, surtout de nos jours, c’est qu’ils en ont reçu l’ordre.
Il faut être bien naïf pour croire encore à la sincérité des informations données par ces gens-là.
Tout est propagande et diversion.
On ne tardera pas à savoir ce qui se mijote. Je parie qu’il s’agit d’une histoire de gros sous. Ou de calcul politique.

"Tu éludes ce sujet." : pourquoi ? Tu voulais aussi que je réponde là-dessus pour pouvoir davantage te poser en victime ?
Eh bien, puisque tu y tiens, voici le fond de ma pensée : les milliardaires qui se préoccupent de "lutte antisystème", je n’y crois pas. Point.
Et j’estime que les milliardaires philanthropes sont les pires car ils avancent masqués. Parce que, aussi empathiques puissent-ils paraitre, ils ne sont pas le peuple et sont là pour pérenniser le système et canaliser l’opinion.
Mais si celui-là est véritablement sincère, soit il sera broyé par la machine, soit, ils lui laisseront faire ses affaires dans son coin s’il ne les dérange pas et il leur servira d’alibi.

Croire qu’il y a des ouvertures, c’est, une fois encore être bien loin des réalités. La caste des possédants, et en particulier aux USA, ne va pas se laisser berner par quelques utopistes marginaux.
Et, de toute façon, ce n’est pas aux milliardaires de décider de ce qui est bon pour le peuple, mais au peuple de décider par lui-même.
Et, enfin, donner des fonds pour créer une presse alternative, c’est obligatoirement se réserver un droit de regard sur les publications.

Quant à Ron Paul, je ne vois pas ce que vient faire là cet extrémiste d’extrême droite, une des figures, avec son fils Rand, du parti libertarien, une entité à droite du parti républicain.
Il n’a vraiment rien pour inspirer l’amour, ni susciter l’intérêt.

Voilà. Merci de ne pas me répondre. Je n’ai aucune intention de débattre sur le sexe des anges pendant des heures.

25/11/2013 12:43 par Leo Lerouge

Erratum : j’ai dit Bloomberg, je voulais dire son successeur du Parti républicain, Joe Lhota. C’est dire si cela me passionne.
De toute façon, il fallait que le balancier reparte vers la gauche pour redonner à la population l’illusion de changement et d’un semblant de démocratie.

Le bilan de Bloomberg se résume, outre le favoritisme envers Manhattan, la partie la plus huppée de New York, et le mépris envers les autres "burroughs", à avoir fait baisser la criminalité que Lhota attribue à la politique de la police de NY, appelée "stop & frisk", qui consiste à arrêter et fouiller ceux qu’elle soupçonne "raisonnablement" d’avoir commis un crime ou d’être sur le point de le faire.
Des contrôles au faciès, quoi.

Alors, que va-t-il se passer ? Si les Etats-Unis tiennent encore debout et maintiennent le cap, de Blasio, qui s’est déclaré contre cette politique qui vise les minorités et les criminalise, sera, par la suite, accusé de "laxisme", l’argument de la droite pour discréditer les progressistes, et, malgré un bilan positif par ailleurs, sera remplacé par un républicain.

C’est comme cela que ça fonctionne. Et il n’est pas besoin d’observer ce qui se passe à l’étranger pour en avoir conscience. Les méthodes sont les mêmes dans tous les pays dits "démocratiques".

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