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Israël : chronique d’un racisme ordinaire

Les victimes du racisme ne sont pas toutes égales à Jérusalem. Tommy Hassoun, un jeune druze de 21 ans, le sait bien. Citoyen israélien, il a été attaqué et roué de coups par des extrémistes juifs. Ironie du « sort », l’agressé fut même contraint de régler la facture de l’ambulance qui le transporta de la gare routière de Jérusalem au centre médical Hadassah : 475 shekels, soit l’équivalent de 110 euros. Un véritable camouflet pour le jeune homme...

Les victimes du racisme ne sont pas toutes égales à Jérusalem. Tommy Hassoun, un jeune druze de 21 ans, le sait bien. Citoyen israélien, il a été attaqué et roué de coups par des extrémistes juifs. Ironie du « sort », l’agressé fut même contraint de régler la facture de l’ambulance qui le transporta de la gare routière de Jérusalem au centre médical Hadassah : 475 shekels, soit l’équivalent de 110 euros. Un véritable camouflet pour le jeune homme...

Tommy a pourtant servi quelques mois plus tôt dans le Bataillon Herev, formation exceptionnelle en ce sens qu’elle est constituée exclusivement de soldats originaires de la communauté druze. Né à Daliyat al-Karmel, non loin de Haïfa, Tommy a rejoint Jérusalem après son service militaire pour y suivre des cours à l’académie de musique et de danse. Il y a deux semaines, l’étudiant était en train de parler en arabe avec un ami devant l’hôtel où il travaillait quand il a été brutalement attaqué par un groupe de dix hommes juifs. Ces voyous l’avaient simplement entendu parler arabe.

« J’ai terminé mon travail à 23 heures à l’hôtel Gold de Jérusalem, près de la gare routière centrale. Quand je suis sorti, je me suis rendu à la station de bus. Il y avait un groupe de personnes. Ils ont entendu que je parlais arabe avec une autre personne de Jérusalem-est qui était avec moi. Ils ont commencé à me parler et ont jeté une petite poubelle sur la tête », a raconté Hassoun.

« Quelqu’un m’a ensuite craché dessus et je l’ai frappé. Après, ils se sont tous jetés sur moi et m’ont frappé avec des verres, des bouteilles. Ils étaient nombreux et ils ont crié. J’ai réussi à m’échapper vers l’entrée de la gare de bus après quelques minutes. Là, quelques personnes m’ont assis, m’ont donné de l’eau et ont pris soin de moi », a-t-il précisé. Le jeune homme a finalement réussi à s’échapper vers la gare routière où des personnes lui ont porté assistance. Blessé sur tout le corps, il restera deux jours à l’hôpital et a déjà prévu d’y retourner pour une opération au nez. Reuven Rivlin, l’actuel président israélien, a même posté sur sa page Facebook la photo où il pose au côté de la victime. « Nous sommes tous frères », déclara-t-il, « et nous devons tous condamner ces comportements barbares ».

L’affaire est symbolique car elle montre qu’Israël a toujours énormément de mal à mettre sur un pied d’égalité les Juifs et les Arabes victimes de violences racistes. Le quotidien Haaretz est très clair sur le sujet : « comme tous les autres cas dans lesquels des extrémistes juifs ont frappé des citoyens arabes, les faits n’ont pas immédiatement été considérés comme une attaque terroriste ». Si tel avait en effet été le cas, les services fiscaux auraient couvert toutes les pertes financières subies et les assurances se seraient acquittées des frais d’hospitalisation. Au lieu de ça, Tommy Hassoun a dû payer ces derniers et même l’ambulance qui a procédé à son évacuation.

Le père de Hassoun, Ramzi, a bien évidemment été choqué par cette attaque. « Je croyais que nous étions une Nation. Je croyais et je continuerai à croire que c’est la terre du peuple juif. Il a le droit de vivre ici, il n’y a jamais eu de doute à ce sujet. Je me blâme et je blâme mes amis juifs de ne pas avoir œuvré à l’éducation. Parler arabe n’est pas honteux, cela ne fait pas de vous un terroriste potentiel ».

Le frère de Tommy, Julian, a quant à lui déclaré : « il y a un mois, deux policiers druzes ont été assassinés au cours d’attaques terroristes et maintenant un Druze est frappé par les Juifs. Lorsqu’on nous a demandé si nous avions peur que Tommy vive à Jérusalem, nous avons dit non, parce qu’il vivrait au milieu des Juifs ».

Si les institutions doivent en théorie garantir à tous les citoyens une même égalité de traitement, une véritable politique discriminatoire envers les Arabes habitant en Israël perdure depuis des années. Ils sont un million deux cent mille arabes israéliens à subir des expropriations de propriété ou des interdictions d’acheter une maison. Il faut aussi rappeler que 7 % des budgets alloués en Israël aux infrastructures publiques vont aux communautés arabes. Que les salaires arabes moyens n’atteignent pas, à qualification égale, 60 % des rémunérations versées aux Israéliens. Que les populations arabes perçoivent 35 % d’allocations en moins, à situations familiale et sociale équivalentes, etc. Selon Adalah, le centre juridique pour les droits des minorités arabes en Israël, environ trente lois israéliennes sont directement discriminatoires envers les citoyens arabes. L’une d’entre elles par exemple, la Loi sur la citoyenneté et l’entrée en Israël, interdit aux Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, mariés à des citoyens israéliens, d’acquérir le statut de résident en Israël.

Il est étonnant de constater que les propos haineux et racistes sont toujours moins graves dans certaines bouches que dans d’autres.

Capitaine Martin

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