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La barbarie militaire

La barbarie militaire est aussi une arme stratégique politique pour créer la peur et la tension.

Il est indéniable que les dommages collatéraux sont selon la définition, des dommages causés aux civils lorsque des cibles militaires sont attaquées. Il devrait donc s’agir d’inexactitude des données ou d’erreurs de ceux qui sont derrière les « gâchettes ». Aussi, rappelons-nous que lors de la guerre du Kosovo, l’OTAN utilisait régulièrement ce terme pour se dédouaner de ses erreurs et se décharger d’éventuels crimes lorsque les attaques frappaient des structures civiles : bien sûr à les entendre ces dommages n’étaient jamais intentionnels, rendant quasiment responsables les victimes qui se trouvaient là au mauvais endroit et à la mauvaise heure.

Mais, ce qui est surprenant et incroyable, comme nous l’avons vu lors du dernier conflit à Gaza, c’est que les instituts de communication ont réussi à faire admettre qu’il était inévitable d’éviter des victimes civiles au cours de n’importe quel type de conflit, comme d’ailleurs celles entre policiers et voleurs mais aussi entre un employeur et un salarié licencié.

Ceci est bien le signe de la régression morale pour ne pas dire la décadence, des sociétés capitalistes engagées dans des guerres impérialistes de plus en plus rapprochée, c’est bien à une régression de l’humanité à laquelle nous sommes spectateurs malgré la réalité que vivent les populations qui se transforment victimes civiles qui entrent un « quota » des dégâts collatéraux. Aussi, nous semblons assister à un grand film de guerre hollywoodien tourné durant les années « de guerre froide » entre blocs antagoniques. Un film dans lequel toutes les règles du droit international, tous les codes militaires, tous les actes barbares et coutumiers de la guerre... font un retour en force comme dans les années 60-70 quand les États-Unis étaient revenus à la destruction « systématique » comme durant la seconde guerre mondiale ou au Vietnam avec des tapis de bombes, du napalm, et de l’agent orange.

Aujourd’hui, l’uranium appauvri et le phosphore blanc ont remplacé les « vieux modèles » et la technologie est entrée en force dans les tactiques militaires, mais les victimes civiles restent importantes, ce qui démontre qu’elles sont les objectifs des nouvelles guerres afin de créer la peur et la tension, avec en plus une arme importante constituée par les média, mais aussi les réseaux sociaux où s’affrontent thèses en antithèses.

Lors du dernier conflit dans la bande de Gaza, malgré des effets d’annonce et des tentatives médiatiques pour se disculper des crimes de guerre, Tsahal et son Etat-Major n’ont fait aucune distinction entre les forces de la résistance combattante et les civils non combattants. Cette guerre est provisoirement terminée mais il faut rappeler que si la population de Gaza a frôlé la destruction totale de ce morceau de Palestine, elle a aussi subi une haine impitoyable digne de celle des nazis contre les populations résistantes, contre les populations « non compatible avec la race arienne », contre les gouvernements qui refusaient d’abdiquer.

Et aujourd’hui, avec les événements en Ukraine, en Irak et en Syrie, nous subissons une propagande médiatique politico-militaire pour permettre de justifier un ou des engagements militaires dans lesquels il y aura de fait des dommages collatéraux contre les population civiles... ils nous prennent pour des ânes en agitant la carotte de la démocratie alors que les tenanciers bellicistes capitalistes ont eux-mêmes, directement ou par des voies parallèles, alimenté la source des conflits dans le cadre des stratégies géopolitiques qui font suite à la chute de l’URSS.

Nous ne sommes pas spécialistes de la géopolitique, toutefois nous savons car nous la subissions, que la crise systémique du capitalisme est aussi liée au déclin de nos sociétés qui durant des siècles se sont appuyées sur des systèmes coloniaux aujourd’hui « officiellement » disparus, donc sur la spoliation.

Mais depuis deux décennies, les manœuvres géopolitiques étouffées par les révolutions en Russie et en Chine durant 70 ans, ont permis ce retour à la mondialisation capitaliste, donc à une forme de spoliation vénale et territoriale qui entraîne inévitablement des résistances. Cependant avec la chute, soit-elle provisoire de l’URSS, ces résistances (sauf dans quelques pays) ne sont plus marxistes au sens littéral du terme, elles se manifestent sous couvert des communautés religieuses, sauf dans le Donbass où l’histoire a marqué de son sceau l’attachement à la lutte contre le péril fasciste.

Ainsi, notre opinion est que nous assistons en direct depuis quelques années au retour de l’Occident dans les guerres contre-révolutionnaires, exactement comme celles que le capitalisme mené dans les années d’après deuxième guerre mondiale contre les guérillas et les rebelles qui avaient pris les armes là où les peuples subissaient le comportement choquant des colons et la spoliation liée à l’occupation impérialiste.

En armant les « contras », comme ils l’avaient fait au Nicaragua dans les années 70, pour faire « le sale boulot », les impérialistes cherchent ainsi des excuses au nom de la protection des populations civiles, voilà pourquoi ils se servent des média serviles pour mettre en place un camouflage de la réalité de ces régressions qu’ils ont eux-mêmes organisées par le terrorisme dirigé en sous-main par les agences gouvernementales.

C’est vrai, les noms ont changé, les méthodes sont un peu différentes, mais le but et les effets sont toujours les mêmes. Car nous sommes toujours dans la guerre psychologique liée à une propagande qui tente de démontrer que les civils ne sont pas les objectifs, mais des victimes de l’adversaire qui les utilisent comme un bouclier et se cacher au sein de la population.

Depuis des millénaires, des massacres de populations sont justifiés de cette manière pour affirmer que l’ennemi ciblé n’est pas du côté des populations, la barbarie militaire est bien aussi une stratégie politique pour créer la peur et la tension.

Il n’y a aucune différence entre les guerres impérialistes d’il y a 2500 ans et celle d’aujourd’hui, sauf qu’aujourd’hui le capitalisme possède ses propres média, ses radios, ses télévisions et ses réseaux sociaux, mais à l’identique il a toujours ses diplomates et ses lobbies politiques et économiques. Toutefois, nous devons rappeler qu’avant, mais c’était avant, les populations étaient averties d’une attaque par les sémaphores, des fumées ou des cors... qui annonçaient l’attaque des cavaleries, puis par des sirènes qui annonçaient l’attaque des bombardiers... avec ces systèmes d’alerte, les civils avaient quelques minutes pour s’échapper ou se protéger dans des abris.

Aujourd’hui les missiles lancés à des milliers de kilomètres sont guidés par des satellites, et les bombes guidées par des lasers sont larguées à des kilomètres et peuvent transpercer jusqu’à 14 mètres de béton. Attaques ciblées, chirurgicales et sans danger pour les tireurs, mais qui ne laissent aucune chance à quiconque, militaire et/ou civil, est pris au piège dans une souricière sans échappatoire...

Cela apparaît cynique, pourtant les guerres se multiplient partout sur la planète sur fond de stratégie géopolitique pour le repartage du monde et géostratégique pour l’accaparation des richesses naturelles... le commerce des armes et des matériels de guerre, est la plus grande source de profits des états capitalistes... nous sommes toujours dans le business de la guerre et le chômage de masse fait partie de ce business.

Mais nous subissons cette guerre psychologique, celle qui est dirigée, non plus uniquement vers les troupes ennemies, mais vers les opinions publiques nationales et internationales. Ainsi, nous subissons une grande manipulation qui vise à la destruction même de l’intelligence pour la diriger et lui faire accepter que les nouvelles guerres entreprises au nom de la liberté et de la démocratie, sont faites pour les protéger des « méchants ennemis qui bafouent la liberté et la démocratie ».

Mais si les nouveaux terroristes, alimentés par de l’argent capitaliste pour déstabiliser des régimes, sont bien des barbares, il est certain qu’ils ne peuvent avoir aucune compassion pour les populations civiles qui leurs sont hostiles, d’où les massacres, les humiliations, et les pratiques d’un autre âge.

Les nazis étaient des psychopathes racistes mais aussi ultralibéraux, leurs armées étaient dirigées par des fous, mais ils n’ont pas inventé la torture, les exterminations et les guerres, ils n’ont fait que reproduire les atrocités liées aux conquêtes coloniales et expansionnistes qui depuis des millénaires ont gangréné le monde... Des atrocités espagnoles contre les aztèques aux atrocités anglo-saxonne contre les amérindiens en passant par les atrocités du colonialisme français en Afrique... les armées qu’elles soient royales ou capitalistes, ont toujours pris en otage les populations civiles pour lutter contre les résistances, et les politiciens ont toujours utilisé des collaborateurs attirés par l’appât du gain et du pouvoir, mais aussi la propagande et la puissance des lobbies religieux et autres pour justifier leurs massacres.

Ainsi, qu’elle soit en 2014 ou en 1914, la barbarie militaire est une stratégie politique pour créer la peur des autres et la tension entre les peuples, elle ne sert qu’à asservir les populations pour mieux les exploiter... Et oui, c’est du fascisme, il n’y a pas d’autre mot !

Cercle Ouvrier du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais

Cahiers n°129/04/09/14

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