RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

L’Irak dix ans plus tard

L’héritage de la « guerre au terrorisme » est la mort de la liberté

Il y a dix ans aujourd’hui, le régime Bush envahissait l’Irak. On sait que la justification pour l’invasion n’était qu’un paquet de mensonges orchestré par le régime néoconservateur de Bush afin de tromper les Nations Unies et le public étasunien.

Le secrétaire d’État de l’époque, le général Colin Powell, a regretté avoir été utilisé par le régime Bush pour tromper les Nations Unies avec de faux renseignements, ce que les régimes de Bush et Blair savaient. Mais les ignobles médias, ces pressetitués, ne se sont toujours pas excusés auprès du peuple étasunien pour avoir servi le régime corrompu de Bush et son ministère de la Propagande et du Mensonge.

Il est difficile de bien discerner le plus abject : le régime corrompu de Bush, les pressetitués qui l’ont rendu possible ou le régime corrompu d’Obama qui refuse de poursuivre le régime Bush en justice pour ses crimes de guerre sans équivoques, ses crimes contre la Constitution et le droit législatif étasuniens, ainsi que ses crimes contre l’humanité.

Dans son livre "Cultures of War" , l’éminent historien John W. Dower observe que les actes de guerre concrets perpétrés par les Japonais au XXe siècle ainsi que la présidence impérialiste de Bush au XXIe siècle « nécessitent une analyse comparative des crimes de guerre, de la torture et des autres transgressions. Le passé sombre du Japon impérial a laissé une marque indélébile sur l’honneur et la renommée du pays et il reste à voir combien de temps la réputation des États-Unis sera ternie. A cet égard, les planificateurs de guerre de l’administration Bush ont beaucoup de chance d’avoir été capables d’échapper à toute forme d’enquête formelle sérieuse, nullement comparable à celle effectuée par les puissances alliées vis-à -vis du Japon et de l’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. »

Dower cite Arthur Schlesinger Junior ; « Le président Bush a adopté une politique "d’autodéfense par anticipation" terriblement très similaire à la politique employée par le Japon impérial à Pearl Harbor à une date qui vivra dans l’infamie, comme l’a affirmé un ancien président étasunien. Franklin D. Roosevelt avait raison, mais aujourd’hui, ce sont les Étatsuniens qui vivent dans l’infamie. »

Les Étasuniens paient des sommes considérables pour continuer à vivre honteusement dans l’infamie. Joseph Stiglitz et Linda Bilmes ont calculé que la guerre d’Irak a couté aux contribuables étasuniens 3000 milliards de dollars. En fait cette estimation est encore optimiste. La dernière étude conclut que la guerre pourrait en réalité coûter aux contribuables étasuniens le double de ce qui est avancé.

http://www.reuters.com/article/2013/03/14/iraq-war-anniversary-idUSL1N...

Afin de payer les profits qui se sont acheminés dans les poches du complexe militaro-sécuritaire étasunien pour ensuite devenir des contributions politiques, les Étasuniens risquent de perdre leur sécurité sociale, leur assurance-santé et toute la cohésion sociale assurée par le système de sécurité sociale.

Le coût humain de l’infamie étasunienne en Irak est extraordinaire : 4,5 millions d’Irakiens déplacés, au moins un million de civils tués, laissant des veuves et des orphelins, une classe professionnelle qualifiée qui a déserté le pays, une infrastructure en ruine, une cohésion sociale détruite par le conflit entre sunnites et chiites provoqué par Washington et sa destruction du gouvernement de Saddam Hussein.

Dire que les États-Unis ont amené la liberté et la démocratie en Irak est une plaisanterie de très mauvais goût. Les criminels de guerre de Washington n’ont apporté que la mort et la destruction du pays.

La majorité des Étasuniens semble parfaitement à l’aise avec la destruction gratuite de l’Irak et tout ce que cela comporte : des enfants sans parents, des femmes sans maris, des malformations de naissance dues à l’uranium appauvri, de l’eau non potable, un pays sans espoir miné par des violences interconfessionnelles.

Les gouvernements fantoches de Washington au Royaume-Uni, en Europe, au Moyen-Orient et au Japon, semblent tous également satisfaits de la victoire. Victoire contre quoi ? Quelle menace la victoire a-t-elle mis en échec ? Il n’y avait pas de menace. Les armes de destruction massive n’étaient qu’une escroquerie propagandiste. L’image de champignons nucléaires au dessus des villes étasuniennes n’étaient que pure fantasmagorie propagandiste. Les populations doivent être vraiment ignorantes pour tomber dans une propagande aussi transparente. N’y a-t-il plus personne d’intelligent dans le monde occidental ?

Dans une conférence récente, les responsables néoconservateurs de toutes ces morts, de la vie ruinée de millions de gens et des milliers de milliards de dollars que leurs guerres ajoutées à la dette nationale étaient sans remords et plein de justifications. Alors que Washington regarde à l’étranger pour tuer le mal, le mal se concentre à Washington même.

http://nationalinterest.org/blog/paul-pillar/still-peddling-iraq-war-m...

Les criminels de guerre étasuniens demeurent intouchés. On les paie d’énormes sommes d’argent pour faire des discours sur la façon dont les Étasuniens apportent la liberté et la démocratie au monde entier en envahissant, bombardant et en assassinant les gens. Le tribunal des crimes de guerre n’a pas émis de mandats d’arrêt. Le département d’État étasunien, qui continue à chasser les criminels de guerre nazis, n’a pas fait enlever les criminels de guerre étasuniens pour les conduire devant le Tribunal de la Haye.

Parmi les Étasuniens qui ont souffert ont trouve 4801 soldats qui ont perdu la vie, les milliers de troupes qui ont perdu des membres et souffert d’autres blessures permanentes, les dizaines de milliers qui souffrent de stress post-traumatiques et regrettent d’avoir massacré des innocents, les familles et les amis de ces troupes étasuniennes, les mariages brisés et les enfants laissés avec un seul parent en raison du stress de la guerre.

D’autres étasuniens ont aussi souffert aux États-Unis. Ceux dont la conscience morale a appelé à protester contre la guerre et qui ont été battus et abusés par la police, soumis à des enquêtes abusives et harcelés par le FBI, mis sur des listes d’interdiction de vol. Certains seront peut-être poursuivis en justice. Les États-Unis ont atteint un point où tout citoyen ayant une conscience morale constitue un ennemi de l’État. La persécution de Bradley Manning le démontre.

On pourrait dire que la comparaison des historiens entre le régime Bush et les criminels de guerre japonais ne va pas assez loin. D’ici le 7 octobre prochain, Washington aura, pendant 12 ans, tué des gens, essentiellement des femmes, des enfants et des ainés des villages en Afghanistan. Personne ne sait pourquoi les États-Unis a autant détruit le peuple afghan. D’abord les Soviétiques, puis les Étasuniens. Quelle est la différence ? Quand Obama est arrivé à la présidence, il a admis que personne ne savait ce qu’était la mission de l’armée étasunienne en Afghanistan. Nous ne le savons toujours pas. La meilleure supposition serait pour les profits générés par l’industrie étasunienne de l’armement, le pouvoir de l’industrie de la Sécurité intérieure et un État policier pour la population étasunienne insouciante.

Washington a laissé la Libye en ruine avec un conflit interne majeur. Il n’y a pas de gouvernement, mais ce n’est pas le nirvana libertaire.

Les attaques illégales incessantes de drones contre des civils au Pakistan radicalisent des éléments pakistanais et provoquent une guerre civile contre le gouvernement pakistanais, détenu par Washington et lui ayant vendu son pays et lui permettant d’assassiner ses citoyens en échange d’argent pour ses élites politiques.

Washington a déstabilisé la Syrie et détruit la paix que la famille Assad avait imposée aux sectes islamistes. La Syrie semble être condamnée à être réduite en ruines et à la violence permanente comme en Libye et en Irak.

Washington s’affaire à tuer des gens au Yémen.

Comme l’a montré la vidéo publiée sur Wikileaks par Bradley Manning, certaines troupes étasuniennes ne se soucient pas du tout de ceux qu’ils tuent, des journalistes, des civils, marchant paisiblement dans une rue, un père et ses enfants qui s’arrêtent pour aider les blessés. En autant que quelqu’un soit tué, peu importe qui.

Tuer c’est gagner.

Les États-Unis ont envahi la Somalie, ont leur marionnettes françaises impliquées au Mali et a peut-être, le Soudan dans la mire de ses drones et de ses missiles.

L’Iran et le Liban sont les prochaines victimes désignées de l’agression de Washington.

Washington protège l’agression israélienne contre la Cisjordanie, Gaza et le Liban contre la censure et les embargos de l’ONU. Washington a arrêté et emprisonné des gens qui ont envoyé de l’aide aux enfants palestiniens. Washington, qui se voit comme le détenteur de la vérité universelle, affirme que Gaza est gérée par le Hamas, qu’elle qualifie d’organisation terroriste. Ainsi, toute aide à Gaza constitue une aide au terrorisme. Aider des enfants palestiniens malades et affamés est un soutien au terrorisme. C’est la logique d’un État inhumain et coupable de crimes de guerre.

Quel est le but de cette agression contre les musulmans ?

L’URSS s’est effondrée et Washington avait besoin d’un nouvel ennemi pour maintenir les profits et le pouvoir de son complexe militaro-industriel. Les néoconservateurs, qui dominaient totalement le régime Bush et dominent peut-être maintenant le régime Obama ont déclaré que les musulmans et le Moyen-Orient représentent l’ennemi. Les États-Unis ont lancé des guerres d’agression contre cet « ennemi » factice, agressions qui constituent des crimes de guerre en vertu des standards de Nuremberg imposés par les États-Unis aux Allemands vaincus dans la Seconde Guerre mondiale.

Bien que les Britanniques et les Français aient déclenché la Seconde Guerre mondiale en déclarant la guerre à l’Allemagne, ce sont les Allemands, vaincus par l’Armée rouge, qui ont été jugés par Washington pour crimes de guerre pour l’avoir déclenché. De nombreux historiens sérieux ont conclu que les crimes de guerre des États-Unis, incluant les bombardements incendiaires de populations civiles à Dresde et à Tokyo et les attaques nucléaires gratuites contre des populations civiles à Hiroshima et Nagasaki, sont de la même veine que les crimes de guerre d’Hitler et des Japonais.

La différence est que les vainqueurs dressent toujours le portrait le plus noir des vaincus et se confèrent une grande moralité. Les historiens honnêtes savent très bien qu’il n’y a pas beaucoup de différences entre les crimes étasuniens, japonais et allemands commis lors de la Seconde Guerre mondiale. Mais les États-Unis étaient du côté des vainqueurs.

Par ses assassinats de musulmans dans sept ou huit pays, Washington a provoqué une réaction musulmane : une haine implacable des États-Unis. Washington appelle cette réaction « terrorisme » et la guerre contre le terrorisme sert de source à des bénéfices sans fin pour le complexe militaraire et pour un État policier visant à « protéger » les Étasuniens du terrorisme, mais pas du terrorisme de leur propre gouvernement.

La vaste majorité de la population étasunienne est trop mal informée pour comprendre de quoi il retourne et les quelques personnes qui comprennent et essaient d’avertir les autres seront réduits au silence. Le XXIe siècle sera un des pires siècles de l’histoire de l’humanité. Partout dans le monde occidental, la liberté se meurt.

L’héritage de la « guerre contre la terreur » est la mort de la iberté.

Paul Craig Roberts

Texte original : Iraq After 10 Years, 19 mars, 2013 http://www.globalresearch.ca/iraq-after-10-years/5327379

Traduction : Mondialisation.ca http://www.mondialisation.ca/lirak-dix-ans-apres/5328037

URL de cet article 19915
  

Chroniques bolivariennes : Un voyage dans la révolution vénézuelienne
Daniel Hérard, Cécile Raimbeau
Après la mort d’Hugo Chávez, que reste-t-il de la révolution vénézuélienne, de ce « socialisme du XXIe siècle » ? Ses obsèques grandioses, pleurées par des foules pendant plusieurs jours et honorées par de nombreux chefs d’État, ont contrasté avec les critiques virulentes dont il avait fait l’objet dans les médias occidentaux. Cécile Raimbeau et Daniel Hérard nous entraînent au cœur de cette révolution pacifique, à la rencontre de la base, des supporters de Chávez. Ils les écoutent et les photographient, en (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.