Ken Loach, un artiste et intellectuel engagé
Docteur honoris causa d’une demi-douzaine d’universités prestigieuses, c’est un intellectuel de premier ordre qui depuis un quart de siècle est à l’avant-garde des luttes sociales au Royaume-Uni.
Ken Loach, âgé de 80 ans, est paradoxalement beaucoup moins connu dans son pays d’origine, le Royaume-Uni, que dans le reste de l’Europe, et en France notamment, où on le classe parmi les cinéastes les plus influents du cinéma contemporain.
En Grande-Bretagne, on lui reproche sa critique cinglante et désagréable de la fracture sociale qui défigure la société britannique. Il partage le sort du dramaturge et prix Nobel Harold Pinter et de tous les artistes engagés qui honnissent l’establishment anglais. Pinter décrivait cet ostracisme comme un mélange de moquerie et de mépris. Il suffit de lire le critique cinéma du Guardian, Peter Bradshaw, pour s’en convaincre.
Ken Loach universellement ignoré par les grands médias britanniques proches du parti travailliste est cependant très écouté dans les rangs de la gauche radicale. Il a rompu avec le parti travailliste blairiste à la fin des années 90. Il a milité avec la gauche de la gauche depuis le début du troisième millénaire (il a soutenu Philippe Poutou en 2012 après avoir soutenu Arlette Laguiller et Olivier Besancenot – LGS). Membre du parti politique Respect en 2004, puis du très radical Trade Unioniste and Socialist Coalition (TUSC) en 2012 et du non moins radical de Left Unity en 2013. Il est redevenu un supporter du Labour depuis la nomination de Jeremy Corbyn à la tête du parti en 2015.
Il s’est aussi attiré les foudres de la presses anglaise et internationale de droite pour ses prises de positions antiisraéliennes et a fréquemment appelé au boycott des festivals sponsorisés par les deniers israéliens, notamment au festival international du film de Melbourne d’où il a retiré de la compétition sa comédie « Looking for Eric ». En 2010, il a aussi publiquement pris position pour la libération de Julian Assange avec les journalistes John Pilger et Jemmina Khan.
Ken Loach et le parti travailliste de Jeremy Corbyn
L’interview que nous vous présentons et que vous trouverez en version intégrale et originale à la fin de cet article, analyse l’actualité brûlante de la Grande-Bretagne post Brexit à travers les yeux du réalisateur. Mais avant de vous la livrer, il nous appartient de très brièvement commenter les événements qui y sont traités.
La démission de David Cameron (26 juin 2016) laissait présager la nomination d’un successeur idéologiquement plus à droite que son prédécesseur. Ce fut en effet, l’ancienne ministre de l’Intérieur (2010-2016), Teresa May. Ken Loach la considère tout aussi coupable – entendez : extrémiste – que son ancien patron : « Teresa May a été au centre de ce gouvernement. Elle a souscrit à tout ce que celui-ci a mis en œuvre. Le démantèlement de l’État-providence, la privatisation du Service National de Santé (N.H.S), et ainsi de suite... Donc, je ne vois pas en quoi, il y aurait le moindre changement. C’était une des plus ferventes. Ce qui est intéressant est qu’elle enveloppe son idéologie dans la rhétorique de la compassion ; c’est bizarre venant de quelqu’un qui a imposé les mesures les plus draconiennes jamais décidées contre les personnes les plus vulnérables de notre société. »
La compassion est une expression du populisme déboutonné de la droite britannique. Elle s’est déjà montrée très douée sur le sujet. Dixit le projet de « Big Society » de M. Cameron ; mesure phare de sa première campagne électorale. Une fois élu, celui-ci a vite remballé son projet. En effet, imaginez le monstre néolibéral se métamorphosant en chantre de la solidarité et renonçant du même coup à son essence : « capitalisme pour les pauvres et communisme pour les riches. » Le projet est passé aux oubliettes de l’histoire de la démagogie et rappelle par son inanité tous les excès de la campagne des Brexiteurs de droite. A la différence près que le premier projet (Big society) donna le pouvoir à M. Cameron et que le second (Referendum du Brexit) le lui reprit.
Jeremy Corbyn, secrétaire général du parti travailliste britannique, un socialiste dans l’esprit du gouvernement social-démocrate anglais de 1945, est un anti-blairiste, eurosceptique de gauche et défenseur à outrance de l’Etat-providence. C’est un pur qui, loin de se situer très à gauche sur le spectre politique britannique, incarne le socialisme de grand-papa rebaptisé radical et anti patriote par l’Establishment, l’éditocratie et le New Labour.
M. Corbyn (Old Labour) entend nettoyer le parti travailliste anglais de la crasse blairiste et droitisante voire réactionnaire qui s’y est installée au point de le gripper ; il a engagé une lutte à mort contre les éléments de « l’extrême centre » qui prospèrent au sein de l’appareil.
Cette aile droite du parti travailliste a profité du Brexit pour paralyser le Labour (Entendons, le Old Labour) et remettre en question le résultat des élections qui virent Jeremy prendre le pouvoir en 2015. Une campagne de dénigrement sans précédent, orchestrée et financée par ces éléments droitiers bat les unes de la presse et des JT depuis la fin juin 2016. Les travaillistes sont maintenant extrêmement divisés ; d’un côté, les blairistes (New Labour) et autres éléments de droites dont la garde prétorienne se trouve au parlement ; 171 députés élus avant l’avènement de M. Corbyn et restés fidèles aux politiques d’austérité, aux guerres impérialistes, à une Grande Bretagne super nucléarisée et à une collaboration décomplexée avec le patronat. Cette faction défendue et consacrée par le tandem Blair/Brown, a désavoué le nouveau leader du parti après un vote de confiance historique (28 juin 2016). Seuls 40 députés sont restés fidèles à M. Corbyn. Le groupe des renégats, appelons-le « l’appareil », s’oppose de toutes ses forces à « la base » qui, elle, a voté massivement pour le changement et le nouveau leader.
Le coup de boutoir des 171 renégats eut pour conséquence de resserrer les rangs des corbynistes à l’intérieur du parti et d’augmenter de plus de 183 000 les nombres des adhérents favorables au Old Labour de Corbyn. Le candidat des 171 députés sécessionnistes, un certain Owen Smith, inconnu au bataillon il y a encore quelques semaines, n’a évidemment aucune chance d’être élu par cette base plus décidée que jamais à éjecter les apparatchiks blairistes. Elle parle aujourd’hui ouvertement de faire « désélire » les députés renégats lors des prochaines élections générales de 2019.
Cette inscription en masse a tellement troublé la droite du parti qu’elle a passé le montant de la cotisation au Labour de 3 à 25 livres pour décourager les plus pauvres. Voyant que cela ne diminuait pas le rythme des inscriptions, elle a poussé des cris d’orfraie contre l’entrisme des trotskystes et de la gauche extrême dans les rangs de nouveaux adhérents ; et, victimes de sa propre propagande, elle a même été jusqu’à rejeter tous ces nouveaux venus sous prétexte que nombres de Tories avaient pris leur carte du Labour pour voter Corbyn qui, selon eux, n’aurait aucune chance de remporter les prochaines élections générales. Du grand guignol parano ! La droite du parti, plus grotesque que jamais, s’est alors attaquée à ces dizaines de milliers de nouveaux encartés, en demandant au National Executive Comity du Labour (NEC) de les priver du droit de vote lors des prochaines élections générales du parti qui se dérouleront en septembre 2016. L’hystérie fut à son comble lorsque, à court de stratégies, les blairistes demandèrent aux membres du NEC d’empêcher M. Corbyn de se présenter, vu qu’il lui était impossible de trouver le support d’au moins 51 députés comme le prévoit le règlement intérieur du parti. L’affaire a été portée devant les tribunaux et ceux-ci ont tranché le 28 juillet 2016. Le juge Foskett a déclaré licite la candidature de M. Corbyn. Celui-ci n’a pas manqué de faire entendre que dans un parti démocratique, le leader sortant peut se présenter à des élections anticipées provoquées par ses ennemis politiques. Les blairistes sont aujourd’hui au abois. Ils ont perdu toutes les batailles et se retrouvent au pied du mur : la scission ou rentrer dans le rang. Le 31 juillet, M. Corbyn a déclaré que les rebelles ne pourraient en aucun cas prendre le nom Labour au cas où leur candidat, M. Owen Smith, serait battu en septembre et que, dans la foulée, ils se décidaient en faveur de la séparation pure et simple.
L’interview
Afshin Rattansi : Que ressentez-vous pour ceux qui tentent d’empêcher Jeremy Corbin de se présenter aux nouvelles élections du parti travailliste ?
Ken Loach : Si vous suivez avec minutie les manœuvres au sein du parti travailliste pour le renverser, je dois dire que c’est à la fois profondément fascinant et déprimant. L’aile droite du NEC s’est clairement fourvoyée car l’exclure du vote est ouvertement anti démocratique quand on sait que les adhérents ont voté pour lui à une écrasante majorité. Si elle l’inclut, il va être réélu. Elle s’est complètement fourvoyée. Ils n’ont pas bien préparé leur coup et ils finiront pas l’inclure. Je fais confiance aux membres du Labour qui auront le bon sens de se rendre compte que les attaques contre lui avaient pour but de lui porter atteinte et ce, dès le début et que nous devons le soutenir.
A.R : Quant à cet Owen Smith, qui est-il dans cette campagne ; lui qui affirme qu’il aurait voté contre la guerre en Iraq s’il avait été député, bien qu’il ait voté pour la guerre en Libye et le projet de sous-marins nucléaires Tridents. Que pensez-vous de lui comme candidat de gauche ?
K.L. : Eh bien, tout dépend ce que vous entendez par « de gauche ». Je ne sais pas ; est-il prêt à renationaliser les chemins de fer anglais comme le demandent les membres du Parti travailliste ? Veut-il supprimer l’ensemble des entrepreneurs privés qui travaillent pour le Service National de Santé, et ainsi de suite ? Veut-il investir dans la construction de nouveaux logements ? Je ne sais pas. Cela dépend de comment vous définissez « de gauche ». C’est très clairement est un homme de peu d’expérience. Jeremy Corbyn est tout le contraire ; il comprend le Parlement et le Parti Travailliste. C’est la personnalité qui doit diriger ce parti maintenant.
A.R. : Et pourtant, certains de ceux qui soutiennent Angela Eagle, n’hésitent pas à dire comme c’est arrivé sur ce plateau : « Oh, vous ne comprenez pas vraiment que le problème c’est le chômage devenu culture et c’est pourquoi, par exemple, des suppressions de prestations sociales seraient utiles pour aider la classe ouvrière et les communautés qu’elle représente. »
K.L. : Ce qui importe vraiment c’est de quel côté vous êtes. Vous pouvez être né ouvrier mais si vous êtes du côté des employeurs et de ceux qui les représentent politiquement alors voilà ce qui détermine votre politique. Ramsey Mc Donald a été le pire leader travailliste qui ait jamais dirigé le parti. Il est né dans la misère et a fini par rejoindre les Conservateurs. Alors ... La question des sanctions touchant des prestations sociales est vraiment liée à ce que vous pensez des pauvres et si vous croyez qu’ils sont pauvres par leur faute, de sorte que la pauvreté est quelque chose que l’on doit leur reprocher. Si vous êtes un sans-abri, c’est de votre faute. Cette attitude punitive sous-tend vraiment les politiques Duncan Smith ... Allez faire un tour à Pôle Emploi, ou aux restos du cœur et vous verrez ; histoire après histoire, des personnes sanctionnées pour des raisons absurdes. Nous avons rencontré des gens avec des histoires. Quelqu’un par exemple, qui avait été sanctionné parce qu’il avait emmené sa femme enceinte à l’hôpital car elle était sur le point d’accoucher : sanctionné ; plus d’allocations. Des gens se sont rendus à des funérailles et ont pourtant notifié pôle Emploi ; sanctionnés eux aussi...
A.R. : Bien sûr, c’est la classe ouvrière Anglaise qui a été accusée de soutenir la sortie du projet néolibéral de l’Union européenne. Vous, cependant, vous avez appelé à voter pour rester dans l’Union Européenne.
K.L : Eh bien, il y a 2 choses à ce sujet. Tout d’abord. Ce sont les conservateurs qui ont voté OUT. Teresa May déclare qu’elle a voté pour le REMAIN (rester), mais dit-elle, dans le plus grand silence. Et elle est maintenant premier ministre. Jeremy Corbyn a fait campagne pour le REMAIN, mais ceux qui veulent le chasser lui reprochent de ne pas en avoir fait assez. Alan Johnson, qui était censé être à la tête de cette campagne a été tout bonnement invisible. Mais selon Barbara Eagle et les autres opposants, tout est de la faute à Jeremy. C’est absurde. Mais je pense que pour la gauche, c’est une question tactique parce que comme vous l’avez dit, l’Union européenne est un projet néolibéral. Il existe des directives et des mécanismes qui forcent à la privatisation. Ce qu’ils ont fait à la Grèce... où ils forçaient les Grecs à brader leur patrimoine, leur terre... C’est tout à fait méprisable. D’autre part, si nous laissons l’Union Européenne ; en fait, nous l’avons laissée, ma crainte est que nous nous précipitions vers l’abime et nous voyons déjà qu’ils veulent réduire l’impôt sur les sociétés ; cela signifie moins d’argent pour le Trésor Public ; cela signifie de nouvelles coupes sombres...
A.R. : Oui, d’accord, mais de quel côté êtes-vous ?
K.L. : Oui. Je suis pour le REMAIN parce dans le cas contraire ce serait se précipiter vers l’abîme. Voilà le problème. Mais rester au sein de l’Union Européenne, c’est également établir des liens avec les partis européens comme la gauche de SYRIZA, comme Podemos...
A.R : SYRIZA est devenu un parti pro austérité.
K.L. Oui, mais j’ai dit : la gauche de SYRIZA.
A.R : Est-ce que vous craignez qu’en quittant l’Union européenne, nous créions une situation type Weimar. Avez-vous franchement peur d’un fascisme ouvrier en Angleterre ?
K.L. : Je pense que la droite extrême profite de la situation actuelle. On le voit à travers toute l’Europe, en France et en Europe de l’Est. Oui, l’extrême droite gagne du terrain. Et c’est très dangereux parce qu’elle utilise une propagande simple : vous êtes en difficulté, ce type-là va prendre votre travail. Vous êtes en difficulté, cette personne va prendre votre maison. Et si en plus, il a couleur de peau différente, ce sera plus facile de les identifier. Ce que la gauche dit est plus complexe. Elle dit que nous devons changer de modèle économique pour donner à chacun une vie digne. Donc, oui, il y a un danger incontestable.
A.R : Avant David Cameron, 60 000 personnes qui avaient recours aux banques alimentaires au Royaume-Uni ; aujourd’hui, on en compte plus d’un million. Il y a bien sûr l’argent pour la guerre. L’ingérence humanitaire est défendue par Owen Smith, Teresa Aigle, et évidemment par Teresa May. N’est-il pas étrange que – vous en avez précédemment parlé dans votre film Terre et liberté sur l’intervention humanitaire en Espagne, ce soient ces mêmes personnes qui préconisent aujourd’hui l’ingérence humanitaire en Libye, en Afghanistan, en Irak ou en Syrie ?
K.L. : En Espagne, ce fut une guerre contre le fascisme et contre le renversement d’un gouvernement élu qui voulait mettre en œuvre un programme de réforme sociale. Aujourd’hui, nous avons affaire à des guerres d’intervention pour établir la domination occidentale et un accès direct aux matières premières, notamment au pétrole, mais l’Occident veut surtout conserver son emprise sur ce que nous appelons le Moyen-Orient. Vous devez donc regarder la politique. Je ne suis pas un pacifiste absolu. Comme toute personne décente, je répugne à l’idée de la guerre. Vous pouvez défendre un pacifisme total, mais il faut aussi regarder les raisons politiques de l’intervention. Les interventions en Irak et ailleurs n’ont jamais eu pour objectif de sauver des vies. Nous avons tué des centaines de milliers de personnes en Irak. Des centaines de milliers de personnes, et des soldats britanniques. Les responsables ne sont autres que Blair et son cabinet. Et il y a aussi une responsabilité collective. Donc, à mon avis, tous les membres de ce cabinet qui paient encore leur adhésion au Labour, devraient être exclus du parti. Jeremy Corbyn, Dieu merci, a présenté ses excuses au nom du parti pour cette guerre et a dit que si Blair devait... je l’espère, si Blair devait être convoqué par le Parlement, le parti travailliste soutiendrait les mesures punitives qui seraient décidées contre lui.
A.R. : Vous avez réalisé des films dans le monde entier, certains sur les coups d’états en Amérique centrale organisés par les États-Unis. Quelle est l’importance de l’Amérique latine et de l’Amérique centrale, de Cuba, ici en Grande-Bretagne ?
K.L. : Bien. L’Amérique latine est l’endroit où les Etats-Unis ont impitoyablement renversé des régimes démocratiques ; impitoyablement soutenu des dictateurs et opprimé les mouvements sociaux qui luttaient pour le changement ; ils l’ont fait au Chili, au Nicaragua ; ils ont tenté de le faire à Cuba. Je pense que la politique suivie en Amérique centrale nous dit clairement tout ce qu’il faut savoir sur les intentions de l’Occident et celles des EU en la matière ; donc le fait que Jeremy soutienne le mouvement à Cuba est très important et je pense que tous ceux qui suivent les affaires internationales devraient l’applaudir pour cela.
A.R. : En tant que cinéaste, comment pensez-vous que les médias, Hollywood, la culture en général, empêchent les gens d’y voir plus clair ?
K.L. : Eh bien, si vous basez votre regard politique sur Hollywood, les Etats-Unis sont le défenseur de la paix, de la justice et de la démocratie, un revolver au poing. Et bien sûr, nous savons que c’est absurde. Les Etats-Unis sont un état impérialiste va-t’en guerre, très agressif. La vieille tradition des Etats-Unis ; le blitz, le mouvement qui permit la naissance des premiers syndicats, les luttes contre le racisme ; tout cela tend à être oublié ou sentimentalisé . Les super productions d’Hollywood donnent une image erronée des Etats-Unis. Mais je pense qu’ici au Royaume-Uni, la véritable histoire des médias est, jour après jour, celle des diffuseurs nationaux et de la presse de Murdock. Ils présentent Corbyn comme un extrémiste de gauche, alors qu’en fait il tape plutôt dans le centre du meilleur instinct de personnes qui vivent dans ce pays. Il se réclame de l’instinct de 1945, du gouvernement instituant l’État-providence, par lequel nous devenons les gardiens, les protecteurs de nos frères et de nos sœurs ; grâce auquel nous nous aidons les uns des autres. Nous devons arrêtés les excès du marché. Il puise dans tout cela. Mais il est bien sûr présenté comme un être hostile.