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La détention des enfants palestiniens (Palestine Note)

L’homme de loi, Gerard Horton, de Défense Internationale des Enfants décrit un schéma de traitements abusifs.

Le mois dernier, un garçon de 13 ans d’un petit village de Cisjordanie occupée a été réveillé au milieu de la nuit par des violents coups sur la porte de la maison familiale. Il était 3 heures du matin. Le père d’Omar a ouvert la porte et s’est trouvé face à face avec des soldats israéliens lourdement armés. Les soldats ont demandé à voir la carte d’identité de la famille et ensuite ils ont informé le père d’Omar qu’ils emmenaient son fils mais sans préciser pourquoi ni où. Ils ont mis un bandeau sur les yeux d’Omar avant de le conduire au véhicule militaire qui les attendait et de s’éloigner dans la nuit.

Omar a été emmené à la colonie d’Ari’el. Il a été interrogé par deux policiers et accusé de lancer des pierres sur les colons près du village. Il a nié les accusations mais après plusieurs heures d’interrogatoire il a avoué. Ce qui est arrivé à Omar n’est pas une exception.

Ce mois-ci marque le 44ième anniversaire du début de l’occupation israélienne de la Palestine -une occupation où les arrestations et les détentions sont courantes. Selon l’ONU, depuis juin 1967, plus de 700 000 Palestiniens ont été détenus par les forces de sécurité israéliennes et jugés par des tribunaux militaires. Une importante ONG a dit que ces tribunaux "opéraient depuis le début de l’occupation sans aucune transparence".

De nombreuses organisations israéliennes et palestiniennes ont essayé de savoir ce qui se passait exactement dans ce régime militaire depuis la publication du rapport de Yesh Din (Il y a une justice) en 2007. Une organisation, Défense Internationale des Enfants, s’occupe des enfants comme Omar qui n’est qu’un des 700 mineurs, dont certains n’ont que 12 ans, jugés par des tribunaux militaires chaque année. Grâce à des centaines de témoignages, un schéma de mauvais traitements et de punitions systématiques émerge.

Comme Omar, la plupart des enfants arrêtés en Cisjordanie habitent près de colonies ou de routes réservées aux colons. Cela cause des frictions et des enfants jettent des pierres sur les voitures des colons et sur les véhicules de l’armée israélienne. La question que doit résoudre l’armée israélienne est la suivante : Comment protéger 300 000 colons israéliens qui vivent dans les colonies illégales de Cisjordanie (sauf Jérusalem Est) des enfants qui jettent des pierres alors qu’il est difficile de les identifier et d’attraper les responsables ? La solution habituelle de l’armée est une politique de dissuasion à base d’intimidation et de punition collective - et voilà comment ça marche :

Chaque fois qu’arrive un rapport comme quoi des enfants ont lancé des pierres, on assume que les coupables viennent du village palestinien le plus proche. Une liste de suspects est établie basée sur l’âge, les arrestations précédentes et autres sources de renseignement. Plusieurs nuits après, des soldats en armes pénètrent dans le village, encerclent les suspects - pour la plupart des enfants et des jeunes gens - leur lient les mains, leur bandent les yeux et les emmènent ailleurs pour être interrogés.

La plupart des enfants sont interrogés aux postes de police des colonies d’Ari’el et de Gush Etzion. Après avoir été douloureusement attachés et aveuglés par un bandeau pendant des heures, les enfants entrent dans la salle d’interrogatoire seuls et naturellement terrorisés. Ils n’ont pas la possibilité d’avoir une aide légale ni d’être accompagnés par un parent. A vrai dire, les parents ne savent même pas où leur enfant est détenu.

Il n’y a aucun témoin indépendant de ce qui se passe dans la salle d’interrogatoire comme un enregistrement audio-visuel. Sur la foi de centaines de témoignages recueillis par des organisations comme Défense Internationale des Enfants, nous savons maintenant qu’après avoir enlevé le bandeau qui recouvre les yeux des enfants - mais sans leur délier les mains - celui qui les interroge les soumet généralement à toutes sortes de mauvais traitements physiques et verbaux et les menace afin de les forcer à avouer. La plupart des enfants avouent et, chose extraordinaire, on présente à environ 30% des enfants un document en Hébreu -une langue qu’ils ne comprennent pas - qu’on les force souvent à signer.

Huit jours plus tard, devant le tribunal militaire, les enfants peuvent voir un avocat pour la première fois. L’avocat leur recommande généralement de plaider coupable car c’est le moyen le plus rapide pour sortir d’un système qui refuse aux enfants la mise en liberté sous caution dans 86% des cas. Les deux tiers environ des enfants arrêtés sont accusés d’avoir jeté des pierres. Les sentences vont de deux semaines à 10 mois de prison. Dans plus de la moitié des cas, les enfants servent leur peine de prison dans des prisons en Israël, en violation de la Quatrième Convention de Genève qui interdit les transferts en dehors des territoires occupés. De plus, à cause de cela, la famille peut difficilement, et parfois pas du tout, leur rendre visite.

En 2010, "Breaking the Silence" (Briser le silence), une organisation constituée d’anciens soldats israéliens a publié un rapport qui contient 180 témoignages de soldats qui ont servi dans les territoires occupés. Le rapport apporte la confirmation de la manière dont l’armée opère et de la raison pour laquelle elle le fait : "Le raisonnement qui sous-tend les activités de l’IDF c’est qu’il n’est pas nécessaire de distinguer entre les ennemis civils et les ennemis combattants - en infligeant systématiquement des mauvais traitements à tous les Palestiniens on les rend plus dociles et plus faciles à contrôler."

Gerard Horton

Pour consulter l’original : http://palestinenote.com/blogs/topnews/archive/2011/06/16/detaining-pa...

Traduction : Dominique Muselet

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