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Wikileaks se présente aux élections en Australie

Julian Assange - Tel père, tel fils (Altmedia)

John Shipton, père de Julian Assange - Photo : Edwin Monk

Fin septembre 2006, l’organisation internationale à but non lucratif en ligne connue sous le nom de WikiLeaks a fait briller le flambeau de la transparence et mis en évidence la responsabilité des gouvernements du monde.

Fondé et dirigé par le journaliste et dissident australien Julian Assange, WikiLeaks a publié des centaines de milliers de câbles diplomatiques, des documents, des e-mails, des transcriptions et des lettres concernant tous les aspects de la gouvernance mondiale.

Le meurtre de civils innocents en Irak et en Afghanistan (« Collateral Murder »), les procédures secrètes opérant à Guantanamo Bay, les conspirations impérialistes américaines pour renverser des gouvernements sud-américains élus, les exécutions extrajuduciaires de la police kenyanne, la liste noire d’internet qu’a proposée le gouvernement australien – ceux-ci et beaucoup plus de secrets d’Etats ont été divulgués par ce qui a été décrit comme « le site web le plus dangereux du monde ».

Mais WikiLeaks est bien plus qu’un site web – c’est un mouvement. Et en Australie, au moins, ce mouvement vogue en territoire encore inexploré : WikiLeaks est maintenant un parti politique. Aux élections fédérales du 14 septembre, les citoyens australiens seront les premiers électeurs au monde à pouvoir voter pour WikiLeaks dans l’isoloir.

“Le travail se poursuit depuis un an, assemblant les idées et des gens,” explique John Shipton, architecte à la voix douce installé à Newton qui est aussi le secrétaire et le trésorier du parti de WikiLeaks et le père de M. Assange.

« Nos politiques – ou nos objectifs comme on les appelle plutôt – sont les mêmes que WikiLeaks : transparence et responsabilisation, » dit-il.

"La responsabilisation est la flèche tirée par l’arc de la transparence, et de ce que là vous obtenez une possibilité de justice ; si les gens sont tenus à rendre des comptes sur ce qu’ils font ou ne font pas, vous avez la justice. Et là où il y a de la justice, il y a une société productive. »

Ecouter M. Shipton parler, c’est comme entendre Julian Assange en écho depuis l’ambassade d’Equateur à Londres, où il s’est réfugié depuis les allégations fallacieuses d’agressions sexuelles suédoises dont beaucoup pensent qu’elles ont été concoctées par le gouvernement américain.

Les similitudes entre père et fils s’étendent à leur apparence et même à leurs manières.

M. Shipton parle quotidiennement à son fils par e-mail et au téléphone et a passé un mois avec lui en décembre dernier dans le petit refuge de l’ambassade.

« Il va très bien,” rapporte M. Shipton. « Il reste très occupé par son travail, et le personnel de l’ambassade est très gentil ».

« Mais cela reste difficile pour lui parce qu’il vit dans un petit espace, » dit-il.

« Il y a une table ronde, une bibliothèque, un lit et une fenêtre. Il ne peut pas regarder dehors parce que si des sympathisants savent que c’est sa chambre, ils pourraient jeter, qui sait, un gigot d’agneau ou quelque chose à travers. Et puis il y a des gens qui ne sont pas des sympathisants… »

L’asile politique a été octroyé à M. Assange depuis août de l’année dernière mais M. Shipton croit que le confinement de son fils à Londres dans l’ambassade d’Equateur ne pose aucun obstacle pour son élection au parlement en Australie.

« Earl Grey, des fameux thés Earl Grey, a été élu au parlement australien [le Parlement de NSW, en 1848] (NSW signifie New South Wales / Nouvelle-Galles du Sud – NdT) et a continué à contribuer à établir l’Etat de Victoria, malgré qu’il vivait à Londres, donc il y a un précédent », dit M. Shipton.
« Notre conseil juridique assure que la situation de Julian à Londres n’est pas une barrière ».

Mais M. Shipton croit que son fils sera en mesure de rentrer au pays pour occuper personnellement son poste de sénateur au parlement.

“Il est Australien et il veut revenir chez lui, dit M. Shipton. « Ce serait une belle manière pour Julian d’apporter une contribution structurelle à ce pays ».

Il ajoute : « Je ne veux pas en dire trop mais nous avons de bonnes raisons de croire que l’affaire suédoise est en bonne voie de désintégration et sera complètement annulée, ainsi nous espérons qu’il soit de retour en Australie à temps pour l’élection. »

« Il y aurait quelques problèmes à résoudre en Grand-Bretagne, en rapport avec la rupture des conditions de libération sous caution, mais nous gardons espoir qu’elles puissent être réglées. »

De toutes façons, M. Assange n’est pas le seul représentant du parti de WikiLeaks à se présenter au Sénat en septembre.

M. Assange, qui se présente pour le Sénat à Victoria, sera rejoint par un colistier, qui occuperait son poste au parlement s’il gagne mais qu’il doive rester à Londres.

In NSW, Kellie Tranter, avocate et activiste des droits humains, se présentera pour le Sénat et aura également un colistier.

Le parti de WikiLeaks peut également présenter des candidats à Queensland et à l’Ouest de l’Australie, dit M. Shipton.

Les pourvoyeurs du système politique bipartite dominant en Australie feront sans aucun doute tout ce qu’ils peuvent pour faire dérailler la première incursion de WikiLeaks au Parlement, avec la rhétorique de la Première ministre Julia Gillard riche d’enseignement sur les attitudes à Canberra – qui a auparavant catalogué M. Assange de « criminel ».

Mais si M. Shipton est inquiet, il ne le montre pas.

« Julian et WikiLeaks ont fragilisé la puissance des Etats-Unis, de la Suède et du gouvernement britannique. Alors quelques lèche-bottes pro-Américains à Canberra ne vont pas nous poser beaucoup de problèmes.

La stature du peuple australien a une belle envergure et nous croyons que si Julian ou d’autres représentants de WikiLeaks sont élus, la volonté du peuple prévaudra. »

Peter Hackney

Article paru le 9 mai 2013 sur : http://www.altmedia.net.au/wikileaks-goes-to-parliament/75063

Traduction : Romane.

»» http://www.altmedia.net.au/wikileaks-goes-to-parliament/75063
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