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L’OTAN en prend pour son grade chez TADDEI

Dans l’édition de « Ce soir ou jamais » du 22 mai dernier, l’OTAN a été mise sur la sellette comme il se devait, c’est-à -dire en tant qu’association de malfaiteurs criminels. Et le plus surprenant, c’est que la grande majorité des invités ont abondé dans le même sens ! Sur le plateau, les deux ou trois intervenants susceptibles de modérer les expressions et ainsi de banaliser les crimes dont il s’agissait n’ont pas osé se faire les chiens de garde d’une organisation qui manifestement était bien discréditée. Je ne sais pas s’il s’agit là du résultat d’une ouverture éditoriale de France Télévision qui entend redonner de l’air à ses journalistes dans l’ère post-sarkozienne (j’en doute un peu beaucoup) mais peu importe, tous les sons de cloche un peu discordants et argumentés sont bons à prendre et cette émission valait bien un petit compte-rendu.

Pour répondre à question : « L’OTAN est-elle une alliance de bienfaiteurs ou un consortium militaire défendant ses intérêts par tous les moyens ? », Frédéric Taddeï avait invité les personnes suivantes :

- Thomas Rabinot, historien, 7 ans de recherches pour écrire un essai sur la culture de la guerre en Amérique - « de la guerre en Amérique » ; les Etats-Unis sont intervenus militairement à l’extérieur de leurs frontières tous les 4 ans en moyenne depuis leur création

- Michel COLLON, auteur dernièrement de « Libye, OTAN et médias-mensonges » et de la « stratégie du chaos »

- Aminata TRAORE, écrivaine, ancienne ministre malienne de la culture entre 1997 et 2000, auteur d’un livre à paraître, « l’Afrique mutilée »

- Slobodan DESPOT, « la signification du Kosovo dans l’histoire du peuple serbe » et de « Despotica »,

- Laurent ARTUR DU PLESSIS, politologue, auteur notamment de « la troisième guerre mondiale a commencé », « Islam-occident, la guerre totale », « L’Iran dans la 3ème guerre mondiale » et de « la crise à la Guerre, la faillite des élites »

- Donald MORISSON, journaliste, écrivain dans le time, le New York Times, le Financial Times

- Annie Nivat, prix Albert Londres en 2000, reporter de guerre, auteur de « les brouillards de la guerre, dernière mission en Afghanistan »

- Catherine GRANDPERRIER, géopolitologue, spécialiste des questions de stratégie et de défense, membre de l’East-West Institute World Wide Security Network, auteur de « un regard croisé sur l’Iran nucléaire », de « le nouveau concept de l’OTAN et de la défense de l’Europe » et de « L’Eurasie »

Catherine GRANDPERRIER est la première à prendre la parole : quelques phrases pour ne rien dire, si ce n’est rappeler d’une part ce projet de bouclier antimissile qui dérange tant Poutine et d’autre part la focalisation actuelle sur l’enjeu du nucléaire iranien ; en fin d’intervention néanmoins, elle relate ce changement de paradigme au sein de l’OTAN : pour les responsables de cette organisation, l’ère de la dissuasion nucléaire est terminée : considérant que des adversaires vont avoir recours aux armes nucléaires, on se place dans une perspective d’emploi actif de telles armes. Sans commentaire.

Pour Thomas RABINOT, l’OTAN est beaucoup plus clairement un consortium militaire ; en Libye, la protection des populations contre la mise à exécution des menaces de KADHAFI n’a été qu’un prétexte pour permettre une intervention qui s’inscrit clairement dans une logique d’opposition à la Chine qui avait amorcé un rapprochement bien avancé avec la Libye de Kadhafi, notamment pour l’accès au pétrole libyen ; sur l’avancement du projet de bouclier antimissile développé en réponse à la menace iranienne, le chercheur relève que cette menace n’existe pas réellement mais que faire avancer ce projet permet de lui donner corps ; il rappelle qu’à supposer que l’Iran se dote d’une arme atomique, il y a toutes les raisons de penser que ce ne serait que pour se protéger à l’instar de la politique nord-coréenne qui ne suscite guère de pressions comparables à celles exercées sur l’Etat perse ; depuis 1991, on observe un processus de diabolisation de ce pays en dépit d’un manque d’évidence ; en décembre 2011, un tribunal de Manhattan a accusé l’Iran d’être lié aux attentats du 11 septembre de la même façon que cette accusation avait été répandue à l’encontre de l’Irak par l’administration Bush et par certains tribunaux sans aucune preuve, et ce pour préparer doucement la population à l’intervention militaire dans ces pays. Aujourd’hui, l’Iran est encerclé de bases américaines ou à disposition des forces de l’OTAN (en Afghanistan, en Irak, dans la péninsule arabique, etc.) et il ne fait guère de doute qu’il n’est pas acceptable pour les stratèges US que ce pays très riche en ressources pétrolière reste plus longtemps hors du contrôle US.

Laurent ARTUR DU PLESSIS part de la crise économique, qu’il prétend annoncer depuis 2002, en disant que nous n’en sommes qu’aux prémisses et que cette crise va surpasser celle de 1929 ; nous assistons à la faillite des Etats et quand on dit crise économique, on dit guerre ; il rappelle que la crise de 29 a débouché sur le nazisme et la 2nde guerre mondiale et qu’aujourd’hui, on se dirige tout droit vers une 3ème guerre mondiale ; un déterminisme qui fait que les grandes puissances se mettent en ordre de bataille ; l’OTAN essuie une grande défaite en Afghanistan, mais pas une défaite militaire (en 11 ans, pour 1 mort occidental, 3000 morts d’afghans ; entre 60 000 et 100 000 « combattants talibans » morts) ; c’est une guerre de civilisation, l’OTAN est là pour « gagner les esprits et les coeurs » et ce clivage civilisationnel ne peut être qu’exacerbé par la crise économique mondiale qui, atteignant son paroxysme, devient un cauchemar collectif faisant surgir l’irrationnel dans le politique ; il va y avoir de grandes confrontations et la question sera de savoir dans quel camp la Russie sera-t-elle ? Dans celui du monde occidental ou celui de la Chine et de l’Islam ? Aujourd’hui, elle est plutôt dans le second ; la Russie appartient à l’organisation de coopération de Shanghai, coopère beaucoup avec la Chine et recèle une grande hostilité à l’égard des occidentaux que Poutine incarne.

Michel COLLON : il faut juger l’OTAN à ses actes et voir si ses interventions ont réellement pour but de sauvegarder et promouvoir la démocratie ; dans l’histoire, l’OTAN, c’est le complice du régime fasciste de Salazar au Portugal, le complice du coup d’Etat en Grèce…Le contexte de la guerre froide ne justifie pas le soutien aux fascistes portugais, grecs et turcs, ni les réseaux gladio et stay behind qui ont été mis en place dans toute l’Europe occidentale pour faire face au péril rouge ; il faut faire le bilan des interventions de l’OTAN une fois la guerre terminée or les médias ne parlent plus des pays après coup ; les bilan en Yougoslavie et en Libye sont catastrophiques ; en Irak idem même si ce n’est pas vraiment l’OTAN ; en Afghanistan, le bilan est calamiteux : Karzaï, employé de la firme US Unocal, règne sur quelques km2 et a fait alliance avec les seigneurs de la drogue ; le trafic de drogue a explosé à cause/grâce à la CIA ; on allait soi-disant libérer la femme afghane or Karzaï a fait passer une loi autorisant le mariage des mineures de 9 ans et légitimant le viol conjugal.

Anne NIVAT : effectivement, l’Afghanistan, c’est une catastrophe ; il y a très peu d’information car la meute de journalistes suit habituellement l’armée, les journalistes sont « embedded » ; elle affirme travailler toujours aux côtés des civils et pas avec l’armée, sauf les dernières fois où elle y a été avec l’armée canadienne à la demande de cette dernière ; elle revient du Pakistan dont le président était au sommet de l’OTAN mais n’a pratiquement pas parlé à Obama ; la route de ravitaillement entre le Pakistan et Kaboul reste fermée car nombre de soldats pakistanais ont été tués par des drones US ; beaucoup d’argent à retirer de l’Afghanistan et les Pakistanais essaient de tirer leur épingle du jeu (5000$ demandé pour le passage d’un camion sur cette route contre 250$ avant, c’est pour ça qu’elle est fermée)

Donald Morisson : rien de très intéressant

Aminata TRAORE : l’OTAN est une machine de guerre qui sème la terreur et la désolation ; c’est au tour de l’Afrique maintenant à partir de la Libye ; le Mali traverse une situation gravissime dont les peuples ne comprennent pas la violence et la démocratie sert de prétexte ; en Libye, il s’agissait de protéger les populations de Benghazi « mais tout le monde sait que les puissances occidentales devaient s’inviter dans les printemps arabes » ; aujourd’hui les conséquences au Mali de la guerre en Libye sont désastreuses : les arsenaux libyens sont à ciel ouvert et la dissémination fait rage ; les combattants armés sont revenus, la rébellion touareg a été instrumentalisée pour servir de bouclier face à AQMI mais les Touaregs ont pris les 2/3 du Mali et le peu qui reste du pays est sous contrôle de la CEDEAO qui est également un instrument du système.

Slobodan DESPOT : nous sommes tous à peu près d’accord avec des nuances ; mais il est difficile d’être au chevet d’un moribond qui en réalité est déjà mort ; le problème est que son cadavre est en train de pourrir notre société ; il ne s’agit pas de nier les enjeux géopolitiques, le besoin de sécurité dans certaines zones mais aujourd’hui, le principal fauteur de guerre, de crimes et d’empoisonnement, c’est l’alliance atlantique ou certains de ses membres, dont notamment le plus gros qui dépense militairement autant que tout le reste des autres pays ; en dehors de l’OTAN et d’Israël, aucun pays au monde n’utilise de déchets nucléaires comme munitions or là où on utilise de telles armes, la vie humaine est danger jusqu’à la fin des temps ; donc toutes les questions géostratégiques, pétrolières et de terrorisme s’effacent complètement derrière ce fait fondamental qui touche pratiquement à la métaphysique ; c’est-à -dire qu’il y a une telle inconscience dans l’usage de la force, une inconscience qui est en plus alimentée quotidiennement par un bombardement culturel, cinématographique, policier, fait de jeux violents sur les ordinateurs, qu’on est entré, depuis l’effondrement de l’URSS qui impliquait un équilibre de la terreur, dans une culture de la violence qui a totalement envahi le monde occidental, à tel point qu’on ne se rend pas compte de l’extrémité où l’on va. « Je vais en finir par un exemple personnel : au temps du bombardement de la Serbie durant 78 jours en 1999, qui ici est passé comme une lettre à la poste - personne ne s’est rendu compte que la France, sans aucune autorisation de son Parlement, était en train de bombarder un pays européen qui fondamentalement ne lui avait rien fait, il avait des problèmes avec ses voisins mais en tout cas pas avec la France, ni avec la Hollande, ni avec l’Allemagne, ni avec la Grande-Bretagne. On était en train de bombarder la Serbie et j’avais été invité à un colloque ici à Paris dans une grande salle, cette invitation datait d’avant le bombardement et je m’y suis rendu. Alors bon évidemment, le contexte de guerre perturbait un peu le débat et j’ai dit voilà  : pour comprendre ma position chers Français, imaginez ce que ce serait si vous, vous vous trouviez face à un adversaire qui vous attaque sans déclaration de guerre, qui y met des moyens qui sont environ mille fois plus grands que ceux dont vous disposez pour vous défendre et qui commence, non pas par attaquer votre armée, mais par bombarder vos ponts, vos casernes, vos écoles, vos ministères, vos rues, vos réserves d’essence afin que la population soit la 1ère victime et ce délibérément, de manière affichée, que penseriez-vous d’un tel adversaire ? Figurez-vous que sur cette salle qui était la maison de la Chimie à l’époque, 200 personnes sont parties parce qu’elles ne pouvaient pas prendre conscience d’un fait aussi énorme. »

Catherine GRANDPERRIER : pour le respect de l’Histoire, il faut rappeler que l’alliance a protégé 900 millions de personnes.

Slobodan DESPOT : Contre quoi l’alliance a-t-elle protégé 900 millions de personnes chère madame ? L’alliance, à sa conception, a organisé un réseau, les réseaux gladio, d’organisations secrètes qui étaient chargées de reprendre le pouvoir manu militari en cas de pépin avec les Russes. Mais il s’agit d’un conflit concernant les Etasuniens et les Russes, l’Europe n’était qu’un champ de bataille.

Michel Collon : on a terrorisé la population européenne à coup de « les Russes vont vous attaquer » alors que les responsables Etasuniens eux-mêmes, Alan DULLES par exemple, ont reconnu qu’il n’y avait aucun danger.

Anne NIVAT rebondit sur la perception qu’ont les Afghans des soldats de l’OTAN : pourquoi ces soldats suréquipés ne peuvent-ils par gagner ? Ils ne sont donc pas là pour gagner mais pour piller nos richesses, voler nos femmes…Ce sentiment est maintenant très répandu dans la population afghane.

Thomas RABINOT : depuis 41, un déploiement tous les 30 mois des forces US, sans compter la participation à des coups d’Etat genre Chili…Aujourd’hui, il s’agit d’avoir le soutien de la population ; la fin de la conscription a aidé à rendre les interventions militaires moins impopulaires.

Du PLESSIS : crise économique, retraite des forces de l’OTAN qui marque une défaite cuisante, repositionnement sur le pacifique, etc.

DESPOT souligne l’intérêt de détruire les infrastructures civiles pour permettre des débouchés à des économies sclérosées ; en Serbie par exemple, toutes les infrastructures détruites contre 9 blindés détruits.

Michel COLLON : oui, la guerre est aussi la continuation de l’économie ; et pour comprendre notre situation, il faut comprendre le contexte économique ; il faut faire le lien avec tous les mouvements sociaux dans le monde ; si vous êtes du côté des salauds décideurs, vous cherchez à faire travailler les gens le moins cher possible, à cultiver la précarité, à utiliser l’immigration pour faire pression sur la protection sociale…et on aboutit à d’un côté des bénéfices monstrueux des multinationales et de l’autre à des pans de populations paupérisées toujours plus larges ; alors la question qui en résulte, c’est : à qui va-t-on vendre ? Solution : exportation des capitaux au sud pour piller les matières premières, faire travailler la main d’oeuvre pour rien…mais ça provoque des résistances, des populations notamment mais aussi des rivaux. Les US font payer la prise en charge de leurs intérêts par leurs alliés. La stratégie US est une stratégie globale pour continuer à dominer le monde. L’empire US est en déclin et il joue la théorie du chaos. L’ennemi en toile de fond, c’est la Chine. C’est pour encercler la Chine qu’on redéploie les forces dans le pacifique. La seule solution, c’est de dissoudre l’OTAN car ce n’est pas une organisation de démocratie mais une association de criminels.

Aminata TRAORE : les peuples dominés sont en danger ; crise des valeurs, du conseil de sécurité…

Slobodan DESPOT : il ne faut pas oublier une catégorie de victimes : nous-mêmes. On n’est plus des citoyens mais des sujets à qui on impose des fantasmes, à qui on présente sans cesse des nouveaux ennemis : un jour le musulman, un jour le slave, demain les Chinois, les Iraniens. Mais au fil de cette cavalcade, notre propre système de libertés est train de fondre comme un iceberg.

Thomas RABINOT revient sur les armes faites avec des déchets nucléaires, qui restent très largement radioactifs (c’est de l’uranium « appauvri » conservant 60% de sa radioactivité). Or, dans les Balkans, en Afghanistan, en Irak, en Libye, et même en Israël et en Palestine, ces armements sont utilisés et provoquent des dégâts phénoménaux. Et pour le coup l’OTAN est coupables de crimes de guerre puisqu’il s’agit de munitions indiscriminantes, c’est-à -dire qui frappent tout le monde sans discernement. Et le 10 décembre 2010, l’AG des NU a demandé de voter une résolution pour que les Etats qui utilisent de telles armes indiquent où elles ont été tirées. Résultat : 148 Etats ont voté pour, 28 se sont abstenu et 4 ont voté contre (les Etats-Unis, le Royaume-Uni, Israël et la France).

Conclusion

Voilà qui tranche avec les analyses habituelles qui, ménageant la chèvre et le choux, finissent par justifier les interventions de l’alliance atlantique.

Deux remarques simplement.

D’une part, il convient de relever qu’a été soulevée à plusieurs reprises l’existence des réseaux stay behind et gladio. On peut regretter un certain manque de clarté des intervenants qui n’ont peut-être pas fait passer la substance criminelle de ces réseaux. Leur existence est maintenant établie dans l’historiographie officielle et il faut saluer le travail de l’historien suisse Daniel GANSER qui a publié « les guerres secrètes de l’OTAN ». Le site des éditions demi-lune présente l’ouvrage et son auteur comme suit :

« Daniele GANSER
Historien spécialisé dans l’histoire contemporaine et les relations internationales depuis 1945, Daniele GANSER enseigne à l’université de Bâle. Ses travaux actuels portent sur la prétendue « guerre contre la terreur » et le pic pétrolier. Invité à maintes reprises par le Parlement et la télévision nationale suisses pour partager son expertise en matière de politiques étrangère et de sécurité, Ganser voit ses livres, articles scientifiques, articles de journaux et interviews publiés dans différents pays.

HISTORIQUE
Ce livre raconte comment, après la seconde guerre mondiale, la CIA et le MI-6 britannique mirent en place des armées secrètes anti-communistes dans tous les pays d’Europe de l’Ouest, et par quels processus ces réseaux Stay-Behind de l’OTAN s’allièrent dans certains pays à des groupes terroristes d’extrême droite, avec des conséquences particulièrement tragiques.

L’existence de "Gladio", l’armée secrète italienne, fut révélée par le Premier ministre Giulio Andreotti en 1990 ; à la suite de quoi la presse parla du « secret politico-militaire le mieux gardé, … depuis la fin de la deuxième guerre mondiale » et nota que : « L’histoire semble tout droit sortie des pages d’un thriller politique ». Depuis, ces armées secrètes de l’OTAN, ont également été découvertes en France, en Belgique, au Luxembourg, en Suisse, en Espagne, au Portugal, en Allemagne, aux Pays-Bas, au Danemark, en Norvège, en Suède, en Finlande, en Autriche, en Grèce et en Turquie. Au niveau international, leurs actions étaient coordonnées par le Pentagone et l’OTAN et leur dernière réunion connue se déroula à Bruxelles en octobre 1990.

A l’heure de la menace de "l’hyperterrorisme", ce livre de référence revient sur les attentats de la gare de Bologne, de la Piazza Fontana, les attaques des tueurs fous du Brabant, l’enlèvement et l’assassinat d’Aldo Moro et demande s’il s’agit d’actes de terrorisme sous fausse bannière, fabriqués pour accroître la stratégie de la tension… » http://www.editionsdemilune.com/les-armees-secretes-de-lotan-p-16.html

D’autre part, plusieurs allusions ont été faites - « COIN » (pour COunter INsurgency), « gagner les coeurs et les esprits » - aux doctrines de contre-insurrection. Rappelons sommairement ce dont il s’agit : une doctrine cultivant la terreur et attisant le racisme, pour mater les dissidents et qui débouche régulièrement sur des massacres à grande échelle, voire des actes de génocide. La liste est longue des pays qui ont eu à souffrir de ces méthodes dans lesquelles les français sont passés grands maîtres après la défaite en Indochine : des traitements de choc en Algérie, au Cameroun, une application continue dans les ex colonies maintenues sous le joug des grandes puissances, le Rwanda où cette doctrine poussée au bout de sa logique (tuer tous les ennemis avec ennemis) aura produit un génocide d’un million de Tutsi rwandais en quelques semaines, les pays d’Amérique du sud ayant participé au plan Condor à travers lequel l’état français a transmis son savoir-faire en matière de contre-dissidence, l’Irak, l’Afghanistan, etc. Les références en la matière, de part et d’autre de l’Atlantique, sont souvent françaises, qu’elles se nomment TRINQUIER, LACHEROY, etc., ou GALULA.

Marc HAUS

EN COMPLEMENT

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