RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

L’eau n’est pas une marchandise, mais un droit humain !

Selon les chiffres officiels de l’ONU, près de 6.000 enfants meurent de soif chaque jour. Pourtant, ce sont environ cent milliards de tonnes d’eau qui tombent sur la terre tous les ans. Que ce soit sous la forme de pluie ou de neige, l’eau tombe du ciel, parcourt le lit des rivières avant de se jeter à la mer et terminer son cycle en s’évaporant.

À peine 3 % de cette masse considérable de liquide est composée d’eau douce. Et si l’eau recouvre 70 % de la surface de la Terre, on trouve en effet 97,5 % d’eau salée. Le devenir de l’humanité dépend donc des 2,5 % restants...

Et tandis que la population de la planète a triplé au cours du siècle dernier, la demande d’eau a été multipliée par sept alors que la superficie des terres irriguées l’a été par six. Ce problème ne doit pas être sous-estimé. Au cours des cinquante dernières années, la pollution des eaux souterraines a réduit d’un tiers les ressources hydriques. Toujours selon l’ONU, un milliard et 400 millions de personnes vivent aujourd’hui sans eau potable. Et leur nombre pourrait doubler dans les années à venir pour atteindre selon les estimations actuelles quelque deux milliards et 400 millions en 2025.

L’UNEP (le Programme des Nations Unies pour l’environnement) estime que la soif tue chaque année dans le tiers-monde plus de quatre millions de personnes. L’eau, ce produit « conservateur et peu volatile » dans le jargon bancaire, apparaissait il y a encore dix ans comme un suicide commercial. Or, la pression démographique est forte. Et l’agriculture tout comme l’industrie utilise des quantités importantes d’eau. Le secteur privé a vu sa participation dans toutes les questions liées à l’eau aller crescendo. « De 6 % en 2000, cette participation est passée à 12 % en 2010 et pourrait facilement atteindre 18 % en 2020 », explique David Owen, expert du fonds Water de la banque Pictet & Cie basée en Suisse.

Il y a fort à parier que les pétrodollars cèdent assez rapidement leur place aux aqua dollars. Et nul doute que tout ceci sera savamment calculé par les propriétaires de ces richesses qui auront le pouvoir d’asservir une bonne partie de l’humanité. La rareté de l’eau pourrait de surcroît déclencher plus de conflits politiques que le contrôle des champs de pétrole.

Une étude du Brookhaven national laboratory décrit parfaitement la question de l’eau au niveau mondial. On y relève que 40 % de l’eau douce est concentrée dans à peine six pays (le Brésil, la Chine, l’Inde, la Russie, les États-Unis et le Canada) quand 40 % de la population mondiale est confrontée à des problèmes d’approvisionnement.

Et si 450 litres d’eau par jour suffisent à peine à une famille canadienne de quatre membres, l’Africain devra se contenter quant à lui de seulement vingt litres. L’agriculture intensive conduit à une consommation hors de contrôle et à une pollution sans précédent. Quelques multinationales n’hésitent pas à s’emparer des nappes phréatiques, mais rencontrent parfois une résistance inattendue : au Kerala par exemple où des femmes ont tenu des sit-in pendant plus d’un an pour protester contre l’assèchement desdites nappes par Coca-Cola.

Contrairement au pétrole, il n’existe pas de substitut à l’eau. Cette dernière peut être produite par la désalinisation ou par l’assainissement d’eaux usées. Là aussi, le secteur n’a pas tardé à être en proie aux visées hégémoniques des entreprises. En France, les deux tiers de la distribution d’eau potable sont assurés par des distributeurs privés : Veolia possède 34,5 % du marché, la Lyonnaise des eaux 19, 5 % et la SAUR 10,8 %. Concernant l’assainissement, Les régies liées aux collectivités territoriales détiennent environ 48 % du marché. La part de Veolia est de 22 %, celle de la Lyonnaise des eaux de 20 % et celle de la SAUR de 9,3 %.

Il faut noter que l’installation des réseaux d’eau potable et leur gestion ne se sont jamais totalement faites au niveau national, comme ce fut le cas pour l’électricité. Les communes ont le choix entre une gestion de l’eau en direct dite « en régie » et une délégation de service public sous la forme de contrat avec une entreprise privée. Depuis de nombreuses années, des associations de consommateurs, voire d’élus, dénoncent le prix anormalement élevé du mètre cube d’eau, son évolution trop rapide et l’opacité qui règne dans la fixation de ce prix.

Aujourd’hui, 11 % de la population mondiale contrôlent 84 % de la richesse produite. Cette minorité consomme 88 % de l’eau pendant que quatre-vingts pays représentant 40 % de la population mondiale manquent cruellement d’eau alors que cette ressource vitale est désormais en proie à la spéculation.

L’humanité s’est établie sur terre, au fil de l’eau pourrait-t-on dire. Du moins une grande part... Il lui reste à retrouver cette partie d’elle-même, écrasée sous la loi du mépris qui génère la loi du plus fort et celle du marché. Car l’eau n’est pas une marchandise mais un droit humain.

Capitaine Martin.

http://www.resistance-politique.fr/article-l-eau-n-est-pas-une-marchan...

URL de cet article 26149
  

Même Thème
Double Morale. Cuba, l’Union européenne et les droits de l’homme
Salim LAMRANI
En juin 2003, sous l’impulsion de l’ancien Premier ministre espagnol, José Marà­a Aznar, l’Union européenne décide d’imposer des sanctions politiques et diplomatiques à Cuba. Cette décision se justifie, officiellement, en raison de la « situation des droits de l’homme » et suite à l’arrestation de 75 personnes considérées comme des « agents au service d’une puissance étrangère » par la justice cubaine et comme des « dissidents » par Bruxelles. Le seul pays du continent américain condamné par l’Union européenne (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Si la liberté a un sens, c’est celui d’avoir le droit de dire à quelqu’un ce qu’il n’a pas envie d’entendre.

George Orwell

Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.